Si y a bien une personne qui m’a beaucoup aidé durant ma longue hospitalisation, c’est Axel mon infirmier préféré faut le dire ! Très présent pour son boulot, même trop, mais bon ce n'est pas moi qui vais lui faire la leçon. Militaire, c’est un boulot 24/24h, 7/7j et 365 jours par an. Chacun a sa façon de gérer les choses, et puis je vais être honnête, cela m'arrangeait bien qu’il soit souvent là. Non pas que les autres ne faisaient pas bien leur job, bien sûr que non. Mais avoir des affinités avec quelqu’un pour un soin cela aide beaucoup, pouvoir discuter de choses et d'autres qu’en ont refaisait mes pansements parfois douloureux, cela aide tout simplement. Et puis nous somme tout deux Espagnols quoi qu’on en dise cela aide à se sentir connecté !

Bref tout ça pour dire qu’il était naturel de l'inviter à boire un café à la maison. Cela fait deux semaines que je suis rentré, la première semaine est passée à une vitesse, j’ai complètement crevé. Je commence à m’habituer au rythme, devoir me lever plus tôt pour aller au centre tous les matins, mais l’aprèm je finis mes activités pas trop tard. Cela me permet de passer du temps avec mon fils même si a douze ans, il a plus envie de jouer aux jeux vidéo, mais je crois qu’il a conscience qu’il a failli perdre son père et ne râle pas trop a passé du temps avec moi et sa mère du coup.

D’après le message retourné par Axel, j’ai plutôt l’impression qu’il souhaite passer me prendre et qu’on aille le boire dans un café, mais je sais pertinemment que c’est peine perdue… Oui, je sais, il ne faut pas partir perdant sinon, c’est sûr qu’on arrive à rien… Mais là, je le sais, c’est trop tôt… Bref, on verra bien, mais j’ai déjà laissé Sara et Lorenzo sortir sans moi, alors y a peu d'espoir. Je l’attends patiemment, installer sur le canapé, il m’a envoyé un message pour me dire qu’il partait de chez lui.

Je me donne toujours à fond lorsque je travaille. Je veux offrir le meilleur service possible aux différents patients que je vois pendant mes quarts de travail. Pourtant, il y a bien quelques patients avec qui le courant passe plus facile et donc avec qui je passe un peu plus de temps. Zeferio est l’un d’eux. Il est espagnol comme moi et j’ai pu échanger dans notre langue maternelle avec lui pendant que je m’occupais de ses soins. C’était vraiment agréable. Bon, ses blessures moins puisqu’il n’avait vraiment pas été épargné par la guerre. Alors, me doutant bien à quel point son séjour à l’hôpital allait être dur, j’ai fait au mieux pour le rendre un peu plus supportable. C’est sans surprise qu’un lien s’est créé entre nous.

Alors, oui, ces deux dernières semaines ont été étranges par le simple fait que je n’ai plus à aller le voir dans sa chambre puisqu’il a eu son congé. Il a pu rentrer chez lui. Pour autant, je suis vraiment content pour lui. Passer autant de temps dans une chambre d’hôpital est loin d’être ce qui a de mieux alors ça ne pourra que lui être bénéfique de retrouver sa maison et sa famille. Il n’y a rien de mieux que de se retrouver les siens pour finir de guérir. J’ai hâte que Clay sorte du centre pour qu’on puisse enfin réellement vivre notre relation. C’est sa fête bientôt et je compte bien faire en sorte de le voir peu importe ce que les soignants me disent. Je veux le voir. J’ai besoin de le voir. Et je sais que lui aussi a besoin de me voir, de moi. Après tout, être entourer des siens, il n’y a rien de mieux pour guérir.

Bref, après deux semaines sans l’avoir vu, je suis en route vers chez lui pour boire un café et prendre de ses nouvelles. On s’est écrit un peu ici et là ces derniers jours, mais rien de mieux que de voir la personne en face pour prendre de ses nouvelles et avoir une vraie conversation avec elle. Puis, je vais tenter de le faire sortir un peu. Ce n’est pas mieux s’il reste enfermé chez lui au lieu de la chambre d’hôpital. À voir ce que ça va donner et je vais le savoir bientôt puisque je me stationne finalement devant chez lui. Quelques secondes plus tard, je toques à sa porte attendant patiemment qu’il m’ouvre mes lèvres étirées dans un sourire.