Louisa & Wyatt

Oublier par la boisson, c’est la seule solution que j’ai trouvé ce soir pour me la sortir de la tête. Elle, la femme qui a retourné mon cœur pour ensuite le broyer en mile morceaux. Après tous cela était prévisible mais comme toute âme amoureuse, je me suis persuadée que cela se terminerait autrement. J’ai été assez idiote pour y croire, en elle, en nous. Je me suis perdue à mon propre jeu, moi qui pensais m’être blindé et survivre à sa perte, je me retrouve misérable et abattue. Vous savez pertinemment de qui je veux parler, mais oui Gemma, ma garce de Gemma. Elle et moi s’est terminé et je me retrouve dans ce bar a ruminer ma peine. Elle me manque bon dieu qu’elle me manque, la moindre parcelle de sa peau me manque, son odeur sucrée à la vanille me manque, sa voix suave me manque, son espièglerie me manque. Tout son être à laisser un vide inconsidérable dans mon cœur, mon corps et ma tête. Elle a su prendre une place entière dans ma vie et aujourd’hui je me sens seule bien plus seule que lorsqu’elle m’abandonnait pour retrouve Devon.  

Alors je bois, j’enchaine les verres, je laisse l’ivresse me consumait pour brouiller mon esprit et l’ensemble de me sens qui sont à la recherche de cette unique femme. Un nouveau verre de whisky vient de m’être servit et je sens que je commence enfin a connaître l’ivresse. Je suis assise au bar, ne me concentrant uniquement sur les boissons que je consomme et la musique qui emplit le lieu. Je dois avoir une mine affreuse, l’ombre de moi-même mais je m’en moque. Le plaisir de séduire lui aussi m’a abandonné, même mon fidèle ami me fais défaut, elle m’aura vraiment tout pris.

J’approche mon verre à mes lèvres quand une voix  vint interrompre mon rendez-vous avec la chaleur de la boisson. Je ne reconnais pas ce son, il faut dire que mon esprit est perturbé. Je me retourne et dépose mon regard sur celui qui est venue à ma rencontre. Sa moustache se fait reconnaitre entre mile, Wyatt. Lui qui m’avait tant prévenu, argh je n’ai pas envie de lui expliquer qu’il avait raison. Je n’ai même plus la notion de ce qu’il m’a dit. Je me contente de plisser les yeux et de me concentrer pour parler.

« Monsieur moustache…. Que me vaut le plaisir ? »

J’essaye de détourner l’attention de mon état, ce qui est tout à fait débile car ma difficulté à parler est tout aussi équivoque que mon physique déplorable.

Louisa & Wyatt

Je devrais être content, à vrai dire. Ne pas entendre ces insultes; son visage mesquin qui me dénigre à la moindre occasion qui se présente. Plusieurs jours que je peux souffler et profiter de mes journées sans recevoir un coup de Loulou sur mon estime.

Oui, je devrais être content de m’en être “débarrassé”, mais cette quiétude ne veut pas nécessairement être une bonne chose pour elle. Je sais, je n’ai pas à me préoccuper de tout le monde au moindre doute, mais je ne peux pas ignorer ce ressentiment que j’avais à son sujet.

Ce n’était pas normale. Pas normale du tout. Elle qui me cherche; depuis plusieurs jours elle était introuvable. Je ne la cherche pas…Pas vraiment. C’est simplement qu’elle a le don d’être sur mon chemin et en placer une au passage. Aucune moquerie depuis trop longtemps pour ne pas m’en soucier.

Pourtant, on a juste à se promener dans les coins chauds des vieux quartiers pour entendre les rumeurs, potins. Il ne faut pas tout croire tout ce qui se dit, mais j’avais rapidement compris que la Louisa avait connu des jours meilleurs. Le beau sourire fier de la demoiselle a donc disparue. Il fallait être idiot pour ne pas comprendre ce qui s’était passé et je connais parfaitement ce qu’elle était en train de vivre.

Je ne l’ai pas cherché. J’étais juste tombé sur elle, par hasard. Bon d’accord, ce n’était pas le premier bar que je me suis pointé, ce soir, mais ce sera le dernier. Premièrement, parce que je rejoignais des amis après un dure entraînement qui m'a coûté une coupure au visage. Deuxièmement, parce que je voyais, au loin, une demoiselle en train de vivre un calvaire, vidant son porte-feuille pour se noyer le foi dans l’ivresse…Rien de très rassurant.

Non pas qu’elle ne méritait pas ce qu’elle subissait. Elle m’avait carrément craché au visage disant qu’elle savait dans quoi elle s’embarquait, qu’elle connaissait les conséquences…et que cela ne lui fera rien.

Faut croire que notre chère Louisa a un coeur…et qu’on l’a brisé.

Je laissais des copains à notre table prétendant que j’allais me chercher un autre pichet de bière. Je faisais exprès de me rapprocher de notre pauvre princesse du Queens…

Je glissais mes avant-bras sur le comptoir, dans l’espace libre à ces côtés. Elle m’avait même pas remarqué, trop préoccupée à contempler ce prochain verre qui allait l’amener encore plus bas qu’elle ne l’était déjà.

“….Mauvaise journée, Miss ?”

Elle était au ralenti prenant plusieurs secondes pour comprendre que quelqu’un lui adressait la parole et que cette personne était moi-même.

Je n’ai pas pu m’empêcher de sourire de ce surnom. Malgré son état, elle a quand même trouvé une taquinerie à me balancer. Enfin, c’était un des plus “doux” qu’elle m’avait dit, jusqu’à maintenant.

“ Je suis ici avec des amis, mais je n’ai pas pu m’empêcher de constater une demoiselle que je connais, échouée au bar et ce n’est pas dans ces habitudes. C’est plutôt, moi qui devrait être à ta place…”

Auto-dérision…Je suis capable de l’assumer et si cela peut la faire sourire avant de passer au chose sérieuse.

Louisa & Wyatt

Idiote c’est exactement ce que je ressentais. Pourquoi sur tous les bars de la ville, il a fallu que je tombe sur Wyatt ! Non mais sérieux, ce n’est pas que je ne l’aime pas mais je n’ai pas envie de devoir lui expliquer pourquoi je suis dans cet état. Et puis honnêtement, vu notre dernière conversation, il doit s’en douter et doit bien rire intérieurement. Moi qui croyais être plus fort que tous et tous le monde, me voilà comme une écervelée à me morfondre à cause de la belle brune. Je suis pathétique vraiment et je me déteste à cet instant précis ! Le voir me fit redescendre de ma torpeur, bon je n’ai pas décuvé, on va pas se mentir mais mon cerveau se met en action et essaye de réfléchir à comment se sortir de ce guêpier.

Il était si tendre avec moi, c’était touchant mais à la fois rangeant car je savais que c’est uniquement à cause de mon état pathétique qu’il agissait de la sorte. Autrement, il s’en serait donné à cœur joie en me balançant nos pics habituelle. Ma peine était si évidente que cela ? Je ne pus réprimer un sourire à sa remarque. Oui habituellement, c’est lui qui broie du noir et moi qui tente de le remettre sur pied en lui envoyant quelques vérités dans les dents. Alors pourquoi il ne le fait pas à son tour, il a l’occasion de se venger, il devrait se faire plaisir.

« Tu es bien trop gentil monsieur moustache tu le sais ça ? »

Je lui rendis son sourire. Je ne le méritais vraiment pas sa sympathie avec tous ce que j’avais pu lui balancer à la figure dans le passé.

« Pourquoi tu ne me balances pas une vérité à la figure Gunn, c’est ton moment de gloire va s’y fait toi plaisir ! »

J’ouvris les bras comme prête a accueillir ses mots en pleines figure, un peu plus un peu moins je pouvais totalement encaisser.

« Aller, je sais que tu en meurs d’envie, je peux encaisser. Je vais t’aider. Tu m’avais prévenue il me semble c’est ça ? »

Je me retourna vers mon verre et le finis d’une traite pour me préparer à ce qui allait arriver. Je ne voulais pas qu’il me prenne en pitié, oh non je déteste ça.

Louisa & Wyatt

On venait à peine d’apporter les pichets à la table et j’allais, déjà, en chercher un autre. On va me prendre encore comme un soûlon, mais je préfère qu’on pense cela de moi plutôt qu’on me nargue souhaitant aller rejoindre une femme. Je n’avais pas le goût qu’on me balance des questions, des rumeurs ou je ne sais quoi d’autre.

Je me suis aussi dis; gamins comme moi, ils n’hésiteront pas à m’espionner ou pire, venir me rejoindre. Non, je ne voulais pas créer un immense cercle autour de Louisa alors qu’elle cherchait, probablement, la paix. À en juger son état, elle n’était pas ici pour chasser. Je dirais, plutôt, le contraire.

Est-ce que cela m’amuse ? Au départ si, je dois l’avouer. Louisa qui se croyait forte, tenace et insensible à l’amour, est à frappé un sacré mur. Difficile de prévoir quand on parle d’amour. Croire que ça n’arrive qu’aux autres. Qu’on est capable de passer au travers. Triste à dire, mais ceux qui y arrive n’ont pas de coeur…Alors, c’est rare d’en être invincible.

C’est ça qui m’avait frustré, au départ. Que notre chère Louisa se croyait au-dessus de tout. De tout le monde; de moi. Plus forte que moi. Je refuse de croire que tous ces malheurs l’ont, à ce point asséché d’émotions. Louisa serait donc carrément une zombie.

Bon, sa face amochée pourrait nous faire croire qu’elle est figurante dans Walking Dead, mais ce n’est que le résultat de plusieurs verres ingérés.

Je restais accoudé à ces côtés, la regardant attentivement. Je gardais le sourire, sans, pour autant, avoir,quand même, une certaine inquiétude pour elle.

“ Oui, je sais…Et est-ce que je vais le regretter ?”

Je n’ai pas besoin d’entendre sa réponse pour qu’elle commence son numéro. Je n’ai pas pu m’empêcher de lever les yeux au ciel, l’entendant jouer du violon de sa piteuse situation au point de souhaiter que je la pique. Elle veut que je l’assomme d’avantage de honte.

“ Pourquoi ?  Tu es capable de te faire honte toute seule, en ce moment…”

C’est vrai. Elle a dépassé sa tolérance et elle a presque accroché le verre d’un mec en ouvrant les bras comme une mélodrame. Si ce n’était pas de mon regard sur lui, elle aurait pu avoir de gros ennuis.

Je pris son verre vide aussitôt et je l’inversais sur le comptoir avec force annonçant que sa beuverie était terminée. Je faisais signe au barman pour avoir un grand verre d’eau.

Je me couchais presque tout mon torse sur ce bois collant pour lui dire sèchement dans l’oreille.

“ Oui, je t’avais prévenue, Loulou ! Tu veux l’entendre ?!?! Et bien voilà ! Tu me riais presque au visage de mon état de c*l après tout ce qui s’est passé avec elle. Tu me prenais pour un faible. Et toi qui se montrait forte et capable d’encaisser la chute quand cette vipère allait te jeter comme un chiffon…Car, elle t’a jeté comme un jouet qui ne l’amuse plus. Tu es carrément tombé la face première sur l’asphalte, ma belle !”

J’osais lui poser tendrement ma main sur son épaule. J’avançais, de l’autre main, le fameux verre d’eau sous ces yeux.

“…Mais, tu sais maintenant tout ça...Pas la peine de te faire chier. J’ai pas envie de jouer les gros durs avec toi, parce que je sais très bien que ça fait mal…Enfin, tout ça prouve que tu n’es pas si…vilaine que cela, au fond…que tu as un coeur…”

On termine cela avec une petite taquinerie tout mignon…en m’appuyant les mains, de nouveau, sur le comptoir.

Louisa & Wyatt

Je m’étais sentie supérieure avec mes airs de cœur intouchable mais en réalité j’étais comme les autres, une faible devant l’amour. Je ne pensais pas ressentie une telle peine, sentir aussi vie, aussi nulle. La grande Louisa était tombée de son pied d’estale comme une pauvre merde, littéralement, ma grande bouche m’avait rattrapé. La séparation avec Gemme est toute récente et je ne cesse de me morfondre depuis, nous nous sommes certes accordés sur cette rupture mais ça n’empêcher pas le déchirement que j’ai reçue quand elle a quitté mon appartement. Je l’ai embrassé une dernière fois, une dernière démonstration d’amour avant de devoir la laissé s’en aller. Il a suffi d’une seconde, de juste entendre la porte se refermer pour comprendre que c’était terminé et depuis ce moment précis mon cœur saigne.

« Le regretter ? Bien sûr que oui tu me connais. »

Lui dis-je en reportant mon regard sur lui. Je ne vais pas lui mentir, je ne l’ai jamais fait. Il savait que dès que je reprendrais du poil de la bête je redeviendrais la garce qui le pique dès qu’elle en a l’occasion. Je ne sais pas faire autrement avec Wyatt, c’est notre dynamique voilà tout.

Il était trop doux avec moi, il n’osait pas me sortir mes quatre vérités comme j’ai pu le faire maintes et maintes fois. Ouvrant mes bras prête a recevoir ses attaques, je faisais mon show comme d’habitude sauf que là, la comédie était des plus pitoyables. Wyatt ne se gêna pas pour me le faire remarquer d’ailleurs. J’acquiesça avant de lui répondre.

« C’est un début prometteur Gunn, va s’y tu tiens quelque chose. »

Le provoquer, voilà ce que je faisais. Je ne veux pas qu’il me console non je veux qu’il me mette en rage pour essayer de me sortir de cette torpeur. Je ne supporte pas d’être dans cet état alors peut être qu’une petite joute verbale avec monsieur moustache me remettra les idées en place ? Il me retourne le verre sur le comptoir, signifiant que le bar était fermé pour moi. Je le regardai faire sans un mots, il n’avait pas tordu après tout j’avais assez picolé, je tenais tous juste sur mon tabouret.

Wyatt vint s’allongeais sur le bar pour se rapprocher de mon oreille et c’est alors que le festival commença. J’enregistra chaque mots de ces phrases, impassible ne fermant que les yeux pour m’imprégner de ses paroles laissant également la rage me monter. Oui il avait raison je me suis faite brisé oui, je suis faible et je déteste être faible. Il ne savait pas le contexte de notre séparation mais ses mots me faisaient mal car c’était ma plus grande peur. Je ne voulais pas être n’importe qui pour Gemma non, j’ai compté. Hein que j’ai compté ?!

Je ne dis rien le laissant terminé pour une fois. Je saisis le verre d’eau qu’il me tendait et l’écouta me rabaisser plus bas que terre comme je l’avais demandé. Une fois qu’il eu terminé je pris une gorgée d’eau avant de le regarder.

« Alors j’ai quand même des réclamations » Fis-je le doigt en l’air. « Petit un, on s’est séparé mutuellement d’accord. Bon elle a très bien pu me manipuler pour en arriver là, je le conçois mais dans les fait on s’est mise d’accord. » Je relevai le petit doigt. « Deuxièmement l’amour m’a assagie certes mais sache que la peine et la douleur sont les moteurs de ma méchanceté alors ne crois pas un instant que je vais devenir un agneau. Certes la lionne est a terre pour le moment mais quand elle reprendra des forces, elle sera des plus sanguinaires. »

Oui je vais me venger, oui je vais faire payer ce mal que j’ai en moi. Je ne sais pas encore comment, où et avec qui mais je ne vais pas laisser Gemma en paix. Elle va entendre parler de moi qu’elle le veuille ou non. Je l’aimerais toute ma vie certes mais me faire sentir comme un objet sans que j’en sois consentante est le pire des sentiments.

Louisa & Wyatt

Je pourrais tellement rire aux éclats. Employer les mêmes conneries qu’elle m’avait balancé quand j’étais en boule en train de me morfondre. La faire carrément regretter de ce retrouver dans le même bar que moi.

La grande Louisa Mahoney venait de se faire entailler le coeur alors qu’elle se croyait intouchable. Voilà que ce soir, j’avais cette pauvre demoiselle sur un plateau d’argent: prête à recevoir les plus viles reproches que je pourrais lui faire subir.

Pourquoi faire cela ? Pourquoi jouer ce personnage boboche qui aurait le plaisir de salir encore plus une âme en peine. Frapper quelqu’un qui est déjà à terre: il n’y a aucun challenge. Et puis, ce serait moi le connard dans tout cela. De m’amuser alors que j’étais à sa place, il y a peu de temps.

Elle avait insisté…Elle voulait sentir la honte, mes mots douloureux et tous les reproches qui se retournaient contre elle. Comme si cela allait la remettre sur pied. Cela va plutôt la rendre frustrée et avoir raison de répliquer contre moi. Rien de tout cela va effacer cette peine, ni la recouvrir d’un voile d’indifférence.

De la justification….

Bon sang, c’est le bouquet ! Je levais même les yeux entendant “les excuses” qui seraient censé éponger sa situation. Qu’elle n’a pas été “vraiment larguée”. Ça me fait presque pitié…

Je restais à ces côtés, appuyé contre le comptoir, appréciant qu’elle se soumet à mon invitation de passer à de la bonne eau fraîche.

“ Bla…Bla…Bla..Toute de la bullsh*t !!! Si tu crois que je vais gober cela, ma chérie, tu me prends pour un con…Tu ne peux pas simplement assumer que tu as eu tord de te croire incapable d’aimer, d’avoir des sentiments pour quelqu’un ?! Que la grande Louisa peut ranger son corset d’Amazone enragée en cotte de maille et être humaine deux minutes ?! Et puis, ça te serviras à quoi d’aller grogner contre cette…vipère ? Tu sais autant que moi que c’est ce qu’elle veut: de l’attention.”

Un bock de bière apparaît sous mes yeux. Je remercie le barman et prend une grosse gorgée regardant ma jolie voisine. Je levais mes sourcils tout en buvant afin d’appuyer ce détail important: chercher vengeance sur Gemma; c’est garder de la haine. Garder un mal être qui ne peut que rendre cette garce encore plus fière d’avoir gagné sur Louisa.

Je déposais mon bock sachant très bien que j’avais de la mousse de bière sur ma moustache. Je m’appuyais la tête à l’aide d’une main. Si cela peut la faire rire…tant mieux.

“ Peut-être mieux de te concentrer sur toi…et faire le ménage dans tes priorités ? Reprendre une vie de célibataire plus saine, t’amuser et vouloir être heureuse: la meilleure chose à faire pour faire chier quelqu’un qui se croit tout permis envers toi. Tu ne penses pas, Miss ?”

Louisa & Wyatt

C’est là que nous voyons a quel point nous sommes différent Wyatt et moi. Lui n’ose même pas profiter de la situation pour me terminer, me mettre plus bas que terre alors que moi à sa place je l’aurais plus qu’humilier. Je ne me définis pas comme une bonne personne, j’avoue que j’essaye d’agir au mieux avec les gens, j’essaye de les aider mais je n’ai pas toujours les bonnes réactions en le faisant. Et puis avec Wyatt c’est différent, cela fait partit de notre jeu, de nous pousser à bout l’un et l’autre, de nous envoyer dans nos retranchements.

A force d’insister, je sentais sa langue se délier, aller Gunn ne fais pas ta poule mouillées vas s’y envoie moi tes plus belles phrases à la figures je suis prête, je ne suis pas en sucre, réveille la lionne qui est en moi, aller vas s’y !

Je tentais d’atténuer la situation, de me persuader que notre séparation était un accord mutuel mais nous savons tous que la grande Gemma a toujours le dernier mot. Je m’étais convaincue de cette vérité alors que dans le plus profond de mon cœur je savais qu’elle m’avait largué comme une vieille chaussette pour retourner avec son italien.

Je regardais Wyatt penché sur ce comptoir et il ouvrit la bouche pour enfin me descendre, me renvoyer le vérité en face des yeux. Je sentais la colère bouillonnait et reprendre le pas sur la peine, mon regard de mépris apparus.

« Oh crois moi Gunn, je ne regrette absolument pas d’être tombée amoureuse de Gemma, oh non. J’ai découvert ses blessures les plus profondes et je sais exactement où frapper pour lui faire mal. La grande Gemma se croit intouchable mais c’est tous le contraire. »

Oui Gemma se faisait passer pour la grande garce de servir que rien n’attend mais c’est tous le contraire, beaucoup de choses viennent toucher son petit cœur, c’est qu’elle arrive a le cacher sous une bonne couche de méchanceté.

« Oui elle veut de l’attention elle en aura mais a quel prix, à nous deux on peut lui faire beaucoup de mal crois moi. »

Oui nous avons compté pour elle je le sais pertinemment. Elle ne l’avouera jamais, elle est trop fière pour cela mais nous avons une place particulière dans sa vie avec Wyatt et la blesser serait des plus facile si nous nous allions.
Le moustachu pris une gorgée de bière et se remplit la moustache de mousse. Je ne dis rien le laissant essayer de me convaincre de penser à moi et mon bien être. Je n’ai jamais eu une vie saine ça ne va pas commencer.
Je rapprochai ma main de l’homme et vint essuyais sa moustache.

« Le bonheur n’a jamais était une perspective pour moi tu sais mon chou. On est des âmes en peines tous les deux, tu devrais le savoir depuis le temps. Les âmes en peines n’ont jamais véritablement droit au bonheur. »

Je vins lui caresser la joue une fois mes mots terminé.

Louisa & Wyatt

Notre tête est une véritable passoire à deux balles. Ce que je veux dire, c’est qu’après une rupture, plein de truc se mélange dans notre crâne et on a du mal à filtrer correctement. Rires, pleurs, colère, voir la peur nous prennent en otage et plus rien n’a de sens. On parle et parle changeant d’état à tous les tentes secondes. Ça prend un bon moment avant de reprendre le contrôle. Pour certains quelques semaines. D’autres plus épris de l’autre, des mois. Tout dépend de ta tête de cochon…

Je l’ai eu dure à chaque fois. De plus en plus dure au fil de mes relations; et je n’en ai pas eu beaucoup. J’ai la fâcheuse tendance à trop m’attacher et me voir déjà vieillir avec l’autre. Donc, c’est clair que je tombe de haut quand on me pousse hors de la relation.

Je vois que je ne suis pas le seul. Enfin, ce n’est pas la même chose. Louisa passe par la colère…

Une énorme colère; la honte d’avoir été dupé par son propre coeur. Croyant passer par-dessus les contes de fées roses qu’on nous raconte enfant, difficile pour Louisa de constater que ça se passe aussi durement pour elle. Qu’elle ne fera pas exception. L’amour peut sembler mignon comme ça, mais il lui arrive d’être un véritable salaud.

Une colère habitée par la vengeance, comme si c’était impossible pour ma belle amie d’avoir eu ce moment de faiblesse: que Gemma doit payer pour lui avoir jeter “ce sort”. Qu’il faut qu’elle paye…

“ Loulou…arrêtes deux secondes, veux-tu ?! Tu te fais plus de mal à vouloir lui faire du mal. Rester à nager dans la merde, ne fait que te pourrir d’avantage, ma belle.”

Je secouais la tête l’entendant parler de la sorte. Elle ne peut pas juste s’asseoir et pleurer comme tout le monde ?! Prendre un moment et vivre ces émotions…Non, Louisa parle déjà de vengeance et de plan machiavélique.

….M’impliquant dans ses idées. Oui, j’avais bien entendu un “nous”. Je la regardais surpris, voir même légèrement sur mes gardes à l’expression de son visage.

“ À nous deux…?! Alors là, ma belle Loulou…ne commence pas à me placer dans tes plans de vilaine…Je ferais bien de choses pour toi, mais il y a des limites.” disais-je me concentrant sur mon bock de bière. Il s’était vidé rapidement d’ailleurs. J’aimais de moins en moins cette conversation avec elle. Je me commandais un autre soulagement alcoolisé.

Je songeais même à la sortir de ce bar qui ne faisait que la rendre plus désagréable à force de l’entendre parler de son envie de se retourner contre Gemma. Ces paroles, son timbre de voix, sa façon de me regarder…et de me toucher. Non, je n’aimais pas ça.

Ce que j’aurais cru être un moyen de la faire rire, Louisa l’utilisait pour agir tendrement envers moi…, mais ces propos n’étaient aucunement doux à entendre. J’en perdais mon sourire. J’en plissais des sourcils. Je refusais d’acquiescer à ça.

“ …On n’a peut-être pas eu la vie de rêve jusqu’à maintenant, Louisa, mais je refuse de croire qu’on est condamné à souffrir. De ne pas avoir une part de gâteau du bonheur. J’en veux du bonheur et tu y a droit aussi. Je me bats contre cette tendance qui veut me ramener vers le bas…et ce n’est pas en nous en prenant à Gemma qui va nous aider. Au contraire…j’ai l’impression d’avoir les pieds dans des vieilles chaussettes mouillées et sales à force l’avoir toujours dans ma tête, celle-là…” disais-je en serrant de ma grosse main, cette main douce sur ma joue rugueuse.

Je la fixais du regard voyant ma nouvelle bière arriver du coin de l’oeil. Pourtant, je ne bougeais pas, l’inquiétude dans mon regard.

“ Louisa…je n’aime pas te voir souffrir comme ça pour cette femme qui n’en vaut pas la peine. Arrêtes…s’il-te-plaît.” Murmurais-je dans un sérieux qui m’est rare. Je profitais d’avoir sa main dans la mienne pour lui faire un baise-main. La ramener les deux pieds sur Terre.

Louisa & Wyatt

L’amour, je l’avais toujours fui depuis des années même l’amour familial ou amical a été difficile a développer chez moi. J’ai mis du temps a être proche de ma famille adoptive et de mes amis. La vie m’a beaucoup pris très jeune et surtout m’a inculqué de ne pas faire confiance en la race humaine. Ma famille en a beaucoup bavé au début avec moi mais au fil des années je me suis assagie et j’ai été reconnaissante de m’avoir sorti des foyers. Pour l’amitié c’est pareil, c’est Az que j’ai rencontré en premier avant de découvrir le reste de la bande. Il a été d’une douceur extrême avec moi et nos caractères véritablement similaire m’ont permise de lui faire confiance et de lâcher mes barrières.

J’ai grandi sur des traumatismes et des réserves mais j’ai aussi grandi en essayant de les affronter et j’y suis en partie arrivé même si le chemin est encore long. La seule faille que je n’avais pas lâchée était l’amour et en réalité il est arrivé à moi vicieusement au fil des années. Gemma s’est infiltrée en moi au fil de ces dernières années, elle a d’abord été un mentor, m’aidant a me redécouvrir en tant que femme mais aussi une amie chère. C’est a force de se voir, d’apprendre à se connaître que les sentiments sont apparus sans que je m’en rende compte.

J’ai laissé une chance a l’amour mais c’était une erreur et comme face à toutes mes blessures je réagis avec colère parce qu’il n’y a que comme ça que j’ai appris a vivre.

« Non je n’arrêterais pas Wyatt. »

J’étais fermée j’en avais marre de souffrir, je ne supportais plus de prendre des murs dans ma vie, cette parenthèse de bonheur m’y a fait croire que moi aussi je méritais de connaitre le grand amour et tout ce qui va avec mais non apparemment pas….

« Pas de soucis je me débrouillerais toute seule, je n’ai pas besoin de toi. »

La colère oui la colère me permettait d’oublier la peine qui ravageait mon cœur mais aussi retenais toutes ses larmes qui menaçait de couler. Je gardais le visage fixer sur Wyatt écoutant ses paroles, tentant de me dissuader de me venger mais si je ne le fais pas je fais quoi ? Je ne sais pas gérer une peine de cœur moi… Je lâchais ma main de son visage, détournant le regard avant d’avouer ce que je me refusais à faire.

« Ce que tu ne comprends pas Wyatt c’est que Gemma a été une des plus belle chose de ma vie, elle a beau m’avoir énormément blessé, c’est grâce à elle que j’ai pu survivre et évoluer. J’ai perdue mon amour, mon amie, mon mentor, j’ai perdu trop de choses… »

Je me retenais de pleurer, la colère s’était apaisée avec mes paroles laissant ressurgir ma peine. Gemma n’était pas n’importe qui et à mes yeux, elle valait toute les peines du monde. Oui cette femme faisait partie de mon univers, de ma stabilité, elle a pris la plus grande place dans ma vie.

« Arrête de dire qu’elle n’en vaut pas la peine Wyatt, on sait que c’est faux sinon on ne serait pas tous les deux au plus mal de l’avoir perdu. »

Je disais ça de façon très posé et pas du tout agressive. C’était juste une évidence Gemma nous avais fait du bien et nous avions du mal à nous en défaire.

Louisa & Wyatt

Je ne mens pas à moi-même. J’essaie juste de passer à autre chose. Déjà que je me trouvais lourd durant un bon moment, alors rester dans cette mélasse de rancoeur et de douleurs; j’en avais assez. Rester là dedans ne m’aidera à rien. Ne me la ramènera pas. Et est-ce que je veux la ravoir après tout ce qui s’est passé ?

Ça fait déjà un bail pour moi. Louisa, elle, vient de tomber et son orgueil en a prit un coup. Voilà la différence.

C’est encore frais…Trop frais pour lui en demander autant. Trop frais pour comprendre le mal qu’elle s’inflige à remanier tout cela dans sa tête. J’étais déçu, découragé de l’entendre dire de telles choses, mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Quand on a la face coller sur le bobo, difficile de voir tout autour, les autre trucs qui peuvent nous faire du bien autour.

“ Pas question que je te laisse seul dans cet état…Tu ne te débarrasseras pas de moi comme ça. S’il y a bien quelqu’un qui peut saisir ce que tu ressens en ce moment, c’est bien moi.”

Tout ce que je pouvais faire pour le moment, c’était d’être là et l’écouter. Intervenir pour éviter qu’elle se foute dans le trouble. Et oui, j’allais, peut-être me mettre les deux pieds dans une merde infecte, mais fermer les yeux et la laisser seule n’est aucunement mon genre. Mon côté en sucre, faut croire…Empathique.

Car, je voyais bien l’eau qui voulait se frayer un chemin dans ces doux yeux. Faut être sacrément imbécile pour l’abandonner comme ça…Je lui prenais cette main fuyante dans la mienne, tandis que de mon autre main, je la forçais à me regarder. À lui montrer qu’elle a le droit d’avoir mal.

“ Au contraire, c’est ça le pire, Louisa. Je comprend foutrement ce que tu ressens. Elle…elle a été aussi un sacré beau moment pour moi, tu sais ? Je me disais…qu’enfin j’avais trouvé…le bonheur…Vieillir avec elle…heureux. Et elle m'a fait un sacré coup bas...tu connais la suite...”

Seigneur, vouloir apaiser Louisa était entrain de me remettre dans une position que j’essaie de fuir. À mon tour de la fuir, je lâchais son visage, mais je gardais sa main douce dans la mienne. Je baissais la tête en sentant, de nouveau, ces sentiments enfouis. J’en riais même. Non, incapable de l’ignorer, de l’oublier. Je secouais de la tête, prenant une gorgée de malaise.

“ Merde, tu es en train me ramener tout cela…Mais on dirait qu’elle…dès que c’est trop beau, qu’il y a quelque chose de puissant qui la rend vulnérable, elle fout le bordel…Elle massacre tout pour éviter de tomber…amoureuse. Elle veut qu'on la déteste...qu'elle nous laisse. Tu as remarqué ça ?”

Je lui glissais ma bière sous son nez. À quoi bon maintenant de jouer le bon samaritain quand on a tous les deux besoin de réconfort.

“ Je dis juste, Louisa, que tout ne tourne pas autour d’elle…Si tu as pu survivre et évoluer, comme tu dis, c’est grâce à toi-même. Tu es sacrément forte d’avoir passé au travers de bien des choses, tu le sais ça ? Tu es responsable de ce que tu décides de ta vie, autant dans les bons que les mauvais moments. On ne contrôle pas de ce qu’on subit, mais on peut décider de ce qu’on en fait après…”

Je levais la main au barman afin de commander une autre bière.