Je regarde mon ami et je ferme les yeux, ouai ça il me l’a fait comprendre, comment je dois lui faire dire le contraire ? Ça je ne sais pas du tout.

« Je suis sensé faire ça comment ? Je ne savais même pas que … j’étais … enfin qu’il pouvait me plaire. »

Il comprend ou je veux en venir. Je n’ai jamais dit à personne que j’aimais bien les garçons aussi. J’ai toujours eu un peu peur de le dire alors même que Cris est finalement comme moi. Je ne sais pas pourquoi je suis autant gêné, je ne devrais pas, ce n’est rien d’étrange.

« C’est la première fois que … j’en parle. Mes grands-parents ne son pas tellement très ouvert, je savais que si je leur disais … ça aurait été compliqué, je n’ai jamais rien dit. Je me suis toujours demandé ce que mes parents auraient dit … »

Je me le demanderais toujours parce qu’ils sont morts il y a longtemps et que je sais qu’ils ne reviendront pas. Ça non plus je n’en parle pas, même à lui, mon meilleur ami, je devrais peut-être pourtant … mais je n’y arrive pas. C’est trop compliqué de parler d’eux.

Je suis content qu’il insiste autant pour que je vienne habiter chez lui, mais je tiens à lui devoir quelque chose, je n’ai pas envie d’avoir l’air de profiter de son argent. Il sait comment je suis alors je lui réponds :

« C’est non négociable, maintenant que je m’en sors un peu mieux, je peux quand même t’aider pour les courses et l’entretient de la maison, je ne veux pas avoir l’air de profiter de quoi que ce soit. »

Il sait, mais je lui redis, parce que je sais aussi qu’il a le cœur sur la main. Il aiderait le premier venu, même son pire ennemi. Je lui fais un sourire quand il me dit que je sais quand même quoi dire, même si je n’ai pas eu beaucoup d’expériences et je lui réponds :
« C’est plus simple de donner des conseils quand on n’est pas directement concerné. »

Je l’écoute me dire que je ne dois rien dire pour son ami et je vois bien que ça l’inquiète alors je le rassure et je lui dis :

« Ne t’en fais pas, je sais garder un secret, mais toi du devrais lui dire aussi ce que tu ressens. »

Je lui fais un clin d’œil, après tout il m’a dit la même chose pour que j’en fasse autant, alors il doit aussi faire pareil. Je lui fais un sourire, ça me fait du bien de le voir, d’être un peu hors de la salle d’entraînement aussi, hors de la fac aussi. J’étais sois à la salle, soit à la fac ces derniers temps, alors bouger un peu me fera du bien.

« Ok, on peut y aller alors. »

Je prends mon sac et les papiers de sortis. Il faudra payer à la sortie, mais ce n’est pas un problème, je sais que j’ai gagné de l’argent, même si j’ai perdu, c’est un peu étrange d’ailleurs de me dire qu’une toute nouvelle vie commence.

J’aurais envie de le secouer, alors que j’ai les mains sur ses épaules, pour lui brasser les idées un peu. Peut-être qu’il verrait qu’il se complique trop la vie pour rien.

- Comme avec une fille. On s’en fout si l’autre personne est un gars ou une fille. Tu lui parles franchement ou bien tu te mets nu devant lui ou elle si tu veux que ce soit direct. Ça change rien si tu viens d’apprendre que tu peux aimer autant les filles que les garçons, Lesli.

Mes paroles sont accompagnées d’un grand sourire pour tenter de le convaincre que c’est hyper simple. Bon, bien sûr, je n’ai pas pu m’empêcher de rajouter un truc vraiment intense, mais c’est moi ça. Bien sûr, je le dis, mais je crois que je n’aurais jamais le courage de me mettre réellement nu devant Lili pour qu’il comprendre que je l’aime et que je le veux. J’aurais trop peur de sa réaction.

- Je suis certain que ça n’aurait aucunement dérangé tes parents que tu sois gay, hétéro ou bi. S’ils t’aimaient réellement, tout ce qui leur aurait importé aurait été que tu sois heureux. Alors écoutes le sage que je suis et soit fier de ce que tu es parce que tes parents le sont, surtout de voir que tu as pu appâter un dieu grec de la sorte ! Non, mais, il est encore mieux foutu que Hercule, t’imagine ?! Il doit baiser comme un dieu, je t’envie !

Depuis le temps qu’on se connait, Lesli n’est plus surpris de mon langage cru. Il est encore choqué et mal à l’aise face à ce genre de langage, mais lentement j’arrive à l’immuniser face à ce dernier.

Je finis par insister pour qu’il vienne habiter avec moi, un peu plus pour la forme et la blague que pour être réellement sérieux. Depuis le temps que je lui propose et qu’il me dit toujours non, j’ai fini par continuer à lui proposer juste pour le taquiner. Alors qu’elle ne fut pas ma surprise et ma joie lorsqu’il a finalement accepté !

- Pour les courses et tout ça, fine. Mais, je veux pas que tu vides ton compte en banque à la première occasion. L’argent, ça disparaît vite. Alors tu pourras dépenser plus après quelques combats où tu auras remporté des sommes astronomique, ok ? Jusque-là, tu contribueras au minimum. T’inquiètes, je vais pas te laisser t’en sortir si facilement, lui lancé-je avec un clin d’œil pour rigoler.

Puis, je rigole à ses paroles en levant les yeux au ciel. Il a totalement raison !

- Oh ça oui !

Le nombre de conseils que j’ai donné à Lili en Espagne alors que je n’avais jamais vécu ce qu’il a vécu. Je voulais juste l’aider. Puis, rapidement, je lui lance un regard de biais en croisant les bras contre mon torse.

- C’est pas juste de prendre mes paroles contre moi. Même si je sais que je dois lui dire, j’ai trop peur qu’il ne m’ait juste toujours vu simplement comme le jeune voisin… Il n’a pas le même comportement que ton dieu grec à envers toi. Il ne me dévore pas du regard. Si ça se trouve, je suis tombé amoureux d’un mec qui n’en a rien à faire de moi…

Oui, ça peut sembler surprenant. Je donne tellement l’image du gars qui est toujours sûr de lui alors que c’est loin d’être toujours le cas.

- Mais, si tu le fais alors je vais le faire aussi ! Faut être solidaire entre meilleur ami !

Je lui lance en le poussant d’épaule à épaule. Puis, un grand sourire se dessine sur mes lèvres lorsqu’on sort finalement de la chambre. Je ne vivrais plus seul chez moi. Je vais habiter avec mon meilleur ami alors qu’il commence une nouvelle vie. Je suis trop content.

- Allons-y !

On sort de la chambre, fait un rapide arrêt au secrétariat pour payer la facture puis en embarque dans ma voiture direction l’université pour vider la chambre universitaire de Lesli !