Mi-novembre 2023

Aujourd’hui était une journée spéciale. Pourquoi ? Parce que c’était le retour de mon grand frère dans le Nascar après un accident de voiture pendant une course. J’étais aussi enthousiasme que terrorisée. La psychiatre en moi savait que Clay n’avait pas fait réellement face à ses trauma qui découlaient du décès de Charles et de son accident. Pourtant, la petite sœur et fan numéro un de Clay était trop contente de le voir reprendre service en tant que pilote de course. C’était donc un vrai bordel dans ma tête. Pourtant, je n’ai rien dit depuis le jour où Clay m’a annoncé la nouvelle. J’avais pris la décision, depuis notre dernière dispute, que j’allais le laisser gérer à sa façon ses peurs et ses traumas. Il ne voulait pas de mon aide de sœur ni celui d’un professionnel alors je ne pouvais rien faire de plus pour lui. Puis, j’en pouvais plus de faire tous ces efforts pour lui pour rien. Ça ne m’empêche aucunement de garder un œil sur lui pour être présente s’il a besoin. Mais j’ai pris la décision difficile d’arrêter de vouloir plus que lui. De vouloir plus que lui qu’il ait mieux. Alors je l’ai encouragé en lui disant que c’était une bonne nouvelle et idée. Paroles que je regrette maintenant que je suis assise dans les estrades et que le compte à rebours est lancé, mais surtout en voyant toutes les voitures démarrées sauf celle de Clay. C’est Axel qui me retient de me lever d’inquiétude en me disant que tout va bien se passer. Je pousse un soupire de soulagement en voyant enfin mon frère décoller et faire une remonter époustouflante. À ce moment-là, personne n’aurait pu me retenir de me lever pour applaudir mon frère, même s’il ne m’entendait pas et qu’il avait terminé 5ieme. Pour moi, c’était comme s’il avait terminé premier. Il avait reconduit ! Il avait repris la course ! J’avais à nouveau espoir que mon frère finisse par remonter la pente.

Du moins, c’est ce que je pensais jusqu’à ce que les minutes deviennent une heure sans le voir apparaître dans la salle où la fête après course avait lieu. Je savais bien qu’il ne voudrait pas vraiment parler aux journalistes, mais c’était bien pour ça que je voulais rester à ses côtés. J’allais pu gérer cet aspect d’après course, comme je le faisais toujours lorsque je sentais que c’était assez pour Clay. Alors sans plus de nouvelles de mon frères et sans réponse à mes appels, je me suis mise à le chercher dans la ville. Autant dire que c’était comme cherché une aiguille dans une botte de foin. Après des heures de recherches, à tenter de garder ma panique sous contrôle, mais aussi à tenter de ne pas inquiéter ma petite sœur, j’ai enfin trouvé une partie de l’aiguille : sa voiture. Pourtant, retrouver sa voiture ne me rassurait aucunement puisqu’elle était accidentée et que je ne trouvais aucune trace de mon frère. Le temps pressait maintenant, j’en était certaine ! Il devait avoir bu énormément et il devait avoir un choc à la tête à cause de cet accident. On devait le retrouver au plus vite ! Et je ne voulais pas que ce soit ma petite sœur qui le retrouve. Elle a assez souffert comme ça. J’ai donc texté Axel pour savoir s’il avait eu des nouvelles de Clay et sa réponse négative ne me plaisait pas. Il allait voir à l’appartement s’il s’y trouvait et moi je lui dis que je continuais à faire tous les bars de la ville pour le trouver. Presque une heure plus tard, un certain soulagement m’envahir avant que je ne passe presque de m’effondrer en apprenant que Clay a fait une tentative de suicide à nouveau. Il nous avait promis de ne pas le faire ! Sans plus attendre, je rentre à la maison. Je ne veux pas que Cléo reste seule si elle tombe sur la lettre.

Il est presque minuit lorsque j’entre à l’appartement. Je tente de reprendre le contrôle sur moi-même pour ne pas me montrer effondrer devant ma petite sœur. Elle aura besoin que je sois forte pour elle lorsqu’elle apprendra la nouvelle, j’en suis certaine. Je pourrai me laisser aller lorsque je serais seule sous la douche, par exemple.

- Cléo ? Choupette ? T’es là ?

Je demande en accrochant mon manteau à l’entrée en même temps que j’enlève mes baskets.

@Cléophée d'Egerton