« Il est dommage de s'empêcher de parler pour les autres »

S'empêcher de parler pour quelqu'un d'autre, je n'avais jamais eu à le faire. Du moins dans ma vie de tous les jours. A part peut-être quand je n'avais eu d'autre choix que de plus ou moins rentrer dans le rang quand mon père l'avait décidé. Dans ce monde j'ai l'impression qu'il n'y a rien que l'argent ne peut acheter, comme si tout le monde avait un prix. La plupart des gens qui ont tourné autour de moi par le passé ont toujours été ainsi. Rares sont pour moi les gens vrais, les  gens qui peuvent dire non à un billet pour faire leurs propres choix. Je pense que mes collègues à la radio ont avoir moi une relation plus saine que je n'en ai jamais eu avant quand j'étais mannequin et j'avoue que si un jour je veux construire quelque chose avec quelqu'un, j'aimerai que cette relation ne tourne pas qu'autour de ce que pourrait lui apporter mon compte en banque.

« Elle est parfaite comme son propriétaire, vous vous tracassez bien trop »

Je prends un chocolat chaud quand il me demande ce que je souhaite, quelque chose de sucré, quelque chose de chaud et de doux. J'en avais envie. Il ne fait pas froid en ce jour à New York mais je crois que même en pleine été je ne rechignerai pas sur un chocolat chaud. Ce serait encore mieux, sans doute, avec du vrai chocolat, mais je me doute qu'ici je peux doucement rêver. Je le trouve raisonnable quand il prend un coca, personnellement j'aurai peut-être opté pour un cocktail si nous n'avions pas été dans un parc, mais somme toute je suis satisfait de l'instant présent.

Je le suis quand il choisit de se mettre un peu à l'écart et ma coon se met un peu à explorer quand elle voit que je me pose. Cela ne dure pas, cela ne dure jamais. Je la vois qui revient vers moi et viens se coucher à mes pieds, attendant que ma main vienne effleurer sa tête, ce que je ne tarde pas à faire.

« A notre rencontre »

Boisson chaude contre boisson froide, yeux dans les yeux comme le veut la tradition et le sourire aux lèvres. Un parc comme témoin. Le cadre idéal.

« On est pas si mal ici. Central Park est un des endroits les plus agréables de New York »

Je ne peux retenir mon rire lorsqu'il avale de travers et manque de s'étouffer, même si ce n'est pas bien de se moquer. J'avoue ne pas avoir pu résister. Ce qui ne m'a pas empêché de retenir ses dernières paroles.

« Des mains en or et une proposition de massage, je ne suis pas certain de pouvoir résister et de dire non »

Que des conneries aujourd'hui ? Je ne suis pas vraiment d'accord car s'il ne m'avait pas bousculé dans ce parc un peu plus tôt sans doute que jamais nos chemins ne se seraient croisées et je me dis que cela aurait été dommage. Sa compagnie me plait, elle me semble si naturelle.

« Parfois ça a du bon de faire des conneries. La vie serait bien ennuyeuse sinon. Anchorage je ne connais pas, c'est où ? Que cherchais-tu en venant ici à New York du jour au lendemain ? Envie de changer de vie ? Coup de tête ? Peine de cœur ? »

Je ne sais pas pourquoi mais la dernière de mes phrases me dérange un peu aussi tôt dite. Mais je me dis que s'il ne souhaite pas me répondre, il me le fera savoir. En attendant je suis en mode plutôt curieux et attendant ses réponses, je bois quelques gorgées de ma boisson fumante.

« Philosophie intéressante »

Je ne peux m’empêcher de rire alors qu'il me pousse légèrement et je lève les mains en l'air comme si j'avais été attaqué mais avec le sourire sur mes lèvres et le regard pétillant, cela se voit bien que je ne suis que plaisanterie.

« Ok ok je me rends,

♫ Il est peut-être un peu moins que parfait
Mais on est sûrs qu’un jour
Il pourra devenir presque parfait
Il suffit d’un peu d’amour! ♫ »

Pourquoi ce morceau de chanson disney m'est venu en tête ? Je ne sais pas trop mais je n'ai pas vraiment cherché à résister, j'ai chantonné. Je le regarde, le sourire en coin, me demandant s'il va me prendre pour un fou ou rire avec moi. Je dois dire que je l'apprécie et lui, il ne sait pas vraiment qui je suis. C'est une rencontre du hasard alors je me dis qu'elle doit être vraie, pour une fois. Je savoure le moment, je l'apprécie même et j'espère que lui aussi.

« Désolé, j'ai pas résisté. Cooney Island oui c'est aussi agréable mais j'avoue que vu le nombre de personnes qui s'y rend, je ne prends jamais Phalaba avec. Elle n'est pas fan quand la foule est dense, c'est pour cela qu'on vient souvent ici »

S'il y avait trop de monde, Phalaba se cacherait tout le temps, ou alors elle devrait être en permanence en laisse et serait stressée. Mon but était qu'elle puisse profiter aussi et je ne pensais pas que Cooney Island soit le lieu idéal pour cela. Par contre entre humains, oui c'était un lieu que j'appréciais grandement. Etudiant j'y avais passé pas mal de temps. Aujourd'hui je devais bien avouer que c'était moins le cas. Cela devait faire une éternité que je n'y avais pas mis les pieds.

« Tu me crois si je te dis que je ne suis jamais allé en Alaska ? Ah oui, la famille, qu'est-ce qu'on ne ferait pas, pour la famille »

Ma voix avait pris un ton un peu amer. Poupée de foire, valise pleine de parures ou faire valoir. C'est ce que j'avais été pour mes parents toute mon enfance et mon adolescence. Une sorte de petit singe savant qu'on trimbalait un peu partout. Ce n'était pas que j'avais détesté mes parents de mener cette vie-là mais ma famille était très différente de ce qu'on peut appeler une famille unie. Cela dit je n'avais jamais manqué de rien, et j'imaginais que ça aussi c'était important. Tant que ça concernait l'argent ou les cadeaux, je savais que mes parents seraient toujours présents. Le seul moment où j'ai vraiment senti que mon père s'intéressait à moi, c'était quand il avait menacé de me déshériter si je ne rentrais pas dans le rang. Pas vraiment une preuve d'amour, plutôt une volonté de protéger son nom, son groupe.

« A dix-huit ans je suis venu étudier ici et c'était la première fois que je me posais vraiment à un endroit, l'endroit où j'ai dû passer le plus de temps d'affilé. J'en suis presque venu à considérer que c'était mon ancre. Cela dit je ne serai peut-être pas revenu si je n'avais pas trouvé ici une opportunité de travail disons plus stable que celle que j'avais »

Mon père avait été clair et j'avais alors passé en revue mes contacts, mes possibilités. J'avais quitté le mannequinat, ses voyages et ses tentations et j'étais devenu animateur radio ici à New York. Cela ne voulait pas dire que j'avais cessé tout excès mais je m'étais... assagi. Cela dit mon diplôme de droit ne me servait toujours pas au grand damne de mes parents. Un jour futur sans doute, je devrai reprendre les rennes du groupe Altréides mais pour l'instant je me disais que j'avais le temps. J'avais déjà de la chance qu'on ne me pousse pas à me marier, et à me reproduire.

«  Tu fais quelque chose ce soir ? Je termine mon travail à 20h »

J'étais peut-être un peu rapide mais ce soir après le travail, je n'avais rien de prévu, alors je me disais que peut-être je pouvais lui proposer de le revoir. Je n'étais pas certain qu'il serait partant mais... Je prenais un peu la balle au bond, à lui de voir s'il souhaitait lui aussi la saisir.

Mon regard suivit celui de mon jeune compagnon, enfin jeune, je ne savais même pas quel âge il pouvait bien avoir, et je le vis observer sa chienne en mode ramping qui tentait d'approcher de Phalbala. La technique cette fois semblait bonne car Phalbala se redressa, queue levée en interrogation et elle alla à sa rencontre pour renifler la chienne. Tant qu'il n'y avait pas d'agressivité, ma chatte n'était pas du genre à craindre l'espèce canine, tout trait de loup eut elle.

« On dirait qu'elles aussi commencent à sympathiser. Tiens Loki, je me demandais, tu as quel âge ? Pour répondre à ta question, non je n'ai personne dans ma vie, je vis seul avec mon chat et ma famille et bien... je n'ai personne ici à New York mais ils viennent parfois. Sinon, oui il y a beaucoup d'endroits qui sont sympas dans le monde, tu n'as jamais voyagé avant New York ? »

« Je t'avoue que j'ai plus tendance à aimer le chaud »

Ce n'était même pas un jeu de mots pour dire que je préférais un homme chaud au sein de ma couche ou d'ailleurs, mais une expression de ma préférence de température extérieure. Peut-être était-ce avec le sang qui coulait dans mes veines ? J'étais vénézuélien de sang, même si j'avais la double nationalité par ma naissance sur le sol américain. Est-ce que le sang, les origines, pouvaient avoir une telle importance ? Je n'en avais aucune idée. Peut-être aussi était-ce parce que mes parents avaient préférés les endroits chauds où ils m'emmenaient étant petit...

« Je suis animateur radio pour Contact US, j'anime le 16-20h en semaine »

Animateur radio, est-ce que ce métier faisait rêver ? Je ne savais pas. Je ne détestais pas ce travail même s'il me faisait moins voyager. Avoir un véritable chez moi avait été un gros changement pour moi. Avoir un pied à terre, un endroit où réellement rentrer qui n'était pas totalement impersonnel. Oh bien sûr enfant j'avais une vraie chambre que je ne voyais pratiquement jamais. Une chambre comme tout droit sortie d'un magasine qu'une personne était chargée de garder en ordre au cas où nous y passerions quelques jours. Je n'avais jamais été attaché à cette chambre qui pour moi avait autant de valeur qu'une énième chambre d'hôtel. C'était peut-être fou pour une personne qui avait de l'argent mais à partir du moment où vous aviez tout, vous deveniez soudainement moins matérialiste. Si vous n'aviez pas quelque chose avec vous, vous le rachetiez, tout simplement.

Ma demande soudaine concernant ce qu'il faisait le soir-même a semblé le surprendre et je me demandais si je n'avais pas été trop vite, à la New Yorkaise en fait, sans prendre le temps de le connaitre, de faire connaissance, de savoir s'il ne serait qu'un peu intéressé de prolonger notre rencontre. Pourtant il finit par sourire, par accepter et je me détendis.

« Oh aller souper est une bonne idée. Puisque tu ne connais pas bien New York, cela te va si je réserve ? La nourriture italienne te conviendrait ? »

Me tomber dessus, une image intéressante me trotte dans l'esprit mais je ne vais pas l'exprimer à voix haute de peur qu'il me prenne pour un pervers. Et s'il en venait à penser que je n'étais soudainement pas un homme à être fréquenté mais un fou échappé d'un asile ou... quelqu'un qui voudrait l'entrainer dans un coin sombre pour... quoi que... L'idée était plutôt tentante, je ne pouvais nier qu'il était plutôt mignon, l'homme en face de moi.

« J'espère que tenir compagnie à un vieux comme moi ne te dérange pas ? »

Petit sourire plutôt taquin alors que j'enchainais presque directement après un petit clin d'œil. Je n'attendais pas vraiment une réponse négative en cet instant. J'ignorais bien entendu s'il trouvait ma compagnie agréable mais au niveau de mon apparence, je n'avais jamais eu de retour négatif qui me revenait en mémoire. J'imaginais que si je n'avais pas eu un physique plutôt avantageux, jamais je n'aurai pu devenir mannequin autrefois.

«  Tu me donnes quel âge ? Tu sais déjà que je suis plus âgé que toi mais je suis curieux, quel âge tu peux me donner ? »

Il se mit à me parler un peu de sa ville natale, enfin quand je dis un peu, c'était vraiment peu. L'envie, ou plutôt la non-envie d'y retourner. Je me demandais ce qu'il avait pu vivre là-bas pour la quitter pour la première fois de sa vie sur un coup de tête et venir ici à New-York. S'il ne m'en disait pas plus, je me doutais que l'histoire derrière était un peu compliquée et qu'il n'avait peut-être pas envie de se confier directement à un inconnu. Comme moi je ne lui avais pas encore tout dit de moi non plus, même si un peu de recherches sur internet à mon propos lui apprendrait certainement en quelques minutes beaucoup. Enfant, j'avais d'ailleurs eu cette impression ; que le monde entier connaissait mieux mes parents que moi. Parfois j'apprenais même des choses sur moi que j'ignorai totalement, c'était dire. Les rumeurs dans notre monde avait parfois tellement plus de poids que la vérité.

« Donc si je te suis bien, si je te fais découvrir un nouveau restaurant ce soir, j'ai droit à un massage, humm ? Je pense que je vais te faire découvrir un nouvel droit chaque jours alors »

J'ai plutôt l'impression que le courant passe plus que bien entre nous, comme s'il y avait quelque chose de tangible, comme si cette rencontre était en quelque sorte le destin, même si je n'y crois pas vraiment, au destin. Ce que je sais en tout cas, c'est qu'en ce moment, je passe vraiment un bon moment et si j'en crois ce que je vois de Phalbala, elle a l'air d'avoir accepté près d'elle la présence du chien. En tout cas elle ne s'est pas enfuie, elle est assise bien droite et elle n'a pas la queue gonflée, autant de signes qui me font dire qu'elle ne se sent pas menacée. Soudainement je la vois se coucher au sol, à la manière d'un grand chien. Elle est adorable. Mais je finis par me reconcentrer sur mon jeune ami aux propositions tentantes.

« Fais attention à toi, si tu es si bon que ça, je vais finir par y prendre goût et ne plus vouloir te laisser partir »

Je ne savais pas si Loki cherchait à me flatter ou à me charmer. De plus en plus notre rencontre prenait l'apparence d'une séduction plus que d'une simple rencontre. Mon impression était que je n'étais pas le seul à flirter mais est-ce que je pouvais me tromper ?

Je ne quitte pas son visage des yeux alors qu'il me parle de ses expériences culinaires à New York. Déja sur mon visage flotte un étrange petit sourire alors que mon esprit passe en revue les meilleurs restaurants de New York. Un restaurant en particulier me vient en tête. Un restaurant où j'adorerai l'emmener mais... Ne sera-t-il pas mal à l'aise si je l'y emmène et qu'il n'a pas l'habitude de ce genre d'univers ? La question est entière mais j'avoue avoir autant envie de lui plaire que de le séduire.

« J'avoue que je ne cuisine jamais...  Je suis plus plat à emporter et restaurants »

Aussi longtemps que je me souvenais dans mon enfance, jamais je n'avais vu ma mère cuisiner. A la maison, nous avions une employée, les rares fois où nous y étions, quand à nos nombreux voyages et bien... j'avais passé pratiquement toute ma vie dans des chambres d'hôtels alors s'il y avait quelqu'un qui cuisinait, c'était le chef de l'endroit, jamais mes parents, jamais moi. Tout au plus je devais savoir cuire des pâtes et un morceau de viande et ... j'avais vu quelques fois des émissions culinaires à la télévision. Pour lui, je devais sans doute faire figure d'extraterrestre si je lui racontais. J'imaginais que lui ne devait pas avoir eu toute sa vie un chef à sa disposition.

« On a jamais été très cuisine à la maison, il faudra me faire goûter ta cuisine »

Je lui parlais déjà comme si nous allions nous revoir encore et encore, comme si vous étions entrain de construire quelque chose alors que nous venions à peine de nous rencontrer. Je m'étais juré de faire plus attention dorénavant, de ne pas accorder trop d'importance aux gens qui ne faisaient que tourner autour de moi pour récolter des miettes... et pourtant lorsque j'étais avec Loki, je ne ressentais pas ce sentiment, je n'avais pas cette impression, comme si soudainement tout était naturel. C'était étrange. Je n'avais pas sensation d'avoir ressenti ça un jour.

Sur l'écran de son téléphone, un numéro affiché, le sien. Je souris et je sorti mon Iphone de ma poche pour encoder son numéro et lui faire un appel en absence.

« Comme ça tu auras aussi le mien, par contre quand je travaille, je ne peux répondre qu'aux messages écrits, décrocher ce n'est pas possible, comme ça tu sais »

Je ne voulais pas qu'il prenne ombrage si jamais je ne répondais pas tout de suite mais même les textos, il ne m'était pas aisé d'y répondre au travail car maintenant, bien souvent, ils filmaient les transmissions radio comme pour être plus proches des gens. L'image et le son... Je savais que certaines personnes mettaient à la télévision les chaines de radio comme un parfait fond sonore sur lequel on posait parfois les yeux.

Son regard ainsi fixé sur moi alors qu'il me regardait me donnait soudainement chaud. J'avais l'impression qu'il cherchait à lire mon âme, je me sentais transpercé. Je n'avais pas vraiment pour habitude d'être ainsi fixé et d'être si proche de la personne le faisant. Malgré moi je sentis mes joues se couvrirent un peu de rouge. Décidément trop chaud. Je tentais de me concentrer sur autre chose, mais en cet instant, je ne voyais que ses lèvres.

« Exact, un parfait mentaliste. J'ai vingt-neuf ans. Félicitations »

Il me déstabilise mais je ne veux pas être en reste et alors qu'il me demande de lui donner ma main, une idée quelque peu saugrenue me vient en tête. Aurais-je dû ne pas oser ? Faire simplement ce qu'il me demandait ? Peut-être... mais j'avouais vouloir jouer, et aussi quelque part le sonder. J'avais l'intime conviction que je l'intéressais, mais... je ne sais pas, je voulais me le confirmer.

« Te donner ma main, déjà ? Mais nous venons à peine de nous rencontrer, n'est-ce pas un peu trop tôt pour le mariage ? »

Sa tête, c'était sa tête que je voulais voir en cet instant, sa surprise, sa gêne. Je voulais qu'il devienne aussi rouge que j'avais pu l'être un peu plus tôt. Passé sa réaction, j'éclatais de rire et je lui tendis ma main comme une jeune mariée, justement, pourrait la tendre à son homme pour qu'il la prenne. En cet instant, je ne savais pas ce qu'il avait en tête et je fus surpris quand il commença à me masser. Je souris, c'était agréable, et sa main chaude contre la mienne tout autant.

« Je ne demande qu'à voir »

Malheureusement cette rencontre allait bientôt devoir prendre fin car le temps filait à une vitesse folle et je devais encore redéposer mon chat à mon appartement avant d'aller travailler. Si j'avais pu l'amener au sein du studio quelques fois, je ne le faisais pas en permanence et aujourd'hui n'était pas un jour où elle était censée m'accompagner. Partir et quitter Loki serait un regret car la rencontre avait été plus qu'agréable, mais normalement, je devais le voir le soir même. Je me demandais s'il viendrait vraiment. Pourrait-il me poser un lapin? Jamais je n'avais connu cela... j'espérais que ce ne serait pas le cas.

« Je réserverai en arrivant à la maison et je t'enverrai l'adresse dans la foulée. Je passerai vite fais chez moi après le travail pour me changer, disons ... 20H30 sur place cela t'irait ? »

Je savais que ce restaurant n'aimait pas trop que l'on vienne trop tard mais si c'était moi qui le demandait, j'étais certain de ne pas être éconduit, par contre là où j'étais moins certain, c'était d'avoir le temps de repasser chez moi après le travail et d'arriver encore à l'heure en prime. J'allais sans doute devoir me préparer au studio mais au final cela n'était pas très grave.

« Je te confirme de toute manière tout ça dès que j'ai fait la réservation »

J'espérais vraiment que le restaurant que j'avais en tête avait encore des places pour ce soir. C'était toujours sur réservation bien sûr. Mais j'imaginais qu'avec mon nom et quelques billets, ils s'arrangeraient pour me trouver une table quoi qu'il en coute. Si l'argent et le nom avaient une utilité, c'était bien cela.

« Par contre je vais devoir te laisser si je veux être à l'heure, je dois encore passer chez moi pour la miss-là... Tu veux bien me pardonner de reprendre ma main ? »

Je souris et je la passais un instant sur sa joue avant de me relever et de lui déposer un baiser sur sa joue. Oui... j'avais tenté...

« A ce soir, Loki »

Grand sourire aux lèvres, l'air un peu canaille et je fis quelques pas avant de crier un :

« Tu viens Phapha ? On rentre »

La chatte ne fit ni une, ni deux. En un éclair elle fut sur ses pattes et se précipita à ma suite. Une fois à la sortie du parc, je lui rattacherai sa laisse afin de traverser les rues mais en attendant, elle avait encore le droit d'être encore un peu libre.