it's just us now. // @Matt Hammonds ※※※ C'est étrange. Vraiment très étrange de te retrouver ici, au pied de l'immeuble où vit ton meilleur ami. Huit mois que tu n'es pas venue ici. Huit mois où tu es resté toute seule, dans cette ville. Huit mois où tu as tenté de continuer à vivre normalement en sachant que les deux personnes qui comptent le plus pour  toi se trouvent à des milliers de kilomètres de toi. Les nuits n'ont pas toujours évidente. Les angoisses, par contre, elles ont été nombreuse. Aujourd'hui, Matt est de retour. Pour le moment du moins. Tu sais que la joie que tu éprouves de le retrouver ne durera pas longtemps, comme à chaque fois. À force, tu t'es habitué à ces départs incessants. Il te manque tellement quand il n'est pas là. Jamais tu ne le lui diras. Tu sais à quel point ce métier lui plaît et le rend heureux. Tu refuses d'être la meilleure amie chiante qui l'empêche de réaliser ses rêves. Il est vingt-deux heures. Tu tournes en rond à l'intérieur de ton appartement depuis vingt minutes déjà. Ton téléphone à la main, tu ne cesses de regarder ton fond d'écran de verrouillage. Il s'agit de ton frère et toi. Une photo que tu as prise lors de son retour durant les fêtes de fin d'années. Tu viens de raccrocher avec lui. Entendre sa voix te fais du bien mais lui aussi il te manque beaucoup. Tu sais que tu lui manques aussi. Mais vivre sa passion de la musique est un rêve qui se réalise pour lui. Tu n'as pas le droit de lui voler cela. Ton meilleur habite à l'opposé de toi. Tu ne prends que rarement ta voiture mais, cette fois, tu sais un effort et monte à l'intérieur de ton véhicule. Les rues de la ville, à cette heure aussi tardive, sont quasiment déserte. Tu la traverse assez rapidement. Durant de longues minutes tu tournes afin de trouver une place. Tu finis par te garer à quelques pâtés de maison de l'immeuble de ton meilleur ami. Vêtue d'un jean slim déchiré aux genoux, d'un tee-shirt avec une inscription mignonne dessus et d'un perfecto en cuir noir, tu rejoins l'entrée de l'immeuble. Ça a beau faire huit mois que tu n'ai pas venu, tu te souviens encre du code d'entrée. Tu grimpes les marches quatre à quatre et frappe de ta manière habituelle à sa porte. C'est un code entre vous. Sans attendre qu'il vienne t'ouvrir de lui-même, tu viens ouvrir la porte soudainement. « C'est moiiiiii !! » Pas besoin de te présenter, il sait d'avance qui vient d'entrer chez lui. Il se trouve là, planté au milieu de la pièce. Certainement surpris de te voir aussi tardivement chez lui. Tu lui sautes dans les bras et le serre fort contre toi. « J'avais très envie de te voir. » Te justifie-tu en te blottissant contre lui. Ça fait un bien fou de le voir. Sans compter ton frère, être avec Matt te procure un sentiment de bien-être. Tu te sens en sécurité près de lui.

Vingt-deux heures, il était rentré depuis un peu plus d'une heure du club de basket du quartier où il aidait à chaque fois qu'il était de retour à New-York. Le sport, plus précisément le basket, avait toujours été l'une de ses passions. Depuis très jeune il avait eu besoin de bouger pour extérioriser ce qu'il n'arrivait pas à verbaliser et, autant dire que des maux qu'il ne parvenait pas à mettre en mots, il y en avait beaucoup avec son parcours difficile. Le sport avait toujours été un exutoire et, dans ces temps troublés où son esprit lui jouait des tours, il en avait plus besoin que jamais. Passer du temps au club de basket, coacher les enfants et les adolescents dont on lui laissait la charge lui permettait également de concentrer son esprit sur quelque chose qu'il aimait et pas sur ce qu'il attendait dans quelques semaines. Il venait de sortir de la douche et envisageait de se préparer quelque chose à manger. En ouvrant un placard son regard s'était posé sur un paquet de marshmallows et, immédiatement, un sourire s'était dessiné sur ses lèvres et son esprit avait dérivé vers Nymphéa et cette nuit où elle était entré chez lui comme un ouragan. Quoi qu'il advienne par la suite, il ne pourrait jamais oublié cette rencontre si atypique et si déroutante. Et puis, des coups à la porte l'avaient sortis de ses pensées. Avant même que la porte ne s'ouvre, il savait qui était derrière cette dernière, il aurait pu reconnaitre cette façon de taper à la porte entre mille. Et il ne tarda pas à la voir, entrant dans son appartement comme si elle était chez elle et c'était d'ailleurs un peu le cas, Harper était comme chez elle lorsqu'elle venait ici, depuis le temps qu'ils se côtoyaient tous les deux. Il n'était pas réellement surpris de la voir débarquer, même à une heure pareille, parce que ça n'était pas la première fois que ça arrivait mais il se demandait bien ce qui avait pu la mener jusqu'ici. Un sourire avait rapidement fait sa place sur ses lèvres alors qu'elle s'avançait vers lui et qu'il lui avait ouvert ses bras pour l'accueillir dans une étreinte amicale et chaleureuse. « Tu sais que tu es toujours la bienvenue ici, quelle que soit l'heure. » Ça n'était pas comme s'il allait aller se coucher tout de suite où s'il avait des obligations le lendemain matin de bonne heure. « Tu veux boire ou manger quelque chose ? J'allais me préparer un truc. » Il avait sourit à nouveau en se dirigeant vers la cuisine. Il n'avait pas invité Harper a déposer ses affaires et à se mettre à l'aise, elle connaissait la maison et n'avait absolument pas besoin d'une autorisation pour cela.  « Qu'est ce qui vous amène dans le Queens à une heure pareille très chère ?  ». Peut être qu'elle avait juste envie de le voir et qu'ils puissent passer une soirée ensemble, ça ne serait pas la première fois que ça arriverait après tout mais la question méritait quand même d'être posée pour savoir ce qui se cachait dans la tête de la blondinette.

it's just us now. // @Matt Hammonds ※※※ Un secret n'est jamais bien gardé. Sauf avec Matt. Il connaît tout de toi. Tes secrets, tes désirs les plus enfouis. Enfin presque tous. Te retrouver seule chez toi ne cesse de te faire penser à Viggo et à ses sentiments que tu éprouves à son sujet. Au début, rien n'était claire et puis, petit à petit, tu as compris. Tu es blonde certes mais t'es pas née de la dernière pluie. Ce que tu ressens pour le milliardaire blond -qui est aussi ton patron accessoirement- c'est de l'amour. Autrefois, tu pensais être amoureuse de l'un des meilleurs potes de ton frère. Et peut-être que tu l'a été mais, cette fois, tout est différent. Chaque fois que tu le voix, tu as envie d'être dans ses bras, de l'embrasser et de sentir sa peau contre la tienne. Mais c'est Viggo. Sa réputation le précède et avoir le cœur brisé ne t'enchante pas vraiment. Ça sera inévitable cela dit. Pour te sortir toutes ces pensées de ton esprit, tu décides de rejoindre l'appartement de ton meilleur ami. Il ne sera pas étonné de te voir débarquer à l'improviste. Tu l'as déjà fait dans le passé et tu continueras de le faire. Comme Matt le fait également en s'invitant chez toi. Ton meilleur ami, ton frère. Il n'y a aucune gêne entre vous. Même à l'époque lorsque des rumeurs circulaient sur le fait que vous couchiez ensemble. Jamais il ne s'est passé quoi que ce soit entre vous. Non pas qu'il soit repoussant, Matt est très séduisant mais vous êtes beaucoup trop amis pour prendre le risque de briser cela et tout perdre. Tu meurs déjà littéralement de trouille quand il se trouve sur les champs de bataille à l'idée qu'il puisse lui arriver un malheur. Tu ressens la même chose à l'égard de ton frère. Perdre l'un des deux est inenvisageable pour toi. Ils sont la clé de ton bonheur, tu n'es pas encore prête à y renoncer. Vêtue d'une tenue sobre mais chic, tu rejoins le quartier de ton meilleur ami au volant de ton bolide. Une petite voiture passe-partout que tu ne sors malheureusement pas souvent. Pour une fois que tu as une soirée de libre, sans aucune obligation, t'aurais pu la passer chez toi à flâner devant netflix. La nouvelle saison des Bridgerton n'attend que toi. Passer la soirée en compagnie de ton meilleur ami est également une occasion très alléchante. Tu ne sais pas quand il repartira alors tu tiens à profiter de lui le temps que tu l'as sous la main. « Je sais bien, c'est pour ça que je suis venue t'embêter un peu. » Tu dis en ne cessant de sourire tout en te blottissant contre lui. Puis, tu t'écarte un peu et viens retirer ta veste que tu déposes sur l'une de ses chaises. Tes chaussures sont déjà soigneusement déposés à côté de la porte d'entrée. « J'étais au téléphone avec mon frère ce soir. On a dû y rester au moins une heure et demie. Il te passe le bonjour. » tu dis en venant te placer sur son canapé, assise en tailleur. Étrange sensation de te tenir ici. Un appartement que tu connais depuis des années mais, où tu n'as pas mis les pieds depuis des mois et des mois. Un frisson te parcoure soudainement. Comme si tu ne devais te trouver ici. Puis, ton regard se pose sur ton meilleur ami debout devant toi. « Je te dérange peut-être .. ? T'avais peut-être prévu quelque chose .. Apporte moi juste un verre d'eau s'il te plaît.» Cette sensation de toujours déranger est là, sans cesse incrusté en toi. Tu te racles la gorge et tente de masquer cette angoisse qui commence à naître en toi sans que ton ami ne s'en aperçoive. « En réalité, il y a bien une raison de ma présence chez toi. Deux raisons même. La première c'est que tu me manquais espèce de nigaud et la seconde, tu me dois toujours des explications sur cette exposition où tu m'as traîné l'autre jour. J'ai la sensation que tu n'y étais pas vraiment pour les tableaux mais pour autre chose. » Tu as très bien remarqué que ton meilleur ami n'a pas détaché son regard de la jolie demoiselle qui a tout organisé. C'est vrai qu'elle est jolie et, en plus, elle a l'air gentille. « Tu sais que tu ne peux rien me cacher. » Petit clin d'oeil à Matt.

Tout était calme, il n’avait pas encore allumé la télé pour s’installer devant et suivre les matchs de playoffs nba de la soirée, quand le calme avait été troublé par des coups sur la porte. La dernière fois qu’on avait frappé chez lui à l’improviste, il avait fait la connaissance de Nymphéa, cette voisine avec laquelle le courant était bien passé, peut être un peu trop bien, en tout cas elle troublait ses pensées quotidiennement et, depuis qu’elle avait quitté son appartement, très tard dans la nuit ou plutôt très tôt le matin, leurs échanges de messages se faisaient très nombreux. Il n’avait jamais été accro à son téléphone avant mais visiblement la donne était légèrement en train de changer. La porte s’était ouverte rapidement puisqu’il ne l’avait pas verrouillé derrière lui, sûrement un peu par négligence puisqu’il ne devait pas avoir de visite, au départ, laissant apparaitre celle qu’il attendait après avoir entendu les coups : Harper. Même s’il était étonné de la voir débarquer un sourire amical s’était rapidement dessiné sur ses lèvres. En réalité, il n’était que moyennement surpris, Harper ne prévenait pas toujours avant de venir et c’était comme ça depuis longtemps entre eux, dans un sens comme dans l’autre d’ailleurs et il était évidement ravi de la voir passer la porte. A chaque fois qu’il revenait, il appréciait de pouvoir reprendre sa vie, leur amitié, comme s’il n’était jamais parti. Il savait que ça n’était qu’une illusion car son absence pesait à Harper, elle ne le disait pas mais il le devinait sans difficulté, c’était d’ailleurs la même chose avec son frère. « Tu fais bien d’en profiter tant que je suis là. » Il avait rit. L’amitié qui le liait à la jeune femme était forte et même presque fraternelle. Ils se connaissaient depuis de longues années maintenant et avait partagé un grand nombre de choses tous les deux, voir trois lorsque le frère de la jeune femme était encore là. Ils avaient des souvenirs en pagaille, tous plus mémorables les uns que les autres. « Oh super, il va bien ? Toujours au Mexique ? J’espère que tu lui as dit que j’avais hâte de le revoir. » Comme chez elle, Harper avait déposé ses affaires et s’étaient installée sur le canapé. C’était ce genre de scènes du quotidien, simples et sans artifices, qui lui manquait le plus lorsqu’il partait sur le front mais aussi qui lui avait permis de ternir le coup pendant son hospitalisation qui s’était éternisée sur de longues semaines jusqu’à ce qu’il finisse par se demander s’il pourrait un jour rentrer chez lui et retrouver son autonomie. « J’ai l’air d’être dérangé ? Je suis rentré il y a à peine une demie heure j’allais me mettre sur mon canapé et ne rien faire de très intéressant.  ». Aussitôt dit, aussitôt fait, il avait été chercher un verre d’eau à la jeune femme.  Une fois son verre à la main, alors qu’il s’installait sur le canapé à côté d’elle, Harper avait repris la parole sur la, ou plutôt les raisons de sa présence ici. Evidement, elle n’avait pas oublié qu’il lui avait promis des explications suite à son invitation au vernissage de la dernière fois.  « Moi qui pensait que tu avais oublié… » avait-il dit en riant, sachant très bien que ça n’était pas le genre de chose que son amie oubliait facilement. Bien au contraire surtout lorsqu’il y avait une jeune femme dans l’équation. Elle voyait tout à fait juste, ça n’était pas pour les tableaux qu’il s’y était rendu. Bien que novice il appréciait l’art et la beauté des choses mais, il n’était même pas certain de pouvoir décrire un seul des tableaux qui était présenté ce soir là tant son regard n’avait été captivé que par Nymphéa. « Ah oui tu met en doute mon amour pour l’art ?  » Il avait rit à nouveau après avoir pris un air offensé suite aux propos de la blonde. « Tu veux que je commence l’histoire par ou ? Je te préviens elle est un peu… atypique. » C’était rien de le dire, la façon dont Nymphéa était entrée dans sa vie n’avait rien de commun, tout comme les sentiments qu’elle faisait naître chez lui et qu’il ne parvenait pas à identifier réellement.