Outfits
Il est plutôt compliqué de critiquer une personne dont la faculté ne cessera jamais d’être affaiblie par les drogues et l’alcool. Tristement, il serait plus sage qu’il soit toujours accompagné d’une infirmière pour prendre soin de sa personne ou encore un garde de sécurité pour sa propre survie. Je ne comprends toujours pas pourquoi notre père n’a pas pensé qu’il serait plus sage de prendre en compte les deux options. L’argent n’est pourtant pas un problème et encore moins lorsque nous abordons le sujet de Nyx. Nous avons beau être six enfants, il reste le préférer de la famille. Encore là, je doute que ça soit la véritable raison. Même pour moi, mon frère reste le maillon faible chez les Zaimis. C’est un bon garçon malgré certains penchants l’apportant doucement vers sa propre descente à l’enfer. Hadès serait bien content de l’avoir auprès de lui malgré que Cerbère serait plus tenté de le croquer. Bien que toute la toxine que ce gamin possède en lui viendrait mettre les facultés de ce chien à trois têtes en doute. Le pauvre risque même d’avoir besoin de plusieurs doses de naloxone. Cette idée me fait bien rire. Il y a moins d’une heure, ce crétin sur pieds venait de me dire encore une fois qu’il s’était perdu à New York. Le plus drôle est qu’il se croyait dans une forêt. Sauf que l’ile de Manhattan ne possède qu’un parc pouvant être comparé à ce genre de lieu. Nyx est un bon garçon. Il ne faut pas croire le contraire. Il est seulement plus lent. En fait non, il est idiot ! Je ne comprends pas le pourquoi du comment. Sur bien des choses, il est à chier et d’autres il est intelligent. Prenons en exemple le fait qu’il profite de papa et qu’il n’a pas besoin de débourser rien. Ce simple détail, il est d’une intelligence exemplaire. D’accord, il n’a aucun orgueil  ! Ce n’est pas un mérite ! Cet idiot avait à peine écouté mes conseils pour me guider vers lui. Comme une bonne sœur protectrice, j’avais téléphoné la ville pour qu’il m’aide à trouver le banc en question. Une personne normale prendrait son téléphone pour trouver sa sortie en prenant son gps comme source de guide. Pourquoi pas lui ? Parce que la dernière fois, son téléphone a fini par glisser entre les grilles d’égout. Il ne m’a pas fallu longtemps pour retrouver la petite tête que j’aime bien.  « Hey microbe ! » Je ne peux pas retenir mon rire. « Qu’est-ce que tu as foutu pour te retrouver encore dans une telle situation ? » Je pointe sa cheville. Ma main glisse sur mon visage, un peu découragée de ce que je voyais. « Par tout le pouvoir de Zeus !  Comment tu fais pour t’attirer autant de mal chance, mon ptit loup. » Entre un sourire moqueur et mon geste d’imitation de ses propres mouvements, la scène ne pouvait être plus que ridicule.

Il est impossible de cacher la maladresse de ce petit bout d’homme au loin. Aussi maladroit que la déesse Hébé, mais sans la jeunesse, la vitalité et la vigueur que cet emblème possède. J’aurais beau prier et faire appel à nos croyances pour que la lumière le guide. Nyx ne pourra jamais perdre ce mauvais sort qui lui colle à la peau bien qu’il soit aussi soyer par la famille. Je ne peux pas retenir mon rire de franchir mes lèvres. Il fait si bon de pouvoir se moquer d’une personne qu’on aime alors que l’interpellation d’un surnom vient à se joindre. Qu’il soit un microbe ou pas. Il n’en reste pas du moindre que ce malchanceux ou chanceux n’est pas capable d’avancer sans l’entraide de son prochain. Je tente de ne pas trop le blesser ni lui apporter un jugement supplémentaire sur la situation. Sauf que la vision qui se présente devant moi est parfaite. Il est plus grand que moi, plus carré que moi je tendis que face à lui, je suis une plume. Je n’ai rien contre mon apparence. Je l’adore et je suis fière de ce corps que mes parents m’ont offert. Sauf que je peux facilement passer pour la plus faible alors que nous savons tous les deux qui serait victorieux dans un combat. « Oh ! Surveilles tes mots microbe ! Eusébie serait prête à te couper ta langue pour manquer de respect à ta si belle, si précieuse et grandiose sauveuse ! » D’accord ! Je ne devrais pas continuer à exagérer pour me flatter l’épaule moi-même. Sauf que j’aimais bien voir les traits faciaux de mon petit chéri changer sous mes mots. Je m’avance vers lui doucement pour m’accroupir à ses pieds. Levant doucement le rebord de son pantalon pour ne pas trop lui faire ressentir une quelconque douleur. « Planté ? Ce n’est pas une si grosse blessure. Allons à la pharmacie pour une attelle et tu prendras des cachets pour diminuer le mal. » Je l’observe rapidement en soupirant. Ma main se leva vers son front pour lui donner une tape. Une petite claque amicale remplie de reproche. « Parce que tu as une belle gueule peut-être ? Je pensais qu’elle ressemblait à un kremlin… » Je l’observe fière de cette petite réplique. « Regarde devant toi quand tu marcheras à l’avenir. » En rebaissant la manche de son pantalon, je lui tape la cheville. « Oh ! Pardon, elle n’est pas aussi gonflée que ta tête ? » Je me redresse en gloussant de rire.

Cette caricature qui ne me quitte pas. Les joues gonflées sous son commentaire me rappelant ma taille plus petite que la norme. Oh ! Je suis loin d’être atteinte du nanisme puisque je fais un mètre et cinquante alors que les gens atteints de cette maladie doit faire en bas du un mètre quatre-cinq centimètre. D’accord ! J’ai que cinq centimètres qui viennent me sauver la peau des fesses, mais cela ne sont qu’un détail. Non ? « Ah non ! Jamais ! J’aime trop ta voix ! » En fait, ce n’était pas sa voix qui me manquerait si ce petit être ne pouvait plus parler. Ses plaisanteries et ses conneries me manqueraient. Il a beau être terriblement idiot et même pire, il n’en reste pas le moins du monde qu’il est mon petit frère. Celui dont je ne pourrais me passer. « J’ai toujours raison, MOI! » Mon doigt d’honneur se lève bien droit pour pointer le ciel. Ce n’était pas comme si j’avais tort. Ce petit nabot aimant me narguer autant que moi. Je souris malgré tout en n’appréciant pas la blessure devant moi. « LA FERME ! » Je baisse mon doigt en soupirant. « Je me fiche Nyx. Nous allons à la pharmacie. Que tu gères ou pas… je m’en fiche. Tu m’écoutes et nous faisons ce que je dis » Un long soupire glisse contre mes lèvres. Mon frère n’était pas souvent le pogo le plus dégelé de la boîte, mais je ne le laisserais jamais tomber. La petite claque sur la cheville, je recule alors que son pied tente de me frapper. Je lève les mains vers le ciel en riant devant sa réaction loufoque. « Du calme Alphonse ! Ce n’est pas badass, ils sont laids ! » Dans ses souvenirs, ce film ne fait pas partie de ses favoris. En fait, elle est encore traumatisée par celui-ci. « Ouais… » Je glisse mon bras dans son dos pour mettre son bras autour de ma nuque. « Allez ! Monsieur ma tête va presque correcte. » En le relevant, je levais les yeux vers lui. Merde que je suis petite. « Désolée de ne pas être aussi grande… je ne suis pas un bon appui. » Je tire la langue.  

Mes lèvres s’étirent sous le drapeau blanc qu’il venait de lever. Tel un chien, il avait la tête baissée, la queue entre les deux jambes et les pupilles luisantes sous le regard d’un orphelin de l’SPCA. Je devrais ressentir un malaise d’avoir haussé le timbre de voix pourtant ce n’était pas le cas. Je n’apprécie aucunement qu’on refuse d’écouter l’un de mes ordres et surtout lorsqu’il s’agit de la santé d’un d’entre eux. Ils vont réellement finir par me faire enfermer dans une maison pour les fous. Venant l’aider à se redresser, un long soupire glissé contre mes lèvres. Ce petit singe surexciter avait bien compris son erreur d’avoir tenté de rire ou me tenir tête sur ce sujet. Roulant les yeux vers le haut, je mords mes lèvres en tentant de retenir des reproches remplis d’injure envers lui. « Mon lapin, tu sais que tu ne dois jamais me tenir tête. Alors, oui je décide et tu dois faire ce que je te demande ou pas. » Riant un peu. « Comme un bon toutou et non comme stitch. » Ce personnage bleu de Disney lui ressemble. Un peu trop caractériel renfermant une personne ayant un bon cœur. Il est un crétin, mais il a tout de même moindrement intelligent. Je reste muette devant son commentaire. Calculant ce qu’il vient de dire. Je hausse le sourcil en marchant. Je m’arrête et je le regarde comme s’il était sérieux. Mon rire remonte dans ma gorge et je le laisse sortir. « Putain Nyx ! Mon lapin, tu es idiot parfois ! Comme si je te trouvais laid ! Tu es beau et même magnifique ! Arrête de te rabaisser physiquement ! » Dis-je sèchement. Il doit comprendre que mes mots sont véridiques et non faux. « Hey ! Ma touche à ma langue beurk ! » Il venait vraiment de me poker ma langue ? Je recommence à marcher en le tenant contre moi pour qu’il se soutienne. « Nyx, je sais qu’il est difficile de s’aimer et même de comprendre ce que nous sommes. Je ne m’aime pas, mais j’apprends à m’aimer. Alors, la prochaine fois que tu as des doutes appelle-moi ». Je regarde contre moi, le sourire aux lèvres.

Ce petit crétin n’a plus besoin de prendre sa place. En fait, il avait pu devenir le petit protégé de toute la famille. Nous avons quelques difficultés à lui dire ses quatre vérités. Peut-être par pure faiblesse vu de ses troubles, mais nous ne lui voulons aucun mal que du bonheur. Savoir qu’il est fragile intérieurement n’aide pas dans sa prise en charge. Prenons par exemple là. Évidemment que je voudrais lui crier dessus pour lui faire comprendre qu’il doit prendre en maturité. Sauf que je ne fais rien. Par lâcheté ? Oui. Ou plutôt qu’il ne me servirait à rien de lui donner une leçon. « Seigneur… » Quoi dire de plus. Il avait raison, car ce personnage lui ressemblait beaucoup plus qu’un bon petit chien tout docile. « AH ! Si ! Tu as foutu les mains à terre ! Y a des gens qui pissent et des animaux qui font leurs besoins. » Je pointe ses mains. « C’est une zone sinistrée. » Je laisse mon rire moqueur frôler mes lèvres alors que notre marche reprend. « Mon loup, cette famille est un désastre. Tu peux penser ce que tu veux et arrêtes de te sentir coupable. Tu peux me déranger quand tu veux. » Nous avançons jusqu’à la sortie du parc lorsque mon chauffeur arrive au bon moment. L’homme bien plus grand que nous deux vient à contourner la voiture pour venir nous ouvrir la porte. « Monsieur, Madame. » Dit-il de sa grosse voix. J’aide Nyx à s’assoir et prends place à ses côtés. « Nyx, tu sais que peu importe comment tu es, je t’aime ? »