Cette journée, si tu pouvais rester coucher et te réveiller que demain matin, tu le ferais. Tu n’arrives pas à croire qu’aujourd’hui, ça fait deux ans que tu as perdu ton ami, ton meilleur ami, sans l’appeler ici, ton fiancé. Oui, parce qu’au fond de toi, tu sais que tu n’aurais pu te marier avec lui. Surtout lorsqu’il n’y a pas d’amour. Un profond attachement certes, mais tu ne pouvais pas jouer avec lui de la sorte, alors que les sentiment amoureux que tu pouvais ressentir, ne lui était pas destiné à lui, mais plus à son frère. Bon, amoureux est un grand mot, peut-être, mais c’est lui qui te faisait battre le coeur. Coeur qui n’existe plus réellement depuis cette fameuse journée et aujourd’hui tu as l’impression de la revivre à la seconde où tu fermes les yeux. Ce n’est pas facile, en plus des cauchemars qui t’envahis régulièrement. Cependant, tu n’as pas le choix d’affronter cette journée fatidique, celle qui restera gravée dans ta mémoire encore de très nombreuses années, voire indéfiniment. Et pour l’occasion, au lieu de rester à broyer du noir comme tu as fait l’année dernière, tu as décidé de te rendre au cimetière, te recueillir sur la pierre tombale. Ça serait mentir de dire que tu n’as pas de difficulté à t’y rendre. C’est toujours très douloureux et tu avances à pas de tortue. De plus, au loin, tu distingues une silhouette qui est déjà présente. Tu hésites grandement à t’y rendre. Peut-être que cette personne désire être seule? Tu décide finalement d’y aller et d’y déposer la petite figurine qui représente un ange, sur le dessus de la pierre tombale, et revenir plus tard. Tu ne voudrais pas déranger. Mais plus tu t’avances et plus te semble reconnaître cette personne. Et malgré les circonstances, un petit sourire prend place sur tes lèvres. Tu es heureuse de le voir. Terrence! Arrivée à ses côtés, tu attends qu’il remarque ta présence et vient automatiquement le prendre dans tes bras. Ton nez, enfoui dans son cou. Tu es si bien dans ses bras, tu te sens en sécurité, protégé… À ta place. Tu le serres si fort, comme si ta vie en dépendait. Tu attends plusieurs longues minutes, sans dire le moindre mot, avant de te reculer et tu prends finalement la parole. « Salut! » Tu ne lui demanderas pas comment il va. Il est certainement dans le même état d’esprit que toi. « Tu préfères que je revienne plus tard où je peux te tenir compagnie? » Tu déposes finalement l’ange blanc et regarde le frère de ton meilleur ami.

@Terrence Carstairs