Mai 2022
Il était tard et j’avais eu envie de sortir, de faire un peu la fête et me sortir de la tête les études de droit qui me soulait. Depuis le début de l’année je dis que je n’aime pas le droit, pourtant je reste, parce que mes parents en seraient fou si ils apprenaient que j’abandonne. Je ne peux pas abandonner. Je suis sorti aves des amis, puis ils sont rentrés et au lieu de rentré je suis allé dans ce club ou je vais de temps en temps. Un club privé, très privé. Tout juste vingt-deux ans, mais ils commencent à me connaître un peu, ils s’en fichent un peu de l’âge que j’ai, ils savent que je paie … C’est comme ça que ça marche dans ce genre d’endroit. Je me suis installé au bar et j’ai pris un verre de Gin pour commencer. J’ai attendu un peu, tout le monde semblait déjà occupé. J’allais repartir quand je l’ai vu. Je me suis avancé vers lui et lui ai tendu un verre :

-Je ne m’attendais pas à vous voir ici, monsieur Thomson.

Je lui fais un sourire. Il ne me connait peut-être pas après tout je n’ai jamais été dans son cours. Je crois qu’il est professeur d’histoire, un truc comme ça, mais pas d’histoire du droit, alors je n’ai pas de cours avec lui. Il fronce les sourcils, ce qui lui donne un air encore plus craquant si vous voulez mon avis. Il semble quelque peu gêné, mais il me répond :

-Monsieur Sanderson. Vous n’êtes pas un peu jeune pour venir dans ce genre d’endroits ? Vous n’avez pas cours demain ?

J’ai un petit sourire et un petit rire, c’est amusant qu’il me dise ça.
-Si mais rassurez-vous j’y serais, peut-être en retard, mais j’y serais. C’est quoi déjà votre branche ?

-L’histoire moderne. Vous connaissez les dates de l’époque moderne ?
Je fais non de la tête, je m’en fiche pas mal.

-Vous devriez … ça peut être important pour vos études de droit.

Je fronce les sourcils, donc il a entendu parler de moi en même temps qui ne sait pas qui je suis ? Bon ok beaucoup de monde ne savent pas. Je ne suis que le fils « de » comme on dit, je n’ai encore rien fait de remarquable et c’est bien pour ça que je dois absolument faire ce droit, si je devais avocat … peut-être qu’on arrêtera de dire que je suis le fils Sanderson. Parce que ça commence un peu à m’énerver. Je le regarde et lui souris, sans vraiment rien dire. Je crois me souvenir que c’est moi qui aie fait le premier geste, un pas vers lui, une main baladeuse. Il s’est laissé faire, alors je m’étais dit que c’était gagné. On est allé un peu à l’écart, se rouler des patins. Puis il m’a demandé si je voulais aller plus loin, quelle question, bien sur que je voulais. Je l’ai suivi jusqu’au bar, ou il a demandé la clé du « cachot » c’est comme ça que ça s’appelle. Je me suis mordu la lèvre. Je savais très bien ce qui m’attendait et j’ai souris. Ca risquait d’être amusant et très excitant. Je l’ai suivi en lui tenant la main.

La suite a été très … sexe … c’est le mot. On s’est envoyé en l’air, plus d’une fois, j’étais déjà initié à ce genre de pratique. Il parait que je suis un débauché. C’est vrai. On a passé la nuit ensemble. Quand je me suis réveillé j’étais toujours dans le club et il était parti. Comme ils le font tous. Je me demande parfois si je ne suis pas qu’un jouet finalement. Je me suis rhabillé il était encore tôt. J’ai donné un pourboire au type du bar et je suis rentré à la maison comme si de rien était.

La rumeur s’est propagée quelques jours après, sans que je ne sache comment elle était arrivé là. Ce n’était pas une rumeur du coup, il devait y avoir un autre élève, ou un autre professeur dans ce club, peut-être qu’un jour que saurais.


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Juin 2022

Je suis convoqué dans le bureau du proviseur. Carrément. Je me demande bien ce que j’ai foutu. Je n’ai pas besoin tellement de me demander, je crois que je sais. La rumeur cours toujours. Elle a dû parvenir aux oreilles du proviseur et quand je vois Mr Thomson sortir je sais que c’est à cause de ça. Merde. Je reste égal à moi-même, masquant que je suis quelque peu anxieux. Je cherche un mensonge digne de ce nom. Je m’installe dans le bureau du proviseur. Il ne passe pas par quatre chemins.

-Monsieur Sanderson, vous savez surement pourquoi vous êtes ici ?

Je fais non de la tête et lui dit d’un air très assuré :

-Non, j’avoue que je ne sais pas tellement pourquoi vous m’avez convoqué.
Il a l’air surpris que je dise non. Je me demande ce que Mr Thomson à dit. Est-ce qu’il lui a dit ? Est-ce que je vais passer pour un gros menteur ? Je ne veux pas qu’il ait des ennuis à cause de moi. Il semble gêné de devoir m’expliquer et il me dit :

-Il semblerait que vous ayez eu une relation avec un professeur. Vous savez que la politique de l’université interdit ce genre de relation. C’est écrit dans le règlement.

Merde, je ne sais pas pourquoi j’ai un petit rire. Je ne devrais pas rire, c’est un sujet sérieux, mais je ne veux pas lui dire la vérité, je ne veux pas non plus que tout le monde soit au courant, encore moins que mes parents finissent par l’apprendre.

-Je ne sais pas ce qui vous fait dire ça, c’est faux et entre nous ce que je fais de ma vie privée, ça me regarde non ?

Techniquement oui, ça me regarde, surtout que ce ne s’est pas passé à l’université, heureusement. Il soupire et me regarde avant de dire :

-Vous n’êtes pas un très bon menteur Brad, Daniel à confirmé cette rumeur. Je peu comprendre que vous ne soyez pas très à l’aise et que vous ne vouliez pas qu’on se mêle de votre vie privée, mais cela touche directement l’école et je ne peux pas laisser faire ça.

Je me ratatine dans mon siège, merde, pourquoi est-ce qu’il n’a pas menti ? Pourquoi est-ce qu’il a confirmé ça ? Il veut se virer ?

-Ce serait injuste qu’on soit sanctionné, nous n’étions pas dans l’enceinte de l’université. Je ne vois pas en quoi ça concerne l’école.

Bien sur que je vois, je ne veux seulement sauver les meubles s’ils peuvent encore l’être. Le proviseur à l’air autant agacé que moi. Est-ce que c’est parce qu’il n’aime pas ce genre d’affaire ou est-ce que c’es parce que ça n’était jamais arrivé avant ? Sans doute que ça, on n’est surement pas les premiers.

-Je sais, c’est pourquoi je vous demanderais de ne plus vous revoir, plus d’écart, plus de contact. Columbia à une réputation à tenir et je ne laisserais pas des histoires de fesses salir la réputation de cette école. Est-ce que c’est bien clair ?

Je le regarde un peu surpris, presque amusé parce qu’il vient de dire. Je fais oui de la tête et je sors du bureau. Ce n’était pas si terrible. Il a eu l’air de comprendre. Je n’ai pas eu a faire beaucoup de pas que Daniel m’a attrapé par le bras et m’a emmené un peu à l’écart. On se retrouve dans les toilettes. Sympathique.

-Pourquoi tu lui a dit que c’était vrai ? Tu ne pouvais pas mentir un peu, ça se serait tassé !

Il lève les yeux au ciel. Il a l’air un peu en colère, mais il y a quelque d’autre dans son regard.

-Je ne pouvais pas lui mentir, c’est mon supérieur, tu comprendras quand tu auras un job. Mais tu n’auras peut-être jamais …

J’ouvre la bouche en guise de protestation et je lui réplique en le poussant légèrement :

-Ce n’est pas parce que mes parents sont riches que je ne vais pas avoir de job ! C’est dégueulasse de me dire ça. Tu es vraiment con !

C’est moi qui suis énervé, je déteste qu’on parle de moi comme ça, qu’on me prenne pour un moins que rien pour quelqu’un qui aura tout dans sa vie. Non je ne suis pas d’accord avec ça. Certes j’ai eu quelques avantages, mais ce n’est pas pour autant que je ne vais pas chercher un travail ensuite, même si j’admet que je ne sais pas ce que je veux faire, enfin si … je veux danser, mais je ne peux pas tellement choisir cette voie-là. Il m’a énervé et je ne sais pas pourquoi il voulait me parler, je n’ai pas eu le temps vraiment eu le temps de dire autre chose qu’il m’a embrassé et m’a entraîné dans une des cabines. Je l’ai laissé m’embrasser et je lui ai dit après :

-On n’est plus sensé se voir, tu as entendu ce qu’il a dit ?

Il me met un doigt sur la bouche, pour me faire taire sans doute. Cette histoire est vraiment mal partie. C’est moi qui l’embrasse de nouveau. S’envoyer en l’air dans des toilettes, ce n’est pas comme si ça ne m’était pas arrivé, mais pas ici, pas à la fac, il y a un début à tout et je ne pensais pas qu’il voudrait me revoir puisqu’il m’a laissé seul après notre partie de jambe en l’air la dernière fois, bah, peu importe, je dis rarement non de toute façon. Si ça doit nous mener quelque part, tant mieux, sinon temps pis … je ne suis pas certain qu’on ait réellement une chance tous les deux, mais sait on jamais.

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Fin juin 2022

Ils ont presque fini par passer à autre chose. Finalement j'avais raison de ne pas m'en faire. Il y aura toujours des rumeurs qui courent. Peu importe que ça soit sur moi ou non. Je n'ai pourtant pas pu m'empêcher de continuer à le voir. On se voit discrètement. C'est assez excitant je dois dire. Entre deux heures de cours, dans le clubs, chez lui. Une courte idylle. Je ne suis pas certains que ça durera. Je le sens assez distant ces temps-ci. Depuis que je lui ai raconté ce qui s'était passé avec mes parents.

C'était un peu après ma convocation avec le proviseur. Ils ont fini par savoir. Sans doute des parents de mes amis qui les connaissent. Je voyais bien le genre de phrase "Vous savez que votre fils est gay? Et qu'il a été vu dans un club avec un professeur?" Je vois bien la tête qu'ils ont du faire. Je leur ai dis que je n'étais pas gay. Ce qui est vrai, je suis bisexuel, peut-être même pan ... je leur ai dis que c'était juste un gars qui était jaloux qui faisait courir ce genre de choses. Je leur ai dis que je n'avais jamais mis les pieds dans un club. J'ai menti bien évidemment. Je ne peux pas leur dire. Mais il a peut-être mal pris le fair que je leur ai menti. J'ai haussé les épaules en lui disant que ce n'était pas si important. Mais peut-être que ça l'était pour lui.

C'était un matin ou j'étais pour une fois à l'heure. Il n'y avais pas encore grand monde. Je suis passé devant son bureau comme ça arrivait souvent et il était là. Il m'a fait un signe. J'ai souris et je suis entré et j'ai fermé la porte. J'en ai profité pour poser mes mains sur son visage et lui rouler une pelle, je ne l'avais encore jamais réellement embrasser comme ça. Mais j'ai senti quelque chose dans son regard et dans son geste. Il m'a repoussé, simplement en s'écartant et en me disant

-On ne peut pas continuer Brad. Je ne veux plus qu'on se voit.

Je suis resté là comme un idiot à le regarder et à finir par sourire et rire nerveusement avant de lui dire

-Quoi? Mais pourquoi qu'est ce qu'il s'est passé?

Il ne me regardait pas dans les yeux. Je voyais bien que quelque chose se passait mais il a dit :

-Rien je ne t'aime pas vraiment. C'était simplement une question de sexe et je ne peux pas continuer. C'est mon boulot qui est en jeux. Tu ne peux pas comprendre.

J'hallucine ou il me ressort son refrain du début. Blabla bla

-Tu te fou de moi? Ça ne te dérangeais pas ton boulot quand on s'envoyait en l'air! Ça ne te dérangeais pas quand on est sorti du bureau la première fois ou le proviseur nous a demandé de ne plus nous voir! C'est toi qui disait que tu t'en foutais!

Si je suis en colère oui. Je bouillonne de colère et il s'éloigne encore plus.

-Je ne peux pas tout perdre pour un gamin.

Je reste sans voix. J'ai envie de lui en coller une mais au lieu de ça. Je serre les poing. Je ne suis qu'un gamin alors ? Je lui lance un :

-D'accord va te faire foutre Daniel et ne m'adresse plus jamais la parole. Tu c'est ce que tu es? Un vendu et un salaud.

Je ne peux pas rester là. Le voir me fait trop de mal surtout si je ne peux plus l approcher. Je me détourne et lui fais un joli doigt d'honneur au passage. Je claque la porte avant de lui donner un coup de pied dedans. Je m'en fou qu'on me voit faire. Je suis dans un tel état de colère que ne reste pas à la fac. Je sèche les cours pour la journée.

Ce que j'ignore évidement c'est qu'une fois parti il a envoyé un message au proviseur en lui disant que c'était fait. Qu'il avait rompu avec moi.

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Fin juin 2022
Et comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule … Je suis arrivé à la maison et j’ai entend mes parents se disputer. Je suis monté voir, curieux parce que c’était rare qu’ils se disputent de si bon matin. Et ce que j’ai entendu m’a laissé sans voix.

-On doit lui dire, il finira par le savoir de toute manière. Qu’est-ce que ça changera ?

-Non, il n’a pas besoin de le savoir, ce que ça change, c’est qu’on lui a menti, il doit savoir. Il est adulte maintenant et visiblement bien adulte, tu as entendu ce qu’on raconte sur lui ?

-Il n’y a vraiment que ça qui t’intéresse de savoir avec qui il sort ? Je ne vois pas l’intérêt de lui dire qu’il a été adopté. Il doit se concentrer sur ses études. C’est le plus important.

J’ai ouvert la porte, je suis resté là planté devant eux, leur montrant que j’avais bien entendu qu’ils parlaient de moi. J’aurais finalement dû me douter que j’avais été adopté. On me l’a beaucoup dit parce que mon père est assez typé, ma mère un peu moins, mais je ne leur ressemble pas. Je me suis battu beaucoup de fois quand on me disait ça à l’école, pour rien finalement. Je leur lance d’un ton monochrome :

-Merci de l’information, j’aurais en effet fini par le savoir, mais j’aurais préféré que ça vienne de vous, plutôt que de l’apprendre comme ça. Et pour votre information, je ne sors avec personne.

Non je viens de me faire larguer comme une vieille chaussette qu’on oublie dans le panier parce qu’elle est un peu trouée ou abîmé. Ils ne savent pas quoi me dire, mais j’ai besoin d’air. J’entends la voix de mon père, enfin est-ce que je dois l’appeler encore comme ça ? Je l’entends me dire :

-Tu n’es pas en cours ?

-Le prof est malade. Je suis revenu plus tôt, mais t’en fais pas, je me casse.

Un mensonge de plus ou de moins, je ne suis plus à ça près.

-Braddy !

Ça c’est ma mère qui m’engueule parce que j’ai dit « je me casse. » Elle n’aime pas le langage un peu grossier, mais je crois que c’est trop pour moi, trop pour une seule journée et une seule personne. Je reprends mon sac et je fuis. Je les laisse se débrouiller. Ils n’essaient pas de me courir après, j’imagine que ma mère a sans doute voulu et que mon père l’en a empêché.
Je monte dans ma voiture et je mets le moteur en marche. Je roule jusqu’au ranch. Il me faut un peu plus d’une heure de route. Je veux juste qu’on me fiche la paix aujourd’hui. C’est une fois garé devant le ranch et seul sur le parking que je craque et que je fonds en larme. Merde. Daniel qui m’envoie chier ça me mettait déjà bien en rogne et là … ça … c’est un peu trop pour aujourd’hui.

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