Il est tard et j’ai réussis à me trainer jusque m’a voiture, oui me trainer, parce que j’ai fichtrement mal. Cet idiot m’a bien cassé la gueule. J’aurais pu aussi la fermer et j’aurais pu ne pas faire le malin, mais c’est mal me connaître. Je n’allais pas le laisser dire du mal de ceux que j’aime et salir l’image de mon frère non plus. J’aurais pu simplement lui dire que j’allais payer, mais non il a fallu que je l’ouvre et forcément il m’a cogné. Je ne me suis pas encore vraiment regardé dans un miroir, c’est seulement quand j’ai regardé dans le rétroviseur que j’ai vu les marques de ses doigts sur mon coup, la trace rougeâtre d’un récent étranglement. Je ne sais pas comment j’ai fait pour me sortir de chez moi, je crois c’est l’adrénaline qui m’y a poussé. J’ai tapé à la porte de la première personne qui pouvait m’aider et en qui j’ai assez confiance pour ne pas qu’elle m’emmène aux urgences, parce que je ne veux pas y retourner, on me poserait trop de questions et je ne veux pas que l’image de mon frère soit salie. Je ne veux pas qu’on dise qu’il n’était qu’un drogué et je ne me vois mal expliquer à la police qu’un type m’a cassé la figure parce qu’il avait une dette de drogue à récupérer, non ça ferait mauvais genre. Je me suis donc traîné jusque chez Axel. Je connais bien ou il habite. J’ai frappé à sa porte. Je ne l’ai pas prévenu avant, ça serait trop compliqué d’expliquer tout ça au téléphone. Je frappe à la porte en espérant qu’il soit là, parce que sans sa présence, je n’aurais surement pas d’autre choix que d’aller voir un médecin, je n’en connais pas tellement d’autre, même si Axel est infirmier. Ca serait suffisant il saura coin faire. Je m’effondre juste à côté de sa porte, ça me fait bien trop mal de rester debout et je lui dit :

« Axel c’est Clay … »

Je précise au cas ou, je le réveil au milieu de la nuit, il aurait de quoi se poser des questions, au moins il sait que c’est moi.

Travailler de minuit à huit heure, puis faire un huit à dix sept heures, c’est bien épuisant. Et pourtant je le fais tellement souvent. Sans Clay et Finnick – et Charles il y a encore quelques mois, je passerais mon temps à l’hôpital à travailler. C’est grâce à eux que j’arrive à profiter un peu de la vie. Mais depuis que Charles est mort, ce n’est plus pareil. Clay est rongé par la culpabilité. Finnick s’enfonce dans l’obscurité parce qu’il a perdu son copain. Et par obscurité, je ne parle malheureusement pas juste métaphoriquement. Je sais bien qu’il consomme plus que d’habitude. J’essaie tellement de les aider à s’en sortir, mais moi-même je m’enfonce dans mon deuil que je ne me permets pas vraiment de faire pour être là pour eux. Cependant, ce que je fais c’est de me plonger dans le boulot. J’accepte toutes les heures supplémentaires qui me sont offertes. Au moins comme ça, je sais que ça va me donner quelques heures de plus où je pourrais presque oublier que mon meilleur ami est mort et que je n’ai pas pu l’aider à s’en sortir. Que je n’ai pas vu à quel point il allait mal. Et comme ça fait trois jours de suite que je tiens ce rythme, je suis tombé endormi très tôt sur mon canapé. À peine quelques minutes après avoir fini de manger. Heureusement que j’avais un restant de mon plat préféré que ma mère m’a fait parce que je n’avais aucunement l’énergie pour me faire à manger. J’aurais surement mangé un bol de céréale ou carrément rien pour retrouver mon lit le plus vite possible. C’est finalement le générique du film que j’avais mis qui m’a réveillé en sursaut. J’ai donc tout éteint et j’ai monté rejoindre ma chambre, mais surtout mon lit laissant mes vêtements, sauf mon boxer, à côté de ce dernier. Je vais les ramasser demain matin, pas plus grave. C’est aux petites heures du matin que je me réveille la bouche complètement sèche. Dans un soupire, je me lève et descend pour prendre un verre d’eau. J’allais m’arrêter dans la salle de bain à côté de ma chambre, mais j’ai bien compris que mon chat voulait que je remplisse sa gamelle. Il a sa façon bien à lui de se faire comprendre. C’est pour ça que je suis descendu. Je remplis donc sa gamelle, puis je remplis un verre d’eau que je bois appuyer contre mon comptoir en regardant mon chat manger un sourire idiot sur les lèvres. La quiétude de la nuit est interrompue par des coups à ma porte, puis à un bruit lourd à l’entrée. Je fige un instant me demandant ce que ça pourrait être jusqu’à ce que j’entende la voix de Clay me dire que c’est lui. Qu’est-ce qu’il fou chez moi à cette heure ? C’est lui qui s’est effondré contre ma porte d’entrée ? Je ne perds pas une seconde de plus et je vais lui ouvrir en ouvrant la lumière du porche.

- Oh mon dieu…

Je suis choqué de l’état où je retrouve mon Clay. Qui lui a fait ça ?! Je le prends dans mes bras en mode « princesse » faisant très attention à son genou. Je le rentre à l’intérieur et referme la porte derrière moi. Je regarde le canapé un instant, puis décide de l’amener dans mon lit. Il va y être plus confortable.

- Qu’est-ce qui t’es arrivé merde ?

Je lui demande en le déposant sur mon lit délicatement. Je m’assis à ses côtés en lui caressant les cheveux un instant. Du moins, jusqu’à ce que je voie ses marques rouges sur son cou. C’est clairement une trace de main. Il s’est fait étrangler ? Oh putain !

- Dis moi ce qui s’est passé que je puisse te soigner correctement puisque je suis certain que si tu es ici ce n’est pas pour que je t’amène à l’hôpital…

Je finis de parler avec un soupire en replaçant une mèche de ses cheveux. Puis, je commence un examen bien que je vienne de lui demander de me le dire. Qu’est-ce que ça réveil ce genre de « surprise » quand même ! Je crois qu’il a le nez cassé et un coquart très certainement à cause de ça, puis des ecchymoses sur le coup.

- Je peux t’enlever ton t-shirt et ton pantalon pour continuer à t’examiner ? Et ton genoux ? Il s’est passé quoi ?

Je m’inquiète vraiment pour l’état de son genoux. Il était déjà fragile alors je ne voudrais pas que… quoique soit qui s’est passé ait empiré son état ! Une rechute, ça serait bien la pire des affaires qui pourrait lui arriver présentement. Devoir reprendre quelques étapes plus loin alors qu’il avait bien progresser… Ça risque d’être très mauvais pour son moral. Et j’ai bien peur de voir ce qui pourrait en résulter.

Je ne suis pas resté longtemps debout. Je me suis écroulé à sa porte. Je ne peux pas faire autrement, mon genou à pris un coup. Je me demande s’il n’est pas déboité. Ca fait fichtrement mal. Bien sur que je savais qu’il s’inquiéterait, mais il est le seul qui ne me forcera pas à aller aux urgences, bien qu’il soit infirmier. Je sais qu’il tient à moi et je sais qu’il peu m’aider. Je ne m’attendais pas à ce qu’il me prenne dans ses bras, mais je ne dis rien. Je le laisse faire. Je le regarde juste d’un air de remerciement. Il a vu juste et j’acquiesce, alors une fois que je suis posé dans son canapé je lui dis :

« Je ne sais pas qui c’est, des types ont forcé l’entrée de l’appartement, heureusement que j’étais seul. Ils venaient récolter une dette … de Charles … Putain … »

J’ai du mal à parler, du mal à me relever et je suis en colère, contre ce type, contre mon frère, il aurait dû me dire. Je lui en veux, je m’en veux. J’ai l’impression que tout me retombe toujours dessus. Qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour que le monde s’écroule à chaque fois, pour qu’on me fiche autant de bâton dans les roues. Je tente donc de lui expliquer alors qu’il me demande s’il peut me déshabiller, dans d’autre circonstances j’aurais adoré qu’il le fasse, mais là je crois que ce qu’il va voire sera juste des bleus, parce que je l’ai trop ouvert :

« Ouai vas-y … »

Je grimace un peu parce que ça fait mal, j’ai l’impression d’être passé sous un rouleau compresseur et je me rappelle l’accident. Ce n’est pas le moment de me rappeler ça putain. Je ferme les yeux. Je vais avoir mal plusieurs jours, je le sais déjà d’avance.

« Il a dit que Charles se droguait, lui m’avait dit qu’il avait arrêté … Il … Il a menti putain, il dealait pour eux il s’est tiré avec la drogue. Je ne peux pas dire ça à la police. Je ne peux pas … Je ne peux pas le faire passer pour un toxico … je … ne peux pas … »

Je ne veux pas, je ne veux pas salir sa mémoire et Axel se doute bien que je ne peux pas raconter ça à n’importe qui, d’où le fait que je vienne ici.

« J’aurais du la fermer, j’aurais dû me taire, mais je ne pouvais pas … tu sais comment je suis … puis il a menacé de s’en prendre à mes sœurs. Je ne pouvais pas le laisser dire … »

Ma voix tremble encore. Je crois qu’il ne m’a jamais vu comme ça, le pire c’est que je suis conscient de tout. J’étais sobre pour une fois, mais je boirais bien un verre pour oublier tout ça, seulement je me vois mal demander ça à Axel. Il ne sait pas non plus que je bois. Je lui mens aussi finalement.

« Je suis désolé, je ne pouvais pas … Je ne pouvais pas aller aux urgences, je ne voulais pas retourner là-bas … »

Il sait pourquoi, c’est là ou je l’ai perdu, c’est là ou on l’a tous perdu. Axel, Finnick et moi, j’ai perdu mon frère, mais ils ont perdu un ami et un petit ami. C’est tout autant douloureux pour eux et j’ai tendance à l’oublier. Je suis parfois très égoïste.

Le voyant dans cet état, je ne peux que m’inquiéter. Il arrive chez moi, le nez en sang, même pas capable de se tenir debout en plein milieu de la nuit. Je ne peux que m’inquiéter. Heureusement que mon métier m’a appris à garder mon sang froid peu importe la situation dans laquelle je me trouve. Je ne sais pas ce que j’aurais fait et comment j’aurais réagi sinon ! Je le prends alors délicatement dans mes bras et l’amène dans mon lit finalement. Il y sera plus confortable, même si le canapé se trouve plus proche d’une salle de bain. Je lui demande ce qu’il lui est arrivé en le plaçant sur mon lit et en m’asseyant à ses côtés pour lui caresser les cheveux. Je tente au mieux de contrôler la colère qui monte en moi en voyant les marques sur son coup. Et qui grandit en l’écoutant parler. Mon corps se tend à ses explications. Charles avait une dette envers quelqu’un qui est capable de faire ces horreurs ? Dans quoi il s’est fourré sans que je ne voie quoique ce soit ? Et voilà que la culpabilité de ne pas avoir réussi à aider et protéger Charles s’ajouter, se mélange à la colère.

- Je trouve pas que c’était une bonne chose vu l’état dans lequel tu te trouves… Eh… Eh… Restes allongé, bouge pas d’accord ?

J’appuie sur ses épaules pour qu’il reste allongé et qu’il arrête de gigoter. Après tout, il était encore blessé, même si c’était presque totalement guérit – en dehors de son genoux, alors je ne veux pas prendre de risque. Peut-être que ce connard lui a aggravé ses blessures qui étaient presque déjà guéri. Oui, bon, c’est vrai qu’il a fait tout ce chemin jusqu’à chez moi alors c’est peut-être trop tard, mais je préfère ne pas prendre plus de risque que ça.

Je finis par lui demander si je peux lui enlever ses vêtements pour voir l’état de son corps, mais surtout de son genoux. Et qu’est-ce que je rêvais de le déshabiller et de parcourir son corps avec mes mains. Seulement… je n’avais aucunement imaginé que la première fois que je le verrais presque nu – je lui laisse tout de même son boxer, faut pas exagérer quand même – serait dans ces circonstances. Ce n’est aucunement la même chose. C’est en lui retirant son pantalon que je me rends compte que je suis toujours en boxer moi aussi. Bon… ça risque d’être moins gênant pour Clay qu’on se retrouve habiller seulement d’un boxer tous les deux. Je fais extrêmement attention à son genoux en lui retirant son jeans pour ne pas empirer la douleur, même si je doute que je puisse éviter de lui faire mal en lui bougeant la jambe, même un minimum. Tout en lui retirant ses vêtements, je l’écoute me dire que Charles se droguait encore. Je ne savais pas qu’il avait dit qu’il avait arrêté à Clay puisque je l’avais vu dernièrement en prendre avec Nick. Avoir su… J’aurais surement pu faire quelque chose de plus ! Éviter tout ça ! Cependant, je fronce les sourcils lorsqu’il dit que Charles s’est tiré avec la drogue. Ce n’est pas son genre. En fait, surtout, ce n’est pas son genre de mettre en danger les personnes à qui il tient. S’il n’était pas mort, je suis certain qu’il aurait été horrifié de voir Clay dans cet état à cause de lui.

Je garde le silence, le laissant évacuer ce qu’il a à dire sur ce qu’il s’est passé pendant que j’examine ses côtes qui ne semblent pas s’être brisé et faillé à nouveau, ce qui est une bonne chose. Bien sûr, je ne suis pas aussi précis qu’un scan ou un IRM, mais comme je ne le lâcherais pas d’une semelle pendant au moins 24h, je vais pouvoir m’assurer que mon hypothèse soit la bonne. Puis, je descends sur son ventre pour le palper malgré le bleu qui commence à se former. Bien sûr que ça va lui faire mal, mais j’ai besoin de savoir si le connard l’a blessé plus intensément qu’un « simple » bleu. Je hoche tout de même la tête à Clay pour lui montrer que je le comprends lorsqu’il me dit qu’il ne peut pas aller voir la police pour leur dire tout ça.

Puis, je descends sur sa jambe où son genoux est non blessé pour m’assurer que tout est en ordre. En d’autres circonstances, j’aurais pu rire lorsqu’il dit qu’il ne pouvait pas se taire puisque je le connais et c’est bien l’une des choses que j’aime chez lui. Cependant, toute trace, aussi minime soit-elle, d’amusement qui pouvait être possible disparaît lorsque Clay me mentionne que le connard a menacé ses sœurs. Il est vraiment un enculé à avoir impliqué ses sœurs dans cette histoire ! Puis, j’oublie cette révolte qui grandissait en moi pour cet inconnu lorsque je remarque dans quel état il est. Je l’ai rarement vu comme ça et ça me brise le cœur ! Il ne devrait pas avoir encore des merdes qui lui tombent dessus ! Il a assez souffert comme ça. Si je le pouvais, je le garderais dans cette maison avec moi aussi longtemps qu’il le faut pour que tout aille mieux. Je termine l’examen de sa jambe blessée et je suis soulagée de voir que son état ne s’est pas empiré. Elle va enfler un peu à cause du traumatisme qu’elle a vécu, mais après quelques jours de repos, Clay devrait pouvoir reprendre sa rééducation à la même place qu’avant cet… incident. Lorsqu’il me dit qu’il est désolé, je lui fais un doux sourire en venant m’assoir à ses côtés pour lui caresser la joue, puis les cheveux.

- Tu as bien fait de venir me voir. Les blessures sont surtout superficielles, donc je vais être capable de les soignées. Je peux même replacer ton nez. Ça va faire un peu mal, mais je vais te donner quelque chose contre le mal. J’ai quelques médocs de ton antidouleur pour ton genoux ici, donc ça devrait le faire. J’ai même une attelle pour que ton genoux ne bouge plus pour quelques heures au moins. Et je vais te mettre de la crème pour aider les ecchymoses à guérir plus vite. Tu devrais aller déjà mieux demain en fin de journée.

Je tente de le rassurer du mieux que je peux. Ou je tente de me rassurer moi-même ? Peut-être. Peu importe. Je lui prends la main dans la mienne que je serre tendrement tout en me retenant de ne pas venir lui caresser le bras de ma main libre. C’est une telle torture de le voir pratiquement nu, dans mon lit, si beau alors que je dois me comporter qu’en meilleur ami.

- Pour ce qui est de Charles… Pas besoin d’impliquer la police là-dedans. On ne sait même qui est le mec. Qui sait, il a peut-être plusieurs flics dans sa poche et ça ne servira à rien d’aller les voir. Et… écoutes pas tout ce qu’il t’a dit. On ne peut pas faire confiance en se qu’il t’a dit. Il a peut-être inventé des trucs pour te faire peur ou je ne sais quelles autres conneries. Tu as bien fait de protéger tes sœurs, j’aurais fait pareil.

Je ne suis peut-être pas une grande gueule, mais pour protéger ma petite sœur et mon petit frère ou même les sœurs de Clay, j’aurais pu me l’ouvrir intensément.

- Un bain, ça te ferait du bien ? Ou je nettoie que ton visage, applique la crème, puis on va dormir ?

Je lui demande d’une douce voix.

Ce n’est pas une bonne chose qu’il me dit, comme si je ne le savais pas … je n’ai pas réfléchis mais même en réfléchissant j’aurais agi pareil, parce que je suis comme ça … fougueux. C’est peut-être ça qui me perdra. Je la ramène trop, ou pas assez selon les circonstances, mais plus trop quand même. Il est là à me dire de rester allongé et je fini par capituler. C’est dans sa chambre qu’il m’a emmené. Je ne pensais pas y atterrir un jour, pas comme ça. Si j’en ai rêvé ? Oui des centaines de fois. Si j’étais jaloux que mon frère sorte avec lui ? Oui j’ai toujours été plus ou moins jaloux de ses petits amis, parce que je me sentais invisible. Il avait plus de carrure que moi, enfin plutôt plus de charisme, j’ai toujours été dans son ombre mais je l’adorais et je ne peux pas laisser un type sorti de nulle part salir sa mémoire, ni le laisser cracher toutes ces choses sur mes sœurs.

Je le laisse m’examiner, non sans grimacer. J’étais à peine prêt à pouvoir marcher seul, sans béquilles et à presque avoir fini les séances de kiné, je vais sans doute devoir tout recommencé, au pire je dirais juste que je suis tombé dans les escaliers, mais je ne veux surtout pas retourner à l’hôpital. J’acquiesce. Je ne dis rien, je ne me suis jamais pleins de la douleur, pas ouvertement en tout cas. Je ne veux pas qu’on dise que je suis une chochotte, que je me pleins pour rien, même si ce n’est pas rien, c’est évident. J’ai un frisson quand je sens ses doigts sur ma joue. Ça me fait toujours bizarre quand il fait ça, qu’il soit si tendre avec moi … Je lui réponds tout en me redressant et en tentant de bouger un peu :

« En fin de journée ? Je vais rentrer comment ? Je ne peux pas laisser l’appartement comme ça, ils ont défoncé la serrure. Les filles vont se demander quoi. Faut que je rentre. »

Ça me fait plus mal qu’autre chose, je n’arrive vraiment pas à bouger cette fichue jambe. Il a beau me dire que le type à peut-être tout inventé, je n’en suis pas si sûr. Je planque bien des bouteilles sans que personnes s’en aperçoit alors il a bien pu faire ça et je savais qu’il pouvait se droguer régulièrement, je l’avais aidé à payer, je savais que c’était pour ça, mais je pensais qu’il avait arrêté. Il ne m’avait pas redemandé d’argent. Je croyais que c’était fini.

« Je ne sais pas. Il avait l’air plutôt convaincant et ce n’était pas la première fois que je lui donnais beaucoup d’argent, mais il ne m’a jamais parlé de ces types. Il sortait tard le soir, il venait me voir pourtant à toutes mes courses même quand je ne le voyais pas rentrer la nuit. Je ne serais pas si étonné que ce gars ait dit la vérité. Il savait trop de chose et je ne sais même pas comment il a fait pour me trouver et pour trouver mon adresse, même la presse ne l’a pas. J’ai toujours été tranquille. Il n’aurait pas dit ça juste pour m’énerver. Il avait envie de se défouler sur quelqu’un et ce quelqu’un c’était juste moi. »

Je m’en serais évidement passé. Je fini par me reposer sur les oreillers, après tout si je suis coincé ici, on trouvera bien une solution pour la maison, je vais prévenir Clara que j’ai simplement perdu mes clés et du faire appel à un serrurier, un petit mensonge … Ce qu’il me propose est plutôt tentant, un bain me ferait sans doute du bien, mais je ne suis pas certain de pouvoir me lever jusque là et je lui dis :

« Je n’arrive pas à bouger cette foutu jambe … dommage que t’a salle de bain n’est pas inclus dans ton lit. »

Je hausse les épaules, ça sera sans doute pour plus tard et je risque de m’endormir dans le bain. Je me sens tout à coup très fatigué, comme si toute la pression retombait.

Je pince mes lèvres ensemble lorsque je le vois se retenir de réagir à la douleur que mon examen lui provoque. Il ne devrait pas à avoir à se retenir comme ça. Merde ! Ce n’est pas qu’une petite douleur qu’il ressent là ! Son nez est cassé, son genoux blessé se retrouve encore plus blessé et il a une grosse ecchymose sur le ventre. Il devrait gémir de douleur, voire pleurer sans se retenir. Il ne devrait pas se sentir mal d’exprimer sa douleur ! Pourtant, je ne dis rien pour ne pas le mettre dans une situation encore plus malaisante. Le sentant frissonner sous mes doigts, j’attrape la couverture de mon lit – que j’ai préalablement tirer de sous lui délicatement – et je couvre son corps ne voulant pas qu’il attrape froid. Et tant pis si je suis le seul que son corps est couvert que d’un boxer. Il est plus important que quoi que ce soit, encore plus maintenant. Le voyant à nouveau gigoter pour se redresser et se lever, je tente de forcer sur ses épaules pour le tenir allonger. Il ne doit vraiment pas forcer sur sa jambe !

- On va trouver une autre solution. Je vais demander à Finnick d’aller réparer la porte. Ou je vais y aller moi-même après mettre occuper de toi. Clara travaille cette nuit et, selon les story de ta petite sœur, elle dort chez une copine alors on a le temps d’arranger ce problème.

Puis, vient le sujet fâcheux de Charles et la drogue. Je n’arrive pas à croire que j’ai été si aveugle. Est-ce que j’ai vraiment voulu que voir ce que je voulais voir ? Est-ce que j’ai occulté le fait qu’il allait mal et qu’il prenait de plus en plus de drogue parce que ça me faisait trop mal, donc je ne voulais pas le voir ? Je n’espère pas parce que je vais tout remettre en question. Si c’est ce qui est arrivé, sur quoi d’autres je ferme les yeux puisque la réalité est trop dure ? Je secoue légèrement la tête pour m’enlever ces pensées de la tête. Ce n’est pas le moment d’y penser et de me faire du sang d’encre. Clay a besoin de moi.

- Il ne manquait aucune de tes courses parce qu’il t’aimait fort et qu’il voulait être là pour toi peu importe ce qu’il se passait dans sa vie. Puis, peut-être qu’il ne t’a jamais parlé d’eux pour ne pas t’inquiéter et il voulait surement t’empêcher de ressentir de la peur pour lui. C’est ce que fait un grand frère, prendre soin des plus jeunes. Ça ne veut rien dire ça. Clairement, ils ne font rien de légale alors ils auraient très bien pu te suivre, donc suivre tes sœurs pour en apprendre plus sur vous et ainsi apprendre vos points faible. Ces types, ce sont clairement des pourritures alors ne prends pas tout ce qu’ils ont dit pour du cash. Ne salie pas la mémoire de Charles à cause d’inconnus…

Sans pouvoir me retenir, je lui caresse les cheveux pour appuyer mes dires. Cependant, j’arrive à me retenir de déposer un baiser sur son front. Je lui propose un bain et sa réponse me fait froncer les sourcils. Je n’avais pas pensé à ce détail. Certes, mon bain est grand, il pourra allonger ses jambes sans problème, mais comment il va s’y rendre ? Je pourrais bien le porter jusque-là, mais… il ne va quand même pas garder son boxer…

- Euh… J’avais pas pensé à ça… Je pourrais te porter et t’y déposer, mais… peu importe si tu gardes ou non ton boxer, il faudra le changer après… Je… Je vais laver ton visage avec un gant de toilettes et on pourra réévaluer la situation demain matin, après une bonne nuit de sommeil. Ou du moins ce qu’il en reste.

Je suis un peu – beaucoup – perturber par l’idée de le voir nu à cause du bain, mais je tente d’éloigner cette idée plus loin dans mon esprit pour me concentrer sur lui qui est toujours blessé.

- Tu veux que je replace ton nez maintenant ? À moins que tu veuilles prendre un anti-douleur maintenant et que j’attende qu’il fasse effet avant ? Je pourrais mettre le baume pour la guérison des ecchymose et te placer l’attelle en attendant, qu’en penses-tu ?

Oui, je suis toujours un peu mal à l’aise avec les pensées qui me traverse l’esprit à cause de la proposition du bain.

La vérité c’est que je ne veux pas qu’il me laisse seul. Je ne veux pas non plus qu’on puisse s’en prendre à mes sœurs ou à qui que se soit d’autre. Je ne supporterais pas que ça arrive. Je m’en voudrais terriblement. Je suis rassuré que les filles ne soient pas à la maison, mais je ne suis pas rassuré quand même. Ce type pourrait revenir. Il va revenir, il va récupérer l’argent, mais j’ai une semaine devant moi, qu’est-ce que je vais bien pouvoir dire à la banque ? Il faudra que je trouve quelque chose.

« Ok, je reste alors. »

Puis je lui parle de Charles, de ce que ce type à dit. Il était tout de même bien renseigné, sauf sur sa mort bien sur. Ce qui en soit est plutôt rassurant puisqu’il ne sait pas tout, mais je suis assez curieux de savoir comment il a pu savoir tout ça, comme il a fait pour me suivre sans que je ne m’en rendre compte et est-ce que les filles sont en danger ? Il faudra que je les mettent en garde.

« Je ne veux pas salir sa mémoire justement, je me pose juste des questions. Ils savaient beaucoup de choses, il m’a dit qu’il bossait pour eux. Je ne serais pas étonné, Charles était secret. Il ne parlait pas beaucoup de ce qu’il faisait. Je n’ai jamais posé de questions. Il m’aurait dit de me taire, que ça ne me regardait pas. J’ai laissé faire alors que j’aurais pu l’aider. Je l’aidais comme je pouvais d’ailleurs … mais est-ce que j’ai bien fait ? Tout cet argent que je lui donnais … c’est avec ça qu’il a acheté cette merde et c’est ça qui l’a tué … autrement dit … »

C’est ma faute. C’est totalement ma faute et je ne l’ai pas aidé. Mes parents n’auraient jamais donné autant d’argents sans poser de questions, ils auraient refusé de lui donner, mais je ne voulais pas être comme eux et j’ai sans doute fait pire. Je grimace en même temps que je bouge un peu, parce que j’ai mal évidement. Il a tapé bien trop fort. J’ai enfin un sourire quand je le vois hésiter parce qu’il voudrait que je prenne un bain et qu’il devra me voir nu. Je ne l’avais jamais vu hésité avant pourtant il voit surement pleins d’homme nu dans son métier, quel veinard, quoi que parfois ça ne doit pas être beau à voir, mais il doit quand même en avoir de beau de temps en temps.

« Quoi ça te gêne de me voir à poil ? Tu en a vu d’autre non ? »

J’ai dû me prendre un sacré coup sur la tête. Il est pourtant vrai que je ne suis pas pudique pour un sou, ça ne me dérange pas de me déshabiller, devant lui ou devant d’autres personnes. Même si c’est un peu particulier puisqu’il ne m’a jamais vu nu.

« Le bain c’est une bonne idée. Si tu m’aide à me porter, je devrais m’en sortir. Ça me fera du bien j’imagine. Mais peut-être que tu devrais remettre mon nez en place, comme ça, ça sera fait et si je pisse le sang ou que je m’évanoui tu n’auras qu’à me mettre la tête sous l’eau. »

Je lui fais un clin d’œil. Je plaisante évidement, il vaut mieux en plaisanter non ?

Je suis soulagée lorsque Clay me dit qu’il va rester. Je vais pouvoir prendre soin de lui et rester à ses côtés pour être sûr que tout soit ok. Faudra juste que j’écrive à Finnick pour savoir s’il veut et peut s’occuper de la porte de l’appartement de Clay. Parce que je ne veux aucunement quitter Clay des yeux. Je lui fais un doux sourire en soufflant un « good » entre mes lèvres.

Je tente de contrôler ma colère lorsqu’il me parle de ce type et de tout ce qu’il a dit de Charles et… juste tout ce que Clay me raconte de ce moment, ça me met tellement en colère ! Je voudrais tellement pouvoir protéger Clay de tout ça. De tout ce que la vie pourrait lui donner de négatif. Il a déjà tellement souffert que je voudrais juste qu’il vive heureux pour toujours à partir de maintenant. Mais la vie, c’est une chieuse lorsqu’elle veut et elle fait rarement comme on voudrait. Et je le coupe lorsqu’il insinue que c’est sa faute si Charles est mort d’une voix plus froide que je ne l’aurais voulu.

- Ce n’est aucunement ta faute, ok ? Ce n’est pas toi qui le forçais à prendre cette merde. Ce n’est pas toi qui l’as fait plonger dans cet enfer. Toi, tu as juste voulu l’aider et le soutenir. Tu n’as aucune raison de te blâmer pour les décision de ton frère. Il était secret, c’est toi-même qui l’a dit. Tu ne pouvais pas deviner. Et je vais te le répéter autant de fois qu’il le faut pour que tu l’intègre dans ta tête que tu n’y es pour rien dans son décès. Ce n’est pas ta faute. Point.

Je serais prêt à le serrer fortement dans mes bras en lui disant ces paroles s’il n’était pas aussi mal en point et, surtout, s’il était plus de genre tactile. Puis, rapidement, cette fureur laisse place à un grand malaise en moi en pensant voir Clay nu pour qu’il puisse prendre un bain et se détendre dans l’eau chaude. Je crains de ne pas être capable de contrôler toutes mes réactions face à cette scène. Aux paroles – ou plutôt aux provocations de Clay – je me sens rougir et je me maudis pour ça. Je n’ai pas 15 ans merde ! J’en ai plus que le double !

- Je… J’en ai vu d’autres, c’est vrai, mais je ne les connaissais pas personnellement et ils n’étaient pas mes meilleurs amis…

Merde ! Le nombre de fois que j’ai vu des personnes nues, pourquoi je réagis comme un prépubère qui n’a jamais eu d’expériences sexuelles ? Finnick, ça ne me dérange aucunement de le voir nu ! Alors pourquoi ça me met dans cet état pour Clay ? Parce que je l’aime ? Ça serait vraiment ridicule que ce soit ça.

À ses dernières paroles, je hoche la tête pour approuver ses dires jusqu’à ce qu’il parle de pisser le sang, de s’évanouir et de lui mettre la tête sous l’eau. Je lui lance donc un regard qui se veut noir, mais avec le malaise que je ressens toujours, ce n’est pas le plus menaçant que j’ai en réserve.

- Va pour le bain alors. Je vais partir l’eau et prendre au passage des anti-douleurs et une attelle. Bouge pas, je fais ça vite.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Je fuis presque dans la salle de bain attenante à ma chambre où j’ouvre les robinets pour faire couler de l’eau chaud qui, j’espère fera du bien à Clay. Je fuis presque simplement parce que j’ai l’idée idiote que ça pourrait faire en sorte de laisser le malaise derrière moi. Évidemment, ça ne fonctionne pas. Alors en prenant les anti-douleurs et l’attelle dans l’armoire, je me parle à moi-même pour reprendre le total contrôle sur moi. Et je retourne dans ma chambre en prenant une serviette au passage.

- Je vais te donner ça en premier, puis je vais immobiliser ton genoux. Comme ça, tu ne risque pas de le bouger d’une mauvaise façon pendant que je vais replacer ton nez.

Autant me plonger dans le rôle d’un infirmier, rôle que je connais plus que bien pour éviter de trop penser à des choses plus… personnelles. Alors, je lui donne un comprimer avec le verre d’eau sur ma table de nuit. Puis, je commence à placer l’attelle sur son genou blessé de la plus délicate des façons pour lui faire le moins de mal possible, même si le « aucunement mal » n’existe malheureusement pas dans cette situation.

- Désolé pour la douleur…

Je ne peux m’empêcher de lui dire.

Je fais non de la tête, non je ne l’ai pas aidé. Je l’ai même plus ou moins encouragé. Je lui donnais l’argent pour qu’il acheté ces trucs, même si j’ignorais réellement qu’il en prenait, je me doutais que c’était peut-être pour ce genre de choses. On n’en a jamais parlé. Il ne me montrait jamais quand il allait mal et j’étais tellement dans mon petit monde ou tout allait bien, je ne voulais pas le voir.

« Je l’ai aidé en lui donnant l’argent … ce n’était pas vraiment de l’aide finalement. Je ne voulais pas voir … Pour une fois que tout allait bien dans ma vie … je ne voulais pas entendre qu’il allait mal … »

Je me sens forcément responsable de ça. Je sais qu’il était encore très en colère vis-à-vis de nos parents il me l’a souvent dit et on n’avait pas besoin d’en parler. Je le savais. Ils nous ont mis dehors tous les deux, lui d’abord, un peu avant moi, un an avant qu’ils ne fassent la même chose parce qu’ils m’avaient vu embrasser un garçon, un copain du lycée, que je n’ai d’ailleurs pas revu. J’ai été de toute manière virée après du lycée pour mauvais comportement. En même temps … j’ai été viré de partout. Je ne faisais pas tellement d’effort, j’avais l’impression d’avoir le monde contre moi. J’ai pris la tangente et j’ai pris de l’argent avant que mes parents ne me coupent les vivres, je savais qu’ils le feraient. J’ai pris ce que j’ai pu pour prendre un billet d’avion et rejoindre mon frère, un simple aller, pas de retour. Je ne suis jamais retourné à Londres. Alors si, je me sens coupable et quoi qu’il en dise j’aurais toujours cette sensation.
Je fini par accepter un bain, après tout ça ne peut que me faire du bien et j’ai un premier sourire quand je le vois rougir. Est-ce qu’il est gêné à ce point-là ? Pourtant il a du en voir d’autre que moi, est-ce que c’est parce que je ressemble à mon frère ? Qu’il aurait peur d’avoir des souvenirs qui reviennent ? Je peux comprendre ça et je lui dis :

« Je peux très bien attendre aussi que j’aille mieux si ça te gêne autant. »

Mais il a finalement l’air décidé et j’ai un deuxième sourire. Je reste allongé. Je le vois partir et revenir avec des cachets et une attelle. Je sais qu’il est un bon infirmier, je ne risque rien avec lui. Il m’explique ce qu’il fait et je prends le cachet qu’il me tend. C’est assez étrange parce qu’encore une fois je ne ressens la douleur qu’à moitié, sans doute parce que j’ai bu avant, il parait que ça fait éponge, c’est d’ailleurs pour ça que je bois finalement pour avoir moins mal, du moins pas à cause de ce qui est arrivé ce soir, mais bien à cause de la mort de mon frère. J’ai encore trop de mal à l’accepter. Je le laisse mettre l’attelle et lui demande :

« Je vais devoir garder ça longtemps ? »

Je hausse les épaules quand il me dit qu’il est désolé pour la douleur et je lui réponds :

« Je ne suis plus à ça prêt, c’est surtout les coups qu’il a donné qui m’ont fait … mal. »

C’est bien la première fois que j’admets que j’ai eu mal et puis je suis réellement habitué finalement avec l’accident j’ai été aussi servi.
« Tu as une carte d’abonnement pour les patients récurent ? »
Je lui demande avec un petit sourire, sans vraiment prendre ça au sérieux.

Ma mère me dit souvent que je suis beaucoup trop empathique et que ça va causer ma perte un jour. Je suis d’accord avec ces paroles, mais qu’en partie. Je crois plutôt que c’est mon envie et besoin de protéger Clay qui causera ma perte. J’ai mille et une émotions qui se battent intensément à l’intérieurement moi face aux derniers événements et aux paroles de Clay. Je voudrais vraiment avoir juste à le serrer dans mes bras pour que tous ses soucis soient choses du passé. Je voudrais tellement avoir une baguette magique et avoir qu’à lancer un sort pour que tous les souhaits de Clay se réalisent. Pour ramener Charles à la vie. Pour éviter que Clay ait cet accident qui a été ma plus grosse frayeur de toute ma vie. Pour éviter, tout simplement, que Clay ait autant de malheur qui s’abat sur lui. Je secoue la tête à ses paroles, totalement en désaccord avec lui. Je tente une dernière fois de faire diminuer sa culpabilité avec des paroles.

- En lui donnant cet argent, tu l’as empêché de se caller en plus profondément dans les problèmes. Si tu ne lui avais pas donner cet argent, j’ose même pas imaginer ce qu’il aurait du faire pour résoudre ses problèmes et pour trouver de l’argent. Alors, oui, cet argent servait, entre autres, à payer pour de la drogue, mais il n’avait pas d’autres problèmes parce que tu étais là pour être son filet de protection. C’était mon meilleur ami et je ne voyais rien non plus. Je ne voyais pas à quel point il allait mal parce qu’il était toujours souriant avec nous. Surtout à tes côtés. Je suis certain qu’il était le plus heureux des frères de voir que tu étais heureux et que tu avais une belle vie.

Je viens encadrer son visage de mes mains pour lui parler en le regardant dans les yeux. Ses beaux yeux de deux couleurs différentes et dans lesquels je pourrais me noyer pendant des heures.

- Tu n’as pas à te sentir mal d’avoir été heureux d’avoir enfin une vie heureuse et épanouis, Clay. Charles était tellement fier de toi. Il n’arrêtait pas de le dire à qui voulait bien l’entendre. Il ne voulait juste pas tâcher ton bonheur avec ses problèmes.

Je lui caresse les joues d’une douce caresses de mes pouces avant de déposer un baiser sur son front, puis je le relâche, lui redonnant sa liberté de mouvement.

Puis, on se retrouve dans ma chambre où je l’ai installé dans mon lit. Et je me trouve vite ridicule à être aussi mal à l’aise à l’idée de le voir nu parce que je vais l’aider à prendre un bain. Je rêve de le voir nu depuis le premier jour ! Depuis que je fantasme sur son corps sur lequel je rêve de glisser mes doigts pour y découvrir la douceur de sa peau. Et d’y glisser mes lèvres en des milliers de bisous pour goûter la saveur de sa peau. Reprends-toi Axel ! Tu va être encore plus malaisé si tu continues à fantasmer comme ça ! Et voilà que les rougeurs de mes joues s’accentuent un peu plus lorsque je le vois sourire. Putain ! Qu’est-ce qu’il est beau lorsqu’il sourit ! Je ne vais pas le priver d’un bain simplement parce que je ne suis pas capable de me gérer face à l’idée de le voir nu. Il ne va pas comprendre que c’est parce que je suis totalement fou amoureux de lui que je suis dans cet état alors mon secret et notre amitié est saufs !

- Non, non. Ça me gêne pas.

Je dis en secouant la tête de gauche à droite. Puis, je vais dans ma salle de bain attenante pour partir l’eau du bain et ramener ce dont j’ai besoin pour le soigner. Je lui place l’attelle après lui avoir donner un anti-douleur. Je relève les yeux vers lui avant de m’assoir sur le lit à ses côtés.

- Au moins jusqu’à demain matin. J’ai trop peur sinon que pendant la nuit, tu bouges trop et que ça empire l’état de ton genou. Je pourrais réévaluer la situation demain matin pour voir si tu peux l’enlever.

Alors que j’allais pour lui replacer le nez, je m’arrête à ses paroles. C’est la première fois qu’il admet qu’il a eu mal alors ça me brise le cœur. La tristesse est plus que visible sur mon visage. Qu’est-ce que j’aimerais lui enlever tout le mal qu’il ressent. Et merde que j’en veux à cet enculé qui s’en ait pris à mon Clay.

- Je suis tellement désolé Clay… Je te dirais que tu devrais porter plaintes, mais c’est pas une situation simple… Je veux plus qu’il s’en prenne à toi alors si tu le recroises, promets moi de ne pas l’énerver s’il te plait… Je déteste te voir dans cet état…

Je ne peux pas m’empêcher de craindre pour sa vie. Je ne veux pas le perdre. Je ne supporterais pas sa mort. J’aurais l’impression de perdre une partie de moi-même. Puis, la tristesse sur mon visage se transforme en un air blasé à sa question.

- Comme je ne veux pas de patients récurrents, non j’en ai pas. Mais, j’ai des patients privilégier par contre.

Je finis par lui dire en lui faisant, à mon tour, un petit sourire.

- Bon je vais replacer ton nez, puis je vais te porter jusqu’au bain avant qu’il ne déborde.

Vu la baignoire que j’ai, ça va prendre plus que quelques minutes avant qu’elle ne déborde, mais prenons pas de chance quand même. Les lèvres pincées, j’attrape son menton d’une main et de l’autre son nez que je replace d’un geste rapide. Je me rends compte que je retenais mon souffle pendant la manipulation lorsque je relâche ce dernier.

- Ça va ? Tu n’as pas trop mal ? Tu te sens bien ?

Je lui demande en venant caresser ses cheveux un instant, sans le quitter des yeux.