T’as les mains moites et tu tournes en rond depuis au moins quinze minutes dans ta minuscule chambre d’étudiant.  Tu ne sais pas du tout comment il réagira face à ce que tu lui as préparé,mais tu tiens à faire en sorte de rendre les choses officielles. Tu n’as pas envie de le voir épouser quelqu’un d’autre, tu n’as pas envie de le voir se pavaner bras dessus, bras-dessous une fille qu’il n’aime pas. Ça te rendrait complètement dingue. Même si tu n’es pas à cent pourcent prêt à te marier avec qui que ce soit, tu es prêt à tout pour lui. Pour le sauver de cette vie qu’il ne mérite pas. Tu acceptes de lui faire cette grande demande puisque de toute évidence Tulio, t’es prêt à passer un long moment à ses côtés, voire ta vie entière. C’est peut-être égoïste tout ça, mais tu n’y peux rien, il est hors de question que tu le laisse te filer entre tes doigts comme tu as fait il y a plusieurs années désormais. Certes, tout est différent maintenant, vous avez changé autant physiquement que mentalement et ce qu’il est devenu te plaît encore plus qu’il ne te plaisait. Lorsqu’il est arrivé dans ta chambre, ton regard s’est illuminé, un sourire a rapidement pris place sur tes lèvres. Le seul souci, ton coeur se met à battre à tout rompe. « Salut! » Dis-tu t’approchant de lui l’attrapant par la main et le tirant vers ton lit. « Assieds-toi. » Il ne sait pas la raison pour laquelle tu lui as demandé de venir te trouver, mais tu ne feras pas marche arrière, impossible. C’est la première fois que vous vous voyez depuis que tu lui as parlé de cette proposition et non, tu ne sais pas trop comment agir.  « Est-ce qu’il y a quelque chose que tu aimerais faire aujourd’hui? Peu importe tout ce que tu voudras. » Lui demandes-tu, venant prendre place sur ses genoux, à califourchon. Essayerais-tu de gagner du temps? Tu n’y peux rien, c’est comme si tu avais reçu un coup de poing dans le ventre. Tu n’es pas habitué à toute cette mascarade. Tu préfères et de loin t’envoyer en l’air ou toutes autres marques de tendresse que de te montrer mielleux. Ironique lorsque ça te vient si facilement en sa compagnie.

Depuis que vous avez parlé mariage, vous je vous êtes pas vraiment revu, vous n'en avez pas discuté, ce n'est qu'un grand mystère qui plane sur vous. Tu te demandes vraiment quelle direction votre relation va prendre et autant ça peut t'angoisser que ça peut te rendre fébrile. L'amour que tu portes pour cet homme est particulier. En réalité, c'est quelque chose que tu n'as jamais ressenti pour qui que ce soit autre que lui. Tu ne peux nier que ça te fait peur, que ça tu es terrifié à l'idée de t'attacher à lui et de voir ton coeur détruit en mille morceaux. Tu t'es toujours interdit l'amour parce que tu as toujours eu cette impression de ne pas en valoir la peine. Tu donne une image de quelqu'un de si confiant et bon vivant, mais en réalité, tu n'es qu'un gamin insécure qui a perdu goût à la vie depuis longtemps. Bon okay, avec Dion, tu sembles avoir trouvé une certaine volonté de vivre, ce qui est quand-même bon signe, mais aussi dangereux. Que ta volonté de vivre dépende de cet être humain, c'est un grand risque pour ta survie, mais c'est à ça que tu réussis à t'accrocher pour le moment. Bref, tout ça pour dire que pour toi, l'idée de réellement te marier à cet homme est la plus belle des options. Bien meilleure que celle de te retrouver marié à une femme que tu ne connais pas et que tu n'aimeras clairement pas. Parfois, tu te demandes s'il a conscience du grand soulagement qu'il t'apporte en faisant ça. Tu ne sais pas s'il réalise comment il te sauve la vie, littéralement. Tu te connais assez bien pour savoir que, vu comment tu serais malheureux, tu me tiendrais pas longtemps dans cette situation.

Sans savoir pourquoi, tu ressens une anxiété certaine quand il te demande de venir le rejoindre à sa chambre. Tu ne sais pas la raison pour laquelle il te convoque, mais t'as l'impression que ce n'est pas pour les mêmes raisons qu'à l'habitude. Alors quand tu vois son sourire et son regard quand tu arrives dans la chambre, tu ressens un certain soulagement. Au moins, tu as l'impression que ce n'est pas du négatif qui s'en vient. Hey.! Tu souris légèrement quand il prend ta main pour t'entraîner au lit, mais fronces les sourcils en te faisant dire de t'asseoir. Ton anxiété est violente aujourd'hui, impossible de le nier. Mais comme demandé, tu t'assieds, réfléchissant à quelle réponse donner suivant sa question. Avec lui d'installé sur toi, tu viens passer les bras autour de sa taille, posant un regard amoureux sur lui. Définitivement, ce Zaïmis a réussi à atteindre un niveau particulier chez toi. Tu hausses les épaules, ayant vraiment de la misère à réfléchir à ce que tu voudrais faire. Tu m'as fait venir à ta chambre pour me demander ce que je voulais faire ou t'as une raison particulière? Tu accompagnes ta question d'un petit rire, peut-être bien teinté de nervosité que tu n'arrives pas à cacher aussi bien que tu ne le voudrais. Doucement, tu remontes une de tes mains dans son dos jusqu'à venir la poser sur sa nuque et tu viens l'embrasser avec une tendresse dont tu ne te savais pas capable de faire preuve.

Pauvre lui, il doit être terrifié à l’idée que tu lui as demandé de passer te voir. Qu’est-ce qui doit lui traverser la tête en ce moment ? Croit-il que tu aies changé d’avis ? Que tu regrettes tes paroles et que tu préfères finalement le laisser épouser une femme qu’il n’aime pas ? Tu n’en as pas la moindre idée, mais bien vite, tu devras lui redonner espoir. Faire en sorte qu’il recommence à respirer. Tu essayes de sourire un maximum pour apaiser ses craintes, comme tu le peux, même si toi t’es tout aussi anxieux, même si tu as la tête dans les nuages et que tu n’arrives plus à respirer comme tu le peux. Tu décides donc je faire ce que tu sais faire de mieux, lui embarquer à califourchon sur ses genoux afin d’être plus à l’aise et tu souris à sa réponse. « J’essaye simplement que tu sois heureux et j’ai envie de te donner ce que tu veux. » dis-tu simplement, frissonnant au contact de sa main contre ta colonne vertébrale. Tu ne le quittes pas des yeux, du moins, pas plus que de faire passer ton regard de ses yeux à ses lèvres avant qu’elles ne se collent aux tiennes. À ce moment-ci ton cœur se gonfle de bonheur, d’amour ? Tu ne saurais dire, mais tu te sens bien. Tu n’as pas envie que ce moment s’arrête. Tu n’as pas envie de te détacher de lui pour parler de cette union pour laquelle tu l’as fait venir te rejoindre. Tout ce que ton cœur, ton corps a envie de faire et de se fondre en lui. Alors tes bras s’enroulent autour de son cou, amplifiant ce baiser, laissant ta langue danser, valser avec la sienne. Ce baiser, veux tout dire pour toi. C’est la preuve que tu es amoureux de cet homme qui partage ta vie et mine de rien, ça te prouve, ça te donne la force de te dire que oui, tu veux l’épouser. Tu veux braver l’interdit avec lui, tu veux le supporter dans sa quête de liberté face aux désirs de son paternel. Tu as ce besoin impréhensible de le protéger et de l’aimer comme tu le peux. « Ne t’arrête surtout pas. » parviens tu à dire en reprenant ton souffle, entre deux baisers, tout en le poussant lentement sur le lit, toi au-dessus de lui. Quelques secondes passent avant que tu lâches ses lèvres rougies par votre contact. L’un de tes mains passe dans ses cheveux et ton sourire s’agrandi, ne pouvant détacher ton regard du sien. « Qu’est-ce que tu m’as fait ? Tu as vu comment j’suis niais ? » Dis-tu dans un petit rire. Cette proximité avec lui te donne la force. Tu sens que c’est le moment parfait pour lui faire part de la raison de sa vraie venue ici. Tu te redresses lentement revenant assis sur lui à califourchon et avale difficilement ta salive dû au fait que ton stresse refait des siennes. Il décide de se mêler de nouveau à la partie. « Okay Google ! Peux-tu me dire mon planning de la journée ? » Un peu plus tôt ce matin, tu as préparé une commande vocale et Tulio peut entendre tout droit sorti de ton téléphone : « Dionysos, en cette belle journée ensoleillée, tu as toute ta journée de libre, mais une chose très importante à faire. C’est celle de te mettre à genoux devant l’homme de ta vie et de lui demander sa main. » C’est donc ainsi que, toujours sans le quitter des yeux, tu te relève de lui, ouvre le tiroir de ta table de chevet et attrape un écrin en velours noir, pour ensuite poser un genou sur le sol, devant lui. « Depuis que je te connais, j’ai changé. Tu m’as fait prendre conscience de beaucoup de choses. Tu as éclairé mon chemin. En fait, je crois que tu es la personne la plus inspirante que je connaisse. On n’a pas forcément fait toutes les étapes comme tout le monde. Je veux que tu partages ma vie. Je veux qu’on vive chaque jour ensemble jusqu’à la fin. Ça veut dire échanger nos mauvaises humeurs, se disputer parce qu’on a oublié notre date de mariage… Bref : je veux devenir tout ridé à tes côtés. Vieillir avec toi, ça sera beaucoup plus fun. Alors veux-tu vieillir avec moi, la bague au doigt ? » Suite à ces mots, tu ouvres l’écrin pour lui montrer le jonc que tu lui as acheté. Celui qui montrera à tout le monde qu’il est tien ou du moins qu’il le sera lorsque vous vous serez dit oui. Et que tu seras sien en retour. Prenant une grande inspiration, tu restes dans cette position, même s’il t’a déjà dit oui par écrit, ça ne veut pas dire qu’il a toujours la même réponse. C’est peut-être lui qui a décidé de changer d’avis, après tout.

À ce moment, tu ne souhaiterais à personne de se retrouver dans ta tête. Le chaos qui s'y trouve est sans descriptif. Tu as toujours eu cette tendance à imaginer le pire dans toutes les situations. Et là, le pire que tu t'imagines, ça te fait mal au coeur. Alors entendre ses paroles te rassure, mais sentir ses lèvres contre les tiennes, sa langue jouant avec la tienne, soudainement, toutes craintes te quittent. La dimension que prend ce baiser est bien plus fort que tout le reste. Pourquoi ? Tu n'en es pas vraiment certain, mais ça vient te chercher au plus profond de ton être. Ça te fait un bien fou et tu ne veux surtout pas que ce moment s'arrête. Ça te fait peur comment un simple contact avec réussi à t'appaiser, tu en deviendrais facilement dépendant. Sa requête vient engendrer un petit sourire sur tes lèvres avant que ce baiser ne reprenne. Vous êtes bien du même avis là-dessus, c'est évident. Tu suis le mouvement pour te retrouver allongé sur le lit, gardant Dion au plus près que tu peux. Un frisson traverse ton corps au passage de la main du plus vieux dans tes cheveux, gardant difficilement les yeux ouverts pour le regarder. Ton sourire s'agrandit alors qu'un léger traverse tes lèvres à ses questions. Je t'ai jeté un sort on dirait. Lorsqu'il se rassie, tu t'appuis sur tes coudes en te redressant et ton regard se fait curieux. Tu sens qu'il y a quelque chose qui le travaille, mais tu ne sais pas quoi et tu détestes ça. Ta tête se penche un peu sur le côté et tu écoutes ce que son téléphone répond. Tu fronces les sourcils sans réellement t'en rendre compte tu te redresse en position assise. Tu suis le moindre de ses mouvements du regard dans un certain stress. Toi qui craignait qu'il te fasse venir pour te partager ses regrets, maintenant t'es anxieux à l'idée de t'engager. C'est fou comment tu peux être contradictoire. Tu l'écoutes parler et t'as simplement envie de lui dire qu'il se trompe, que tu n'as rien d'inspirant et qu'il est mieux sans toi, mais tu essaies de chasser ces pensées. Adão te l'a si souvent répété, tu as tendance à t'auto saboter, tout le temps. Il faut que t'arrêtes de faire ça, mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Tu mords nerveusement ta lèvre inférieure en l'entendant finalement poser LA question et tu observes le jonc dans un moment de silence qui est probablement trop long pour le confort de Dion. Toi et ta peur de l'engagement... Ça te frappe fort, mais tu ne veux pas la laisser gagner et perdre ce que tu veux tant garder. Tu hoches d'abord lentement la tête en posant la main sur sa joue et tu retrouves finalement ton sourire. Bien-sûr que je le veux.!