Je voudrais te revoir, et pas par hasard

feat. @romeo flemming ☾

Cela faisait maintenant quelques jours à peine que j’avais débarqué avec Lena à New York afin de retrouver Romeo. C’était la ville où il était revenu quand il avait quitté Philadelphie il y avait de ça un petit peu plus d’un an, mais j’espérais qu’il n’avait pas quitté la ville entre temps, sans quoi je serais clairement incapable de savoir où il avait pu aller. Nous n’avions plus aucun contact depuis qu’il était parti. Cette séparation était nécessaire et sans doute nous avait-elle fait du bien à tous les deux, mais pourtant, nous nous aimions toujours. Aujourd’hui encore j’avais encore des sentiments pour lui, je ne pouvais pas le nier. Mais la perte de notre fils Neal avait eu raison de notre couple, de notre amour, de notre mariage. Il n’y avait rien de pire que de perdre un enfant, et visiblement notre couple n’avait pas été assez fort pour résister à une pareille épreuve. Toutefois, j’étais intimement convaincue que Romeo était l’homme de ma vie et que jamais je ne serais capable d’aimer un autre homme comme je l’avais aimé. Je n’avais clairement aucune idée de ce qui se passerait ensuite, et je ne croyais pas qu’il soit possible que l’on puisse se remettre ensemble après tout ce qu’il s’était passé, mais surtout après que je lui ai caché que j’étais enceinte de notre deuxième enfant et que je l’avais découvert peu de temps après qu’il soit parti en donnant naissance à cette merveilleuse petite fille. J’avais conscience que j’aurais dû le contacter pour lui annoncer la nouvelle, mais je n’avais pas eu le courage et je n’étais pas certaine qu’il puisse un jour me pardonner ce secret que j’avais gardé pour moi. Je ne savais pas encore bien où pouvait se trouver Romeo à New York, c’était une grande ville et je ne savais pas vraiment par où commencer. Pour démarrer, je nous avais trouvé un petit appartement pour Lena et moi, dans un quartier qui me semblait plutôt agréable. Si mon but premier était de retrouver Romeo, je n’allais cependant pas y passer tout mon temps, il fallait que je travaille pour payer le loyer et aussi que je passe du temps avec ma fille, il n’était pas question que je la délaisse, pas après avoir été incapable de sauver la vie de mon fils. Puisque je n’avais pas réellement d’idée sur ce que je pourrais faire aujourd’hui, j’avais décidé d’aller me promener au parc avec Lena, histoire de lui faire prendre un peu l’air. Je l’avais confortablement installé dans sa poussette puis nous allions nous balader tranquillement dans le parc. New Yrok était une ville agréable, que j’aimais beaucoup et j’étais heureuse de revenir dans cette ville dans laquelle j’avais grandi. En sortant me balader avec Lena, je n’étais pas du tout dans l’optique de chercher Romeo, je pensais m’en occuper plus tard. Pourtant, alors que j’étais un peu perdue dans mes pensées mais que je continuais toujours de marcher droit devant moi, je me stoppais net devant un homme. Ce fut sa voix qui me fit sortir de mes pensées, parce que cette voix j’aurais pu la reconnaître parmi toutes les autres. C’était Romeo, j’en étais certaine. Puis, revenant à la réalité, je clignais plusieurs fois des yeux pour contempler cet homme que j’avais face à moi. Il s’agissait bel et bien de Romeo. Je sentais une boule se former dans mon ventre. Je ne m’attendais absolument pas à me trouver face à lui comme ça, sans y être franchement préparée, et surtout pas dans une ville aussi grande que New York. « Bonjour Romeo… » parvins-je difficilement à articuler. « Oui, ça fait longtemps. Comment tu vas ? » demandais-je, tout en sachant que je connaissais la réponse. Tout comme moi, il ne pourrait plus jamais aller complètement bien depuis la perte de Neal, mais c’était histoire d’engager un peu la conversation. Après tout, nous n’avions eu aucun contact depuis plus d’un an maintenant, ce n’était pas rien.

Je voudrais te revoir, et pas par hasard

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Je me trouvais là, face à lui, et c’était totalement inattendu. Évidemment, c’était ce que je souhaitais de le retrouver, de le revoir, parce que j’avais quelque chose à lui avouer, mais à aucun moment je n’aurais pu croire que de le croiser serait si facile et arriverait si rapidement. J’étais heureuse de le voir même si je ne le montrais pas nécessairement, pour la simple et bonne raison que notre séparation était toujours quelque chose de difficile à accepter pour moi, et de douloureux. Parce que Romeo était l’homme de ma vie, j’en étais persuadée, et j’aurais tellement aimé que notre mariage, notre amour, soit plus fort que cette épreuve que nous n’avions pas su surmonter ensemble. J’aurais tellement aimé que les choses se passent autrement, mais je n’étais pas en mesure de changer le passé, malheureusement. Devant lui, mon regard plongé dans le sien, j’avais cruellement envie de l’embrasser. Ce serait tout à fait normal pour moi, il était toujours mon époux et personnellement je n’avais pas refait ma vie, et je n’étais pas prête à cela, d’ailleurs pas sûr que je puisse un jour. Mais peut être que lui avait trouvé une nouvelle femme, je n’en savais rien, et puisque nous étions séparés, cela ne devait pas m’intéresser plus que ça. Pourtant, c’était le cas. Après tout, nous étions certes séparés, mais pas encore divorcés, alors j’estimais que dans un sens nous avions chacun toujours des comptes à rendre à l’autre, mais ce n’était que mon avis et je n’étais pas certaine que Romeo soit du mien. Je soupirais ensuite à la réponse de Romeo, à laquelle je m’attendais dans un sens. Je savais pertinemment que Romeo n’allait pas bien, et d’ailleurs je le connaissais suffisamment que pour voir qu’en ce moment-même il n’était pas dans son état normal, il n’était pas sobre, mais avais-je le droit de le lui reprocher ? Je ne croyais pas avoir ce droit, enfin plus maintenant. Je me rendais compte que finalement je n’avais pas été une épouse exemplaire pour lui, je n’avais pas été celle qu’il lui fallait pour l’aider à surmonter le décès de notre fils, j’avais été nulle et aujourd’hui, par ma faute, à cause de notre séparation, il semblait avoir sombré dans l’alcool, et je n’avais rien fait pour empêcher cela. « Je sais bien que non… » soufflais-je, gênée par la question que je lui avais posé, alors que je savais très bien que j’aurais ce genre de réponse de sa part. Décidément, je ne savais vraiment pas y faire avec lui, j’en arrivais à me demander ce qu’il avait pu me trouver de si intéressant, et pourquoi il avait voulu m’épouser moi, et pas une autre ? Clairement, je ne méritais pas l’amour qu’il avait pu me porter, je n’étais pas à la hauteur, je m’en rendais compte et de se retrouver confronter à ça, ça faisait un mal de chien. J’esquissais un petit sourire quand il parla de Lena et disant qu’elle était adorable mais ce sourire disparut quand il mentionna qu’il était heureux que j’ai pu refaire ma vie. Cette remarque de sa part me fit d’ailleurs grimacer mais je ne parvins pas à trouver les mots pour le contredire, pourtant non je n’avais pas refait pas vie, et non je n’étais pas heureuse, parce que je n’étais plus avec lui alors je ne pouvais pas être heureuse, pas entièrement du moins malgré la présence de Lena qui me comblait tout de même. Par contre, quand il me demanda si je voulais officiellement divorcer, je secouais instinctivement la tête. Il n’était absolument pas question d’officialiser le divorce, je ne le voulais pas, je n’étais pas prête, j’avais besoin de me dire que j’étais toujours sa femme même si nous étions séparés. « Pas du tout… » soufflais-je. Mais lui ayant désormais répondu par la négative, il fallait que je lui avoue la raison de ma venue à New York, et lui prouver que je n’avais aucune envie de divorcer. J’inspirais un grand coup, il ne fallait pas que je réfléchisse de trop pour lui avouer ce secret que je gardais depuis trop longtemps maintenant. « Je te présente Lena… Ta fille. » avouais-je avant de garder le silence en attendant sa réaction. Évidemment, je redoutais sa réaction, mais je ne pourrais m’en prendre qu’à moi des conséquences que pourraient avoir mon mensonge. Toutefois, j’espérais quand même qu’il n’allait pas me détester, ou du moins si c’était le cas, qu’il finirait par me pardonner.

Je voudrais te revoir, et pas par hasard

feat. @romeo flemming ☾

En débarquant ici, je ne croyais pas qu’il me serait si facile de trouver Romeo. J’avais pensé que j’allais le chercher pendant des jours, pour essayer de grapiller des indices pour trouver l’endroit où il vivait. Et aujourd’hui, alors que je ne m’y attendais pas, et que je n’étais pas nécessairement préparée à l’idée de le voir, je tombais sur lui tout à fait par hasard dans ce parc que je profitais de découvrir non loin de mon lieu de vie. Même si j’avais conscience que j’allais le revoir bientôt, je ne m’attendais pas à ce que cela se fasse aujourd’hui. Mais aussi surprise que je pouvais l’être, cette rencontre inattendue avait au moins le bénéfice de m’avoir épargné de stresser pendant des jours en me demandant comment ça allait se passer. Romeo et moi, nous avions vécu un drame en perdant accidentellement notre fils et malgré tout l’amour que l’on se portait l’un à l’autre, ça avait eu raison de notre mariage et nous nous étions séparés, toutefois le divorce n’avait pas été prononcé, sans doute que nous n’étions pas prêts à passer ce cap préférant simplement se quitter, pour commencer. En réalité, être toujours Madame Flemming me convenait parfaitement, Romeo était l’homme de ma vie malgré tout ce qui avait pu se passer et je ne croyais pas être capable de refaire ma vie avec quelqu’un d’autre de toute manière. Puis si cela devait arriver un jour, il n’était pas question que je me remarie alors si nous devions rester séparés Romeo et moi, tant qu’il ne demanderait pas le divorce, ce n’était pas moi qui allais le faire. Romeo faisait partie de ma vie, partie de moi et cette petite fille qu’il m’avait laissée en était la preuve vivante. Je m’en voulais de lui avoir caché que j’avais eu cet enfant, mais je n’avais pas eu la force de le contacter après son départ, et cette naissance c’était un peu mon remède pour tenter d’apaiser cette plaie béante dans ma poitrine depuis le décès de Neal. Si je pouvais m’attendre un peu à ce genre de réaction de la part de Romeo concernant cette petite que je lui présentais comme sa fille, je ne m’étais pas attendue à ce que ça me fasse aussi mal. Comme un coup de couteau dans le cœur. Pourtant il n’avait pas totalement tort dans le fond, cette petite, même s’il était son père biologique, il ne la connaissait pas et c’était moi qui m’étais occupée d’elle depuis sa naissance. Mais je n’arrivais à accepter ce qu’il venait de dire, je n’étais pas d’accord avec lui. Je secouais doucement la tête. « C’est ta fille Romeo, que tu le veuilles ou non... Je sais que j’aurais dû t’en parler plus tôt, quand elle est née, mais je n’ai pas pu... » avouais-je la gorge serrée. Evidemment je m’en voulais, mais je ne pouvais pas changer les choses. J’avais tout de même espoir que Romeo me comprenne et me pardonne pour ça. Je gardais mon regard plongé dans le sien, sentant mes battements de cœur s’accélérer dans ma poitrine. Il était clair que j’étais toujours amoureuse de lui, et le simple fait qu’il puisse croire que j’avais refait ma vie ne me plaisait pas et mon cœur s’emballait, comme pour prouver qu’il n'était pas possible que je puisse refaire ma vie avec qui que ce soit. « Pourquoi est-ce que je devrais te dire quelque chose qui est faux Romeo ? Je n’ai personne dans ma vie, il n'y a toujours eu que toi... » C’était en quelque sorte une déclaration d’amour, que je l’aimais toujours, mais peut-être le savait-il déjà. J’étais assez troublée par l’animal que tenais Romeo dans ses bras, une loutre, pas vraiment commun, mais je ne doutais pas que ces deux-là avaient sans doute une relation spéciale. « J’étais à huit mois de grossesse quand tu es parti Romeo, j’ai fait un déni de grossesse. Je peux te garantir que Lena est ta fille Romeo. Et même si je t’ai caché son existence jusqu’à maintenant, elle a besoin de toi... » J’avais conscience que cacher la naissance de Lena à Romeo était une erreur, mais je voulais réparer mon erreur, en espérant que ce ne sera pas trop tard. Lena avait besoin de son père, et moi j’avais envie de retrouver mon mari, malgré tout ce qu’on avait pu traverser.