@Gemma Santantonio + @Wyatt Gunn

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Gemma & Wyatt

"Allez viens, Wywy. Tu vas me gagner un Mickey !!!"

Le plus beau sourire qui soit au monde. Son sourire.

Celui d’une sublime petite fille qui vit le rêve de tout enfant de son âge; de s’amuser. D’avoir justement la possibilité d’être un enfant de son âge. Ne plus être restreint dans une cage. La cage du Centre.

Chaque jour, sentir qu’elle est à part des autres enfants. Qu’elle se doit de se soumettre à la volonté d’adultes qui ignorent totalement son prénom. Obliger à suivre des horaires, des activités et même des évaluations. Car, non, elle n’est pas une enfant comme les autres. C’est une enfant à problème, car, à leur yeux, ses proches ne sont pas adéquat pour l’éduquer correctement. Non, les antécédents familiaux lui prédisent une vie difficile et sans avenir. Mieux vaut la dresser comme il se doit afin qu’elle parvienne à avoir une vie décente.

Ruby pouvait tout foutre cela à la poubelle pour quelques instants. Juste assez de temps pour qu’elle s’amuse dans le plus merveilleux des parcs d’attraction. La place où l’enfant est roi: Disneyland.

Jamais j’aurais été capable de lui offrir un voyage aussi merveilleux. Le pays de Mickey est l’accomplissement d’un enfant qui a encore des rêves. Ici, tout est possible et magique. Les problèmes d’adultes sont déposés à l’entrée et quiconque à le droit de vivre le moment présent en franchissant ces portes.

Et je pouvais le faire, moi aussi. Avec Ruby, j’allais vivre le plus beau des séjours avec elle. Moi aussi, j’allais devenir un enfant. Retrouver mon rôle de grand-frère et profiter de chacune des secondes de ce privilège…

Privilège, qui, étonnement, provient d’une personne dont jamais j’aurais cru capable de me l’offrir. Plus maintenant…

Gemma s’est fait avoir à son propre jeu. Elle qui voulait me blesser en s’approchant de très près de ma petite soeur, voilà que celle-ci lui a imposé ma présence à son désir de l’amener à ce grand parc. Gemma n’avait pas le choix; Ruby est exceptionnel et Gemma s’est attaché à la petite; bien malgré elle. L’idée de lui faire de la peine n’était plus envisageable. Sa manigance allait s’arrêté là, avec moi dans les parages. Il était hors de question qu’elle l’utilise contre moi.

Moi, j’utilisais Gemma pour Ruby…Pour nous, en fait. Nous permettre, enfin, de passer du bon temps ensemble. Loin de tous ces papiers, ces rendez-vous et avocats à la con. Être, enfin, entre grand-frère et petite soeur…

Deux vrais bébés avec la vilaine gardienne. Je me foutais de ces réactions ou de son attitude durant la journée. Tout ce qui comptait, c’était de voir le bonheur de Ruby au travers des ménages, des mascottes, la bouffe et toute la magie qui l’entourait. Et je me prêtais au jeu me laissant habiller selon le bon vouloir de ma petite soeur dans une de ces boutiques. De grandes oreilles rondes sur ma tête, une robe trop serrée par-dessus mes vêtements et un sublime maquillage de princesse.

Nous étions très charmantes Ruby et moi parcourant le parc ensemble ainsi toute la journée. Libre mangeant du pop-corn ou un cornet se foutant bien de ce que les autres pensent. On était bien. On était heureux; de quoi rendre Belle et Blanche-Neige jalouses…

Je n’ai pas eu le temps de finir de lire Toy Story. Déjà qu’elle somnolait dans mes bras durant le chemin du retour; la tête remplit de beaux souvenirs et la bouche recouvert de chocolat. Bref, une Belle au bois dormant des plus adorable. Je la laissais donc tranquille, dans son magnifique lit de Cendrillon prenant le temps de lui donner un tendre baiser sur sa joue…

«  Bonne nuit, Princesse. Merci pour cette belle journée. Je l'oublierais jamais… »

Alors que je fermais tranquillement la porte, la petite murmurait les yeux fermés…

«  Je t’aime, Wywy. Tu es le meilleur… »

Le plus beau des cadeaux. Celui qui me fait fondre le coeur…
Je fléchissais des genoux une fois la porte fermée glissant sur le mur. La princesse Wywy avait du mal à se contenir faisant couler l'arc-en-ciel sur sa joue gauche.

Embrouiller le coeur, l’esprit et les yeux. Elle avait le don de me mettre à l’envers. Au point de n’avoir pas remarquer la présence de Gemma dans la salle de bain. Je l’avais, pourtant, entendu beugler sur le balcon avec son cellulaire.

J’avais pensé qu’elle serait encore sur cette belle conversation, mais non…La face cachée dans ma paume de main, essayant d’essuyer mes yeux qui me chauffaient, j’avais carrément entré dans la salle de bain, voulant retirer ce maquillage au plus vite.

Je tombais sur une Gemma rempli de compassion et de gentillesse. Comme à son habitude, elle prenait le temps de me rappeler la merde que j’étais à ces yeux oubliant complètement la journée qu’on avait passé faisant attention à notre langage et attitude devant Ruby. Il suffit que ma petite soeur quitte le décor pour qu’elle me crache son venin…

« Je croyais que tu étais encore entrain te plaindre au téléphone ! » disais-je sèchement en poursuivant mon chemin vers le lavabo, le visage toujours caché. Je n’avais pas envie qu’elle me voit aussi secoué.

Je n’avais pas le goût de commencer une engueulade. Je venais de passer une des plus belles journées de toute ma vie, alors que je voulais pas que Gemma gâche tout. Heureusement, elle prenait le chemin de la porte faisant exprès de me lâcher une info des plus surprenantes.

Quoi ?! Elle allait partir ? Nous laisser juste tous les deux le reste de la semaine ?! Je ne comprenais pas. Ce n’était pas son idée de passer la semaine ici avec Ruby ? La mettre dans poche et pouvoir l’utiliser contre moi. Soudainement, elle changeait ces plans !? Étais-je la raison de son départ ? Qu’être ici sabotait tout ce qu'elle voulait faire ? C’était encore plus comique que cela…

Le téléphone…Je me doutais bien qui était à l’autre bout et Gemma s’y soumettait…J’aurais jamais cru. Dès la fin de son appel, le vent tournait. Je la voyais troublée et tendue, comme si quelque chose ne tournait pas rond et espérait partir au plus vite pour y remédier.

Je me passais de l’eau dans le visage rapidement. Je tenais juste à éliminer ces couleurs qui commençait à irriter ma peau.

« Wow !…C’est, pourtant, toi qui a assuré la responsabilité de Ruby et moi auprès du juge. Signer cette fameuse autorisation de nous sortir de la juridiction de New York. Devon te contrôle à ce point pour changer tes manigances… » disais-je à la blague en m’essuyant le visage d’une petite serviette.

Personne ne parvient à contrôler Gemma…C’est toujours elle qui a le bout du bâton. Il faut croire que le temps change…

Qu’elle est prête à nous laisser en plan pour retourner à New York.

Ces dernières paroles ne me laissaient pas indifférents. Je sais très bien que tout ceci n’était pas pour moi, mais pour Ruby. Lui faire vivre une aussi belle expérience…que je ne pourrais, probablement, jamais lui offrir…

Et ça me démangeais. Malgré tout, en ce moment, Ruby vivait le grand bonheur, surprise par dessus surprise et…Gemma est une des responsables…

Je tenais cette serviette dans mes mains. Je poussais un profond soupir entendant ma bonne conscience me frapper le crâne. Si j'avais ce privilège, c'était à cause d'elle. Gemma a confronté les autorités pour me permettre de sortir des limites de New York et passer une semaine avec ma petite soeur...

Ça ne pouvais pas passer sous silence...

J’avançais lentement pour m’arrêter dans le cadre de la porte de la salle de bain. Gemma était à l’autre bout de la pièce centrale en train de ramasser ces trucs. Elle rassemblait déjà sa valise…

J’arrivais pas à croire ce que je m’apprêtais à faire, mais, pour Ruby, c’était un incontournable.

« …Je sais, tu l’as fais pour Ruby et…je…je t’en remercie beaucoup, Gemma. Je suis capable de faire la part des choses et voir que ce séjour fait un bien immense à ma petite soeur, et moi du même coup. Jamais je serais capable de lui offrir un séjour aussi magique et…et grâce à toi, elle est une des petite fille des plus heureuses au monde….et ça n’a pas de prix, pour moi…Alors, je.…merci. » disais-je finalement, tout bas, n’attendant pas de réponse de sa part.

Non, même moi, je me demandais vraiment ce qui m’a prit d’être autant reconnaissant. Après tout ce qu’elle nous a fait, ce n’était aucunement la manière, logique de me comporter avec elle. Et pourtant, je l’ai fais. Je secouais la tête, regrettant mes propos. Je m’empressais de lui faire dos et entrer dans la salle de bain. Je retirais mon t-shirt entrainant la robe avec lui…Puis, je fermais la porte.

Il me fallait une douche pour me remettre sur pied. La magie de Disney m’a complètement épuisé.

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Et non, j’ai encore été trop bête pour croire qu’elle avait un peu de gentillesse cachée quelque part. Oui, j’ai été bête, car c’est encore moi qui s’est abaissé à être doux avec elle. À vrai dire, non, je crois que, contrairement à ce qu’elle peut croire de moi, j’ai agis en adulte. Je me suis foutue de notre haine l’un  envers l’autre pour reconnaitre le bien que ce voyage fait à ma Ruby.

J’ai été capable de le faire, parce qu’il y a rien de plus précieux que le bien de ma soeur. Rien d’autre. Alors, j’aurais cru qu’elle en ferait autant. Mettre son côté pétasse sur pause.

Non; quelques secondes seulement, Même que ces quelques secondes me faisaient autant mal, sinon plus qu’une insulte de sa part. Jouer la tendre demoiselle pour me dire d’être patient. Prendre le temps de me reconstruire.

Dit celle avec qui je croyais justement construire une belle histoire. Dit celle qui a tout foutue en l’air pour plus de prestige. Qui m’a carrément foutue de ma gueule, oui.

Je hochais de la tête, refusant de prendre ces propos pour de la compassion. Ce n’est pas elle qui est de meilleure conseille. Loin de là.

Encore moins respectueuse, puisque je constatais qu’elle se retrouvait délibérément dans la salle de bain. Sa voix était plus rapprochée, voir écho autour de moi.  Elle ne me laissait même pas tranquille pour prendre ma douche en paix. J’appuyais mes deux mains sur le carrelage qui était encore froid. J’étirais mes bras laissant l’eau coulé sur mon crâne, comme si l’eau chaude allait pouvoir détendre la colère qui tramait à l’intérieur.

Prête à tout me prendre, jusqu’à mon intimité… Pas moyen de réfléchir tranquille. Être seul. Parce que j’ai dû l’endurer avec nous pendant toute la journée. Garder le sourire à ces allusions, essayer de rester indifférent quand elle prenait Ruby dans ces bras pour aller faire un manège avec elle. Faire comme si tout était normal. Que rien n’est arrivé entre nous. Faire l’hypocrite, finalement…C’est loin être dans mes cordes.

« Je suis capable d’être gentil, quand je vois de la gentillesse de ta part. C’est rare…alors faut le souligner. »

Je voulais juste avoir la paix 2 secondes, mais j’ai cette pie qui vient encore me picosser la tempe avec ces menaces.

Il faut qu’elle me colle jusque dans la salle de bain pour se montrer supérieur à moi, qu’elle a le contrôle de tout ce qu’il y a autour de moi. Même ma propre soeur...

Mes mains formaient des poings sur le carrelage. On pouvait voir les muscles de mon dos se contracter par la tension que tout cela me faisait. J’espérais à tout prix éviter ce genre d’émotions, mais elle me cherchait.

Elle touche mon point sensible avec insistance, car elle le sait que ça me fait mal de la voir prendre de la place dans le coeur de ma Ruby.

Je sais…Je sais que tout cela est un jeu pour elle. Que cette garce se fera un plaisir de disparaître de sa vie, juste pour la faire souffrir, afin de me faire souffrir. Faire comme…une mère qui abandonne son enfant, sans savoir pourquoi. Elle le sait que je ne tolérais pas cela. Que je pourrais tuer si on osait faire du mal à Ruby.

Donc, j’ai réagis…J’ai frappé le carrelage un bon coup de mes deux poings; comme un coup de gong.

J’en avais assez. J’en avais marre. Il n’était plus question de me sentir menacer. De me soumettre à sa volonté.

Non, son reigne était terminé…

Je ne veux plus avoir peur, craindre et être constamment hanter par son visage. Si je veux justement me reconstruire, il fallait que je jettes ce qui m’a fait couler. Le pourquoi j’ai coulé. L’état qui m’a entraîner dans le fond.

De la fierté. Être fier de ce que je suis et ce que je veux devenir. Je suis loin d’être un verre de terre, pas de colonne. Je me suis débrouillé avec ce que j’avais. Je suis encore debout et dans la bonne voie. Il suffit de me regarder. De voir les traces de mon parcours sur mes traits, sur mon corps. Je ne dois pas les ignorer, en avoir honte. Au contraire, je dois les voir en face et les admirer: parce qu’ils font parties de moi, ils m’ont servi pour aller plus loin, ailleurs.

Et c’était avec cette pensée que je suis sortie lentement de la douche. Lentement, mais fièrement, sans pour autant rester concentrer sur celle qui voulait me faire craquer. Je n’avais même pas fermer l’eau, je crois. Je m’en excuse pour l’environnement, mais j’avais d’autres préoccupations. Elle était sous mon nez. Je disais bien sous, car je me permettais de la regarder de haut. Il n’était plus question de ramper à ces pieds…

Non, on allait inverser la cadence. Je voulais la voir surprise de me voir apparaître devant elle, complètement nu, sans chercher une serviette en panique. Pourquoi me couvrir quand je me doute bien qu’elle appréciait ce qu’elle voyait ? Un corps dont je suis fier. Une corps qui a changé, qui s’est renforcé, sculpté au fils du temps. Ce corps qui perlait par les gouttes d’eau  de la douche qui glissaient tout le long de ces muscles.

Dans mes loins souvenirs, s’il y avait quelque chose qu’elle aimait bien, c’était de se coller contre mon torse, regarder mes fesses quand je quittais le lit et bien sûr, cette verge qui comblait son appétit à grands coups de bassin. Tout cela, j’allais m’en servir.

La surprendre…La déstabiliser…probablement, parce que je continuais de marcher vers elle, puissant. Mon visage sévère mais combien déterminé à atteindre son objectif. Une idée autant agressive qu’excitante à la fois. Je me concentrais pour ne pas perdre le focus, car c’était à double tranchant. Je prenais un risque.

Calmement, de ma voix grave, basse:

«  Quand ça va finir, Gemma ? C’est vrai. Avoir autant de haine envers moi, tu m’éviterais comme la peste, tu ne supporterais pas de me voir à des kilomètres à la ronde…Jamais tu t’approcherais à nouveau de ma soeur. Elle qui te faisait tant chier…Non, on dirait que tu ne veux pas que ça finisse, restant toujours autour de moi. Tu refuses de tourner la page.»

À ce point là ? Oui…

Je m’étais dangereusement approché d’elle. Je pouvais sentir le tissu de son short me frôler la cuisse. Je me tenais droit devant elle. Il y avait que ces gouttes d’eau sur moi qui continuaient de tomber sur le plancher qui pouvaient la distraire de mon regard. Autre chose pouvait la distraire…mais ça irait contre sa hargne envers moi, non ?

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J’y ai cru un instant. Enfin, être capable d’avoir le dessus sur elle. Ne plus me laisser ensevelir par les vieux sentiments en son égard. Rester froid, fort et intransigeant. Jouer son propre jeux en jouant à la provocation. M’avancer vers elle, dénudé, ne lui donnant pas le choix de me faire face. De me regarder. La déstabiliser. Être capable de lui dire en pleine face ce qui me tyrannise depuis trop longtemps.

Gemma a, bien sûr, plus d’expérience que moi. Ce n’est, sans doute, pas la première fois qu’elle a une âme écoeurée devant elle. Qui tente de la déjouer de ces habitudes machiavéliques. Je voulais juste qu’elle comprenne que je n’étais plus à sa merci. Que je voulais passer à autre chose: qu’elle nous laisse tranquilles; Ruby et moi.

Et je tentais aussi de savoir si…enfin…je ne sais pas pourquoi, mais si elle me cachait quelque chose…Qu’il reste encore quelque chose. Ne serait-ce qu’une infime bride de…de sentiment en mon égard. Je…je refusais de croire qu’elle n’a jamais été amoureuse, comme je l’ai été envers elle. Non, ça m’est complètement impensable. Pour avoir été aussi…désastreuse envers moi, c’est que je l’ai marqué. Qu’il y a toujours une partie d’elle qui ne veut pas me quitter.

J’étais dans ma tête, essayant de chercher les mots puissants à lui balancer. À lui infliger pour tout ce que j’ai subis depuis…depuis qu’elle m’a brisé.

Le contact de sa main sur mon torse cassait tout. Je sortais de mes idées. Cette chaleur qui m’avait fait tant de bien que de mal venait de s’infiltrer dans ma peau. Mon épiderme était en manque de son contact. Je reprenais mes plis; celui du connard éprit d’une vilaine personne.

Mon tattoo qui marquait notre amour. J’avais dessiné un symbole. Son symbole. Je ne faisais que le regarder pour fléchir des genoux. Il fallait donc m’en débarrasser. Éviter de m’engouffrer d’avantage.

C’est ma psy qui m’a fortement recommandé d’éliminer toutes traces de son passage, de son poison dans ma vie. Que j’étais une personne très sensible dans le désir d’être aimé. Traumatisme durant l’enfance, comme ils disent tous. La peur de l’abandon…Croire qu’elle reviendra. Qu’elles peuvent revenir dans ma vie, et faire comme si de rien ne c’était passé: tout cela dans le simple désir d’amour…

Non, je ne devais pas retomber. Un piège...Elle le faisait exprès. Elle me connait trop bien…

Et j’ai réussi à l’arrêter dans son élan. C’est là que j’ai vu qu’elle l’avait garder. Son petit tattoo de moi, de mon symbole. Plus discret, mais aucunement camouflé ou éliminer. J’étais surpris…Trop surpris pour ne pas avoir une réaction sur mon visage.

Je n’ai pas pu m’empêcher de fermer les yeux quand elle osait parler de nos souvenirs. Ça venait de me perturber, de me faire mal…

Tout ce que j’arrivais à faire pour le moment, c’était détourné mon regard et garder ce poignet dans ma main tendue…

Et voilà qu’elle revenait à ça.…La raison que tout cela s’est passé. Le pourquoi que j’ai tombé si bas. Moi qui croyait l’aider, la sauver tout en me vengeant d’une injustice…

J’en tremblais de colère, de peine face à cet aveu. Je la regardais durement alors qu’elle me rappelait de sa relation avec celui qui avait tué mon meilleur ami. Celui dont je me suis vengé en le dénonçant. Ce mec que je croyais la libérer de ces griffes, alors qu’on se fréquentait.

“ Il s’en était prit à mon..mon meilleur ami. Il l’a tué avec sa cochonnerie, Gemma…Il…il empoisonnait mon quartier de sa dope…et surtout…surtout il…il était violent envers toi. Combien de fois je te l’avais dis, Gemma. Ce type t’utilises...Il te fera du mal…J’avais tellement peur pour toi. Je l’ai fais…aussi pour toi.”

Alors, elle en était toujours amoureuse…C’était lui qu’elle aimait le plus au monde…

Alors, moi, j’étais rien…pour elle. Rien…

La gorge serrée la voyant si près de moi. Elle me tenait par le coeur sans y toucher. Elle n’a eu que me dire cela pour voir que j’avais toujours du mal. Non, je n’ai pas tourné la page. Je n’y arrive pas.

Non, je n’y arrive pas. Je le constatais tout en me laissant faire contre elle. Je me laissais pousser. Je reculais embrouillé par cette femme.

“…Difficile de le faire…Tu continues de me coller comme une sangsue...Me prendre Ruby quand j’ai le dos tournée. La…”

J’ai été coupé…par la gravité. Mon pied venait à peine de toucher le carrelage mouillé que je me suis senti partir par en arrière. Je n’ai pas fais attention, troublé par notre conversation. J’aurais dû me douter que de sortir sans me sécher allait me causer des ennuis.

Mon dos venait de fracasser le sol. Ma tête aussi probablement, puisque je ne voyais plus rien. Une douleur vive derrière la tête avant de partir à la dérive…quelques instants.

C’était drôlement agréable…Un moment de repos, d’images incompréhensibles qui défilaient sous mes yeux. Est-ce que je devais déchiffrer tout cela. Y comprendre un message ou une réponse ? Je n’avais pas le coeur à m’y concentrer. Je souhaitais juste être tranquille. Ne plus me soucier de rien.

Revivre de doux moments…Des moments qui me font du bien…
Sentir dans main dans ma chevelure, sa voix douce m’appelé tendrement. Voir inquiète…Agréable…mais étrange.

“ARGG !” hurlais-je tout haut…

Un brulement au mammelon. Ma main le frottait par réflexe..essayant d’apaiser la douleur.

En ouvrant les yeux, je me rendais compte de ma situation. Au sol, le corps dans une flaque d’eau, près de la douche. La présence de Gemma au-dessus de moi. Mon autre main qui pressait sa taille contre moi, comme si j’avais tenté de la protéger…

Un autre mauvais réflexe…Inconscient. Merde…J’étais dans une vilaine posture; complètement nu, collé contre cette femme qui j’ai tant désiré. On venait de tomber tous les deux…Rien de bon...

Je tentais de reprendre mes esprits. Ma main quittait mon sein rougit pour frotter ma tête endolorie…

Elle qui croyait que je l’ai fais exprès…comme dans mes habitudes quand nous étions ensemble. Une connerie que je m’amusais à faire pour l’énerver. L’approcher le plus possible de moi et la prendre par surprise pour l’emprisonner dans mes bras, et l’embrasser.

Les choses ont bien changés…Mais, pas moi.

Justement…tout en me frottant le derrière de la tête. Je la regardais, son visage au-dessus du mien:

“ …Arggg ! Au moins…Bordel!…Au moins, c’est mon vrai visage. Ça toujours été mon vrai visage …avec toi. De véritables bonnes intentions envers toi, sans double faces.”

Et ma main derrière mon crâne allait prendre une mèche dérangeante devant le visage de Gemma pour la replacer derrière son oreille.

Ce geste de tendresse pouvait la surprendre, mais il cachait une toute autre intention. Celui de lui empoigner le derrière de sa nuque avec férocité.

“….Ce qui n’a pas été ton cas envers moi, ma belle !  Alors, tu t’es amusé avec mes sentiments que j’avais pour toi !…Tout cela pour un type qui te maltraitait: celui que tu aimais le plus au monde ! Wow ! Alors que moi, …il n’avait rien pour moi pendant tout ce temps, c’est ça ?…J’y crois pas une miette ! Tu ne cesses pas de rôder autour de moi… Tu me pousses pour que je tombe, mais je vois de l’inquiétude dans ton regard. Ta main sur ma blessure...Tu me détestes vraiment, chère Gemma ?!?!”  

Je serrais sa nuque. Violent, peut-être, aux yeux de certains mais dans d’autres circonstances, à une époque, cela faisait partie de nos échanges animales. Mon côté caché, disons-le.

Voilà la difficulté du moment…

La colère qui m’a prit. Le réflexe de lui saisir la nuque pour qu’elle me regarde en face. Qu’elle répond enfin à cette question…

La proximité et ce silence qui pouvaient devenir tout aussi excitant entre nous, mais là n’était pas l’intention. Je devais justement me concentrer pour éviter d’y penser avec sa bouche si près de la mienne. Cette femme me rend dingue, bordel. Je suis vraiment maso.

Je voulais juste qu’elle m’avoue. Qu’elle se cache derrière cette couche de haine…Qu’elle n’est pas ce qu’elle prétend être envers moi.

Mais, pourquoi j'y tiens à le savoir au fond ?!?

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J’étais au bout de ma course…

Je la détenais enfin entre mes mains pour qu’elle me crache le morceau. Qu’elle me balance carrément la vérité qui se dresse devant ces intentions, ce désir de me prendre tout ce que j’ai. De me détruire…

Comme si ce n’était pas déjà fait. Je suis encore capable de me tenir debout, de me battre contre ce que je crois, ce que je veux, mais il y a un grande partie de moi qui ne redeviendra jamais comme avant.

Au point de me méfier de tout, de la moindre générosité envers moi. Croire que la gentillesse cache toujours une tout autre intention chez quelqu’un. Qu’il est, au fond, contre moi.

C’est vraiment désagréable. Être toujours sur mes gardes. Avoir les yeux tout autour de ma tête pour éviter un guet-apens. Avoir perdu ma confiance envers le monde, en générale. Ça ne prend qu’une personne qui t’écrase pour perdre ta foi envers le genre humain. Je mets carrément tout le monde dans le même panier. Et puis, après ce qui m’est arrivé, l’étampe de criminel dans le front: j’ai encore moins la chance d’avoir l’empathie des gens,

La seule chose de bien dans tout cela, est que je suis plus fort. Plus tenace aux menaces. Au confrontation. Je ne concède presque plus. J’ai appris, justement, à ne pas me laisser berner, même si…même si elle a le plus beau sourire du monde.

Au nombre de fois qu’elle a voulu revenir à la charge, de me provoquer, me faire peur, elle a comprit que je ne suis plus aussi faible qu’avant. J’ai même renversé la machine l’obligeant à se plier à cette demande, nous retrouvant ici, en plein monde féérique pour combler le coeur de ma petite Ruby d’amour. Ma petite soeur. La mienne..

Je m’imposais, maintenant. Je lui tenais tête lui rappelant les conséquences dévastatrices de ces actions contre mes proches, contre moi…

“ Arrêtes ! Ne te fiche pas de moi, ni de Brian, Gemma…!”

Me parler du responsable de la mort de mon grand pote n’a fait que jeter de l’huile sur le feu. Qu’elle aille été aussi loin pour venger un homme qui ne méritait aucunement autant de brouhaha. Quand il ne reste que du sang et de la poussière tout autour: il y a rien de gagner…

Au contraire, je crois, qu’avec toute cette haine emmagasinée , Gemma n’a jamais été aussi malheureuse. Cela ne fait que l’empoisonner l’isolant de tout le monde…

Peut-être que c’est que maintenant qu’elle s’en rend compte, qu’elle ouvre le voile sur sa triste vérité…

Au point de s’ouvrir enfin à moi…De m’expliquer l’origine de tout ce qui la rendu aussi vile…

Il l’a fallu qu’on se retrouve dans cette posture, dans cette position pour qu’elle m’avoue enfin ce que je pensais être une pure folie…

J’essayais tellement rester froid et insensible devant elle, face à son toucher sur moi et ces mots qu’elle prononçait…; ces raisons, ces excuses, mais putain que je voulais le croire. Mon coeur en manque d’amour le désirait tout au fond de moi.

Mon regard, mes yeux me trahissaient de par l’étincelle qui venaient de se créer.

Qu’elle était prise au piège…Qu’elle a été amoureuse de moi. Qu’elle m’a véritablement aimé…Que je lui ai montré ce qu’est être aimé, mais qu’elle n’avait pas eu le choix de me planter ce couteau dans le dos.

Pourquoi ces mots me touchaient à ce point ? Une bouffée de chaleur me traversait le corps. Alors, j’ai été important pour elle, c’est bien ça ? Je lui ai montré ce qu’est l’amour…Le petit Wywy caché au fond de moi souriait, bondissant de joie, attendri par une telle déclaration…mais…

…Encore là était-elle sincère ou c’était un jeu pour elle ?
Un jeu pour me faire du mal…

Parce qu’elle me faisait encore du mal. De me faire revivre ces moments dans ma tête, dans mon être et sur mes lèvres…
Le choc qu’elle osait me toucher à ce point. De cette façon…

Par un baiser. Cette bouche qui me crachait autant de méchanceté depuis si longtemps se montrait, maintenant, tendre envers moi. Ce doux baiser que j’appréciais, bien malgré tout. Il me transportait dans cette belle période de ma vie où tout était magnifique…avec elle. Il me faisait oublier cette animosité entre nous l’espace de quelques secondes. C’était dangereux, mais j’e n’en avais plus conscience. Tout ce que je rêvais de retrouver était là et je ne voulais pas qu’elle me quitte. Seulement, le temps d’assimiler ce qui venait de se passer, je sentais, de nouveau, ces tuiles froides qui me collaient le dos. Ce froid de merde qui me donnait une claque me rappelant ce pourquoi nous étions arrivés là. La montagne russe de problème qu’elle m’avait causés….et que je n’en était toujours pas sorti. Loin de là…

Et elle espère que je lui pardonne…Enterré la hache de guerre une bonne fois pour toute entre nous…

Difficile d’avoir l’heure juste, en ce moment. Ma tête était complètement engourdie par le coup à la nuque, mais aussi les effets de ces doux baisers. Ils ne peuvent que faire fondre mon esprit terre à terre, rationnel. Cela se voit de par la tendresse dans mes yeux, de l’expression de mon visage qui se montre émue et affaiblie par la tournure de notre conversation. De ma main qui s’était montré agressif au départ, caressait spontannément cette douce joue de ce visage que j’avais tellement fait sourire…Mon pouce frôlait le coin de sa bouche. Toujours encore sur mes gardes de toucher cette bouche envoûtante…qui pourrait facilement m’ensorceler à nouveau.

Mais, je ne perdais pas la carte…

Il y avait encore des trous dans cette histoire. Des trous qui me percent toujours le coeur de par l’incompréhension de certaines choses…Atterré, ma voix était rauque et très basse. Je me devais de lui dire ces mots…même si cela pouvait m’abattre d’avantage. Alors, je concentrais mon regard sur ce pouce qui dansait sur cette peau. Il ne fallait pas que je vois son visage…

“….Alors, tu m'as vraiment aimé...Tu ne voulais pas me perdre…mais tu as fais plus que cela….Tu t’es perdu, toi-même, là-dedans…Tout foutre en l’air notre histoire pour un mec en taule qui…se foutait carrément de toi. Alors que moi… Putain Gemma, j’aurais tout fait pour que ce gars là ne te touche plus jamais. Je t’aurais protégé, tu le sais. M’avoir fait confiance. Me dire ce qui se passait; on en serait pas là. Tu serais tellement plus heureuse. Tu n’aurais pas autant de haine envers toi-même…Parce que c’est ça, au fond…, Gemma. “

Je décidais, enfin, de la regarder en face. J’avais peut-être les yeux embués, mais je m’en foutais…Il fallait que je lui dise.

“….Tu crois que je suis la cause de ton malheur. Que si…si je n’avais pas fait mettre Alvaro en prison…tu n’aurais jamais pris conscience de ce que tu subissais. Alors, tu continues de jouer la méchante Gemma en voulant t’en prendre à ce que j’ai le plus cher au monde…mais ça t’apaises pas. Je crois, qu’au contraire, ça te fait plus de mal…Tu es attaché à elle, hein ?”  disais-je, en touchant du bout du doigt le nez de Gemma, fier de ma petite soeur.

Encore une fois, elle avait, peut-être de mauvaises intentions envers Ruby, mais ma douce Coccinelle lui a percé au travers de son personnage et lui a touché le coeur. Gemma se retrouve coincée entre sa vengeance et l’attachement…Une drogue qui est difficile de se sevrer. Ma Ruby est vraiment synonyme du bonheur.

“ Après ce que tu m’as fais, ce que tu nous as fait, tu crois que tu ne mérites plus d’être aimé…Et tu repousses tout le monde…Oui, je suis au courant de tes aventures...que tu balais de la main quand ça devient trop sérieux…Tu as peur, oui…Peur d’aimer et donc, risqué de tout perdre à nouveau. C’est pas toujours comme ça, tu sais ? Ça existe des couples heureux qui durent…”

C’était probablement difficile de le croire après tout ce qu’elle a traversé, ce qu’elle a vu étant dans un univers de crime, de trahison et de vengeance…

D’ailleurs, cela me faisait penser à un truc…À une personne. Celui dont je ne supporte pas son visage ; celui qui me l’avait prit, voler…

“Donc, si je comprends bien…ça veut dire que…ta relation avec…avec Devon n’est qu’une façade, c’est ça ? J’ai été trompé…jaloux d’une façade ? Wow…! ” lui demandais-je en riant, les yeux regardant le plafond. Une douleur vive prenant de plus en plus conscience de la manigance.

Tout cela par pure vengeance…J’ai donc été jaloux, envieux d’une façade en carton…Génial ! Tout cela était calculé. Je sentais mon coeur se crisper par de vieilles cicatrices. Elle a carrément tout massacré autour d’elle. Ça en faisait pitié…, car elle s’enfonçait à s’en noyer. Et c’était fou à l’idée que je tentais, moi, de la sauver; de lui faire réalisé de sa propre torture.

Je glissais, à nouveau ma main dans sa chevelure, retiré ces mèches dérangeantes pour les placer derrière son oreille. Attirer son attention, parce que ces prochains mots étaient importants.

“ Tu ne peux pas continuer à nager dans cette merde, Gemma…Ça va te tuer, tu le sais ça ? Alors, arrêtes ! Arrêtes de me tourmenter, de te tourmenter comme ça…Après tout, tu…tu as le droit de trouver quelqu’un de bien et…et d’être aimé.” osais-je prononcer doucement.

Je me redressais le torse lentement pour déposer, tendrement un baiser sur sa joue, au coin de ces lèvres. Un geste qui se voulait attentionné, mais je venais, peut-être, de me tirer dans le pied, car un deuxième baiser s'ajoutait en collant mes lèvres sur les siennes.

@Gemma Santantonio + @Wyatt Gunn

Walt Disney world.• Florida

Tw: échange de salive par voie orale. Autrement dit, un baiser

(c) princessecapricieuse

Gemma & Wyatt

J’étais littéralement en train de replonger. Je redoutais, le craignait même. Je me devais de m’éloigner le plus possible de cette femme qui m’avait laissé tant de marque sur son passage. Plusieurs ne sont toujours pas cicatrisés, d’ailleurs. Probablement pour ça que j’ai osé parler, questionner; chercher à comprendre qui l’a rendu aussi puérile avec moi: avec mon coeur.

Un coeur qui a un terrible désir d’être toucher, embrasser et d’être aimé. De ressentir, de nouveau, cette chaleur envoûtante.

Le seul contact de sa peau m’a ramené en arrière, dans cette vague folle d’en vouloir plus. Et c’est là qu’elle exauçait mon voeu. Mon coeur avait soudainement une faim de loup. Une étincelle qui devenait un véritable brasier ambiant. Tout ce que je retenais depuis si longtemps se transformais en baisers fougueux et en vifs caresses. Je souriais la ressentant ces lèvres trouver mes points sensibles qui peut facilement me rendre fou.

Mes mains empoignaient ces fesses a en entrer mes griffes dans cette chair si chaude. Mes lèvres ne savaient plus où se donner de la tête ayant tellement de possibilité à embrasser, à posséder. Je voulais tout. Comme un barrage qui venait de céder par une forte pression. Mon sexe démontrait tout autant son appétit.

C’était une forte attraction qui se consumait en nous faisant perdre haleine. Perdre le nord. Mon sens de la raison.  

Pas complètement…

Il avait fallu qu’elle arrête tout. Qu’elle provoque une pause pour me rendre compte de l’état dans laquelle je me retrouvais. Ce froid qui frôlait, de nouveau mon corps. Immobile, ma respiration saccadée me donnait le temps de réfléchir un moment…

Cette main tendue sous mes yeux…

Je fermais les miennes avant de poser ensuite mes mains sur eux.

“ …Attend…Attend; deux secondes…Arrêtes…Merde…”

Plus je repassais ces mots dans ma tête, plus je me rends compte que tout découle de sa peur envers elle-même. De ces sentiments. Du risque qu’il en coûtait de s’écouter, de ne plus se cacher et assumer.

Gemma a vu un risque, une immense faille dans cette possibilité de bonheur; affronter une menace. L’homme qu’elle a cru aimant attentionné ne faisait que profiter d’elle. Une évidence même qu’elle refusait de voir, alors que j’ai eu le cran de le faire mettre en prison. Même cela, ce n’était pas suffisant; le statut et la cruauté de cet homme l’effrayait terriblement; au point de faire marche arrière à son propre désir: notre désir mutuel d’être ensemble.

Ce que je ne comprends pas et que sa solution a été de transformer son amour en haine envers moi. De me voir comme un ennemi, une nuisance. Je comprends maintenant que tout étaient que manigances, mais elle a été capable de le faire…

Je me redressais moi-même d’un bond…Mes deux mains sur le dessus de la tête. Je poussais un long soupir. Je marchais dans la sens inverse m’approchant du lavabo. Toute tension venait de s'estomper. Je la regardais craintif par le reflet du miroir. Elle était derrière moi.

“ ….Tu…tu es tellement en train de…de me rendre dingue, toi…De me fucker le cerveau.”

C’était, quand même, affreux d’y songer, parce que j’en aurais été incapable. J’aurais été un très mauvais acteur. Si j’ai été autant enragé, c’est justement à cause de mon incompréhension de ce dédain, rejet et cruauté envers moi.

Qu’elle a été capable de poser ces gestes…et de me dire qu’elle les regrettait que maintenant.

Je me retournais lentement avec ce visage triste de ce constat que je me faisais. J’étais déçu d’elle et de moi…

“…Bon sang, je pensais que j’avais plus rien pour…Que j’y arriverais…Merde, j’ai la tête en compote ! Je suis en train de replonger. De…de redevenir fou dingue de toi !!! Je suis…je suis en train de t’embrasser…alors que…que tu as quand même cherché à m’atteindre en utilisant la personne dont j’aime le plus au monde...Entrer Ruby là-dedans…Elle est innocente. Perdre les pédales, tu parles…Moi aussi…Tu t’es perdu dans tout cette merde…et tu ne m’as pas protéger en agissant comme ça; tu as réussi à tout saccager autour de moi: c’est pire…!!! Moi, je n’aurais jamais pu te faire ça; la preuve c’est que…dès que je te touche….je…Putain…Même après tout cela, il y a encore de l’amour là dedans.” lui disais-je en finissant sèchement en me tapant la poitrine. Je la fixais tristement ayant bien du mal à digérer tout cela. Je crois qu’avec tout cela: j’aurais dû, peut-être, ne pas savoir.

S’en prendre à quelqu’un de la sorte. Qu’on est censé aimé…

Je m’accoté les hanche sur le coin du lavabo, complètement embrouillé par tous ces émotions qui surgissent comme une bombe.

“ Oui, je croyais vraiment en notre amour alors que toi…tu n’y croyais pas…, c’est ça que tu allais dire? Tu ne me faisais pas assez confiance pour…pour me dire tes craintes. Croire que tu peux tout régler toute seule; en reculant sur notre envie d’être ensemble. Tu sais que je n’ai pas peur de lui. Qu’on aurait pu l’éliminer de ta vie de plusieurs façons. Tu as choisis lui plutôt que moi…Tu as préféré me briser le coeur que de braver cette peur pour le garder….ce n’est pas de l’amour ça…Non, je ne veux pas que tu me brises encore en miette…”