Terminant une conversation avec son épouse lui proposant d'aller déjeuner ensemble, Kerem reprend ensuite son travail dans son entreprise, faisant souvent des allers-retours dans les bureaux de ses employés et aussi recevant des dossiers de candidatures pour les différents postes d'assistantes. Il boit son mug de café lisant des lignes de rapports sur des futures constructions, mais certains doivent encore recevoir des autorisations bien qu'il ait racheter les terrains en questions. Une idée lui vient en tête quand il prend son téléphone pour appeler son grand-oncle en Turquie afin qu'il puisse l'aider à racheter un terrain pour son entreprise. Il continue des rendez-vous puis voit que l'heure du déjeuner approche donc il prend son manteau pour ensuite aller déjeuner avec sa Cansu, il arrive donc au restaurant pour prévenir de la réservation et attendre Cansu buvant du cidre. Puis lorsqu'il la voit arriver il se lève et lui tire la chaise. - Tu as passée une bonne mâtiner ?

@Cansu Bolat

Exceptionnellement ce matin-là, elle ne travaille pas. Elle avait eu un rendez-vous au Consulat de Turquie à New-York, pour des banalités d’usage chez les ressortissants résidant sur un sol étranger. Cansu n’apprécie pas ce genre de rendez-vous ; elle n’a pas pu s’arranger pour l’heure et ils le lui ont mis en plein milieu de matinée, ne lui permettant pas forcément d’aller au travail avant ou même après. Dans tous les cas, si elle l’avait fait, elle n’aurait pas pu continuer la tâche commencée, et elle a horreur de ça. Commencer pour ne jamais finir, merci mais non merci. Elle profite de cette pause avant la reprise pour appeler ses parents. Cela fait longtemps qu’elle ne l’a pas fait et ils commencent sérieusement à lui manquer. Elle a tant de choses à dire sur sa vie aux États-Unis et sa vie maritale. Son père serait ravi d’apprendre que tout se passe pour le mieux et connaissant sa mère, elle voudrait savoir si le mariage a été consommé et si des petits enfants vont pointer le bout de leur nez dans les prochains mois. A cette idée, l’estomac de la jeune femme se contracte. Il est vrai que ça a toujours été un projet pour elle, comme un rêve, un secret espoir, mais la question n’a pas encore été vraiment abordée avec Kerem. Elle n’ose pas lui en toucher quelques mots. Et si ça se trouve, il n’en veut pas et alors, la jeune femme serait malheureuse comme les pierres ? Secouant la tête comme pour chasser ses pensées, elle compose le numéro parental, mais se heurte à leur messagerie. Elle leur laisse donc un message, envoie quelques messages à son époux, lui demandant ainsi s’il rentre manger ce midi. Ils conviennent donc d’un déjeuner au restaurant, celui dans lequel ils ont leurs petites habitudes. Ce n’est pas pour déplaîre à la jeune femme qui sent son ventre gargouiller. Elle se prépare donc un thé, prend une pomme qu’elle commence à grignoter et allume l’ipad pour lire les journaux. Absorbée par les nouvelles toutes plus déprimantes les unes que les autres, elle ne fait pas attention à l’heure. Elle se rend compte qu’elle aurait dû partir il y a dix minutes pour ne pas arriver en retard. Verrouillant l’appareil, elle se précipite dans la chambre, attrape le chargeur qu’elle a failli oublier de prendre, renfile son manteau et sort à toute vitesse. Heureusement que le restaurant n’est pas si loin que ça à pied de l’appartement, parce que sinon, elle aurait dû faire une croix sur son repas avec Kerem. Cansu arrive au restaurant, énonce son nom à la personne à l’accueil qui lui indique que Monsieur est déjà arrivé. La jeune femme esquisse un immense sourire en voyant son époux qui se lève pour lui tirer la chaise. “Quelle galanterie, je ne m’y habituerais jamais ! Désolée du retard.” Elle retire son manteau qu’elle cale sur le dossier de sa chaise. “Rendez-vous au consulat ennuyeux, matinée plutôt longue. Et toi, tes réunions se sont bien passées ?” Quand le serveur arrive en leur tendant les menus, elle lui indique qu’elle prendrait bien un petit chablis pour commencer. Il leur précise qu’il reviendra plus tard pour prendre leur commande le temps qu’ils fassent leur choix.

Déposant son verre de cidre sur la table voyant son épouse arrivé Kerem se lève lui tirant la chaise souriant de sa remarque après lui avoir demandé comment s'était passé sa mâtiner. - Grand-mère et maman ont des yeux partout, donc vaut mieux que je me comporte comme un gentleman en public. Dit-il sous le ton de l'humour sachant qu'il est toujours galant avec elle depuis le jour de leur rencontre. Il l'écoute lui parler du consulat il hoche la tête c'est vrai que c'est plutôt lourd les rendez-vous avec ça surtout que l'attente est longue, mais heureusement que son grand-père peut faire bouger les choses grâce à son nom influent. - Bientôt tu n'auras plus besoin de ça quand tu deviendras une véritable citoyenne américaine. Eh bien j'ai pu commencer quelques démarches. Je compte créer un truc énorme que je pourrais laisser à ma future descendance. Rajoute t'il lui souriant et buvant son cidre. - Tu as pu discuter avec ta famille dernièrement ? Tu sais qu'avec un appel je peux les faire venir voir on ira les voir ensemble ?

@Cansu Bolat

Tandis qu’elle s'assoit, Cansu laisse ses yeux errer sur Kerem. Elle se rend une nouvelle fois compte de sa beauté singulière, à côté de laquelle elle aurait pu passer si elle l’avait connu dans sa jeunesse et si elle s’était liée d’amitié avec lui. Vraiment, c’est le genre de gars qu’elle se plaît à découvrir de jour en jour, à noter ce petit détail qui, la veille, ne lui avait pas sauté aux yeux. Ses yeux dérivent sur cette chemise qui lui va à la perfection et épouse la forme de ses épaules. Des épaules qu’elle sait musclées, qu’elle aime caresser du bout du doigt et embrasser lorsqu’un bout de peau apparaît. Elle lui adresse un sourire qu’elle espère le plus éclatant et le plus sincère possible. “Oh, Monsieur Bolat n’aurait-il jamais fait un pas de travers de sa vie ? Ce serait un point que je serais prête à transgresser avec toi…” C’est un sourire en coin qu’elle lui offre, comme prête à jouer. Peut-être est-ce qu’elle veut, s’amuser un peu avec lui, le découvrir d’une autre manière. Elle ne le connaît pas sous ce joug-là, et pense qu’il serait un adversaire redoutable. A moins que dans son entière gentillesse et galanterie, il la laisse gagner. Et tant pis pour mamie et maman, ils sont un jeune couple, jeunes mariés également. Cansu a encore en elle cette petite fièvre d’amusement, qui lui confère un comportement un peu enfantin quand tout est trop, quand elle a besoin de se détendre, d’affection aussi. “Tu penses vraiment que tu seras le seul à leur fournir quelque chose de solide pour l’avenir ? N’oublie pas que je ne compte pas les laisser démarrer de manière instable dans leur vie d’adulte…” Elle hausse un sourcil et sirote un peu du vin qu’on vient de lui apporter en même temps qu’elle déchiffre le menu. “Je les ai appelés ce matin, mais je suis tombée sur le répondeur. J’espère que Nanny va bien, elle n’était pas au top de sa forme quand je suis partie… Mais t’inquiète, je sais que papa est très occupé en ce moment et que maman aussi. Il n’y a que Nanny qui pourrait venir. Ça serait peut-être une bonne idée qu’elle vienne, tu feras enfin vraiment sa connaissance ! Tu savais que c’était elle qui m’avait donné le goût de faire de la pâtisserie ?”

@Kerem Bolat

Arrangeant sa chemise pour reprendre place à table il sourit à sa petite remarque sur le fait qu'il n'aurait jamais transgresser aucune règle alors que si faut juste voir le nombre de fois que sa mère et que sa tante par alliance ont dû venir parce que lui et son cousin étaient dans des bagarres à l'école parce qu'ils se défendaient mutuellement. - Seulement lorsque j'étais plus jeune, le nombre de fois que grand mère m'a souvent puni parce que j'étais dans une bagarre général. Mais je pense qu'ils ne seraient pas contre que l'on transgresse quelques règles pour la bonne cause. Dit-il la regardant dans les yeux. Puis il l'écoute parler de l'avenir. Il sourit l'écoutant parler de ça avec beaucoup de passion il sourit encore une fois. - Oh tu sais pour l'avenir ne t'en fais pas d'un poil, je ne pense pas que nos familles voudraient que leur petits enfants soient dans la misère déjà maman m'a dit qu'avec l'argent que les Bolat ont on est à l'abris pendant des générations encore plus ce que je vais faire on peut dormir sur nos deux oreilles. Dit-il pour ensuite boire encore de son verre et l'écouter. - C'est une bonne chose comme ça je pourrait lui rassurer que sa petite fille est entre de bonnes mains. D'ailleurs je dois l'appeler grand-mère ou madame quand on ira la chercher à l'aéroport ?

@Cansu Bolat

La jeune femme croise ses mains sous son menton et fixe droit dans les yeux l’homme en face d’elle. Tandis qu’il parle, elle essaie d’imaginer le petit garçon qu’il a été autrefois, apparemment bagarreur et qui avait sûrement le don pour se mettre dans le pétrin jusqu’au cou. Cela ne colle tellement pas avec la personne qu’elle a en face d’elle, qu’elle a appris à connaître, cet homme d’une douceur extrême, si attentionné et si gentil ! La mère et la tante ont vraiment dû le traumatiser pour qu’il ait envie de filer droit sans demander son reste. Lorsqu’il dit que son grand-père ne serait pas contre la transgression de quelques règles pour la bonne cause, elle laissa échapper un rire narquois, sachant pertinemment qu’il est question ici de la future descendance Bolat. Alors, comme dans un élan de défi, la Turque se penche légèrement en avant. “Quand tu parles de transgresser quelques règles, tu parles bien d’acheter des meubles à Ikea plutôt qu’à Harrods ? Parce que je comptais tellement acheter le fauteuil Brobock pour mettre dans notre salle de bain.” Elle se redresse, esquisse un petit sourire en soupirant. Dans tous les cas, elle sait très bien que la discussion de leur future descendance devrait avoir lieu entre eux deux, chez eux. Personne n’a besoin de savoir dans quelles circonstances ils concevront leurs futurs enfants ni s’ils ont pris leur pied chacun. Et du peu qu’elle a vécu ici, Cansu sait aussi que  la mère de son époux n’est pas la femme la plus facile à vivre. Elle se demande même si elle réussira à vivre avec leurs ombres sur le dos. Mais elle ne pourrait se résoudre à délaisser son époux, pas quand le feu commence à s’allumer et à embraser son être tout entier. “Mais je… Enfin, il est hors de question qu’on élève un jour des gamins pourris gâtés qui pensent qu’il n’y a que l’argent pour faire leur bonheur. Ça y contribue, mais si ta famille m’empêche de m’occuper d’eux comme je le veux, ils ne sauront pas qu’ils s’attaquent à la mauvaise personne. Je n’accepterai que Nanny pour s’occuper d’eux. Ils n’auront pas leur mot à dire dans l’éducation de mes enfants.” Elle se rembrunit un peu, un peu chagrinée que la famille Bolat vienne ajouter leur grain de sel dans l’éducation de leurs enfants. Cansu sait ce qu’elle veut pour eux, elle y pense depuis longtemps, elle n’accepterait pas forcément qu’on contrecarre ses plans si ce n’est guère justifié. “Ce n’est pas ma grand-mère à proprement parlé. C’est ma nounou, elle s’est occupée de moi quand mes parents n’étaient pas à la maison, c’est-à-dire très souvent. Tu peux l’appeler Nanny, ou tu peux l’appeler Delara. Ceci dit, j’aurais tellement aimé l’avoir comme grand-mère…” Elle se replonge avec nostalgie et tristesse dans ses souvenirs d’enfance. C’est sûr que Nanny aurait fait une super grand-mère. Elle n’avait pas eu une vie facile et ses parents l’avaient employée afin de lui donner un nouveau départ et lui permettre de rebondir. Elle était entrée dans sa vie pour ne plus en repartir. “Il va falloir que je l’appelle d’abord, elle va devoir faire ses valises, quelques courses pour moi, sûrement refaire son passeport, mais papa pourra l’aider pour ça. Je n’y aurais jamais pensé mais…” Elle baisse ses yeux sur son verre de vin, qu’elle fait tournoyer légèrement. Le liquide qui nimbe le verre la fascine. Elle esquisse un petit sourire avant de continuer en murmurant “... elle me manque.” Tout quitter du jour au lendemain n’a pas été chose aisée. Elle a dû laisser sa terre natale, laisser sa famille, ses amis, tout ce qu’elle a toujours connu pour affronter un inconnu si incertain, si grand, avec si peu de repères. Fort heureusement, le serveur arrive au bon moment. Quelques minutes de plus et une larme aurait pu s’échapper. Elle relève le visage vers Kerem. “As-tu choisi ce que tu comptes prendre ? Pour ma part, je vais prendre le velouté d’asperges aux champignons et la petite salade de crudités en entrée, et après je prendrais bien… Voyons voir… Une entrecôte saignante avec votre purée à la truffe et quelques haricots verts.”  Elle tend le menu au serveur qui vient de finir de noter les demandes de la jeune femme.

@Kerem Bolat

Kerem l'écoute parler de transgresser les règles il hoche la tête affirmant les dires de son épouses bien qu'il pourrait penser à autre chose. Il sourit l'écoutant de parler d'avoir un nouveau fauteuil dans leur chambre. - Bien sûr, toute façon grand-père nous donne le feu vert de faire ce que l'on souhaite dans notre suite. J'imagine aussi déplacer le bureau pour mettre un cadre géant en face ou derrière. Puis pour le balcon un nouveau canapé qui fait transat. Dit-il pour ensuite lui sourire. Kerem l'écoute en souriant lorsqu'elle parle de leur futurs enfants qu'ils ne seront pas pourri gâtés il hoche la tête. - Tu t'en fais trop Cansu, nos enfants seront bien protéger par notre famille. Mes sœurs seront des tantes géniales. Il rajoute pour ensuite l'écouter parler de sa Nanny qui n'est pas sa grand-mère mais qu'elle considère ainsi c'est compréhensible vu qu'elle était proche d'elle jeune. - Ah je vois, eh bien ça sera un privilège de rencontrer celle qui c'est occupée de toi pendant ta jeunesse. Eh bien elle sera la bienvenue chez nous. Madame Delara fait déjà partie de la famille vu qu'elle compte beaucoup pour toi. Dit-il la regardant dans les yeux et lui souriant. Il a beaucoup de compassion pour Cansu qui est loin de celle qui lui a un peu éduquer quand on y pense. - Je demanderais à grand-père pour avoir la grande voiture pour les bagages. Dit-il souriant. Regarde à nouveau la carte. - Je vais prendre une salade composer et un tartare de saumon en entrée. Pour le plat un steak saignant, avec des légumes sautés et une sauce à la truffe. Dit-il tendant le menu pendant que le serveur prend les commandes et s'en va en cuisine. - Tu te rend comptes que bientôt on aura 1 an ?

@Cansu Bolat

Il est vrai que, malgré la présence quasi constante mais néanmoins invisible de la famille Kerem, Cansu jouit d’une certaine liberté. LIberté en demi-teinte, pourtant entravée par les “qu’en dira-t-on ?” qui planent au-dessus de sa tête telle l’épée de Damoclès. Elle est persuadée qu’un pas de travers, qu’un mot plus haut que l’autre en pleine rue, et ça provoquerait un scandale au sein de l’illustre famille. D’un côté, elle envie Kerem d’avoir grandi avec sa famille, de ce qu’elle a pu en comprendre depuis le début de leur mariage. Il a pu se construire auprès de parents, auprès de famille, les voir quotidiennement, leur confier ses peines, ses doutes, ses joies, avoir des limites. Tout ce qu’elle n’a jamais eu en somme. La jalousie se pointe en elle, se fiche au fond de son cœur et reste là, telle une braise attendant d’être avivée. Et pourtant, d’un autre côté, elle le plaint, parce qu’il n’a sûrement pas connu les soirées d’ivresse à la faveur de la nuit, les journées sans retenue, à faire des bêtises, sans avoir peur des conséquences. Cansu ne craignait pas ses parents. Elle a vécu sa vie comme n’importe quelle adolescente normale. La seule chose qui lui faisait vraiment peur était de décevoir sa Nanny. C’était malgré tout arrivé à quelques reprises. Elle étouffe un petit soupir. Elle ne remet pas en cause l’éducation que Kerem a reçu ; elle sait qu’elle ne veut pas de ça pour sa future descendance. Ce que Cansu voudrait, c’est avoir parfois de l’espace, un endroit où elle pourrait s’adonner à toutes ses lubies. Parce que bon, il ne faut pas se leurrer, elle aimerait bien s’envoyer en l’air d’un bout à l’autre de l’appart mais avec la mère et la grand-mère Bolat, c’est chose impossible. Leurs yeux et leurs oreilles traînent partout, elle est même persuadée qu’il y a des micros et des caméras planquées quelque part. « Je sais bien, Kerem. C’était ironique ce que j’ai dit. Ce que j’aimerais c’est avoir un endroit rien qu’à moi, rien qu’à nous où ta famille n’aurait pas la mainmise et où on pourrait faire ce que l’on souhaite. Je n’ose même pas manger le pot de pâte à tartiner à la cuillère à soupe car je reste convaincue qu’on me tombera dessus en me disant que ça va me faire grossir ou que je vais avoir tout un tas de maladies. Et si j’ai envie d’être obèse ? Je ne sais pas, j’ai encore du mal à concevoir le fait qu’une famille puisse à ce point être sur le dos de leurs enfants, même si c’est pour “leur bien”. Je trouve ça assez contre-productif. » Elle hausse les épaules, sirote du vin, histoire de faire passer le malaise qui s’installe lentement en elle, telle une vague prête à tout submerger. Et tant pis si ses propos remontent plus haut. Elle aimerait bien une vie à elle, à eux, sans intervention extérieure. « Mais je sais qu’on peut aménager la chambre comme bon nous semble, et que nos enfants ne manqueraient de rien. Et je ne doute pas non plus que tes sœurs tiendront ce rôle à merveille. Ça me fend le cœur de me dire que, de mon côté, ils n’auront pas leur oncle. A moins d’un miracle, je doute que mon frère réapparaisse un jour. » Elle détourne le regard, fixant ses yeux quelque part au loin. De ce frère, elle n’a que des bribes de souvenirs, comme des volutes de fumée. Elle se rappelle des jeux de ballons sur la plage, avec Nanny qui les regardait s’amuser. Elle se rappelle d’un dessin de leur famille, leurs parents dans un coin et, au centre, Nanny, elle et lui. Et quand il a disparu, Cansu n’a pas compris pourquoi son frère n’était plus là. Elle demandait sans cesse s’il allait revenir, mais elle se heurtait au silence des adultes. Un silence lourd, pesant, et plein de colère sourde et de larmes. Ses parents étaient encore moins à la maison et Nanny était sans cesse à ses côtés, à veiller sur elle, à la couver, sans l’étouffer. Elle se souvient de leurs jeux. Et pourtant, elle n’arrive plus à se figurer son visage. Honteuse d’oublier ainsi un membre de sa famille, elle ramène son regard vers Kerem et lui adresse un sourire. Elle n’a pas spécialement fait attention à ce qu’il a pu dire, et elle s’en veut un peu, mais qu’importe, elle a su se raccrocher aux ultimes mots. Il n’y a pas à douter, Delara se sentirait bien à New York et serait ravie de revoir Cansu. Elle n’avait pas pu être présente au mariage, un impératif familial l’avait retenu à l’autre bout du pays. « A ce propos… Je me suis dit qu’on pourrait peut-être enfin faire ce voyage de noces qu’on n’a jamais pu faire. J’ai toujours eu envie de faire un petit tour du monde. Je rêve d’aller en Inde par exemple, et en France. Tu savais que des régions de France se disputent le Mont-Saint-Michel ? J’ai vu ça sur les réseaux sociaux la dernière fois… »

@Kerem Bolat

Le jeune homme écoute son épouse sortir ce qu'elle a sur le cœur souriant à ce qu'elle dit quand même. C'est vrai que lorsqu'on y pense elle n'a pas vécu avec des frères et sœurs voir toute sa famille donc ça a du sens qu'elle veut avoir un maison pour eux deux. - Regarde, je sais que c'est difficile de tourner la tête et voir maman et grand-mère. Sans la famille Bolat je serais Dieu je ne sais où, mais je suis très reconnaissant ils me traitent comme l'un des leur depuis que je suis un gamin. Grand-père est la raison pour laquelle on est là ou nous sommes. Souviens toi de ce que mon grand-oncle t'avais dit après avoir dit oui que les Bolat vivent ensembles même si les filles partent dans les familles de leur mari. Ma tante la sœur de papa et de tonton vit avec la famille de son mari au Canada, d'ailleurs faudrait que l'on aille ensemble là-bas mes cousines vont t'adorer. Dit-il la regardant dans les yeux pour ensuite soupirer, mais déposer sa main sur la sienne quand même. - Pour te prouver ma bonne foi, je vais utiliser les contact de la famille pour le retrouver, il ne doit pas être bien loin avec mon grand-oncle on va essayer de le retrouver parce que ma famille connait un peu la police donc on va essayer crois moi que ton frère sera de nouveau avec toi. Dit il lui souriant avec beaucoup d'espoir dans le regard pour ensuite sourire lorsqu'elle parle de leur voyages de noces en plus en France. Ah bah ça c'est bien la France il pourrait implanter un peu de son entreprise là-bas afin d'avoir aussi un pied dans le pays de la ville lumière.
Puis l'Inde aussi en plus de cela créera beaucoup d'emploi là bas. - Oui pourquoi pas je te verrais bien avec un petit berret sur la tête ou une des robes indiennes que l'on peut voir dans les films bollywoodiens. Rajoute Kerem imaginant Cansu magnifiquement dans ces différents cadres.

@Cansu Bolat