Côme & Wyatt

Ma petite tête de guimauve est trop petite pour tout ce qui se passe en ce moment. J’arrive plus à m’entendre penser, à réfléchir. Je ne sais plus où me placer dans tout ce bordel.

En fait, si, je sais ce que je veux, mais on ne me l’accorde pas. Pour y arriver, il y a tous ces embuches que je dois traverser. De loin, cela ne semble pas si difficile, mais quand on est en plein dedans, c’est la que la trouille te prend. La trouille ou le découragement.

Ce serait facile de baisser les bras, de me tourner le dos et changer de chemin, mais quand je vois tout ce qu’il a de beau de l’autre côté. Les visages que j’aime souriant me tendant les bras. Le bonheur totale de les retrouver. Que je les retrouve enfin sans aucune crainte de les perdre, ça efface toutes la douleurs et le découragement. Je me relève le visage dur et confiant. Je me redresse bien déterminer à continuer, alors que bien des gens me trouvent fou de continuer. Pas tous…

Avec mon entraîneur, dans cette cage pour la vingtième fois; une combinaison d’exercice d’endurance, de réflexes et de nouvelles prises que je devais remémorer. Ma façon pour moi de me replacer l’esprit. De retrouver mes repères et comprendre que je suis capable d’y arriver à mes fins.

Surtout de me dépasser…

“ Ok, Wyatt. C’est bon ! “

Cela faisait plus de cinquante push-up sur mes jointures. J’aurais pu m’arrêter, mais j’étais dans ma bulle; dans ma putain de tête. J’avais son visage dans le crâne: mon pire ennemi, Alvaro. Avec son sourire de merde qui me défiait, qui riait à gorge déployé. Comme si mes push-us allaient réussir à l’éliminer, je poussais mes limites par la colère, gémissant de par la rage que cet homme provoque chez moi.

“ Wyatt !”

Ce qu’il m’a fait, surtout ce qu’il a fait à ceux que j’aime. Ce qu’il fait encore. J’en avais assez. Oui, je me prépare au combat pour la ceinture, mais aussi pour le défier. Qu’il cesse de foutre la merde partout. Qu’ils nous laissent en paix.

J’accélérais, défiant ma tolérance sous l’emprise de ce rire qui faisait écho dans mon crâne. Il allait payer. Plus jamais il allait toucher à ma Zeze @Zenia Adams , à ma Gemma @Gemma Santantonio: mes muses. J’allais les protéger elles et ma petite Ruby de tout ce qu’il pourra manigancer.

“ Gunn arrête !!!”

Il a dû me pousser, que je tombe sur le côté, essoufflé. À genou, il me regardait avec inquiétude. Ce n’était pas la première fois que j’étais dans ce genre de transe. Que je forçais jusqu’à me rendre malade. Je ne lui disais rien. Juste que j’allais bien.

Je m’assoyais sur le plancher de cette cage, serviette et bouteille en main. Mon coach venait de me les balancer exigeant que je prenne une pause ou de superviser les autres membres du gym pour le reste de la journée. Je le regardais partir vers son bureau buvant un peu dans ma bouteille d’eau avant de m’en verser légèrement sur la tête pour rafraîchir mon petit cerveau en bouillie.