Je ne pensais pas que j’allais terminer ma journée de la sorte. Je ne pensais pas apprendre que Nicky se droguait à ce point. Ou même tout court. Il semble toujours sobre lorsqu’il était avec moi. Est-ce que je fais exprès de ne pas voir ce qui se passe autour de moi puisque c’est plus simple comme ça ? Moins dur à supporter ? Puis, je vois le sachet dont Clay parle sur la table. Sachet que je n’ai aucunement vu lorsque j’ai vidé les poches de mon uniformes. Et voir une preuve tangible de la détresse de Finnick me brise le cœur. Comment j’ai pu rien voir ? Je secoue la tête à sa question tout en me maudissant de ma naïveté et je lui dis que c’était ce que je m’étais dit puisque je n’avais jamais réellement eu cette discussion avec Nick. Je savais que ça lui arrivait qu’il consomme de la drogue, mais je croyais que c’était juste en soirée. Pas… n’importe quand pour s’aider à supporter tout ce qu’il vivait comme il le pouvait. Pourquoi il ne m’a rien dit ?

Puis, je vois son visage se teinter de tristesse et je ne supporte pas de le voir triste. Il mérite de vivre heureux. Qu’est-ce que j’aimerais pouvoir prendre sa tristesse pour retrouver le Clay joyeux d’il y a quelques mois. Pourquoi la vie s’acharne sur lui ? C’est tellement injuste ! Malheureusement, je ne peux pas prendre sa tristesse alors je me contente de le prendre dans mes bras pour le serrer fort et de tenter de le rassurer en lui disant que c’est plus facile de ne pas voir ce qui est dur à voir. Que moi-même je n’ai rien vu pour Charles et Finnick. Et Clay sait à quel point on passait énormément de temps tous les trois. Tous les quatre même. Et bien sûr, ça me fait tout drôle de serrer Clay contre moi. Il n’est pas du genre tactile alors les câlins, ils sont très, très rares. Alors j’en profites aussi un peu égoïstement. Encore plus lorsqu’il cale sa tête contre moi. J’espère qu’il ne remarquera pas mon cœur qui accélère face à ce geste ! Et, bien trop vite à mon goût, il se redresse. Mais, à sa question, à ses paroles, je fronce les sourcils. Pourquoi je ne serais pas sûr de vraiment vouloir faire ça ? Alors je tente de rectifier le tout en lui répétant que Charles et moi, on était que meilleur ami et que c’est difficile pour tout le monde puisque Charles était important pour nous tous. Je ne peux me retenir de lui dire que j’aime savoir qu’il a besoin de moi et que juste de l’avoir à mes côtés, c’est suffisant pour moi. Qu’il n’a pas besoin de me remercier. Je viens lui essuyer l’une de ses joues où des larmes humidifiaient toujours cette partie de son visage. Et je me suis auto surpris face à ce geste. Moi qui arrive toujours à me contrôler face à lui, là… j’ai agis sans réfléchir.

Je finis par mettre mes paroles en exécution. Je lui replace son genoux après lui avoir donner un antidouleur. Aussitôt replacé, je lui remets son attelle juste assez serrée pour que rien ne bouger pendant le nuit, mais pas trop pour ne pas faire de pression douloureuse pour rien. Puis, je passe un bras sous son épaule et l’autre sous ses cuisses pour le monter à sa chambre où je le dépose dans son lit. Je l’aide à se mettre confortable, puis je finis par m’installer à côté de lui.

Je me réveille à cause de rayons de soleil qui arrive directement dans mes yeux lorsque je me tourne. Ce n’est pas normal. Je n’ai pas de soleil qui arrive dans mon lit habituellement. Même quand j’oublie de fermer les rideaux. Je grogne de mécontentement et remonte la couverture au-dessus de ma tête pour retrouver la noirceur. Je suis encore bien trop fatigué pour me réveiller maintenant. Je ne travaille pas en plus alors je veux faire la grâce matinée. Peu importe l’heure qu’il est déjà. Alors que j’ai retrouvé la noirceur des draps, une odeur vient chatouiller mes narines. Ce n’est pas l’odeur habituelle de mes draps. Non. C’est une odeur que j’adore sentir en cachette. Une odeur douce qui fait virevolter mon cœur d’amour. C’est l’odeur de Clay. Pourquoi mon lit sent Clay ? Puis, les souvenirs d’hier soir me reviennent. Clay qui m’appelle à l’aide et moi qui viens chez lui dès que je termine ma journée. Son genoux déboîté. Nicky complètement torché. La preuve irréfutable que Nicky se drogue plus que ce que je voulais bien voir. Clay qui craque dans mes bras. Clay qui est désolé de me demander de l’aide alors qu’il sait que j’étais proche de Charles et que c’est dur pour moi aussi. Et moi qui lui replace son genoux avant de lui mettre son attelle et après lui avoir donné un antidouleur. Puis, moi qui le prends en mode « princesse » pour l’amener jusqu’à sa chambre puisque je voulais être sûr qu’il ne mette pas de poids sur sa jambe nouvellement blessée. Moi, encore, qui aide Clay à se mettre confortable pour dormir et qui, une fois ok, n’arrive pas à le quitter parce que je m’inquiète trop pour lui. Donc, je m’étais dit que j’allais rester jusqu’à ce qu’il s’endorme, mais j’ai dû m’endormir avec lui finalement, sans même m’en rendre compte, puisque son odeur m’entoure. Et maintenant que tout m’est revenu en mémoire, je n’ose plus bouger. Est-ce que Clay est toujours dans son lit ? Est-ce qu’il s’est rendu compte que je me suis endormi dans son lit ? Est-ce qu’il va m’en vouloir ? Je panique et je ne sais clairement pas quoi faire. J’ai peur de bouger et que ça le réveil et que donc on se retrouve à se faire face en réalisant qu’on a dormi ensemble. Mais, je ne peux pas ne jamais bouger d’ici. Il va finir par se réveiller et voir que j’ai dormi avec lui. Dans son lit. Que je bouge ou pas. Mais, je veux profiter encore un peu de son odeur qui m’entoure. Ça ne se reproduira malheureusement jamais alors je veux profiter de chaque seconde que je vais pouvoir gratter avant que le moment fatidique arrive.

@Clarence d'Egerton

Est-ce qu’un jour je pourrais passer une soirée tranquille sans qu’il ne m’arrive quelque chose ? Je me le demande vraiment. J’étais surpris que Nick vienne jusque là et me prenne pour mon frère, surpris et mal à l’aise. Je sais que rien n’est simple en ce moment, pour personne et encore une fois Axel était là pour nous. J’étais fatigué et j’ai fini par craquer, comme ça m’arrive de le faire ces temps-ci, mais je déteste qu’on me voie. Je déteste qu’il me voie. Axel, je ne veux pas qu’il pense que je ne suis qu’un pleurnichard, même si je sais qu’il ne le pense pas, je ne peux pas m’empêcher de croire qu’il va se lasser au bout d’un moment, que tout le monde va finir par me laisser tomber parce que je suis trop déprimé et déprimant. Il a fini par me déposer dans ma chambre, en me prenant dans ses bras, c’est à croire que ça devient une habitude et je n’ai pas eu le choix que de le laisser faire bien sûr. Je voulais juste qu’il reste un peu. J’ai dû finir par m’endormir, sans doute que sa présence me rassure un peu, beaucoup même.

Je me tourne sur le côté à un moment donné posant mon bras sur lui sans m’en rendre compte et me rapprochant un peu, un peu en cuillère, la tête contre son épaule. Bien sur je n’ai pas vu qu’il était réveillé et j’ai surtout l’impression d’être dans un très beau rêve ou il est là. Il est souvent dans mes rêves, dans certains de mes cauchemars aussi, toujours là pour me rassurer finalement. Je fini par me réveillé finalement et j’ouvre les yeux en le voyant à moitié dans le coltard comme à chaque fois que je me réveille et je demande :

« Je suis encore entrain de rêver c’est ça. »

Je parle plus à moi-même qu’à lui me disant qu’il n’est pas réellement là que c’est sans doute mon imagination alors je me serre un peu plus contre lui avant de me rendre compte qu’il respire, qu’il me regarde et que ce n’est pas un rêve. Je me redresse un peu, me reculer et fini par rouler sur le côté en tombant du lit. Mince. Ce n’était pas un rêve ? Je fronce les sourcils un peu perdus.

« Tu … on a … ? J’ai … »

Je me passe une main derrière la tête avant de me mordre la lèvre et de sourire. C’est idiot non ? Mais je me vois mal maintenant lui dire que je n’ai pas apprécié qu’il soit à côté de moi et qu’on s’enlace, enfin surtout que je l’enlace … Mais je ne me vois pas non plus lui dire que je l’aime, parce que c’est tout simplement impossible. Il aime Charles. Il l’aimait ? C’est bien trop compliqué et je ne suis pas mon frère.

« Je … »

On va aller loin comme ça.

Je suis aussi immobile qu’une statut dans le lit de mon meilleur ami, mais surtout de l’homme que j’aime. Je ne sais pas comment agir, quoi faire. Je n’avais aucunement prévu de m’endormir dans son lit ! J’étais juste tellement épuisé de ma journée que je ne me suis pas senti m’endormir. Alors que je tente de trouve une solution pour me sortir de cette situation lorsque je sens Clay bouger et se blottir contre moi en posant son bras sur moi et sa tête contre mon épaule. Je retiens un sursaut de justesse. Je ne veux vraiment pas le réveiller. Depuis le temps que je rêve de le sentir blotti contre moi! Et dire que je ne peux même pas en profiter un maximum alors je voudrais simplement le serrer un peu plus contre mon corps. Profiter pleinement du moment le temps que ça dure. Mais, je reste immobile. J’ai bien trop peur de la réaction de Clay si je bouge.

J’ouvre un peu plus grand les yeux lorsque je le vois me regarder, mais surtout à ses paroles. Il pense rêver ? Il pense que tout ça n’est qu’un rêve ? Et il ne semble même pas dégoûter ou je ne sais quoi d’autre de négatif ! Est-ce que ça voudrait dire que… j’aurais une chance, même toute petite, avec lui ? Non, faut pas que je me fasse de faux espoirs. Je vais être trop déçu. Puis, je préfère l’avoir que comme meilleur ami que plus aucunement dans ma vie. Et voilà que mon cœur s’accélère lorsqu’il se serre un peu plus contre moi. Je pourrais mourir à cet instant ! J’étais sur le point de l’entourer de mes bras et, du même coup, sortir de mon état d’immobilité absolu lorsqu’il se redresse pour se reculer et finir en bas du lit. Aussitôt je me redresse et me penche au-dessus de lui ayant trop peur que, dans sa chute, il se soit fait mal à son genoux fraîchement replacé. Je trouve vite mon immobilité lorsqu’il insinue en me demandant sans vraiment le formuler si on a couché ensemble. Du moins, c’est ce que j’en comprends. Je sens mon cœur se serrer en pensant que ça le fait paniquer cette éventualité, donc qu’il ne voudrait pas que ça arrive. Mais, il finit par sourire et… je sens à nouveau mon cœur battre. S’il sourit, c’est que cette éventualité ne doit pas le déranger réellement. Si ? Lorsqu’il reprend la parole, je reviens à l’instant présent et me redresse pour descendre du lit pour m’agenouiller à ses côtés. Autant laisser de côtés ses idées folles pour me concentrer sur son état.

- On a rien fait, la preuve, je suis encore habillé avec mon uniforme. Je n’étais pas supposé m’endormir. Ton genoux te fait mal ? Tu es tombé dessus ?

Je finis par demander une fois à ses côtés et en commençant à enlever son attelle pour examiner son genoux. Tant que ce sera le bordel dans mon cœur et dans ma tête, autant me concentrer sur son genoux si je ne veux pas faire de connerie.

Je suis presque un peu déçu quand il me dit qu’on n’a rien fait, dommage. Mais je m’en serais voulu de ne pas me souvenir. Je devais être vraiment mal ou être encore bien ivre, même si je me souviens bien de ce qu’il s’est passé. Je me suis disputé avec Nick. Ça je m’en souviens bien, j’ai un peu craqué aussi et j’étais tellement épuisé. Axel a dû m’amener ici. C’est un peu flou. Je ne sais pas très bien ce qu’il m’a dit. J’ai du mal à me souvenir. Il est encore habillé et je lance d’un air un peu trop assuré :

« Ça n’empêche rien ça … »

J’ai un petit sourire et je me mords la lèvre. Il va penser que je suis obsédé peut-être ? Ou que je lui tends une perche ? Pourquoi j’ai dit ça ? Et il s’inquiète encore pour moi, c’est fou tout de même. Il s’est approché pour regarder. Je le laisse faire. Il sait ce qu’il fait et je lui dis :

« Non ça va, ne t’inquiète pas. Je vais bien. »

C’est à moitié vrai, mais tant qu’il est là ça va toujours bien au fond. Je voudrais simple qu’il soit là tout le temps auprès de moi et je sais que ce n’est pas tellement possible. Il a sa vie et je ne veux pas penser au fait que si je lui dis ce que je ressens je pourrais tout gâcher. Il est toujours là quand j’ai besoin d’aide, il va peut-être croire que je ne l’appelle que pour ça ? Déjà la dernière fois, c’est moi qui suis allé chez lui parce qu’un type m’avait tapé dessus. Je ne sais toujours pas comment j’ai fait pour aller jusque chez lui dans l’état ou j’étais, mais ici il est encore venu m’aider. Je ne voudrais pas qu’il pense que je me sers de lui.

« Merci, je … je ne sais pas comment je ferais sans toi. »

Non je ne sais pas du tout. Ma vie serait encore bien plus triste, même si j’ai mes sœurs, lui c’est différent, ce n’est pas la même chose … c’est … Je ne sais pas expliquer ce que c’est. C’est simplement que je l’aime et que je ne peux pas lui dire. Je ne veux peut-être pas lui dire non plus. J’aurais peur que ça ne soit pas réciproque.

Je suis surpris par ses paroles. Non, surpris n’est pas assez fort pour exprimer comment je suis lorsqu’il affirme, avec beaucoup trop d’assurance, que ça n’empêche rien le fait que je sois toujours habillé. Il insinue quoi ? Qu’il aurait aimé qu’on ait couché ensemble ? Qu’il le voudrait ? Qu’il… Ah ! Ça me fout les pensés en vrac cette simple phrase. Puis, si vraiment on avait fait quelque chose, je n’aurais pas remis mon uniforme d’infirmier inconfortable pour dormir. Et je n’aurais pas pris la peine de le rhabiller non plus. J’aurais profité de son corps nu et chaud contre le mien toute la nuit. Et… faut vraiment que j’arrête d’imaginer mille et un scénario parce que je vais avoir un petit problème qui va beaucoup me gêner. Et pourquoi il sourit comme ça ? Et qu’il se mord la lèvre ! Ce n’est rien pour m’aider à me contenir ! J’ai juste envie de lui sauter dessus et lui montrer qu’il n’aurait pas pu oublier le fait que je lui aurais fait l’amour si ça s’était produit. Mais, non. Il faut que je me retienne, je ne veux pas prendre le risque de le perdre. Alors je me concentre sur son genoux à la place. Je défais son attelle pour m’assurer qu’il ne s’est pas fait mal en tombant. Je suis soulagé lorsque j’ai la confirmation que ses paroles sont en adéquation avec l’état de son genoux. Je lui replace son attelle doucement en lui offrant un doux sourire.

- Tu m’en vois soulagé.

Que je réplique en m’assoyant à ses côtés. Je m’étire alors puisque je n’en ai pas eu la chance depuis mon réveil entre mon immobilité en me rendant compte que je m’étais endormi avec Clay, lui qui s’est blotti contre moi et finalement sa chute. Puis, j’appuie mon dos contre son lit et pose mon regard sur lui. Je lui fais un doux sourire avant de poser ma main sur sa jambe.

- Heureusement, tu n’auras jamais besoin de le savoir puisque je ne compte aucunement quitter ta vie.

Je sais, je n’ai aucun contrôle sur le fait de quitter ou non sa vie, mais, au moins, je peux affirmer haut et fort que je ne compte jamais quitter sa vie. Il pourra toujours compter sur moi.

Tous mes esprits se remettent doucement en place. On n’a rien fait, j’aurais aimé … je l’aime depuis toujours mais je n’arrive pas à lui dire, triste affaire. Je voudrais qu’il le sache, pour le moment je ne peux pas lui dire, j’ai promis à Charles … une étrange promesse finalement mais c’était un truc entre nous parce qu’on ne voulait pas sortir avec l’ex de l’autre, logique, ça aurait été un peu bizarre. Je veux tenir cette promesse, pourtant quand je vois Axel, j’ai du mal à penser réellement à tout ça.

Je suis tombé du lit. Je me suis encore déplacé le genou, enfin je crois, du moins l’attelle à bouger, j’ai hâte que tout ça soit terminé, de pouvoir remarcher correctement, c’est très frustrant de ne pas savoir se déplacer sans avoir besoin d’un peu d’aide, même si je me débrouille et qu’en général je refuse l’aide des autres. Je veux me débrouiller tout seul. Il m’aide, heureusement qu’il est infirmier, je ne sais pas ce que je ferais sans lui. Il m’évite d’aller aux urgences, je n’ai pas envie d’expliquer pourquoi un type m’a tapé dessus, je ne veux pas salir la mémoire de mon frère, si je raconte tout ça sera le cas, je préfère me prendre les coups. J’ai un sourire quand il me dit qu’il n’a pas l’intention de me laisser. Je suis un peu perdu parce que je ne sais pas quoi penser de tout ça. Il dort avec moi, mais on ne fait rien, il est là dès que je l’appelle, je commence à me faire des idées, trop d’idées, il faut que j’arrête.

« Merci, je crois que ça ira mieux, enfin je sais plus très bien ce qu’il s’est passé hier soir. »

Je me souviens de m’être battu avec un ami, pourquoi je ne sais plus vraiment, c’est un peu flou tout ça, beaucoup même.

« Je ne suis pas sur d’avoir envie de savoir finalement. Tu devrais peut-être rentrer te reposer. »

Je ne le met pas à la porte, mais il travail beaucoup et je l’appelle souvent quand ça ne va pas, je comprendrai qu’il ait envie de rentrer chez lui. Qu’il en ait besoin.

Je ne peux m’empêcher de sourire face à son sourire lorsque je lui dis que je serais toujours là. Devant ce genre de sourire venant de Clay, j’ai juste envie de fondre sur sa boucher pour l’embrasser avec tout l’amour que je ressens pour lui. J’ai juste envie de le faire sourire encore et encore, même si ça veut aussi dire que je tombe de plus en plus en amour avec lui. Je crois que je ne pourrais jamais arrêter de l’aimer. Ce n’est pas faute d’avoir essayé d’aimer d’autres personnes en plus. J’ai fréquenté quelques hommes depuis que je connais Clay, mais aucun n’arrivait à me faire l’oublier. Il était toujours là. Alors je me contente de me perdre dans mon boulot pour tenter de penser le moins possible à mon amour pour lui, même s’il n’a besoin que d’un appel pour que je rapplique directement. Peu importe la raison. La preuve cette nuit. Alors que j’étais mort de fatigue, Clay m’a appelé pour de l’aide et je suis venu directement oubliant totalement ma fatigue. Je pourrais tout faire pour lui. Le fait qu’il ne se souvient plus très bien de ce qu’il s’est passé hier m’inquiète. Est-ce qu’il a eu un coup à la tête qui lui a fait faire une commotion ? Et je n’avais rien vu. Ou c’est qu’il a trop bu ? Son haleine sentait l’alcool alors ça pourrait être. Je tente de me souvenir de mon arrivée hier. Il ne semblait pas désorienté, ni mêler. Il semblait se souvenir de pleins de détails. Alors il n’a surement pas fait de commotion. J’espère en tout cas !

- C’est rien. Ça me fait plaisir.

Puis, je prends une petite pause en me mordillant la lèvre nerveusement.

- Est-ce que tu as mal à la tête ? Est-ce que tu as souvenir de t’être cogner la tête hier ? Parce que ça pourrait être une commotion. Sinon, ce sont les conséquences d’une trop grande consommation d’alcool. Ton haleine hier soir sentait l’alcool. Je…

Je me passe une main dans les cheveux. L’inquiétude m’habite, je ne voudrais pas qu’il lui arrive quelque chose. Puis, j’ai pas envie de le laisser. Je suis en congé aujourd’hui, on pourrait en profiter pour passer la journée ensemble après tout.

- Hum si tu veux, je pourrais rester. Je pourrais nous préparer un petit-déjeuner.

Je tente la proposition avec un petit sourire timide. Ça semble trop être quelque chose de romantique, comme un couple ferait. Ou juste deux personnes qui ont passé la nuit ensemble. Et j’aimerais beaucoup que ce soit ça, mais non, c’est juste deux amis qui vont passer la matinée ensemble. Puis, j’adore faire à manger, mais j’ai soit pas le temps soit la flemme de le faire pour moi seul.

Je ne trouve pas que ce n’est rien comme il dit. Il fait toujours beaucoup pour moi et je ne suis jamais à la hauteur, c’est du moins l’impression que j’ai. Je voudrais simplement lui dire que je lui suis reconnaissant et que je l’aime … mais ça je ne peux pas lui dire. J’ai promis à mon frère … c’est une vieille promesse et il n’est plus là … je ne vois pas comment je pourrais faire ni me regarder en face si je trahissais cette promesse. Je réponds donc par un petit sourire, bien que j’aurais aimé dire autre chose. Je me passe une main derrière la tête. Il ‘ma toujours trouvé dans des situations bizarres ou disons mauvaises et aujourd’hui en est encore une belle preuve et pourtant il est toujours là. Je m’assois sur le bord du lit. Je le regarde et fait non de la tête à sa question avant de lui répondre :

« Non, ça va, je me sens juste un peu … idiot. »

Et quand il me dit que je sentais l’alcool hier … je me sens encore plus mal. Je me pince la lèvre. Je ne lui ai jamais vraiment dit que je buvais. Il ne sait pas tout ce que je traine dans ma tête et dans mon cœur, il ne sait pas parce que je n’ai pas envie d’en parler. Je n’ai pas envie qu’il voit à que point je vais mal. Je n’ai pas envie de le décevoir non plus.

« Ouai ça doit être ça … J’ai un peu trop bu … »

Ce n’est pas comme si c’était la première fois. Je lui fais un autre sourire quand il propose de rester et j’acquiesce avant de lui dire :

« Ouai, ça pourrait être bien, j’admets que j’ai faim. »

Ca sera au moins un bon début de journée, bien plus sympathique que la fin de soirée d’hier.

Je me sens tout bizarre en pensant qu’on a dormi ensemble toute la nuit, mais surtout qu’il est venu se coller contre moi, comme un amoureux le ferait. J’ai senti un feu d’artifice exploser dans mon ventre à cette sensation que j’ai si souvent tenté d’imaginer. Comment je pourrais oublier ça ? Ça va venir alimenter tellement de mes fantasmes maintenant ! Et ce même si je me suis senti tellement en panique lorsqu’il est venu se coller. Je ne peux pas m’empêcher d’y repenser alors qu’il vient s’assoir sur son lit à mes côtés. Comment je pourrais l’oublier, c’est ça la vraie question en fait.

Je fronce les sourcils en le regardant lorsqu’il dit qu’il se sent juste un peu idiot.

- Pourquoi ? Tu n’as aucune raison de te sentir idiot.

Je me sens mal d’avoir mentionner l’alcool en voyant son air se renfermer un peu plus. Dire qu’il y a quelques instants, il souriait et semblait même… joueur, voire dragueur. Je n’aurais pas dû rajouter à son mal être. Je m’en veux. Je veux juste l’aider à aller mieux, mais je ne sais plus quoi faire. Et ça me fait chier parce que je veux vraiment l’aider, mais je me sens si impuissant.

- J’aime pas quand tu bois trop…

Je ne peux m’empêcher de murmurer ses paroles en jouant nerveusement avec mes doigts sans jamais oser relever le regard vers lui. Du moins, pendant un instant, parce qu’à ma proposition pour le petit-déjeuner, je ne peux pas ne pas regarder sa réaction. Je m’en serais tellement voulu de manquer ce sourire qui réchauffe mon cœur. Alors je me lève, tout sourire, avec une énergie nouvelle.

- Dis moi ce que tu veux manger et je vais te le préparer ! Mais avant est-ce que tu me passes un jogging et un t-shirt ? Mon uniforme est confortable, mais faut quand même pas abuser.

Un léger rire accompagne mes paroles. Je suis autant excité que nerveux à l’idée de porter ses vêtements, mais surtout d’être entourer par son odeur toute la journée.

Je le regarde et je hausse les épaules, si je me sens idiot, parce que je ne me souviens pas, parce que je ne sais pas pourquoi je me sens toujours prêt à faire ce genre de conneries, je veux dire boire à en perdre la tête, parce que finalement je ne sais faire que ça. Je ne sais faire que me détruire et me dénigrer, sans arrêt. Je me suis installé sur le bord du lit et je lui réponds :

« Si je le suis … »

Et il marque justement un point en parlant du fait qu’il n’aime pas que je boive trop et je hausse les épaules, je sachant pas quoi dire. Je n’essaie même pas de me dédouaner, parce que ça ne servirait à rien. Il ne sait juste pas à quel point c’est entrain de me bouffer de l’intérieur, à quel point je me déteste d’être comme ça. Je ne pensais pas que ça me ferais cet effet là, je pensais que ça m’aiderait, mais non, j’avais tort et je ne sais pas comment en sortir et peut-être qu’au fond je me sens bien comme ça, enfin je le supporte c’est tout.

Je ne dis donc rien et je hausse les épaules quand il me demande ce que je veux manger, je ne sais pas vraiment, je ne suis pas très petit déjeuner alors ce n’est pas bien évident et je fini par dire :

« Peut-être un café, mais je ne sais pas pour le reste. Tu prends quoi toi le matin ? »

Je demande et je souris quand il me demande si je peux lui prêter des vêtements, je me lève et me dirige vers l’armoire, il faudrait aussi que je me change, que je prenne une douche. Je lui dis :

Sers-toi, puis si tu veux prendre une douche, fait comme chez toi. »

Il sait où s’est après tout ce temps passé ici, il connait bien l’appartement.