Profiter de l’air pur de la ville tout en fumant une cigarette voilà ce que je faisais sur le toit du New York Times. C’est mon refuge, j’aime monter là haut pour prendre les pauses mais aussi pour souffler de la pression du boulot. Nous ne sommes pas nombreux à venir là, c’est pourquoi je m’y sens bien. C’est une bulle de sécurité dans un monde pas toujours des plus accueillant. Aujourd’hui pour ma part tout va a peu près bien, la routine quoi. Pete est reparti hier en mission avec l’armée, je vais profiter des fêtes de fins d’année avec mes enfants, un bon moyen de nous rapprocher et se confier les uns avec les autres. Noël est un peu comme un cocon pour notre famille, on se retrouve, on parle de leur père décédé il y a maintenant de longues années, en honorant ses traditions. Nous parlons aussi de la France mon pays d’origine, en imaginant pouvoir nous y rendre pour qu’enfin je leur fasse découvrir les paysages de mon enfance. Oui Noël est un moment où on se retrouve en famille et on profite les uns des autres.

J’étais donc sur le toit de l’immeuble, tirant sur ma cigarette, regardant le mouvement dans les rues et le paysage au loin. Je ne pensais à rien en particulier, je profite juste de cet instant. J’ai pris la bonne décision en venant vivre ici, je me sens tellement bien dans cette ville. J’ai réalisé mes rêves, fondé une famille, je me suis mariée. Oui j’ai construit ma vie ici et même si la France me manque tout comme ma famille, je ne me vois nulle part ailleurs.

C’est alors qu’un petit bruit vient m’interpeller. Je tendis l’oreille et j’entendis des pleurs. Je jetai ma cigarette terminé et me dirigea vers le bruit en question. Il ne me suffit que de quelques pas pour apercevoir Iris entrain de s’essuyer les yeux.

« Ben alors ma belle qu’est qu’il t’arrive ? »

Elle pouvait nier en bloc comme se confier à moi, la balle était dans son camp. La jeune femme sait comment je suis, je ne me braquerais absolument pas si elle refusait de me dire la vérité.

Cela faisait quelques mois que tu étais en ville en vivant chez ton époux après l’avoir rejoint afin d’être près de lui. Ta fille Tess voulait absolument faire ses études à l’université de New-York donc autant être auprès de ta famille. Tu n’aurais pas supporter d’être seule avec Laura, ta domestique depuis gamine. Pourtant, tu n'aimes pas être à la maison à ne rien faire et à choisir de trouver une place dans une entreprise qui te correspond en ayant vendu ton entreprise en étant rédactrice en chef et la pdg. Abandonnée Londres fut compliquée puisque ta vie était là-bas et non à New-York, pourtant tu commences à prendre ton rythme auprès des américains. Tu apprécies un peu leur ville qui est différente de la vôtre, mais si ton époux décide de rentrer dans votre pays natal du jour au lendemain, le choix est vite fait. Tu choisiras de suivre ton époux même si c’est compliqué entre vous deux. La seule vérité que tu avais pu recevoir de ta mère et de suivre ton mari quoi qu’il puisse arriver notamment pour l’honneur de la famille, mais parce qu’être un couple marié est d’être unis.

Tu te réveilles souvent assez tôt le matin afin de tout préparer pour tout le monde et faire ton yoga du matin. Tu étais une marquise avant tout et avait un honneur même si ce n’était qu’un titre à tes yeux. Tes parents t'avaient inculqué la valeur de cet honneur, mais tu te sens libre loin d’eux. Pas de devoir à tenir. Pourtant, tu gardes tes habitudes sachant que tout se sait un jour.

Comme la vérité sur ta grande sœur avant que tu quittes Londres. Ta mère t'avait appelé afin d’avoir des nouvelles. Tu n’avais pas répondu depuis pratiquement deux mois à ses appels, depuis ton départ. Tu décides de répondre afin de souhaiter de bonnes fêtes étant bien éduqué par ta Laura, ta deuxième maman. Tu regrettes aussi vite lorsque tu entends les cris de ta mère au bout du fil, tu te pinces les lèvres en t’asseyant sur l’une des chaises de la terrasse de ton lieu de travail. Insultes, chose qui était tellement rare venant d’une marquise de son nom. “Tu es une enfant terrible à ne pas nous répondre… Nous n'avons rien dit pour te protéger et tu nous en veux.” Sa voix était stridente et glaçante. C’était assez dur de se faire mettre à l’amende alors que tu es loin d’être fautive de leur choix.

Après une bonne quinzaine de minutes à essayer de la calmer, tu finis par raccrocher en débitant simplement. “Je te laisse, j’ai beaucoup de travail à faire.” fis-tu en sentant les larmes couler le long de tes joues. Cela t’énerve que cela t’atteint toujours quand tu te fais réprimander par tes parents sachant qu’ils sont durs. Pleurant un bon coup pour reprendre le travail par la suite, tu entends des pas s’approcher et essuis tes larmes en voyant Ambre. Tu ne l’avais pas entendu qu’elle était aussi sur le toit, mais pas surprise. C’était l’endroit rêvé pour prendre l’air ou fumer pour ceux qui fument. Ton regard se pose sur elle avant de sourire légèrement. “Je viens de me faire réprimander par ma mère à mon si grand âge… alors qu’ils sont fautifs de n’avoir rien dit.” avoues-tu en te pinçant les lèvres en regardant devant toi. “Je viens d’apprendre avant mon départ pour New-York avoir une grande soeur… Sauf qu’elle a été enlevé et jamais su la raison et pourquoi ne pas avoir été retrouvée.” avoues-tu en lâchant un long soupir, tu avais gardé ça dans ton cœur. Cela fais tellement plaisir de t’ouvrir à une personne de confiance, tu étais assez proche d’Ambre pour te confier et avoir des conseils.

Ma petite Iris, cette demoiselle était arrivée il y a quelques temps à New York et m’avait assez rapidement touché en plein cœur. En tant que « maman » de l’entreprise, il n’est pas rare que les jeunes viennent me voir pour me demander des conseils. C’est comme la jolie Eden qui elle carrément est devenue ma fille de travail et une grande amie à l’extérieur. Iris quand à elle, se rapproche de moi petit à petit, elle me touche cette gamine, je ne serais pas comment l’expliquer, j’ai envie de la protéger. Elle vient d’une famille d’aristocrate ce qui cause beaucoup de jalousie au bureau, personnellement je m’en moque, tous ce que je vois c’est que cette fille en veut et qu’elle fait tous pour fournir le meilleur travail possible. Je ne sais que trop bien combien les gens réagissent quand vous êtes différents, j’ai moi aussi eu mon lot de remontrance en tant que française quand je suis arrivée dans la boite. Les gens sont idiots que voulez vous, il faut simplement s’en moquer et prouver que nous faisons du bon travail, une fois qu’ils l’ont intégré, ils se lassent et passent à leur prochaine victime.

Je dépose mon regard sur la jolie demoiselle, elle semble avoir pleuré. Je n’aime pas la voir dans cet état là. J’ai juste le temps de lui demander ce qu’il ne va pas qu’elle me déballe aussitôt son sac. Bon au début je ne comprends pas tout mais la seconde partie de son explication m’éclaire davantage. Une histoire de sœur disparu, ouah, je peux comprendre qu’elle soit contrariée la petite, ça doit faire un choc.

« Attend, attend. » Fis-je en bougeant les mains. « Tu as une grande sœur qui a disparu et tes parents t’en veulent à toi ? Mais pourquoi ? » Je ne comprenais pas tous, ma jeune amie allait devoir me développer plus longtemps toute cette histoire. « Aller viens là assis-toi. » Je lui fis signe de venir s’installer à mes côtés sur un rebord afin de nous mettre plus à l’aise. « Maintenant tu prends une grande inspiration et tu m’expliques tout comme il faut, sinon je ne vais pas pouvoir t’aider. » Je la regardai poser ses petites fesses à côtés des miennes et lui sourit tendrement pour la rassurer.

La difficulté lors de ton arrivée dans la boîte y a quelques mois était de te faire une place parmi tes collègues. Certaines personnes étaient très réticentes à cette idée de peur de se faire dépasser. Tu étais beaucoup talentueuse et le directeur le sait puisqu’il avait fait des recherches sur ton passé : marquise et directrice de son propre entreprise. Ton magazine faisait fureur en Angleterre et dans les pays voisins dont l’Amérique. La jalousie était vilaine surtout que ton but n’était pas de voler les places des gens, simplement créer ta place et avoir des partenaires fiables pour monter des magazines à la perfection. Pourtant, ils ne voient qu’Iris D’Egerton, la marquise. Un pincement au cœur en remarquant leur méfiance envers toi. Tu avais même pensé à démissionner puisque tu ne supportais pas de ressentir ce mépris chaque jour, pourtant la blonde avait été présentée. Ambre. Un gros soupir s’échappe entre tes lèvres en y pensant alors que tu avais d'autres chats à fouetter.

Tu n’étais pas dans ton assiette depuis quelques jours, mais aujourd’hui était la goutte de trop à la suite à l’appel de ta mère qui te reproche plusieurs choses alors que tu es loin d’en être fautive. La terrasse de l’entreprise était l’endroit parfait pour s’aérer l’esprit et reprendre son calme, tu y étais depuis pratiquement une bonne heure en ayant eu les larmes qui coulent. Tu n’avais pas prévu de voir quiconque venir à cette tranche d’heure, mais Ambre se trouve désormais face à toi. Suite à tes paroles, ton regard se pose instinctivement sur la jolie blonde avant d’essuyer tes larmes d’un revers de main avant de te lever pour venir t’installer à ses côtés. Tu reprends une inspiration avant d’essayer d’être calme avant de tripoter tes doigts en les grattant à vif. « J’ai toujours été élevé en tant que fille unique car ma mère a eu une grossesse assez risqué en m’ayant eu. » avoues-tu pour débuter l’histoire en frottant tes mains pour éviter de finir tes doigts en sang. « Elle n’a jamais eu d’autres enfants et j’avais posé une fois la question en étant beaucoup plus jeune, elle m’a répondu que j’étais la seule. » siffles-tu en soupirant avant de poser le regard sur l’horizon qui s’offre à vous, la ville était super jolie de la terrasse. « J’ai appris l’histoire par la femme de maison qui s’occupe de moi depuis gamine, elle m’avait avoué avoir une soeur aînée, mais qui avait été enléver lors de ses deux-trois ans. » tu marques une pause en te posant mille-et-une questions, sans réponse valable. Tu secoues le visage en te frottant le visage des deux mains avant de laisser tomber tes bras sur tes jambes. « Je me demande si… est-elle encore en vie ? Je me demande s’ils ont tenté de l’aider ou de la récupérer… » c’est vraiment la chose qui te tracasse le plus, mais tu n’en reviens pas des paroles de ta mère au téléphone. « Ma mère n’a rien voulu savoir et m’a craché à la figure que tout été de ma faute d’avoir ouvert la plaie. » une pause avant de tourner le regard vers la blonde afin de voir si elle suit toujours. Tu peux comprendre qu’on a pas forcément l’envie d’écouter les soucis familiaux des autres. « Sauf que j’ai autant le droit de savoir et de la connaître, je me sens trahie car je pense qu’ils ont camouflé sa naissance afin de faire comme si… elle n’avait pas existé. » et tu avais beaucoup de mal avec ça. Tu lâches un long soupir avant de pouffer de rire en haussant les épaules en posant les mains sur le béton « Compliqué comme histoire, n’est-ce pas ? C’est peut-être ridicule d’ouvrir tout ça maintenant, mais je me demande pourquoi Laura (ma femme de maison) à tenu à me le dire. » dis-tu en te perdant dans tes pensées. Est-ce une bonne raison de m’en prendre plein la figure en me jetant ses craintes sur sa propre fille ?

HJ:

Débarquer dans un nouveau pays n’est pas une chose évidente, surtout quand on ne connaît personne. On doit s’habituer de un à un tout nouveau mode de vie dans une nouvelle vie, on rencontre de nouveaux amis, au début, on s’en méfie, mais après tout, il faut bien avoir un cercle social pour s’intégrer. La première année est la plus dure, prendre ses repères, se faire un cercle social, ce ne sont pas toujours choses évidentes, surtout quand vos collègues de boulot sont jaloux de vous. Le bagage supplémentaire d’Iris est son titre de marquise, le mien était la langue, lequel est le plus contraignant ? Au premier abord, vous direz la langue, j’en suis sûre, mais en voyant comment Iris peut en baver, vous changeriez vite d’avis. Le monde de l’entreprise est assez cruel où tout le monde essaye de se faire apprécier de ses collègues, mais à la fois va tous faire pour écraser les autres afin de progresser. En tant que photographe, je suis épargné par cette pression, de monter en échelon, c’est peut-être aussi pour cela que les gens se confient à moi parce que je ne suis pas dans la compétitivité, je me contente de faire mon boulot du mieux que je peux.

La belle Iris décide de venir s’asseoir à mes côtés tout en essayant les vilaines larmes qui coulaient sur son visage. Je n’aime pas la voir dans cet état, c’est une bonne petite, elle ne mérite pas ce qui lui arrive. Elle me confie qu’elle a eu une grande sœur et que ses parents lui ont caché la vérité. Elle poursuit ensuite son histoire en me dévoilant que cette sœur aurait été enlevée, elle aurait tenté d’obtenir des réponses auprès de ses parents, mais ces derniers sont restés braqué et lui ont même reprochés sa curiosité. Je dépose une main tendre sur celle de la jeune femme, geste doux pour la rassurer. « Tu sais ma belle, d’un côté, je comprends tes parents, la douleur est peut-être trop dure pour arriver à parler de ta sœur. Il est parfois plus facile d’enfouir des blessures et de tenter de les oublier que d’en parler à voix haute. » Je rencontre son regard tout en souriant. « Je comprends aussi que tu veules des réponses, c’est aussi ton droit, mais laisse leur le temps de digérer peut-être qu’ils reviendront vers toi tout seul. » Ses parents avaient peut-être juste besoin de temps pour s’accorder le droit de parler de la perte de leur enfant. Je n’ose imaginer la douleur qu’ils ont dû ressentir, en tant que mère, je ne suis pas sûre de survivre, si un de mes loulou venait à disparaître. « Elle a peut-être pensé qu’il était important que tu connaisses la vérité, laisse toi du temps, tu auras les réponses à tes questions, une fois que la machine est lancé, il est difficile de faire machine arrière. » Oui, quand on fouine dans les affaires de familles, on finit toujours par trouver ce que l’on cherche, des liens se font tous seul et on comprend mieux certaines réactions.

Spoiler:

Tu n’avais pas forcément prévu d’en parler à qui que ce soit de tes problèmes de famille, seul Cole est au courant de tes tracas depuis ton arrivée à New-York. Néanmoins, tu avais confiance en Ambre qui était l’une de tes collègues. Malgré qu’elle ne soit pas du même domaine que toi, cela ne t’empêche d’être proche d’elle d’une certaine façon. Tu avais eu du mal à t’intégrer et te faire une place surtout en voyant le regard de certains qui avaient sûrement la crainte de perdre leur poste par ta faute, sans parler que parmi eux savent ton titre de marquise à force. Tu n'as pas fait de pierre et ton but n’est pas de faire supprimer des postes, surtout que tu as un contrat comme eux. Un soupir s’échappe d’entre tes lèvres en y pensant avant de lever les yeux vers la blonde pour écouter ses douces paroles. Un pincement au cœur, mais tu peux comprendre ses paroles et peut comprendre que des personnes n'ont pas la même opinion que toi. Pourtant, tu as essayé de comprendre tes parents et les raisons de leurs silences, mais rien ne permet leur agacement lorsque tu as essayé de les affronter sur le sujet. « Les deux côtés ont raison et je peux accepter que ce soit encore douloureux après autant d’années… Pourtant, c’est limite de me faire porter le chapeau en me disant que c’est de ma faute qu’ils ont réagi de la sorte. » commences-tu par débiter d’un ton doux en passant une main sur ta chevelure pour les remettre en place en soupirant doucement. La situation était assez délicate pour tes parents et toi. « J’aurais préféré qu’ils me le disent, mais ne peut pas leur en vouloir de camoufler pour se protéger… Je pense qu’on aurait tous agi de la sorte, mais. » siffles-tu en expirant lourdement en posant tes mains sur le béton en détournant légèrement le regard vers le vide en face de toi. L’air te faisait du bien en te permettant de reprendre tes esprits doucement. « La perte d’un enfant détruit des vies, mais un enlèvement… » il y avait des possibilités de retrouver la personne ou est-ce que la rançon n’avait pas été donnée ? Tant de questions sans réponse, tu avais le don pour te faire des films durant des heures. « Je ne pense pas qu’ils m’en parleront, tu sais. Comme tu peux le savoir, je suis marquise depuis ma naissance et ils étaient à cheval pour les bonnes manières, bref… Je n’avais aucun droit à l’erreur, mais l’ironie du sort est d’avoir été élevée par Laura, non par mes parents. » tes parents voulaient sûrement se protéger, tu ne pouvais pas leur en vouloir. Pourtant, tu aimerais qu’ils soient enfin honnêtes et t'ouvrent leur cœur. « Ils ne font pas dans les sentiments, ils seront toujours contre de répondre à mes questions et personne ne peut m’en dire plus sur cette sœur. » avoues-tu simplement en posant le regard sur la blonde à tes côtés. « Une vérité assez compliquée à encaisser, dois-je dire. » avoues-tu ouvertement en pouffant légèrement. « J’espère que je ne t’embête pas trop avec mes soucis… Je n’aime pas m'apitoyer sur mon sort, mais j’arrive pas à relativiser en ce moment. » déclares-tu en te pinçant les lèvres, tu voulais essayer d’aller de l’avant et oublier cette découverte, mais ça t’empêche de dormir le soir. Cependant, il fallait que cela cesse et retrouve un rythme pour ne pas finir cloué au lit surtout avec ta grossesse en cours.

Je sentais la détresse dans les yeux de la jeune femme, je voyais son mal être face à cette situation qui pour le coup n’avait rien de facile. Comme elle le dit si bien les deux côtés ont raison en effet, il est normal de vouloir des réponses sur son histoire, l’histoire de sa famille mais en tant que parents il est aussi difficile de supporter la perte d’un enfant. Je pense que cela reste un traumatisme qui vous consume à vie, vous devez vous sentir coupable et vous faire pleins de reproches. Un enfant est la plus belle chose que l’ont puisse avoir au monde, enfin pour ma part, la maternité m’a montré combien on pouvait aimé d’une manière inconditionnelle. Je sais que mes enfants sont la lumière de ma vie, qu’importe leur choix, je les soutiendrais et serais présente pour eux, ils sont ma chair, une partie de moi, je les aime tellement fort. Mais une chose est aussi vraie c’est qu’en tant que parent, on n’a pas toujours les bonnes réactions, nous ne sommes pas des super héros, nous aussi, il nous arrive de merder. « Je suis d’accord avec toi, te faire porter le chapeau, n’est clairement pas une bonne solution mais je pense qu’ils ont été surpris que tu sois au courant. » Je tirais à nouveau sur ma cigarette essayant de trouver les bons mots pour rassurer la jeune femme. « Je ne connais pas tes parents c’est certains et de toute évidence, ils ne recevront pas la palme des meilleurs parents de l’année… Mais être parent ce n’est pas facile et surtout pas donné à tous le monde et ne plus de ça même au bons parents, il nous arrive de merder en beauté. » Je levai les épaules essayent de lui faire comprendre que les relations humaines n’ont rien de simple. « Oui un enlèvement cela doit être horrible et encore plus vous briser de l’intérieur car vous n’avez aucune idée de ce qu’est devenue votre enfant, est-il mort ? est-il en vie ? Cette question doit tourner en permanence dans leur esprit. » Cela doit être horrible de rester sans réponse, de devoir vivre avec cette interrogation toute votre vie. « Et cette Laura elle ne peut pas te donner plus de réponses ? Ou bien fait appel à un détective privé, il y a forcément quelqu’un qui peut t’apporter ce que tu cherches. » Cette histoire me paraissait comme une enquête à laquelle je m’intéressais de plus en plus. Moi aussi, désormais, je voulais savoir où était passé cette sœur en question. Iris semblait désolé de se confier à moi, ne voulant pas me faire perdre mon temps. Je posai une main sur son épaule, signe rassurant avant de lui répondre. « Tu ne me déranges absolument pas, on a tous besoin de parler à quelqu’un parfois, de vider son sac. Je préfère largement que tu viennes m’en parler plutôt que de ruminer cela toute seule, ce n’est pas bon de s’enfermer dans ses soucis. » Cette phrase je la disais à la fois pour la demoiselle mais aussi pour moi-même, me rappelant que je devais moi aussi prendre soin de moi et arrêter de faire tourner mon cerveau et passer à l’action.