Je peux rentrer chez moi, oh joie. Je ne voulais pas m’éterniser ici. Je savais que la boxe pouvait être un sport risqué alors forcément, ça devait arriver, mais je ne pensais pas que ça me ferait être dans le coma, même s’il était artificiel. Je me suis heureusement réveillé et j’ai eu de la chance parce que Zad était là, bon mes grand-parent aussi. Je leur ai demandé de partir. Ils n’avaient pas à être là. Je ne voulais pas qu’ils viennent. Peu importe, j’ai appelé Criss pour lui demander s’il pouvait me ramener chez moi. Pourquoi lui ? Parce que c’est mon meilleur ami et qu’il est toujours là si je lui demande de l’aide. Je ne lui ai d’ailleurs même pas encore parlé de Zad, mais est-ce qu’il y a vraiment quelque chose à en dire ? Il ne se passe absolument rien, c’est juste … un ami, mon mentor … si on veut … je secoue la tête. Il ne faut pas trop que je pense à lui, surtout qu’il est passé tous les jours et qu’il vient tout juste de quitter la chambre alors que Criss entre. Je lui fais un signe de la main pour le saluer. Je suis content qu’il soit venu.

« Hey, merci d’être venu me chercher, faut que je reprenne les cours, j’ai raté deux jours, je ne sais même pas si je n’ai pas raté des interros ou des devoirs importants. Je n’avais pas envie de rester plus longtemps. J’ai manqué quoi ? »

Je demande, comme si de rien, comme si finalement tout ça n’était pas grave, je suis là c’est le principal. Je lui ai envoyé des messages quand j’étais réveillé et je sais qu’il a été prévenu. J’ai des amis qui étaient là pendant le match. Ils l’ont prévenu évidement. On n’est pas dans la même branche, ni dans la même sororité mais ça n’empêche pas qu’il est mon meilleur ami et je suis vraiment content qu’il soit venu.

J’ai eu tellement peur lorsque j’ai appris, il y a quelques jours, que Lesli était à l’hôpital, dans un coma artificiel, après son premier combat de boxe en tant que professionnel. Je n’ai jamais vraiment aimé la boxe. Je n’aime pas la bagarre en général, donc il n’y a rien de surprenant dans le fait que je n’aime pas les sports de combat. Pourtant, mon meilleur ami veut devenir un boxer pro. Quelle angoisse ! Mais, je le soutiens à 100%. Il sait que je n’irais pas le voir combattre. À moins d’une match très important ! Bon, certains pourraient dire que le premier match pro est un match important et je l’accorde. Seulement, j’avais une obligation, un contrat que je ne pouvais pas déplacer. Alors j’ai donné tous mes encouragement à Lesli par téléphone quelques heures avant son combat. Et, de ce que certains de nos amis commun m’a dit, je suis content de ne pas y avoir assister. Je n’aurais aucunement supporté voir Lesli inconscient sur le sol du ring. Juste me l’imaginer, j’angoisse ! Pour me rattraper, j’ai passé à tous les jours le voir à l’hôpital, même s’il était dans le coma. Puis, on a beaucoup parlé par textos depuis son réveil. Bien sûr, je suis passé le voir aussi. Il y a toujours ce grand mec trop canon ! Si je n’avais pas Lilian – ça me fait vraiment trop bizarre de l’appeler Leeroy – partout dans mon âme, j’aurais bien voulu qu’il dispose de mon corps comme il le voudrait ! J’ai cru comprendre qu’il connaissait Lesli par le biais de la boxe, qu’il était en quelque sorte un de ses entraineurs. Mais quel genre d’entraîneur passait autant de temps à l’hôpital pour rester auprès de son élève blessé ? Je me le demande bien. Je soupçonne fortement qu’il y a plus. Et Lesli n’y échappera aujourd’hui ! Je me demande s’il se rend compte que ce mec, Zadkiel il me semble, ne le voit pas que comme un élève à qui il enseigne la boxe. Peut-être qu’il ne voit rien puisque pour lui c’est sûr qu’il n’aura jamais rien comme mon meilleur ami s’intéresse qu’aux filles.

Et en parlant du loup, je le vois sortir de la chambre de mon meilleur ami. Dans le cadrage de porte, je ne peux empêcher mes yeux de suivre cet « entraîneur » quelques instants. Ce jeans et ce t-shirt blanc sur lui ? Ça devrait être interdit ! Il est bien trop canon ! Puis, les paroles de Lesli me font rapporter mon attention sur lui. Je lui offre un grand sourire.

- Salut ! C’est rien voyons ! T’es mon meilleur ami, je ne vais pas te laisser traverser toute la ville seul à peine sortie du coma. Puis, j’ai pu me rincer l’œil une dernière fois. Au fait, c’est qui ce mec ? Je crois qu’il en pince pour toi. Tu devrais lui dire que tu n’es pas intéressé avant que ça devienne trop gros.

Lorsque je mentionne que j’ai pu me rincer l’œil une dernière fois, j’ai pointé la porte où le beau mal vient de franchir pour partir. Puis, oui, je fais exprès d’occulter le fait qu’il parle déjà des cours. Il a que manqué la rentrée, il devrait se calmer un peu. À moins qu’il avait des cours d’été ? Merde ! Je sais plus ! Je saute sur le lit qu’il occupait jusqu’à tout récemment et le regarde.

- Calmes toi sur les cours. Les profs ne pourront que t’accommoder. Tu étais dans le coma Lesli, tu ne faisais pas la fête. Tu iras les voir avec un beau petit papier de ton médecin et ils n’auront pas le choix de te faire repasser l’examen. C’est dans le règlement.

J'hausse les épaules pour lui montrer qu'il stresse pour rien.

Je lui fais un sourire, je savais que je pouvais compter sur lui. Je me voyais mal repartir seul. Je sais que si j’avais demandé sans doute que Zad aurait accepté de me raccompagner, mais je ne voudrais pas trop l’embêter, surtout qu’à chaque fois qu’il est là, je me sens très bizarre et la remarque que me fait criss à son sujet ne m’aide pas à y voir plus clair. Au contraire, je crois que je deviens aussi rouge écarlate qu’un panneau d’interdiction. Est-ce que c’est moi ou j’ai un peu chaud ? Oui bien sur que c’est moi. Je ne sais pas pourquoi dès que je le vois ou que je pense à lui, j’ai des drôles d’envies, ça ne m’était jamais arrivé avant, je veux dire … avec un homme. Jusqu’à maintenant je ne m’étais jamais posé réellement de questions alors forcément je m’en pose. Pourquoi est-ce qu’il me fait cet effet-là ? Est-ce que Criss à raison et est-ce qu’il en pince pour moi ? Est-ce que c’est pour ça qu’il est resté presque tous les jours ? Je me pince la lèvre et je n’ose pas vraiment regarder mon meilleur ami, pourtant je sais que ça ne le dérangerait pas. Je sais qu’il aime les femmes et les hommes. Il m’en en déjà parlé, mais je ne sais pas. Je ne sais plus vraiment ou me mettre et je voudrais disparaitre dans un trou de souris lorsqu’il me dit que je devrais dire à Zad que je ne suis pas intéressé. Je fini par dire puisqu’il m’a demandé qui c’était :

« Je te l’ai dit, il m’a recruté dans ce combat de rue. Il m’entraîne avec Max. Il voulait surement s’assurer que je sois en état, il faut que je gagne le prochain combat, sinon je suis sûr qu’il ne voudra plus me voir … Je veux dire … m’aider à être sur le ring. »

Je me mords la lèvre, comment ça je viens de dire que je ne voudrais pas qu’il ne me voit plus ? Oui plus ou moins indirectement. Je ferme les yeux. Zut. Je me trahi tout seul. Il est évident que j’en pince aussi pour lui.
Criss me rassure pour les cours c’est vrai qu’ils viennent juste de démarrer, mais je ne voudrais pas manquer trop de cours, je ne voudrais pas me retrouver vite larguer. Je veux sans doute trop bien faire, j’ai toujours eu beaucoup d’ambition alors je déteste échouer, ça ne fait pas parti de mon programme pourtant sur le ring j’ai échoué et je leur prouverais que je peux gagner, ça c’est certain.

« Je ne voulais pas manquer la rentrée, c’est important pour moi, j’ai manqué le travail aussi, mais mon chef m’a assuré qu’il me gardait. Je suis un bon élément qu’il me dit, mais j’en ai un peu marre de bosser dans ce fast-food, heureusement que ça me donne le droit à des repas gratuits. Je ne sais pas si je tiendrais encore le rythme cette année, entre les entraînements, les cours et le travail … je vais sans doute devoir faire un choix et je ne veux pas devoir renoncer à la boxe. »

Oh que non et puis si je renonce à la boxe, ça voudrait dire que je ne verrais plus Zadkiel alors qu’il me fait confiance. Je l’ai déjà déçu sans doute une fois, je ne voudrais pas le décevoir une autre fois, puis avec les contrats, je n’aurais peut-être plus besoin de travailler au fast-food.

« Et toi alors ? Quoi de neuf ? »

Je fais comme si de rien n’était, comme si je n’avais pas entendu évidement ce qu’il a dit à propos de Zad, qu’il ne faudrait pas que ça devienne trop sérieux, parce que je suis sensé aimer les femmes … mais sans doute que ce n’a jamais été le cas.

Agenouillé sur le lit que mon meilleur ami occupait il y a encore peu, je penche ma tête sur le côté, un sourcil relevé, en le voyant rougir autant. Est-ce que je me fais des idées ou… c’est ma remarque sur ce bel inconnu qui le met dans cet état. Il a rougi parce qu’il est mal à l’aise à l’idée qu’il a un œil sur lui ou il a rougi parce que ça pourrait être réciproque ? Je sais, il m’a toujours dit être attiré que par les filles, mais… un premier crush peu arrivé n’importe quand. Moi, j’étais encore qu’un pré-adolescent quand je fantasmais sur Lilian, mais Esme a surement été mon premier crush fille. Même si ça ne sera jamais comparable à ceux que je peux avoir envers un mec. Tout ça pour dire que je suis encore plus curieux maintenant d’en savoir plus sur ce beau gosse qui n’a pas quitté le chevet de mon meilleur ami depuis ces derniers jours. Et voilà qu’il évite mon regard, ce qui me fait me redresser, tel un suricate, bien trop curieux pour me tenir tranquille. Puis, un grand sourire se dessine sur mes lèvres à ses paroles. Sourire qui se transforme en sourire en coin lorsque je reprends la parole.

- Tu as peur qu’il ne veuille plus te voir parce que tu ne veux pas le perdre ou tu veux juste encore ses mains partout sur toi pendant qu’il corrige ta posture ? Je suis certain que tu pourrais perdre encore 10 autres combats qu’il ne te lâchera pas. Il te bouffe du regard j’en suis certain !

Je devrais peut-être pas en rajouter en voyant à quel point il est mal dans cette situation, mais tant qu’il ne dit rien et qu’il ne met aucun mot sur ce qu’il ressent, il sera toujours autant mal à l’aise. Puis, merde ! Mon meilleur ami crush sur un mec trop canon, qui doit être un dieu du sexe, j’en mettrais ma main à couper ! Le jour où je vais voir Lesli avoir de la difficulté à s’assoir et à marcher, mon hypothèse va être vérifier, même si je suis sûr d’elle. Un homme comme ça ne peut pas ne pas être bon au lit. Et promis ! Je ne suis pas obsédé par le sexe, je rêve juste que Lilian fasse tout ce qu’il veut de moi pour une fois ! Ou plutôt, enfin ! Depuis le temps que j’en rêve et maintenant je sais qu’il se trouve à une porte de chez moi ! Aaaah ! Faut vraiment que je rattrape mon raté si je veux que ça se réalise. Je secoue la tête pour m’enlever ces fantasmes de ma tête pour me reconcentrer sur mon meilleur ami que je rassure à propos des cours. Ma grande enthousiasme tombe rapidement au fil de ses paroles. Si seulement il se laissait aider, je pourrais l’aider il pourrait se concentrer uniquement sur ses cours et sur ses entraînements. Et surtout ! Il pourra toujours manger à sa faim !

- Tu sais, mon offre que tu viennes habiter chez moi tient toujours. Sans frais. Je libèrerais la pièce où j’entrepose mes surplus de tissus et ça deviendrait ta chambre. Tu pourras dormir sans avoir tous ses étudiants fêtards qui t’empêchent de dormir ou qui t’empêches de bosser tes cours. Et le frigo sera toujours plein. Tu n’auras plus besoin de travailler autant, donc tu pourras te concentrer que sur tes cours et tes entraînements.

Je rajouterais bien qu’il pourra passer plus de temps avec ce mec, mais je me retiens. C’est sérieux. Je ne peux pas blaguer et risquer que Lesli ne prenne pas sérieusement mes paroles. Puis à ses questions, je retombe sur mes genoux, comme un jeu de carte qui tombe sur lui-même. Je fais même une moue boudeuse.

- Je crois que j’ai réduit à zéro mes chances de vivre le grand amour avec mon crush d’adolescent… Tu te souviens de Lilian ? Le voisin hyper canon que j’avais en Espagne ? Qui est mort, mais que je ne croyais aucunement qu’il l’était ? Et bien, il a défoncé la porte de mon appart en pensant que c’était chez lui. Le lendemain matin, tout allait bien jusqu’à ce que je pousse sa jalousie trop loin et il est parti… J’ai nické toutes mes chances avec lui alors que je voulais que ce soit lui qui me nicke. Je suis trop con…

Je souffle en croisant les bras contre mon torse, les épaules courbées sur eux-mêmes.

Comment est ce qu’il a pu deviner aussi facilement ? Je sens ma gorge se serrer et je sens quelque chose se passer tout au fond de mon cœur. Mince, c’est bien ça alors ? C’est ça l’amour ? Je suis amoureux de Zad ? Je ferme les yeux, je me pince les lèvres, je rougis de plus belle et je vais devenir aussi rouge qu’une bouteille de ketchup tomate si ça continue, surtout qu’il me dit qu’il me bouffe des yeux, qu’il est persuadé que je pourrais perdre que ça ne le ferait pas partir. J’ai un toute petit sourire gêné et je baisse la tête. Si seulement c’était vrai. Je me passe une main derrière les cheveux et je lui réponds :

« Je ne sais pas, je ne pense pas je veux dire, je ne leur sers pas à grand-chose si je perds tout le temps … »

Je n’ai perdu qu’une fois et j’ai été assommé, du moins j’ai eu un traumatisme crânien ce qui n’est pas rien alors forcément je doute que si je perds les prochaines fois il me laisserait continuer, non il faudra que je gagne, quoi qu’il m’en coute et je ne veux pas le décevoir. Je ne veux pas le laisser partir, c’est vrai aussi. Je me mords la lèvre, gêné pourtant il est bien placé pour savoir ce genre de chose, je sais qu’il est bi et ça ne m’a jamais dérangé alors pourquoi est-ce que ça me fait tout bizarre quand c’est à moi que ça arrive ?

J’ai un sourire cette fois quand il me propose de venir habiter chez lui et j’admets que je suis assez tenté par l’idée, mais j’ai toujours aimé me débrouiller seul, pourtant ça pourrait être plus facile en effet. Je ne lui dis pas non je lui dis plutôt :

« Je vais y réfléchir, mais je ne veux pas ne rien te payer non plus si j’accepte, je veux au moins payer une part, tout ce que tu voudras, je ne veux pas profiter. »

Il le sait, il sait comment je suis, je serais mal à l’aise si je ne lui devais rien. Et puis il me parle de son amour d’adolescent, revenus d’entre le mort. Je beug un peu quand il me l’apprend et le regarde en mode « qu’est-ce que tu me raconte ». C’est assez dingue tout ça et je lui demande même :

« Mais tu dois êtres content qu’il ne soit pas mort alors ? Et il t’a dit pourquoi il avait fait croire ça ? C’est bizarre quand même. Il devait avoir une sacrée bonne raison au moins. »

J’espère pour lui, sinon ça serait vraiment injuste qu’il ait fait croire ça. Il me dit ensuite qu’il a été trop loin et qu’il l’a poussé à la jalousie, ce qu’il l’a fait partir alors qu’il aurait simplement aimé le « niquer » comme il le dit. Je suis habitué à ce qu’il me parle de sexe, ce n’est pas la première fois, mais c’est assez étrange parce que quand il me dit ça, je pense à Zad est-ce qu’il fait ça bien ? Est-ce qu’il aimerait faire ça avec un mec ? Comment est-ce qu’il est nu ? Merde pourquoi je pense à ça ? Dit quelque chose d’autre. Il ne doit pas se douter que je suis entrain d’imaginer Zad nu. Je deviens pourtant encore tout rouge, gênance. Je fini par le regarder et par dire :

« Tu es sûr qu’il était jaloux ? Il n’était peut-être pas encore bien réveillé, S’il était bourré … »

J’essaie de le rassurer tout en noyant le poisson et en essayant de masquer ma gêne, mais j’ai toujours l’image de Zad en tête.

J’ai un sourire amusé sur les lèvres lorsque je vois Lesli rougir encore plus et sembler un peu plus… mal à l’aise à mes paroles. Est-ce que j’ai visé juste ? Je crois bien que oui et ça m’amuse encore plus. Je sais que je devrais faire attention pour ne pas pousser Lesli trop loin. S’il crush vraiment sur ce bel apollon, ça serait la première fois qu’il crush sur un mec, donc je ne devrais pas trop le pousser dans ses retranchements. Ça ne serait pas lui rendre service de toute façon.

- Peut-être que tu ne leur serviras pas à grand-chose en tant que boxer, mais je peux te promette que ce mec pourrait te trouver mille et une autres façons de lui être utile en dehors de la boxe.

Je réplique en lui faisant un clin d’œil joueur. Je sais que je viens de me dire de ne pas trop le pousser loin, mais je n’y peux rien. Je suis tellement heureux de voir mon meilleur ami avoir son premier crush. C’est comme si je voyais mon fils grandir tout d’un coup ! Oh merde ! Maintenant je fantasme en m’imaginer avoir pleins de mini Lili au cheveux bouclé partout chez moi avec mon Lili grand format à côté de moi. C’est une torture d’attendre le moment parfait pour m’excuser auprès de lui.

Mon intérêt et ma bonne humeur reprennent possession de mon corps lorsque Lesli ne me dit pas un non catégorique à ma proposer de collocation. Ça, c’est assez pour faire mon mois !

- Alors tu pourras me donner ce que tu peux chaque mois pour ta part. Le but est de faire en sorte que tu ais moins à travailler, pas plus. Puis, l’appart, c’est ma grand-mère qui le paye. Ça ne me change pas grand-chose au final. Ça aidera pour la bouffe et le reste. Mais, vraiment, si je te le propose, c’est pour aider mon meilleur ami à se sortir de la merde alors tu ne profiteras aucunement Lesli.

Je sais comment est mon meilleur ami. Il déteste profiter. Et je ne peux que le comprendre puisque moi-même je déteste profiter. Ça m’a bien pris vraiment longtemps avant que je ne voie pas le fait de partir étudier à New-York avec tout payer par ma grand-mère comme du profitage. Ce sont bien mes parents qui m’y ont aidé puisqu’ensemble on a décrété que le fait que je parte faire mes études grâce à la fortune de ma grand-mère était simplement de prendre de l’avance sur l’héritage qu’elle allait me donner à sa mort dans quelques temps et de prendre une petite vengeance sur le fait qu’elle dénigre le Brésil et nos origines brésiliennes de mon père et moi. Alors, ce n’était aucunement du profitage ou… c’était une vérité arrangée. Tout ça pour dire que je ne peux que le comprendre. Mais je ne veux juste pas que ça lui cause encore plus de problèmes et de stress puisque tout ce que je veux est de l’aider à ne plus s’épuiser autant en voulant être parfait sur tous les fronts.

Je finis par lui parler de Lilian et je pourrais presque rigoler en voyant à quel point il beug à mes paroles. Mais, le cœur n’y est pas cette fois.

- Oui bien sûr ! Je suis aux anges même ! Mon instinct était bon, je savais au fond de moi qu’il ne pouvait pas être mort. Et bien sûr qu’il avait une bonne raison de faire croire tout ça. Et je ne peux que le comprendre. Seulement… J’ai peur de lui rappeler cette vie qu’il a voulu fuir à tout prix… Sa réaction lorsqu’il m’a vu, j’ai vraiment cru qu’il n’allait plus jamais vouloir me voir…

C’est tellement compliqué comme situation. Et moi qui viens en rajouter en voulant le rendre jaloux pour qu’il fasse un pas vers moi, mais qui a juste eu comme effet de le faire fuir. Je joue avec mes doigts de tristesse alors que je garde la tête baissée. Qu’est-ce que je m’en veux d’avoir été si idiot! À sa question, je relève la tête en fronçant les sourcils.

- Oui j’en suis sûr. On parlait normalement, puis il arrêtait pas de parler de Clay en le nommant l’autre. Tu crois que ça pourrait être de la jalousie simplement parce qu’il aurait voulu être cette personne à m’aider à trouver un autre agent ou parce qu’il pensait que je fréquentais quelqu’un ? J’ai tellement peur de m’être perdu dans mes fantasmes que j’imagine des choses simplement parce que je l’ai retrouvé après avoir presque cru à sa mort…

C’est tellement le bordel dans ma tête que j’arrive plus à savoir ce qui serait plus plausible de ce que ma tête et mon cœur voudraient être la vérité.

Je ne sais pas pourquoi je suis autant gêné, je sais qu’il n’y verrait pas d’inconvénient, enfin ce n’est pas tellement ce que je voulais dire, mais je sais qu’il aime aussi les hommes alors je sais qu’il comprendrait, je ne sais juste pas comment m’y faire, ni comment voir ça, alors quand il me dit qu’il pense que je lui serait utile d’une autre façon, je ne peux pas m’empêcher d’avoir un petit rire.

« Tu es sûr de toi ? Parce que j’ai pas l’impression qu’il ait envie de faire quoi que se soit avec moi. Je crois qu’il préfère les personnes plus âgées ou de son âge. »

Je rougis, parce que j’admets ainsi que Zadkiel me plait et c’est bien la première fois que j’admet que quelqu’un me plait à mon meilleur ami, même si il est arrivé il n’y a pas si longtemps il l’est devenu au fil du temps. Il me propose même de venir habiter avec lui, dans son appartement et j’hésite mais finalement ça ne serait pas une mauvaise idée, je ne serais plus seul et puis je pourrais me concentrer sur les études et la boxe, j’aurais moins de soucis. Je fini donc par dire :

« Alors c’est d’accord, je peux venir quand ? Je n’aurais pas beaucoup d’affaire à déménager, je n’ai que des vêtements et quelques bouquins, le reste fait parti de la chambre universitaire. »

Je n’ai jamais eu beaucoup de choses à moi, ça évite de trop m’attacher matériellement, je n’ai jamais aimé ça et puis on peut tellement tout perdre du jour au lendemain, je sais de quoi je parle. Je me pince la lèvre, on dirait que ce n’est pas non plus la joie côté cœur pour lui, ça me fait de la peine pour lui il mérite d’être heureux.

« Il n’était peut-être pas fâché après toi … peut-être qu’il ne t’a pas tout dit mais j’avoue que ça ressemble à de la jalousie et d’un côté ça veut dire qu’il tient à toi aussi non ? Si on est jaloux c’est pas ça que ça veut dire ? »

Ce serait plus simple si les gens se parlaient au lieu de faire des déductions fausses. Ca éviterais ce genre de quiproquo, mais ça ne serait pas la vie.

Je ressens une certaine fierté de voir mon petit Lesli être de moins en moins gêné au fur et à mesure que la conversation sur son bel apollon avance. Il commence à se décoincer ou, plutôt, à assumer ce qu’il ressent face à lui ? C’est ça non ? Je suis trop contente ! C’est bien pour ça que mon sourire s’agrandit lorsque je l’entends rire en réaction au fait que je lui ai dit qu’il lui sera utile d’une autre façon au pire. Moi qui pensais que ça allait le gêner ! Que je suis content que ça ait fait l’effet inverse !

- J’en suis parfaitement sûr ! Il te dévore du regard ! Tu sais qu’il a à peine quitter ta chambre depuis que tu y as été admis ?! Un simple entraîneur n’aurait pas fait ça, je peux te le jurer !

J’ai la confirmation verbale que ce géant plait à mon meilleur ami alors c’est à moi de jouer pour lui prouver qu’il peut faire un premier pas sans craindre de se prendre un râteau.

- Qu’est-ce qui te donne cette impression et te faire croire ça ? Est-ce qu’il est tactile avec toi ? Attentionné ? Aux petits soins ? Est-ce qu’il s’assure que tout est ok pour toi ? Mais, genre plus plus plus. Pas juste comme un entraineur agit avec son protéger pour être sur qu’il soit en forme pour son prochain combat. Il est plus âgé que toi ? Ça lui fait peut-être juste peur. Il a peut-être d’autres raisons qui font en sorte qu’il ne fait rien de plus. Il ne veut peut-être pas te mettre mal à l’aise. Il faut que tu lui dises franchement qu’il te plait !

Pendant que je parlais, je me suis redressé sur mes jambes, débarquant ainsi de son lit, pour poser mes mains sur ses épaules. Il faut qu’il prenne son destin en main s’il veut être heureux ! Je sais que son passé est loin d’être heureux – je n’ose même pas imaginer perdre toute ma famille tellement la simple idée me brise le cœur, mais il faut qu’il reprenne réellement les rennes de sa vie. C’est bien pour ça que je suis trop heureux lorsqu’il accepte mon offre de venir vivre chez moi ! Chez nous maintenant ! Ça va être trop cool et il pourra se concentrer maintenant que sur ce qui est réellement important pour lui !

- Maintenant si tu veux ! Faut juste que je vide la pièce de mes surplus de tissus et qu’on achète un lit et une commode et un bureau au minimum.

Je suis vraiment trop heureux ! Et ça paraît avec le grand sourire qui est présent sur mes lèvres et avec les petits sauts que j’ai fait après qu’il ait accepté mon offre.

Mais, bien évidemment, ma joie est tombée lorsqu’on parle de Lilian. Je me sens tellement comme un crétin d’avoir été aussi loin alors qu’on venait de se retrouver. J’aurais pas du être aussi intense. Il n’a plus l’habitude de la façon dont je suis. En plus, il ne pensait plus jamais me revoir. Aux paroles de Lesli, je ne fais qu’hausser les épaules.

- Peut-être en effet… Mais, je voudrais que ce soit de la jalousie parce qu’il m’aime, pas juste parce qu’il tient à moi… Je suis enfin majeur et il n’est pas mort alors il n’y a rien qui pourrait nous séparer et pourtant j’ai l’impression que ça ne va rester qu’un fantasme lui et moi… Mais bon…

Je prends une grande respiration puis je lui offre un grand sourire à nouveau.

- On a pas le temps de se morfondre ! On a des meubles à aller choisir, mais, surtout, il est temps pour toi de quitter cet hôpital !

Je lui prends son sac avec les choses que je lui avais ramené et quitte la chambre. Pas question qu’il se fatigue déjà a porté son sac ! Puis, il me fait tellement plaisir à accepter de vivre avec moi alors je peux bien lui porter son sac.

J’ai un sourire quand Criss me dit que Zad n’a presque pas quitté ma chambre, je ne sais pas pourquoi je m’en doutais, mais pourquoi est-ce qu’il ne m’a pas embrassé l’autre fois ? Est-ce que je me fait des idées et qu’on s’en fait tous les deux ? Je hausse et épaules et fait non de la tête avant de lui dire :

« Non, je pensais qu’il allait m’embrasser et finalement non, chaque fois que j’approche un peu j’ai l’impression que ça le met mal à l’aise, il m’a dit qu’il était plus vieux que moi. J’imagine que c’est ça qui fait qu’on est là, à rien du tout. »

Je n’ai jamais dit ce que je ressentais à personne, je ne sais pas vraiment comment faire ça à vrai dire. Les fois ou j’ai été en couple, ce n’était pas moi qui avais vraiment fait le premier pas et je ne l’ai pas été tant de fois que ça. Deux fois, j’ai vite lâché l’affaire, je n’étais pas vraiment amoureux, peut-être parce que ce n’était pas les bonnes personnes …

Je suis content qu’il me propose encore de venir habiter avec lui. Il me l’avait déjà demandé et je ne voulais pas le déranger, mais finalement je me dis que maintenant que j’ai un avenir plus certain et que je suis officiellement un boxeur je peux commencer à penser un peu à moi. Je lui dis donc :

« D’accord, avec la première paie que j’ai eue je pense que je pourrais acheter tout ça, je n’ai jamais eu autant d’argent en travaillant au fast-food, c’est dingue et j’ai perdu pourtant. Je me suis même rétamé. »

Il faut croire que le fait qu’on prenne des coups est une prime de risques.

« On peut faire des trucs idiots quand on aime quelqu’un et qu’on ne sait pas lui dire. Ce n’est pas aussi facile que ça en à l’air, peut-être qu’il ne sait pas comment te le dire ? Il peut être vécu quelque chose qui le rend comme ça ? »

J’acquiesce quand il me dit qu’il est tant de sortir d’ici. Je me relève, ça fait du bien d’être debout, de pouvoir bouger et de savoir que je vais rentrer.

« Oui, il faut que je passe à la fac, que je leur dise que je déménage. Je n’ai pas beaucoup d’affaires à prendre. »

Juste des vêtements, les meubles ne sont pas à moi et bien sur il y a mon ordinateur, ça ne devrait pas être très long.

Je pourrais presque pousser un soupire d’exaspération aux comportements de mon meilleur ami. Il vient de dire exactement la raison pour laquelle son dieu grec garde une distance entre eux. Je lève les yeux au ciel tout en m’approchant de lui. Puis, je viens poser mes mains sur ses épaules en le regardant droit dans les yeux.

- Cherche pas plus loin ! Il croit qu’il est trop vieux pour t’intéresser ou juste pour que vous ayez une relation normale. C’est pour ça qu’il garde ses distances. Faut que tu lui montres que son âge, tu n’en as rien à carré ! Ça ne doit même pas être toi qui le met mal à l’aise, mais bien ce qu’il ressent pour toi alors que tu es plus jeune que lui. On est pas tous à l’aise lorsqu’il y a une différence d’âge.

Et je sais de quoi je parle puisque Lilian a quelques années de plus que moi et que je n’en ai rien à faire. Et ce depuis toujours ! Maintenant, notre différence d’âge est un peu moins choquante, mais lorsqu’on habitait encore en Espagne et que j’étais son voisin, elle l’était plus, mais qu’est-ce que j’en avais rien à faire !

Puis, ne voulant pas laisser mon meilleur ami dans la misère, je remet mon offre de faire colocation sur le tapis. Après tout, ça pourrait être vraiment cool de vivre avec lui ! J’en ai un peu marre de vivre seul aussi. Surtout depuis ma séparation avec Esme, ça me perturbe encore plus puisque je n’ai jamais réellement habité seul finalement. Alors qu’elle ne fut pas ma joie lorsqu’il a accepté enfin mon offre ! Je crois qu’on ne pourra pas enlever mon sourire avant un bon moment ! Bon, ça s’était sans compter le fait que mon meilleur ami ne veut absolument aucune aide évidemment. Je secoue la tête amusé.

- Tu sais que le but que tu viennes habiter chez moi est que tu puisses économiser et arrêter de devoir travailler comme un fou pour vivre ? Je peux t’aider à meubler ta chambre pour que tu te gardes un peu d’argent sur ton compte. Ça serait contre-productif qu’on fasse coloc avec un minimum loyer si c’est pour que tu vides ton compte à la première occasion.

Malgré tout, je dis tout ça en étant amusé. Mais je suis tellement compte pour lui qu’il ait enfin une chance dans la vie. Il le mérite tellement après tout ce qui lui est arrivé.

Aux paroles de Lesli, je pousse un soupire. Luis va vraiment lui avoir pourri la vie jusqu’au bout. J’aurais du plus me battre pour aider Lili à sortir de son emprise ! Je suis loin d’être quelqu’un de violent dans la vie, mais qu’est-ce que je voudrais que Luis vive des journées de tortures qui se termine par la mort ! Et même ça, ça ne sera pas assez pour égaliser ce qu’il a fait vivre à mon Lili.

- Pour quelqu’un qui n’a pas vraiment d’expérience amoureuse, tu sais quoi dire !

Je préfère sortir une blague que de continuer à me morfondre. Puis, comme un flash, une supplication me revient.

- Faut vraiment pas que tu parles du fait qu’il soit encore vivant, ok ? C’est pour sa sécurité, donc vraiment, faut pas en parler !

On sent l’urgence dans mes paroles et elle est visible aussi dans mon regard. Je ne veux pas voir encore Lili disparaître, encore moins par ma faute !

Un grand sourire sur les lèvres et son sac sur mes épaules, on quitte la chambre.

- Aucun soucis, je vais t’y amener. J’ai ma voiture, donc on pourra tout mettre dedans. Puis, après on ira acheter tes meubles, puis maison ! lui dis-je avec un grand enthousiasme.