Parce que dans la vie, rien ne se passe exactement comme prévu et parce que je suis quasi certain que, d’une certaine manière, c’est peut-être mon karma qui se retourne contre moi. Le fait que je couche avec l’une de mes élèves – et cela même si elle n’était pas mon élève la première fois que nous l’avons fait – me rend à la fois peu serein sur la suite de la situation et en même temps, je serai bien incapable de m’arrêter tant elle m’a envouté et tant je suis devenu accro à elle.
Toujours est-il qu’aujourd’hui j’avais l’intention de me rendre à Central Park avec en tête, l’idée de me vider un peu l’esprit et de profiter d’une belle journée de repos pour m’isoler un peu. Surtout que je sais qu’à l’appartement, Tessa est là et que je ne veux pas me retrouver tout de suite seul avec elle. Je pourrais lui sauter dessus… C’est fou comme toutes mes bonnes manières et mes principes volent en éclats lorsqu’elle est à proximité de moi…
Attendant mon tour devant un Starbucks à proximité du parc, je regardais mon téléphone lorsqu’un chien passa devant mes jambes en courant… De prime abord, j’eu un regard surpris accompagné d’un froncement de sourcils mais par la suite, j’ai vu la laisse volante au cou de ce pauvre chien apeuré et j’ai fini par entendre les plaintes désemparés de sa maîtresse, d’un âge certain, qui arrivait non loin de moi.
Sans vraiment prendre le temps de réfléchir, je me suis donc élancé à la poursuite de l’animal. Gardant mes yeux fixés sur le chien qui tournait à l’angle de la rue, je l’ai suivi, prenant de vitesse la vieille dame qui fatiguait grandement derrière moi. Au croisement, j’ai malgré moi bousculé un jeune homme, m’excusant brièvement, je conservais mon élan pour finalement attraper la laisse du chien au vol…
Mais c’était sans compter le poids – pourtant évident – du golden retriever bien élancé et je fus aussitôt emporté dans mon élan. Forcé de courir à la vitesse du chien, je ne parvenais pas à le ralentir, priant silencieusement pour que quelque chose l’arrête…
Quelle ne fut pas ma surprise de voir trop tardivement, le trou dans la route et le chien qui l’enjambe… Je tirais de toute mes forces sur la laisse mais je ne pus éviter le pire et ma jambe s’accrocha dans l’enrobée de la rue, emportant avec elle ma cheville et mes cris de douleur les plus sympathiques… Le chien malgré tout s’arrêta dans son élan, cramponné à la laisse, je me retrouvais étalé sur le sol. Le karma, je vous dis…