février 2024 – Fin d'après-midi – Fête foraine
Autant je n’aime pas l’état dans lequel je me retrouve, obligé d’être soutenu par mon Seb, autant justement j’aime l’idée que cela soit lui, spécifiquement, qui s’occupe de moi. J’ai des notions paramédicales mais il est bien plus callé que moi dans le domaine. Je soupire parce que je sais qu’il comprend tout à fait la situation dans laquelle j’étais mais je n’aime pas lui faire peur ainsi…
« Ouais, je sais… » Les imprévus c’est le quotidien de notre métier et je le sais mais je devrais être d’autant plus méfiant pour le coup… L’on se retrouve rapidement à l’écart, à l’abri dans le camion et je me laisse faire par Sebastian. Il est quasi certain que j’ai une commotion et en même temps si le choc a été entendu jusqu’en bas du manège, il n’y a rien d’étonnant… J’ai tapé en pleine tête et même si j’avais un casque, c’est normal d’avoir des séquelles même légères… En tout cas, j’espère qu’elles seront légères. Je hoche doucement la tête à ce qu’il me dit et obtempère pour qu’il fasse ses examens :
« Je sais que ça peut empirer mais je te préviendrais si c’est le cas… je te cacherais rien… » J’ai toujours tendance à minimiser mon état pour ne pas qu’il s’inquiète mais dans le cas présent, la transparence est de mise puisqu’il en va de ma vie… Les commotions cérébrales non prisent au sérieux peuvent entraîner la mort. Et je n’ai clairement pas envie de mourir… Il finit par confirmer ce qu’il me dit et me dit qu’il va rester avec moi pour ne pas que j’aille à l’hosto. Cela me rassure en un sens parce que je n’aime pas les hôpitaux mais également parce que je préfère largement passer du temps avec lui. Je rigole à ses boutades parce que j’aime trop passer du temps avec lui… Je fais une mine faussement dégoutée pour jouer le jeu :
« Grave… me faire bichonner… une vraie torture… par contre… pas un mot à Tori… » Ma petite sœur n’est pas du genre à s’en faire pour moi parce qu’elle sait que même si mon métier est dangereux, je fais attention mais dans le cas présent, j’ai quand même des possibilités d’avoir des soucis, ou peut-être pas, et je ne veux pas l’inquiéter inutilement. Après avoir prévenue le capitaine qui accepte de mettre au repos deux de ses hommes, Sebastian continue les soins. Je le regarde et je plaisante pour détendre l’atmosphère. Je rigole doucement :
« C’est plaisant de te voir comme ça… et non t’as pas de rides… enfin presque pas… » Oui il est jeune encore et il est séduisant même avec son air sérieux et inquiet. Il prend mon rythme cardiaque et ma tension je parle sans réfléchir, perdant mon regard dans le vide. Sa réaction me fait aussitôt relever les yeux sur lui je perds mon sourire un instant parce que ce qu’il dit est vrai mais j’ai mes tords quand même :
« J’aime pas t’inquiéter c’est tout… et on a géré tous les deux… » Il s’occupe ensuite du nettoyage de la plaie sur mon front alors que je penche la tête en arrière pour lui donner un meilleur accès à mon front, je le regarde faire, il est doux, il fait attention et ses mains sur moi me détende un peu plus… Je ferme les yeux et profite de son contact même s’il me soigne… Je ne les rouvre que lorsqu’il mets un pansement et que je le vois embrasser mon pansement. Je souris comme un idiot en croisant son regard.
« Merci mon Seb… J’ai déjà de la chance… t’es là… » Il est là dans ma vie, il est là à prendre soin de moi et j’aime sa présence près de moi, ça me fait du bien…Il prend son téléphone et je tourne la tête en voyant que deux personnes arrivent à l’arrière du camion. Il s’agit des deux femmes que l’on as sauvé… Aussitôt je me redresse comme si je n’avais pas mal, inutile de les inquiéter et je souris…
« Alors mesdames, vous allez bien ? » « Oui, nous ça va, grâce à vous… » « Vous êtes blessé ? c’est grave ? » Je regarde Seb pour le laisser répondre tout en faisant non de la tête… Ce n’est pas si grave et il est inutile de les inquiéter… ce sont des victimes après tout… L’une d’elle reprend la parole :
« On voulait vous remercier malgré tout… » « On avait gagnés ces deux peluches mais elles sont pour vous… » Surpris, je tends la main vers la peluche de pingouin que l’une d’elle me tend… Sebastian lui reçoit une peluche d’un panda. Je souris comme un con…
« Merci les filles, c’est gentil… mais fallait pas… on a fait notre boulot… » « Ça nous tenait à cœur… » « Oui, vous avez pris des risques et en plus vous êtes blessé… » Je regarde le pingouin, il me fait penser à Seb, je souris d’autant plus et remercie à nouveaux les demoiselles avant qu’elles ne s’en aillent… Et puis je regarde Seb en rigolant, puis le pingouin et je lui tends :
« Je sais que tu préfères les pingouins alors tiens… »