Une balade dans la parc armé de mon appareil photo, voilà l’après-midi que j’avais décidé de m’octroyer. Cela faisait longtemps que je n’avais pas fait cela, flâner en ville et capturer des moments de vie des passants. Avec mon boulot au New York times, une foule d’animaux et deux adolescents à la maison, j’avoue n’avoir que peu de temps pour moi et ma passion. Les photos de rue sont une chose que j’adore, j’aime attraper au vol des moments, les figer sur le papier, faire ressentir au monde, les sentiments que je perçois quand je prends une photographie. Le temps est sublime aujourd’hui, cela est parfait pour embellir le tout, il n’y a rien de mieux que la lumière naturelle pour raviver les couleurs et les rendre sublimes.
Cette journée je la prends pour moi, pour faire le vide dans ma vie, me libérer, de toutes ses interrogations qui consument mon esprit ces derniers temps mais aussi les erreurs que j’ai commises. En effet, je suis une piètre épouse en ce moment, j’ai trompé mon mari, avec son frère d’arme, il n’y a rien de glorieux je le sais mais tous ça n’a rien de sentimental, c’est purement sexuel, un manque de plaisir du à l’absence de ce dernier. J’ai essayé de m’expliquer à Carsten mais en vain, il ne vois pas ma souffrance, il ne voit que les gestes. Je veux essayer de sauver mon mariage mais plus les jours passent et moins je suis sûre de pouvoir y parvenir…
J’arrive dans le parc au alentour de onze heures, il y a du monde comme à son habitude, ce parc est toujours bondé la journée. En même temps, il est tellement agréable de venir s’y balader et de profiter des rayons du soleil. Je fais quelques pas, explorant les alentours à la recherche de moments ou personnes à photographier.
C’est alors que j’aperçois un homme à la moustache, entrain de jouer avec une enfant, sa fille peut être ? Je sors mon appareil et commence a saisir des clichés. La scène est tellement touchante, on ressent tous l’amour qu’il y a entre ces deux là, ça déborde de bonheur à l’état pur. L’homme semble être une personne avec un passif mais aussi assez drôle vu les pitreries qu’il réalise avec l’enfant. La demoiselle, elle déborde d’innocence, jouant et riant de bon cœur. Je ne le lasse pas de les prendre en photo. Quand soudain, l’homme relève les yeux dans ma direction et nos regards se croisent.
(c) princessecapricieuse
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I capture your emotion, your soul. I see details, lights and i take it. I'm a artist, i was born for do this. I'm the woman, the mother, I'm the girl who love the life.
« Wyatt Gunn »
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Wyatt Gunn
Dim 7 Avr - 9:16
Ambre & Wyatt
Capturer cet instant
Avec de petites victoires, on arrivera au bonheur. Je prends tout ce qui se passe; du moment que je peux la serrer encore plus longtemps dans mes bras.
Je fais mes preuves. J’améliore la qualité de ma vie et je me dévoue pour le bien de ma Ruby. S’ils me demanderaient de ramper dans la bouette pendant des heures et apprendre toutes les paroles de chansons de cette Taylor Swift, je le ferai. Parce que je veux reprendre en main cette belle relation avec ma petite soeur et lui donner le meilleur pour elle. Rien d’autre à dire.
D’accord, ils n’aiment pas que j’ai repris les gants, mais j’ai un job comme videur et j’entraine des gars au gym. Deux bons salaires qui m’ont permis de rénover mon chez moi du mieux de mes compétences et j’en ai. Je ne fais pas juste lever des poids, je suis capable de réparer et fabriquer des trucs pour rendre ma vie plus agréable. J’apprends, même si j’ai pas eu tous le matériel de l’école. L’école de la vie est bien plus réaliste que sur les bancs de classe.
J’ai dû mettre en pratique les exercices que ma psy m’avaient donné pour éviter de grogner devant les intervenants sociaux. Rester calme, donner que des réponses courtes et surtout écouter jusqu’à la fin de leur discours. Ce n’était pas évident du tout.
À leur yeux, j’ai encore du travail à faire, mais j’étais sur la bonne voie; au point de me permettre de faire des sorties avec ma Ruby. Des sorties. Aller dehors avec elle !
Un énorme pas en avant pour moi n’ayant pas cette ambiance terne et morne du centre autour de nous. Enfin, on pouvait profiter de l’extérieur, des services ou activités que la ville propose pour, qu’elle aussi, profite d’être une enfant.
Lentement, mais surement. J’ai commencé tranquillement en restant tout près du centre pour éviter tout retard. Je l’avais amener dans un de ces restaurant préférés. Un bon burger et on milkshake à la fraise. Ça n’avait pas changé. Ensuite, on a profité de la belle température pour aller au parc et manger une bonne glace ensemble. Pas besoin de plus que cela: le plus important, c’est qu’on était ensemble.
Comme si rien de tout cela ne s’était produit. Profiter du moment présent avec elle. Module, balançoires, glissades: on avait tout essayé. Oui, même moi, le gros gaillard s’est retrouvé à glisser plusieurs fois dans un petit tube au grand rire de la petite et même des autres enfants.
C’était ça que je voulais. La faire rire, la faire sourire. Mettre un baume sur cette situation déplaisante qui nous empêche de vivre pleinement ensemble. Je retenais cette boule dans la gorge voyant le temps qui défilait me rapprochant tranquillement du retour à la réalité.
Mais pas avant de jouer et se courir après dans ce beau espace vert . L’attraper à la course et la tenir comme un ballon de football américain. Je continuais de courir faisant le tour du terrain sous les rires de ma Ruby pour finir en tombant délicatement, le dos au sol la soulevant au-dessus de moi. Étendu un bon moment ensemble à regarder la beauté du ciel jusqu’à ce qu’elle décide de me prendre mes fameuses verres fumées blanches, les porter et puis courrir vers un amas de pissenlits. Je la laissais faire, m’assoyant en indien pour la surveiller alors qu’elle ramassait ces pissenlits autour de moi. Elle me demandait de pencher ma tête, pour me coiffer avec ces trouvailles devenant une ravissante nymphe des bois.
C’est en me relevant la tête pour qu’elle me place à dernière fleur que je remarque une caméra, au loin, braquée sur nous. Je pourrais sourire constatant que nous étions des modèles pour une artiste photographe, mais vu ma situation avec la justice et un certain emmerdeur de première, je n’appréciais pas ce que je voyais.
Je prenais aussitôt la petite dans mes bras, réflexe de la protéger d’une quelconque menace. Je n’avais encore jamais vu cette femme dans les parages. Bref, ça n’inspirait rien de bon…
Néanmoins, je restais calme…ne voulant pas effrayer Ruby. En projetant ma voix en sa direction.
Je me laissais saisir par la beauté de l’instant, les regardant se chamailler, se courir après et autres gestes de complicité. J’étais comme une voyeuse épiant ce moment de tendresse mais je n’arrivais pas à lâcher le regard où du moins mon objectif. Je dégainer les photos, saisissant leurs sourires, leurs rires dans mon appareil. Je savais déjà que j’aurais des photos magnifiques à clé, j’avais hâte de les retoucher et de les imprimer. C’est ce que j’aime dans la photographie de rue, saisir des moments de vie unique, des expressions naturelles chez les gens dans leur actes de la vie quotidienne. Tout cela est plus authentique que les shooting photo où chaque pose est pensée pour mettre en valeur un mannequin ou un produit. Ce sont deux mondes très différents que j’apprécie mais je reste toutefois plus sensible à la photographie spontanée, on saisit plus facilement les émotions des sujets qui vous sont servis sur un plateau d’argent.
L’homme relève le regard et le plante dans le mien. Je me sens un peu mal à l’aise d’avoir été découverte, je peux comprendre s’il n’apprécie pas ce que je suis entrain de faire. Chacun a le droit de refuser d’être pris en photo. Je comptais d’ailleurs aller lui montrer mes clichés une fois que j’aurais terminé. Je vois l’homme se raidir, saisir l’enfant dans ses bras et se précipiter vers moi d’un air décidé. Cela ne m’inspirait rien de bon mais je me calmais attendant de voir comme l’homme aller me parler avant de réagir.
« Bonjour, alors je suis photographe pour le New York Times en effet mais les clichés que je prenais sont destinés à titre personnel. »
Je prenais un ton neutre, j’avais l’habitude de se genre de situation, j’expliquais toujours calmement aux gens ma démarche avant de les voir s’énerver.
« Je sais que ça fait un peu intrusif mais c’est le but du type de photos que je prends, je saisis des expressions naturelles chez les gens alors si j’étais venue vous voir directement, cela n’aurait pas fait le même rendue. Toutefois je comptais venir vous montrer mon travail afin de vous demander votre autorisation avant de partir. »
Je demandais toujours l’autorisation à mes sujet surtout quand un enfant était en jeu. J’ai vu tellement de monde faire des procès pour moins que ça, que je me couvre, on vit dans un monde de fou, où il faut toujours se justifier de tous. Quand j’ai commencé la photographie tout était si simple et moins protocolaire.
« Au fait je m’appelle Ambre. »
Je lui souris tendrement, lui tendant ma main pour le saluer. L’homme n’avais pas l’air d’être méchant même si sa carrure désignait un fervent bagarreur. Il m’inspira de la sympathie et la petite fille à ses côtés est à croquer une vraie poupée.
(c) princessecapricieuse
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