Noël approchait à grand pas. Dans la toute petite ville de Harrisville, dans le Michigan, les habitants étaient prêts à fêter Noël. Le marché était ouvert depuis quelques semaines déjà, et les rues étaient animées de doux chants traditionnels. On y sentait toutes les odeurs de Noël, la cannelle, le chocolat chaud, les marrons grillés, les cookies que Miss Harrisson préparait dans son stand personnel, les sapins... tout ce qu'on vous venait aux narines lorsqu'on évoquait la période de Noël. Les habitants étaient habillés chaudement, tous portaient un bonnet et une écharpe en plus d'un gros manteau et d'un pull bien chaud. Tout le monde se souhaitait le bonjour, prenaient des nouvelles les uns des autres, même les plus démunis.

Murphy avait grandi dans cette ville depuis toujours. Ses parents étaient arrivés dans le coin un peu avant sa naissance car sa mère, médecin, avait saisit l'offre de poste, l'ancien médecin de ville ayant prit sa retraite. Au départ, tout le monde était sceptique : une femme médecin? Et latina, en prime? Nombreux avaient été les sceptiques. Mais sa maman, elle avait réussi à tenir tête à tous les machos du coin et avait prouvé ses valeurs. A présent, tout le monde venaient la voir sans le moindre doute et Murphy avait grandi dans cette fierté de l'avoir pour maman. Son père lui, tenait une petite boutique d'antiquité. A l'heure actuelle, il y travaillait toujours mais Murphy l'aidait en plus de cela. A la fin de ses études, c'était ce qu'il avait entreprit de faire, ne souhaitant pas d'une vie derrière un bureau ou bien d'un salaire trop important. Il savait se contenter de peu, c'était ce que lui avait enseigné ses parents après tout.

Cette année, comme chaque année, son père et  lui se chargeaient de vendre des sapins. Les demandes de dernières minutes se faisaient nombreuses d'ailleurs, les gens venaient parfois de l'autre bout de l'Etat pour pouvoir en récolter. C'était une ville tranquille ici, et il s'y était toujours plu. La plupart des jeunes, arrivé en âge d'aller à l'Université, quittait la ville pour des plus grandes, comme Chicago ou New York, mais pas Murphy. Il avait ainsi pu voir ses ami.e.s tous partir, ou presque, à son grand regret. Heureusement, d'autres faisaient partis des irréductibles qui, comme lui, avaient préférés rester là, s'y sentant bien. Certain.e.s étaient même tout simplement revenu.e.s après leurs études et il se faisaient une joie à chaque fois de les retrouver, alors qu'ils se promettaient qu'ils se verraient régulièrement depuis. En revanche, s'il y avait bien une tête que Murphy n'avait pas revu depuis une éternité, c'était celle qui lui était la plus chère. Si au début, il espérait qu'il reviendrait un jour, à présent, il ne se faisait plus trop d'espoir. Leur "séparation" ne s'était pas faite dans les meilleurs conditions, et malheureusement, peu de temps après un soir de Noël.

Ce jour là, Murphy avait entreprit d'aider une cliente pour mettre le sapin qu'elle venait d'acheter sur le toit de sa voiture. Malheureusement, une sangle lâcha et la boutique se situant au bout d'une pente, le sapin dévala l'unique avenue, enneigée, de la ville. Il arrêta sa course folle après avoir rencontré une voiture qui s'était subitement stoppée sous le choc. Murphy avait ainsi déboulé afin de s'assurer qu'il n'y avait aucun blessé. Lorsque le conducteur sortit du véhicule, il avait commencé à s'excuser : "Pardon pardon pardon, j'étais sur que j'avais bien attaché l'arbre et..." vous n'avez rien de cassé? Sauf que la fin de la phrase, il ne parvint pas à l'exprimer. Cole venait de faire son apparition, et il était certain qu'il s'agissait de lui. Figé comme si la glace venait de mettre sur arrêt son système sanguin, il dévisagea son ami d'enfance avec stupeur.

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{  “  Si vous le cherchez, j’ai un sentiment sournois, vous découvrirez que l’amour est en fait tout autour. ”
feat Love Actualy }
crédit/ bricole gif : hypnoze feat. @Murphy Mills

Au volant de ta voiture, tu portas un regard autour de toi. Le paysage avait changé depuis que tu avais quitté Chicago pour les fêtes de Noël. Tu avais laissé derrière toi l’agitation, les immenses bâtiments et son lot d’embrouilles, pour un paysage plus campagnard. Plus calme. Plus serin. Un de ceux que tu avais couru en étant gamin. A apprécier se perdre dans l’immense forêt qui faisait barrière à la ville. A aimer le calme et la chaleur accueillante des petites villes. Et qu’avec le temps se sentir prisonnier de ce décor trop féérique à tes yeux. Tu poussas un soupire quand le panneau indiquant « Harrisville – 20 km » arriva dans ton champs de vision. Tu arrivais bientôt dans le Michigan. Dans cette ville où tu avais été né et que tu n’avais pas remis les pieds depuis des années quand tu avais accepté un poste d’avocat à Chicago. Non que l’envie te manquait de revenir ici. Mais le temps te manquait cruellement et tu n’avais jamais eu le courage d’affronter des choses ou quelqu’un qui avaient été en suspens. Si tu défendais la veuve et l’orphelin, quand il était question de toi, tu n’avais rien de quelqu’un de courageux. Tu préférais la fuite ou grand acte héroïque. C’était ça qui avait causé ton premier cœur brisé. Tu secouas la tête. Tu pensais que c’était une bonne idée de venir rendre visite à ta famille restée à Harrisville mais plus ta voiture roulait dans la ville, plus les idées de faire demi tour arrivait dans ton esprit. Surtout que tu n’avais pas prévu tes parents de ton arrivée donc il serait facile de faire demi-tour. Trop facile. Ca évitera de repenser au passé. Ce que tu arrivais très bien à faire à Chicago. Comme si une force magique anticipait ta future réaction, quelque chose de vert te fonça dessus. Littéralement. Et par de bons réflexes, tu arrivas à enfoncer ton pied sur la pédale pour freiner. La voiture s’arrêta dans un coup sec. Te faisant sursauter au passage. Tu n’avais rien. Et tu espérais que la chose verte non plus. La ceinture de sécurité enlevée, tu sortis de ta voiture non sans remettre correctement l’écharpe qui enroulait ton cou. L’hiver avait pris possession des Etats-Unis. Et notamment ici. Il faisait toujours plus froid à Harrisville plutôt qu’à Chicago. La ville était connue pour ses belles saisons de Noël. La neige n’échappait jamais à cette ville comme s’ils avaient passé un pacte silencieux. Par moment, tu te croyais vraiment dans les feuilletons de Noël que ta petite sœur regardait à la télévision. Et tu te demandais encore pourquoi la ville n’avait pas été dedans tellement elle correspondait à ses émissions de Noël. Tu te perdais clairement la. Ce n’est qu’une voix qui te ramena à l’esprit. Une que tu n’avais pas oubliée depuis des années. Celle que tu avais voulu faire demi-tour. Comme si le destin s’amusait clairement avec toi. Car c’était totalement ça. Même si les années avaient fait leur effet, quand tu posas ton regard sur le destinataire de la voix, tu n’avais aucun doute sur l’identité de la personne. « Murphy… » C’était bel et bien lui. Il te regardait avec stupeur et tu étais persuadée que tu le regardais de la même façon. Tu devais trouver quelque chose à dire. Au lieu de rester la comme un parfait crétin. Ton regard fut attiré par du vert et tu mis un nom enfin sur la chose verte qui t’étais foncé dessus. Un sapin de Noël. Bien sur. « Je n’ai rien et j’espère que le sapin est encore présentable et vendable. Tu aides toujours ton père ? » Tu te baissas pour toucher le sapin. Il semblait intact malgré la descente folle qu’il avait eue. Heureusement ta voiture avait pu le stopper. « Tu veux… de l’aide pour le remonter ? » En disant cela, tu regardais le sapin. Il semblait de taille importante. Conséquente. Et lourd par la même occasion. Et non comme le petit sapin qui faisait office de sapin dans ton appartement. Enfin si on pouvait appeler ça de sapin.

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{  “  My heart is eternally and devotedly yours ”
feat The Knight before Christmas }
crédit/ bricole gif : hypnoze feat. @Cole d'Egerton

C'était comme un rêve. Ou un cauchemar. Ou peut être un peu des deux. Devant lui se tenait en personne Cole d'Egerton, un vieil ami d'enfance et... qui fut certainement le premier amour de Murphy. Le premier et seul véritable car il n'avait jamais jeté le même dévolu sur quelqu'un d'autre dans sa vie. Il en avait fréquenté pourtant, aussi bien des hommes que des femmes, mais rien de comparable à ce qu'il avait un jour éprouvé pour Cole. Cole avait pris les jambes à son cou au moment où Murphy s'était déclaré, lorsqu'ils étaient adolescents. Pour le coup, Murphy aurait juré que les sentiments qu'il lui portait à l'époque étaient réciproques et... il fallait croire qu'il s'était nettement trompé. Sa confiance en lui avait prit un sacré coup, tout comme sa vision de l'amour. Il avait tenté pourtant de garder la tête haute et de se dire que finalement, c'était une erreur comme n'importe qui pouvait en faire. Néanmoins, il ne regrettait pas, parce que les sentiments qu'il avait à cette époque étaient réels et forts. Il n'aurait pas pu faire autrement dans tous les cas tant il l'aimait.

Son amour d'adolescence prononça son prénom et il eut l'impression de se projeter presque vingt ans en arrière, au moment de la séparation. Il revoyait encore la voiture de Cole s'éloigner à tout jamais alors que ce dernier s'en allait pour Chicago afin d'y faire ses études, laissant un Murphy le coeur brisé et les émotions sens dessus dessous. Ils ne s'étaient jamais recontactés depuis, pourtant, Murphy n'avait pas oublié la moindre parcelle de son visage et encore moins sa voix. Surtout lorsque cette dernière prononçait son prénom. Il se souvint qu'autrefois, cela avait une consonnance particulière, et Murphy se sentait soudainement intéressant et désirable, telle une star de la pop. Lorsqu'ils allaient aux abords du lac, parfois pour faire une bataille d'eau dedans lorsque les vacances d'été leur permettaient de s'amuser à temps plein... que de bons souvenirs à ce niveau.

"Cole." répondit-il en écho.
Cole arracha son regard de lui, et Murphy en fit tout autant, comme s'il s'apercevait qu'il était ensorcelé. Ah oui, le sapin. Il était vrai que l'arbre avait foncé tout droit sur la voiture de Cole qui l'avait arrêté dans sa course folle. Ca pour un évènement qui sortait de l'ordinaire, on pouvait dire que c'était réussi! Cole s'inquiéta de l'état du sapin et lui demanda par la même occasion s'il aidait son père. Murphy eut un faible sourire, non pas qu'il soit triste ou quoique ce soit, mais il était encore sonné par ces retrouvailles inattendues. C'était comme s'il revoyait un fantôme du passé. C'était un peu ce qu'il était quand on y pensait bien.

"Ca a l'air d'aller, il a du perdre quelques petites branches mais de ce que je vois, il n'a pas trop souffert" déclara Murphy en examinant l'arbre tel un médecin qui jugeait l'état d'un patient arrivé aux urgences pour une petite blessure. "Et toi ça va?" Un petit moment de silence avant de répondre à sa dernière question : "Ouais je l'aide d'autant plus maintenant qu'il se fait vieux. Je suis encore assez robuste pour porter des arbre de Noël, ça va!"
Sur le coup, il ne s'était pas rendu compte qu'il avait émit son premier rire. Un peu pour se détendre plus qu'il n'était amusé mais bon, il ne s'en préoccupait pas. Cole proposa son aide pour le remonter afin de le rendre au propriétaire. Au départ, Murphy s'était mis en tête de refuser l'aide, mais il se ravisa avant que sa voix ne put émettre la moindre réponse. "Eum... ouais pourquoi pas, ça pourrait être cool!"

Cool! non mais vraiment! Il avait l'impression d'avoir à nouveau dix sept ans et de parler comme un abruti. L'avantage, c'était qu'avec les sangles encore dessus, ce ne sera pas trop compliqué de le faire remonter. Ou en tout cas, moins que si elles n'étaient pas dessus. Il s'attelait à lever un peu l'arbre de sorte à ne pas l'amocher plus que cela et invita Cole à prendre position de l'autre côté, à ses côtés.
"Tu... as décidé de revenir cette année?" commença Murphy, curieux par ce retour surprise.

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Le revoir te faisait bizarre. Tu avais imaginé tellement la scène dans ta tête que la réalité n’était pas du tout comparable. Car oui. Si tu étais honnête avec toi-même, tu avouerais qu’il t’arrivait souvent de penser à Murphy. Encore plus quand les fêtes de fins d’années pointaient leur nez. Pour cette raison sans doute que tu bossais toujours pour les fêtes. Au grand désespoir de ta famille. Bosser te permettait d’oublier cette fête. Non que tu n’aimais pas Noël, tu aimais le côté convivial et festif mais c’étaient d’autres souvenirs qui te faisaient plus de mal que du bien. Des souvenirs avec la personne qui était en face de toi en premier rôle. Tu étais partagé entre te dire que c’était finalement une bonne idée d’avoir été forcé de prendre tes vacances dans cette période. Et d’un autre de dire que tu aurais mieux fait de rester à Chicago. Car dans ta nouvelle ville, Murphy n’y était pas. Alors qu’ici, il y habitait. Tes parents te le disaient souvent. Comme si prononcer ce nom allait te faire leur rendre visite. Pour eux, Murphy n’était que ton meilleur ami d’enfance. Le gamin des voisins avec qui tu faisais les quatre cents coups. Celui avec qui vous avez fabriqué une cabane dans un arbre de ton jardin pour établir votre jardin secret. Le gamin avec qui tu t’amusais à faire des batailles de boules de neiges. Celui avec qui tu trichais pour gagner des parties de consoles. Pour tes parents, Murphy n’était qu’un ami avec qui tu adorais passer du temps. Ils ne savaient pas que pour toi il avait été beaucoup plus que ça à tes yeux. Beaucoup plus qu’un camarade de classe. Beaucoup plus qu’un voisin. Beaucoup plus que ton meilleur ami. Tellement plus. Ton cœur se serrait à ses souvenirs. C’était aussi pour cette raison que tu avais fuis la ville. Que tu avais accepté cette bourse à l’école de droit à Chicago. Car c’était plus simple pour toi. Plus lâche aussi. De disparaitre. De partir. De ne pas totalement s’accepter qui tu étais vraiment. Lui l’avait fait. Tu te rappelais encore qu’il t’avait dit qu’il t’aimait. Peu de temps après vous êtes embrassés au bord du lac de la ville. Et toi tu n’avais pas su répondre alors que ton cœur criait de le faire. De lui dire que tu ressentais la même chose. Non. La peur t’avait pris à la gorge. Et tu avais fuis. Le jour du réveillon de Noël. En secouant la tête. Qu’il se trompait sur ses sentiments et des tiens. Mais ce n’était pas vrai. A l’époque, tu n’avais été qu’un adolescent qui n’acceptait pas son homosexualité. Et tu avais agis comme un con. D’où la raison que tu n’étais jamais revenus ici. Et que tu ne l’avais pas recontacté. Par peur. Et surtout par honte. Tes pensées éclatèrent quand sa voix raisonna à nouveau. Parler du sapin était finalement une bonne idée. « Mieux maintenant de savoir que je ne l’ai pas tué avec ma voiture. Ecrasé un sapin ça porte la poisse à ce qu’il parait surtout en ses périodes la ! » Tu faisais de l’humour. Comme au bon vieux temps. Tu étais content de savoir qu’il travaillait avec son père. Ce que tu étais au courant car tes parents adorait te dire les potins de la ville avec l’espoir que tu reviennes. « Ca doit faire plaisir à ton père que tu l’aides. Sa boutique avec toi c’est toute sa vie. Comme pour cette ville. » La boutique d’antiquité du père de Murphy avait été créé il y a longtemps et elle faisait parti du paysage de la ville. De son patrimoine. Tu passas une main dans tes cheveux quand il acceptait ta proposition de l’aider à remonter le sapin. « Super. » Tu avais l’impression d’être revenu comme avant. Un adolescent incertain alors que maintenant tu étais devenu un avocat sur de toi. C’était l’effet qu’avait Murphy sur toi. Ça n’avait pas changé d’un gramme. Tu te relevas et suivis les directives de ton premier amour. Le sapin debout, tu portas une main sur des sangles qui le saucissonnait et porta un regard sur Murphy quand il te demanda la raison de ta présence ici. Tu pris quelques secondes de réflexion le temps de soulever le sapin avant d’y répondre. « Oui.. mon chef a décidé cette année de fermer le cabinet pendant les fêtes de Noël et du Nouvel An. Ce qu’il ne faisait pas avant. » Tu savais clairement que c’était pour toi qu’il avait fermé le cabinet. Sans ça, tu serais resté derrière un bureau le réveillon de Noël. « Et tu connais mes parents. Je ne voulais pas leur mentir sur mes vacances forcés du coup j’ai décidé de leur faire une surprise. Du coup, me voila. » Murphy était autant une surprise pour lui que pour toi. Tu marchas quelques pas en tenant fermement le sapin pour ne pas qu’il te glisse entre les doigts. « Et toi tu as fais ta vie ici ? Ou tu es venu juste pour cette période de l’année ? » Tu connaissais déjà la réponse mais tu préféras quand même lui poser la question. Pour faire la conversation et éviter un silence pesant. Car le silence sous entendait qu’une chose : donner libre accès à ton cerveau de penser à vos souvenirs. Et tu ne le voulais pas. Car penser tout seul était une chose. Mais avec la personne concerné à tes côtés c’en était une autre.

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Passé le choc des retrouvailles, il fallait à présent arranger la situation. Quelqu'un en haut attendait son sapin et Murphy ne devait pas non plus trop le faire patienter. Il connaissait bien le client en question et ce n'était pas de son genre à être impatient mais tout de même! Les bonnes manières équivalaient à tout le monde. Il avait payé pour ça et en prime, son arbre avait failli non seulement causer un gros accident mais également être réduit en miette. Bah, il en aurait offert un autre, forcément, mais quand même. Murphy avait de la compassion pour les plantes, et il tenait à ce qu'ils ne leur arrivent pas trop de mal. C'était mal parti avec celui ci, mais à sa décharge, l'arbre avait décidé de partir de lui-même! Un arbre rebelle peut être.

Quant à Cole, eh bien, il n'avait pas beaucoup changé. Sur le fait qu'il était toujours séduisant et qu'il avait toujours un charme inévitable. Physiquement, il était beau gosse, mais pas que. Après tout, si Murphy avait autrefois jeté son dévolu sur lui, c'était parce que le courant passait si bien que c'en était presque trop beau. Presque, toute la nuance était dans ce mot. Leur histoire n'avait pas terminé en celle d'un comte de fée et ils avaient tous les deux refaits leur vie chacun de leur côté.
"Mhhh, je crois surtout que certains sapins ne sont pas très favorables à faire du mannequinat pendant plus d'un mois!" plaisanta Murphy. "Celui là semble vouloir retrouver sa liberté, faut croire! Mais il la retrouvera une fois les fêtes passées, il sera planté comme tous les autres aux abords de la forêt. Il devrait s'estimer heureux, la plupart ont pas cette chance!"
Il émit un rire lorsque Cole fit référence au fait que chaque année, il aidait son père pour la période de Noël. Comme il l'avait si bien dit, sa boutique avec lui c'était toute la vie de son paternel, et c'était la raison pour laquelle il avait renoncé à de grandes études afin de pouvoir rester ici et trouver son bonheur. "Ouais, à vrai dire, je travaille littéralement avec lui alors.. forcément, on a prit nos marques depuis le temps. Je suis fier, vraiment, c'est pas facile tous les jours mais on s'entreaide et c'est le principal."
Il nota dans un coin de sa tête de l'interroger sur son cas, à Chicago, mais pour le moment, il n'y avait pas de temps à perdre. Lorsqu'ils commencèrent à tirer le sapin pour le remonter, Murphy l'interrogea sur son retour. Cole lui expliqua ainsi que son patron lui avait accordé des jours de congés forcés étant donné que le cabinet d'avocat où il travaillait était fermé durant cette période cette année. Il conclut par la volonté d'avoir voulu faire une surprise pour son retour, ce qui amusa Murphy. "Ok, je vois! Ca pour une surprise, c'en est une..." laissa t-il échapper, le regard perdu droit devant, sur la route. Cole l'interrogea sur sa présence ici, ce qui fit sourire Murphy. "Moi je vis H24 ici. J'ai rarement quitté le village à vrai dire, j'y trouve mon compte. Même si, depuis que tu n'es plus là, c'est différent."
Il termina l'acheminement du colis auprès de son client qui demanda si ça allait. Murphy présenta Cole pour ne pas qu'il se pose trop de question en tant que "grand ami d'enfance parti à Chicago et qui avait fait la surprise de son retour cette année".
- Tu te souviens de Mr. Henrisson? demanda Murphy à l'intention de Cole.
Faut dire que le pauvre homme avait pris des rides depuis. En tout cas, Monsieur Henrisson se souvenait de Cole. "Oh oui, le jeune homme qui était toujours avec toi! Quel plaisir de vous revoir!"
Ils terminèrent les salutations et une fois que le sapin fut, cette fois ci, correctement et bien attaché, Murphy posa ses mains sur ses hanches et reposa à nouveau son attention sur Cole, un peu essouflé. "Tu es au courant que tes parents ne sont pas là pour les fêtes cette année?"
Après tout, si c'était un retour surprise, peut être bien que....
Et à ces mots, les premiers  flocons de la journée se mirent à tomber.

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Comment une simple rencontre pouvait vous ramener des années en arrière ? C’était simple. Vous mettez votre premier amour de jeunesse devant vous et les souvenirs se pointeraient. C’est ce que tu pensais alors que tu aidais Murphy a remonté le sapin rebelle en direction de sa cliente. Bien sur qu’en venant ici, tu savais qu’il y avait une chance sur deux de le croiser. Tes parents n’avaient de cesse de te dire qu’il habitait ici. Comme si te le dire à chaque fois allait te donner une raison de venir dans la ville. Tu avais pris ce risque en pensant que le facteur chance n’allait pas te le faire rencontrer. Même si le village était petit, il y avait toujours des endroits pour éviter quelqu’un. Surtout que tu ne comptais pas rester très longtemps ici. Tu étais juste de passage. Mais il semblerait que c’était trop demander car la première personne que tu rencontras en pointant dans ta ville de naissance était le principal concerné. Qui était autant que toi surpris de te revoir. Des années étaient passées mais toi tu ne l’avais pas oublié. Tu n’avais pas oublié la lâcheté que tu avais preuve en n’assumant pas qui tu étais vraiment. N’assumant pas tes sentiments. Même si tes parents étaient de chic type, ils étaient loin d’être tolérant surtout quand ça concernait la sexualité de leur enfant. Alors, ça ne t’avait pas aidé et tu avais pris la poudre d’escampette direction Chicago. Loin des yeux loin du cœur dirait le proverbe. Toi, même à Chicago, tu ne l’avais pas oublié. Une voix où on distinguait l’âge avancé de la personne raisonna à tes oreilles. T’émergeant de tes propres pensées. Mr Henrisson, le propriétaire du dit sapin rebelle te faisait face. Un grand sourire aux lèvres. Et se souvenait de toi. Sa remarque comme quoi vous étiez toujours fourré ensemble à l’époque piquait ton cœur. Comme s’il t’avait planté directement une lame dans ton cœur. La cicatrice était encore la. Mais tu ne laissas rien paraitre. A la place, tu affichais un sourire en serrant la main de l’habitant. « Bien sur que je me souviens de vous. J’ai souvenir avec Murphy qu’on se réfugiait chaque fin d’après midi dans votre commerce pour acheter un Milkshake et des cookies 3 chocolats. C’était le bon vieux temps. » Vu son âge c’était sur qu’il était à la retraite. Te souvenir de ça avait eu un effet à double tranchant. Du bien. Car c’était de bons souvenirs. En mal car vous en prenez toujours un car vous n’avez pas de la monnaie pour deux et que vous le buvez ensemble avec deux pailles séparés. Loin des regards dans votre cabane secrète. Tu tournas la tête et aida Murphy a installé correctement le sapin sur la voiture de son propriétaire. Même la ça ne t’avait pas déranger. De faire comme un couple. Car avec Murphy, tout ce que tu faisais avec lui était positif. Tu glissas tes mains sur ton jean pour enlever les résidus du sapin. Et releva la tête aussitôt quand Murphy t’informa que tes parents ne fêtaient pas Noël ici cette année. « Tu plaisantes j’espère ? » Vu le regard qu’il te lança, tu savais qu’il était vraiment sérieux. Tu poussas un soupire en levant la tête au ciel. Les premiers flocons glissèrent dans tes cheveux. Comme par magie. « La seule fois que je reviens ici, il faut qu’ils ne soient pas la. J’ai vraiment la poisse. » Tu arrachas une grimace. Si tu aurais fait l’effort de les appeler au lieu de leur faire une surprise, tu aurais su où ils étaient. Et ça t’aurait évité de te déplacer. Mais d’un autre côté, tu ne serais jamais tombé sur Murphy. Et ça au fond, tu l’aurais vraiment regretté. D’autres flocons tombèrent en masse. Et tu réajustas ton blouson autour de tes épaules. Tu avais toujours été du genre frileux. « Mme Jenkins fait toujours ses délicieux chocolat chaud avec une touche de menthe à l’intérieur ? » Tu avais toujours adoré cette originalité qu’elle faisait uniquement en période de fêtes. « Je donnerai n’importe quoi pour en boire un à nouveau. » Tu avais bien essayé d’en faire chez toi mais ça avait toujours fini en catastrophe. Tu n’étais vraiment pas doué pour tenter des expériences culinaires. Tu te contentais d’un simple café. « Pas toi ? » Un sourire étira tes lèvres alors que tu le regardais. Comme avant. D’autres flocons tombèrent. Si tu aurais pris le temps de regarder la météo sur ton téléphone, tu aurais vu qu’une tempête de neige tombait sur la ville où tu étais. Mais Murphy occupait tes pensées. Comme le chocolat chaud que tu rêvais de boire pour apporter de la chaleur dans tout ton corps. Tu te disais que ce n’était que trois flocons de neige. Tu ne diras pas la même chose dans quelques minutes quand tu n’arriveras pas à sortir de la ville. Comme si c'était fait exprès.

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L'arrivée inattendue de Cole en ville faisait forcément ressurgir des souvenirs. Des bons comme des mauvais. Pendant plusieurs années, Murphy s'était préservé, en se disant qu'on ne lui brisera plus jamais le coeur comme Cole l'avait fait le jour de son départ. Ca avait été compliqué de tourner la page, de vivre au jour le jour dans le sentiment de rejet et avec un flot de sentiment chamboulés. Le coeur piétiné, qu'il a fallu recoller petit à petit pour qu'il se remette à marcher correctement. Mais le temps avait fait son affaire, comme si Murphy avait du faire un deuil. Il se sentait mieux à présent, et les quelques histoires d'amour qu'il avait eu entre temps avait réussi à apaiser sa peine. Ca n'avait jamais été comparable aux sentiments qu'il avait pu avoir pour son meilleur ami d'autrefois, mais il en avait eu besoin dans sa vie, c'était évident.

Cela tombait bien qu'il soit là, au moment où il s'occupait de ce client en particulier puisque Cole le connaissait aussi. Ca lui fit du bien, mine de rien, de se reconnecter à ce temps ancien, en dehors de ce qu'il s'était passé entre eux. L'enfance était toujours synonyme de trésor, et petit, Murphy se souvint avoir pris plusieurs sucrerie en compagnie de Cole. Se revoir se diriger vers le petit café et dépenser l'argent de poche dans une glace ou un bon milkshake était plaisant. A présent, le temps avait tourné, mais les souvenirs restaient.
Une fois que le client partit, Murphy lui demanda si Cole venait vraiment retrouver ses parents puisque ces derniers étaient absents. Murphy les connaissait bien, autrefois, il leur rendait visite plusieurs fois... Pour aller voir Cole, évidemment. Mais un petit goûter en leur compagnie avait été l'un de ses moments de la journée préféré. Parfois, il était même arrivé que Murphy restait pour dormir et ils dinaient ensemble. Après le départ de Cole, Murphy avait continué à les voir, mais avec une certaine distance étant donné l'absence de Cole. Murphy ouvrit la bouche, silencieux, lorsque l'intéressé lui demanda s'il plaisantait. Puis : "... J'aurais bien aimé tu sais mais..."
Il les avait vu quitter la ville en saluant les quelques proches venus fêter leur départ. Alors, à moins qu'ils avaient changer leur plan à la dernière minute, Cole allait se retrouver seul pour les fêtes. Enfin, seul... Murphy se pinça les lèvres, un peu gêné, lorsque Cole exprima sa déception. "Ouais, j'avoue, c'est vraiment un manque de bol...! Mais, je... enfin... t'es le bienvenue, si jamais."
Mine de rien, Murphy n'avait pas envie que Cole prenne la décision de repartir. Alors forcément, quitte à, autant lui proposer de le fêter ensemble.
La neige s'était d'ailleurs mise à tomber à gros flocons. A cet instant, Cole lui demanda soudainement si Mme Jenkins faisait toujours ses chocolats chaud avec une pointe de menthe. Le visage de Murphy s'illumina à cet instant, d'autant plus lorsque Cole suggéra d'y retourner pour en boire un coup. "Elle n'est plus derrière le comptoir mais sa fille a reprit l'affaire et ils sont tout aussi bons! Et ce serait avec grand plaisir! Ca me ferait plaisir de... eh bien, de refaire ça avec toi."
Le temps de fermer le commerce de sapin et il serait bon pour y aller. Dans tous les cas, il valait mieux y aller maintenant avant que la neige n'empêche toute sorte de circulation et rende compliqué l'accès aux maisons.

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crédit/ bricole gif : hypnoze feat. @"Murphy Mills"

Un sourire s’étira sur tes lèvres quand il évoqua que le café de Mme Jenkins était repris par sa fille. Sans doute une des meilleures nouvelles que tu avais eu jusqu’à présent. De n’avoir finalement pas fait la route pour rien. Son regard croisa celui de Murphy. Non. Tu n’as pas fait le trajet pour rien. Tu le voyais lui. Et c’était tout ce qui comptait. Finalement. Tu hochas la tête quand il accepta ton invitation et qu’il devait juste fermer boutique avant. « Génial. Y a plein de choses qui me manquent d’ici et ce chocolat chaud en fait partie. » Tu le regardais fermé sa boutique alors que dehors il commençait à neiger. Doucement. Tu levas la tête pour regarder la neige tombé. Et en attrapé avec ta langue. Comme avant. Plaisir coupable. La neige tombait doucement et tu n’avais aucune raison de t’inquiéter sur une possible tempête de neige. Tu aurais du pourtant. Allumer la radio locale qui l’annonçait. Mais tu ne l’avais pas fait. Comme un signe de destin. Tu reprenais tes esprits lorsque Murphy ferma sa boutique. « On y va à pied ? » Dans tes souvenirs, la boutique n’était pas loin. Et ta voiture était garée sur une place de parking où tu pourrais facilement repartir une fois que tu l’aurais décidé. Marchant à ses côtés, les mains dans les poches, tu regardais la ville. De ton enfance. De ton adolescence. D’une grande majorité de ta vie finalement. Cette ville tu l’as connaissais par cœur. Comme si c’était toi l’architecte de cette ville. Chaque ruelle. Chaque bâtiment. Chaque commerce. Tu y avais mis au moins une fois les pieds avec la personne qui était à tes côtés. « La ville n’a pas bougé des souvenirs que j’ai. C’est toujours aussi paisible ou il y a des choses qui ont changés ? » Comme immortel. Comme si tu avais pris une photo. C’était le charme des petites villes. Très loin de celle que tu habitais maintenant. Tu bifurquas à droite et tes yeux tombèrent sur l’établissement que tu recherchais. Vous y rentrez. Fidèle à lui-même. A part la femme qui était derrière le comptoir était plus jeune que l’ancienne propriétaire. Mais lui ressemblait trait pour trait. Tu glissas une main dans ta veste pour chercher ta carte bancaire après avoir demandé deux chocolats avec une pointe de menthe. Tu ne lui laissais même pas le temps de protester que ta carte glissait sur le sans contact de la machine. « C’est pour moi. Je te dois bien ça. » Après ce que tu lui avais fais. Tu savais que ça n’allait pas réparer tes tords mais c’était déjà un premier pas. Comme si rien n’avait changé, tu sortis du magasin et te laissa glisser sur le banc qui était proche du commerce avec un arbre à ses côtés. Votre banc. Celui que vous avez gravé un jour vos initiales. Pour que ça reste. Immortel. Tu portas ton gobelet à tes lèvres. Le goût du chocolat chaud te fit pousser un gémissement. « Comme ça m’avait manqué. » Le meilleur chocolat chaud des Etats-Unis. Il n’y avait rien de meilleur que ce breuvage. Exquit. Avec cette pointe de menthe que tu adorais tant. Tu portas ton attention sur Murphy. « Toi aussi tu m’as manqué. » Ton regard sur posa sur lui. Un sourire amusé s’étira sur tes lèvres en voyant la fine moustache du au chocolat chaud s’être dessiné au dessus de ses lèvres. Par réflexe, tu glissas un doigt dessus pour le lui enlever et y venir le mettre dans ta bouche. Comme avant. Réalisant ce que tu avais fait, tes joues devinèrent roses. « Je suis désolé. » Par habitude tu l’avais fais. Comme si finalement rien n’avait changé avec vous deux. Alors que si. Tu étais parti. Par peur. Brisant vos deux cœurs dans son sillage.