Arizona allait être furieuse, elle le savait. C'est pourquoi Callie ne prononça pas un mot à partir du moment où le principal se saisit du téléphone pour appeler sa mère. Elle ne prononça pas plus de mots pendant toute l'heure de retenue qui s'ensuivit et encore moins quand il revint la chercher à la fin de ladite heure pour la ramener dans son bureau en attendant sa mère.

Quand elle voyait Arizona avec sa meilleure attitude de maman concernée, en colère, comme si elle était prête à rajouter des punitions sur les punitions, elle avait presque envie de rire. Arizona n'était vraiment pas la mieux placée pour jouer les offusqués pour quelques heures de cours séchées. Ses raisons à elle, au moins, étaient valables, estimait-elle.

Elle grimaça lorsque sa mère l'appela par son prénom. Elle ne le faisait jamais. Seulement quand elle était très en colère contre elle. Sa soirée ne serait donc pas bien meilleure que sa journée.

« Madame Blake, comme je vous l'ai expliqué, California... »

« Callie », le coupa la principale intéressée.

« Callie... », se reprit-il en soupirant. « … s'est, selon ses propres termes ''autodispensée'' des heures de sport à de nombreuses reprises depuis le début de l'année. Nous avons bien conscience que l'activité sportive n'est pas la partie préférée de nombreux élèves, mais la majorité d'entre eux fait quand même l'effort d'être présent et de donner leur maximum malgré leurs possibles difficultés. J'ai parlé avec son professeur et Callie a plutôt des bonnes notes lorsqu'elle est présente pour les évaluations, mais ses absences commencent à peser lourdement dans son dossier et aujourd'hui, elle s'est permise de répondre à son professeur, ce qui est inacceptable. Elle est donc à nouveau sanctionnée par des heures de retenues. La première a été effectuée aujourd'hui même et elle en aura deux de plus à faire dans la semaine. »

Pendant tout le laïus du proviseur, Callie ne prononça pas le moindre mot, fulminant dans son coin. Elle se figea quand il annonça qu'elle était sanctionnée à nouveau. Elle n'avait pas forcément parlé à sa mère de la première heure de colle qu'elle avait eu, un mois et demi plus tôt et, à vrai dire, elle n'avait pas eu l'intention de lui en parler.

Pendant tout le reste de la conversation entre sa mère et le proviseur, Callie se contenta d'un regard froid et d'un calme olympien. Comme si ça allait changer quelque chose qu'elle se défende, de toute manière. Son proviseur avait décidé avant même qu'elle entre dans le bureau des heures plus tôt qu'elle était entièrement fautive (un genre de solidarité entre adultes face aux élèves qu'elle avait bien noté depuis le temps qu'elle fréquentait l'établissement) et sa mère faisait de même depuis la seconde où elle était entrée dans le bureau. Sa version à elle, tout le monde s'en foutait. Le principal pour eux était de lui faire comprendre qu'ils avaient l'autorité et qu'elle n'était que l'adolescente rebelle. À quoi servaient les centaines d'heures de cours d'éducation sociétales qu'elle avait déjà eu par le passé, si quoi qu'il se passe, on finissait toujours par lui dire qu'elle était la gamine et qu'elle ne comprenait rien aux monde des adultes ?

Callie avait appris depuis longtemps que son silence était le meilleur moyen de rendre la monnaie de sa pièce à son proviseur. Elle avait découvert depuis peu que baisser la tête et rejoindre la salle de colle pour y faire sa punition rendait son quotidien beaucoup plus facile après les altercations. Car ce n'était pas la première fois qu'elle se prenait la tête avec un professeur, après tout. Sa mère n'en avait juste pas entendu parler jusqu'à présent, parce qu'elle avait toujours réussi à sortir victorieuse de ses joutes verbales. Le prof de sport était un vrai con. Et on ne pouvait jamais gagner avec les cons.

Décidant d'user de la même tactique avec sa mère, elle se leva de sa chaise dès qu'Arizona lui en donna l'ordre d'un simple regard et quitta la pièce, sans une attention de plus à son proviseur.

« Au revoir, monsieur. »

Elle était peut-être une tête de mule, mais elle restait polie. Arizona lui avait appris la politesse et être polie ou non n'affectait pas qu'elle. C'était les compétences éducatives de sa mère qui étaient jugées, chaque fois qu'elle oubliait un bonjour ou un au revoir, même dans ce genre de situation où elle était considérée comme entièrement fautive du problème. Si elle n'avait pas la politesse minimum, c'était Arizona qu'on jugerait.

Arrivée à la voiture, elle obtempéra et grimpa sur le siège passager, toujours sans un mot, se forçant à n'avoir aucune réaction quand la sanction tomba. Elle commençait déjà à calculer comment contourner la punition sans qu'Arizona ne s'en rende compte.

Et puis enfin, sa mère posa une question directement à son attention. Pas une question rhétorique (comme pour l'université), qui n'attendait aucune réponse que celle qu'elle-même avait décidé pour sa fille. Non, elle lui demanda réellement pourquoi elle se retrouvait dans cette situation. Elle le lui demanda, mais dix minutes trop tard.

« Comme si ça t'intéressait réellement », grogna Callie en se tournant vers la vitre de sa portière, refusant de regarder sa mère. « Toi et Monsieur ''je suis tellement génial que c'est moi le chef de cet établissement'' avez déjà conclus non ? Je suis collée. Je suis privée de café et on va m'obliger à aller m'excuser auprès de ce... » Mieux valait qu'elle s'arrête là. Elle avait déjà suffisamment aggravé son cas. « Prends mon téléphone tant que t'y es. Tous les autres parents seront soufflés par ton sens de l'autorité naturelle, tu verras. »

Ain't My Fault

@California Blake

Arizona a toujours défendu la veuve et l'orphelin, peut-être un peu trop. C'est ça être une Blake et surtout dans la branche où elle est née, en tant qu'ainée de plusieurs frères et sœurs, elle a appris à prendre très vite ses responsabilités et surtout à même devoir gérer ceux-ci lorsque sa mère était bien trop ivre pour gérer quoi que ce soit. Mais elle connait ce genre d'homme qui n'est absolument du genre à écouter et elle ne tenait pas à faire de vagues. Déjà que cette histoire va faire pâlir le dossier de Callie pour l'université. En quittant alors, le lycée, elle réfléchissait bien qu'elle pensait sincèrement que la version de sa fille est tout de même à explorer. Une fois dans la voiture, elle commença alors à l'interroger bien qu'elle sait qu'elle devra se montrer sévère comme souvent. « Hein ? Mais qu'est-ce que tu racontes, California. Cela ne me plait absolument pas. Et ouais je vais ajouter à la liste, privée de téléphone et d'écrans jusqu'à la semaine prochaine. » souffla-t-elle, agacée.
Elle aurait pu être clémente si l'adolescente ne s'était pas montrée insolente alors, elle était bien obligée de se montrer plus ferme. Elle haussa le ton et lui lança un regard noir. Il y a des choses qu'elle sait contenir mais quand Callie se montre aussi têtue, elle perd vite ses moyens bien qu'elle ne peut que se reconnaitre en elle. Avant elle, la jeune mère a aussi été une adolescente et bien que la jeune fille semble l'oublier, elle a été insolente avec ses parents et s'est souvent montrée récalcitrante.
« Tu veux aggraver ton cas ? Parce que je peux très bien rajouter d'autres choses à la liste. J'peux très bien t'envoyer travailler dans le café de ton oncle. » ajouta-t-elle, ensuite.
Soufflant, elle se montrait froide et boucla sa ceinture et après s'être assurée que California était bien attachée, elle démarra pour rejoindre l'école d'Oregon qui lui n'attendra pas pour des broutilles. Le petit garçon a des horaires et il est important de les respecter. Arizona était également appréciée par les autres parents et parce qu'elle fait partie du club des parents qui participe aux décisions éducatives à destination de l'école, que ce soit les sorties et les activités ou encore les fournitures. La blonde tient à sa réputation et elle ne voudra pas que le comportement de sa fille gâche tout.

ooolympia

HJ:

Callie adorait sa mère et détestait être en colère contre elle, mais parfois, Arizona la faisait vraiment sortir de ses gonds. Elle était sa fille, mais elle n'était plus une simple enfant pour qui on devait parler et prendre toutes les décisions et surtout, elle n'était pas une personne qui se laissait faire. La faute même à celle qui le lui reprochait aujourd'hui. Arizona lui avait appris à se défendre, à ne pas se laisser marcher sur les pieds et à dire non quand il le fallait. Un comble qu'aujourd'hui, elle le lui reproche, non ?

À l'ajout de la punition, l'adolescente retint un profond soupir et se contenta de lever les yeux au ciel, avec cette attitude de défi qu'elle avait adopté depuis le début. Bientôt, Arizona menaça même d'ajouter des travaux d'intérêts généraux à la liste des punitions, en ajoutant du travail (gratuit, bien sûr) pour le compte de son oncle. « Et bah parfait, vas-y rajoute le ! », gronda la jeune fille avec défi. « J'suis sûre que lui au moins me demandera ce qu'il s'est passé AVANT de m'engueuler et de me punir. »

Elle savait qu'elle en faisait un peu trop, mais c'était plus fort qu'elle. Elle était en colère. Aucun « adulte » n'avait pris la peine de l'écouter avant de juger qu'elle avait fait sa gamine mal lunée alors, soit ! S'ils voulaient une California enfantine et récalcitrante, ils allaient l'avoir. Elle allait être cloîtrée dans sa chambre pendant des jours ? Très bien. Elle avait un rôle à apprendre pour le club de théâtre et elle pourrait le faire en cachette de sa mère, sous son propre toit. Elle allait vraiment avoir tout le temps nécessaire pour préparer sa meilleure audition et peut-être même décrocher le rôle principal. Pourquoi ça l'importait même ? Aucune idée, mais elle devait trouver un avantage à ces punitions si elle ne voulait pas devenir complètement dingue.

Elle savait que le plus simple aurait été de simplement expliquer la situation à sa mère, mais elle n'en avait vraiment pas envie. Pas maintenant. Elle était trop en colère et trop... déçue. Il fut un temps, Arizona aurait d'abord demander à sa fille des explications avant de s'énerver et la punir, mais depuis qu'il était question de son avenir et de son entrée à l'université, Arizona ne pensait plus qu'à ça et ne voyait plus que par le prisme de son dossier d'admission. Elle avait parfois l'impression que ce qu'elle pouvait vivre ou ressentir ne comptait plus. Il n'y avait que ce foutu dossier dans la tête de sa mère et tout ce que Callie pouvait faire était jugé sous l'angle de son entrée à la fac.

« Allons juste chercher Oregon et j'irais de moi-même m'enfermer dans ma tour, mère Gothel. »

Ain't My Fault

@California Blake

California avait de qui tenir, Arizona a un peu l'impression de se reconnaitre dans l'attitude rebelle de sa fille. Elle se sentait un peu trop  exigeante de devoir serrer la vis mais il faut bien qu'elle marque l'autorité. L'absence d'une figure paternelle se faisait de plus en plus ressentir pour l'adolescente et même si officiellement, elle connait son père, celui-ci n'était pas assez présent pour calmer l'insolence de la jeune fille. Elle soupirait et lever les yeux au ciel aux paroles de la brune, se demandant un peu ce qu'elle avait fait pour mériter une enfant aussi difficile. « Callie, s'il te plait. Sois moins insolente et je verrais si je suis en mesure d'alléger ta punition. » s'écria-t-elle, alors. Se mettant alors en direction de l'école de son fils, elle ne disait rien pendant une grosse partie du trajet avant de finalement se tourner vers sa fille, une fois garée sur le parking. « J'aimerais tout de même qu'on discute de ton entrée à l'université ou de ce que tu comptes faire l'année prochaine. Si tu veux arrêter les études, il faudra que tu te trouves un travail.  » expliqua-t-elle, sérieusement. Elle détaillait alors le regard de sa fille avant de se tourner ensuite vers la porte, posant sa main sur la poignée, elle ouvrit celle-ci pour sortir de la voiture et se diriger vers la sortie de l'école. En une fraction de seconde, Oregon était déjà dans ses bras et réclamait son goûter. Elle souriait et lui promit que celui-ci était dans la voiture à l'arrière. « Oui mon chéri, tu pourras le manger dans la voiture. » promit-elle, ensuite. Revenant alors jusqu'à la voiture, elle aida le petit garçon à monter à l'arrière sur son siège auto et attacha sa ceinture pour lui donner par la suite un sachet avec son goûter à l'intérieur. Elle se posta au volant après ça et attendit qu'il eut finit de manger pour démarrer à nouveau et rejoindre l'appartement familial.

ooolympia

HJ:

C'était désormais un pur sentiment d'injustice qui animait Callie. Elle n'avait pas eu voix au chapitre, sa mère ne lui donnant même pas une occasion de s'expliquer avant de commencer à jouer les mères autoritaire. Tout ce qu'elle pourrait dire maintenant pour se rattraper semblait trop peu aux yeux de l'adolescente. Peu importe pourquoi elle avait fait ce qu'elle avait fait. Sa mère avait décidé dès le début que le proviseur avait raison et à aucun moment elle n'avait jugé bon de soumettre les paroles de celui-ci à la contre-parole de sa fille. Alors même si elle devait subir une punition encore plus grande, California refusait d'abandonner sa vindicte.

Elle se fichait qu'Arizona tente d'obtenir gain de cause en secouant sous son nez la possibilité d'une peine allégée. C'était une peine non méritée et encore une fois, sa mère s'en fichait de sa version des faits.

Juste avant de quitter la voiture, une fois devant l'école du dernier des Blake, sa mère poursuivit en disant qu'elle voulait parler de l'université ou du fait qu'elle devait trouver un travail si elle voulait arrêter ses études. Encore une fois, pour Callie la furie, c'était une preuve que sa mère ne la connaissait pas. Pour elle, tout était si simple : aller à l'université ou commencer à travailler. Point. Mais pour Callie, tout cela était tellement anxiogène. Elle ne savait pas quoi faire de sa vie, n'en avait pas la moindre idée. Même trouver un travail lui semblait si difficile. Que devait-elle faire ? Barista chez Starbucks ? Caissière dans une boutique du centre commercial ? Femme de ménage à l'hôpital ?

Sentant ses yeux s'embuer et profitant de l'absence de sa mère dans l’habitacle, Callie se précipita pour récupérer ses lunettes de soleil qu'elle posa sur son nez, avant de se recroqueviller sur son siège, tournant le dos au côté conduction et posant son front contre la vitre de son côté. Une fois Oregon dans la voiture, toute l'attention d'Arizona fut entièrement concentrée sur son fils qui s'empressait de leur raconter toute sa journée avec des détails que seul un enfant pouvait considérer comme important.

Ils finirent par arriver devant leur immeuble et dès que sa mère eut coupé le contact, California sortit de la voiture, prenant son sac de cours et le cartable d'Oregon, laissant sa mère s'occuper de détacher et de faire sortir son frère. Elle alla jusqu'à leur appartement sans un regard en arrière, posant le cartable de son frère sur la table du salon et son téléphone portable à côté avant d'aller dans sa chambre en claquant la porte, arrachant les lunettes de sur son nez pour être assez à l'aise pour se jeter sur son lit et cacher ses larmes dans son oreiller.