Les lumières de la ville clignotaient sur son visage alors qu'il était adossé là, sur le bord de la fenêtre, dans le Thaïlandais non loin de chez lui. A le voir, on aurait dit un clochard qui venait de terminer le verre de trop alors qu'en vérité, il était simplement un homme chamboulé en pleine méditation face à tout une avalanche de nouvelles qu'il n'avait absolument pas prévu au programme. Quel programme? Qu'importe. Il venait d'apprendre qu'il était le père d'une jeune femme qui l'avait vénéré tout le long de sa vie alors que de son côté, il n'avait pas connu une seule fois son existence. Et cela était compréhensible : on l'avait cru mort. On l'avait cru putain de mort.
Au début, il pensa à tout ce qu'il avait vécu depuis son retour aux Etats Unis. Les retrouvailles avec sa famille, notamment, et avec quelques anciennes connaissances, de loin. On ne lui avait pas dit. Puis il s'était mis à réfléchir aux raisons qui avaient pu les faire tenir en silence. Il y en avait plusieurs, mais la plus probable était probablement celle de ne pas le faire avoir une attaque cardiaque à peine débarqué en mère patrie. Lui qui venait de vivre plus de vingt dans dans un autre monde, jusqu'à se perdre soi même, après avoir subi des tortures physiques et mentales qui l'avaient persuadé de mettre une croix sur sa vie aux Etats Unis, forcément, il lui avait fallu un temps d'adaptation avant d'apprendre qu'il avait une héritière par le sang.

Elizabeth.
Cette jolie tête rousse qu'il avait laissée avant de partir en mission. Naturellement, il avait repensé à elle et encore plus lorsqu'il avait rencontrée Theodora. Qu'était-elle devenue à présent? Sans doute s'était-elle remariée et avait d'autres enfants? Il allait probablement se mettre à sa recherche d'ici peu.
D'ailleurs, il commença plus ou moins volontairement lorsqu'il se redressa enfin de cette baie vitrée martelée par la pluie qui venait d'apparaitre. Il sortit de l'établissement après avoir laissé un généreux pourboire sur la table et s'était laissé mouillé le visage une fois à l'extérieur. Il observa le ciel, noircit par la nuit, avant de se décider à bouger. Il s'aventura ainsi jusque dans le quartier du Queens où il passa devant le Jazz's Blues, un bar musical spécialisé dans le jazz. Ce n'était pas un endroit anodin pour lui non. C'était là qu'il avait fait sa proposition de mariage à sa femme. Son ex femme? Enfin, il ne savait plus trop.
Le bar était toujours ouvert, ce qui le ravit. Il resta un moment planté devant comme l'indécis qu'il était jusqu'à se décider à entrer. L'endroit avait pas mal changé en presque vingt-cinq ans d'absence, mais l'ambiance qui régnait autrefois était toujours présent. Il y avait un peu de monde en ce vendredi soir, la veille du week-end et un groupe était en train de se produire sur scène, émanant une musique agréable et vintage, le genre de jazz que l'on connaissait bien lorsqu'on évoquait le mot Jazz. Après tout, c'était son style préféré.
Au moment où il s'avança dans le but d'attirer l'attention d'un membre du personnel pour s'asseoir à une table, il s'arrêta net en voyant la chevelure flamboyante d'une femme à quelques mètres d'où il se trouvait. Et il la reconnut aussitôt malgré le temps passé : cela ne faisait nul doute qu'il s'agissait d'Elizabeth. Le hasard pouvait bien faire les choses parfois. Comme si un ange gardien avait décidé qu'il avait assez subi d'atrocité comme ça et que le karma allait changer sa vie en bien désormais. Ou peut être pas. Après tout, elle le croyait toujours mort et lui était loin d'être un fantôme au sens propre du terme. Mais un fantôme tout de même. Il prit la démarche de la rejoindre mais fut stoppé aussitôt par l'hôte d'accueil qui lui demanda s'il avait fait une réservation.
"Non, je... Bonsoir, excusez moi. Je viens rejoindre ma femme, là bas."
Surpris, l'hote fronça les sourcils. Naturellement, Elizabeth n'avait évidemment pas prévu une place en plus pour lui, alors il le laissa un moment sur place avant d'aller se renseigner auprès de la concernée. Ainsi, Hazel vit l'hôte s'approcher d'elle, arriver par l'arrière et se pencher pour atteindre le niveau de son oreille, très certainement pour lui demander si elle attendait bel et bien son mari.

Incertain. Nerveux. Terrorisé. Voilà plusieurs qualificatifs qui le désignait actuellement. Que lui avait-il pris de venir ici, dans cet endroit qui semblait soudainement si hostile pour lui? A moins que ce soit lui qui le soit devenu. Depuis son retour aux USA, son humeur était exécrable. Soit il faisait preuve de sarcasme, soit il était irrité. Il avait le triste sentiment de ne plus être vraiment chez lui, qu'on l'avait forcément à se réconcilier avec un passé qui... était définitivement enterré, tout comme sa tombe vide au cimetière du coin. Il était bien, en Chine. Il avait fini par se faire une raison et s'était résolu à finir ses jours là bas, avec les habitants du village dans lequel il avait été recueilli. Il n'avait pas refait tout à fait sa vie là bas, même s'il aurait pu, à plusieurs occasion, de se marier avec une jeune femme qu'on lui avait présenté. Les autres avaient même fini par se faire à sa présence et il était devenu un citoyen parmi d'autre. Et puis, il avait fallu qu'il suive l'un des amis qu'il s'était fait là bas pour qu'enfin, il se fasse reconnaître et qu'il ait une nouvelle liaison avec les Etats-Unis. D'une certaine manière, il en exprimait un certain regret. Son retour lui avait tout de même permis de retrouver les membres de sa famille, quelques anciens amis... mais pas sa femme. Elizabeth, il se demandait ce qu'elle était devenue depuis le temps. En passant devant ce club, il avait eu une pensée pour elle. Etait-elle toujours aussi belle que lorsqu'il l'avait quittée au seuil de la porte, prêt pour le départ en mission? Peu à peu, les souvenirs lui revenaient en mémoire. En y entrant, il ne s'attendait pas à la revoir, et pourtant, ce fut certainement l'une des premières silhouette qu'il remarqua malgré lui. Sa chevelure rousse était toujours aussi flamboyante. C'était comme si le temps s'était figé, qu'il n'était jamais parti. Aussi, il demanda à ce qu'on l'appelle, ou du moins, à la rejoindre. Un mécanisme. Parce que mine de rien, il allait devoir s'y confronter à un moment donné. Rhys, ou même tout autre membre de sa famille, n'allait pas rester dans le secret éternellement. Il allait devoir prendre son courage à deux mains et affronter tout ça.

Il suivit du regard le bonhomme qui se chargea d'aller déranger la belle Elizabeth. Il détourna la regard avant qu'il ne croisa le siens, de peur de sembler ridicule, de peur de perdre ses moyens. Il hésita lourdement à prendre la poudre d'escampette et sortir de là en courant le plus vite possible. Même avec son âge avancé, il saurait gagner un marathon vu l'enjeu. Et puis, le temps de réfléchir, que le flot de pensées s'éclatait tel une rafale de vague contre des rochers, la voilà devant lui. Il entendit sa belle voix le réprimander, mécontente de ce qu'elle considérait être une mauvaise farce puisque, comme elle le rappela, son mari était mort il y avait vingt cinq ans. Voir des larmes perler au bout de ses yeux lui pinça le coeur. Il échangea un long moment avec elle, les yeux dans les yeux, le coeur battant à tout rompre. Il n'arrivait pas à parler, à répondre à cela, ne serait-ce qu'à la rassurer. Qui était-il pour venir hanter ses souvenirs, qu'elle devait avoir enterré depuis belles lurettes désormais? Avait-il le droit de venir rouvrir une blessure à laquelle elle s'était sans doute fait depuis l'annonce de son décès?
Et puis, il l'entnedit lui demander si c'était bien lui. Aussitôt, la panique l'envahit et il montra ce dont il excellait le plus : sa stupidité.

"Heu, je.. non, je suis un ancien camarade qui lui ressemble beaucoup et je..."

Malgré lui, il fit allusion à la rencontre qu'il avait eu avec sa... fille.

"Oui, c'est moi." confirma-t-il peu après d'une voix très sérieuse et assurée. A nouveau, un flot de pensée le submergea. Le mot désolé se fit répéter un nombre incalculable de fois, ainsi que tout un début d'excuses différentes pour lui expliquer la raison de sa présence ici, mais surtout de sa... non mort. "Je suis... 'revenu' il y a pas longtemps."
Il était toujours d'un calme olympien. Parce qu'après tout, ça servait à rien de faire le guignol. Pas auprès d'Elizabeth, jamais. En plus, elle était toujours aussi ravissante.

Au tout début, Hazel s'était mis à regretter son initiative. Celui de venir à sa rencontre. Peut être aurait-il dû s'y prendre mieux, moins soudainement, peut être aurait-il dû la préparer en faisant toute une mise en scène comme on pouvait le voir dans les films Hollywoodien. Mais le fait était qu'il avait agi sur le tas. Il aurait certainement dû être moins impulsif et réfléchir davantage avant de se lancer dans ces retrouvailles là, mais maintenant qu'il était si près du but, il n'allait pas rebrousser chemin. Et puis, revoir l'amour de sa vie l'avait tenu à coeur. Il ne s'était pas lancé dans cette quête dès son retour, trop préoccupé à... retrouver sa vie et s'adapter à son pays d'origine une nouvelle fois. Mais là, maintenant qu'il était un petit peu plus posé, toujours en proie à ses traumatismes et manquant énormément sa vie en Chine certes mais un peu plus installé à New York, et qu'il avait croisé une certaine Theodora Hawkins, cette envie lui prenait au ventre. Il s'attendait à tout, à ce qu'elle lui annonce qu'elle avait refait sa vie, ce genre de chose. Ce sera dur à encaisser mais ce serait normal. Après tout, il s'était mis en tête de tourner la page et rester à l'autre bout du monde si on ne l'avait pas rapatrié sans son consentement.

Elizabeth avait fini par se matérialiser devant lui. Elle était toujours aussi belle et charmante que lorsqu'il l'avait connu. Elle n'avait pas pris une ride depuis son départ et ses cheveux étaient toujours autant flamboyants. Son coeur s'était mis à battre rapidement, non seulement à cause des retrouvailles mais parce que, comme au premier jour, elle lui refaisait le même effet qu'à leur rencontre. La voir dans cet état émotionnel à ses retrouvailles avec lui lui pinçait le coeur. Voir Elizabeth triste était considéré pour lui comme commettre un acte cruel.

"Je... Eum..."

A vrai dire, s'expliquer impliquait de devoir se lancer dans une énorme discussion. "C'est à dire que... Enfin... Je.."
Par où commencer? Il était complètement stressé, le pauvre. Il vit ses yeux perler et une larme couler. C'était comme un effondrement pour lui. Il décida d'aller essuyer sa joue sans penser à ce que le contact était susceptible à ouvrir un barrage. Il l'écouta balbutier des choses comme il l'avait fait juste avant, et cela s'expliquait vu la situation. "Je sais." commença t-il par dire afin de pouvoir retrouver au possible ses esprits. "Techniquement je le suis mais pas vraiment... et je suis revenu il y a... quelques semaines. Difficile à dire pour quelqu'un qui a perdu la notion du temps."
Il se trouvait incroyablement fier d'avoir parlé sans être trop bouleversé. Il fallait bien après tout, sinon ils allaient exploser tous les deux intérieurement parlant.
Elzabeth prit commande puis elle lui demande s'il souhaitait quelque chose. Il la fixa un long moment, comme s'il la découvrait pour la première fois avec une réponse qu'il garda en tête : toi. Mais forcément, il s'empêcha de le dire à voix haute.

"Ah, Elizabeth, j'ai envie de bien des choses actuellement mais pour le coup, je vais me contenter de la même chose que toi."
Au moins cette réponse n'était pas trop à l'ouest et plus à cheval avec sa question. "Tu m'as manquée."
Autant dire les choses sur le tas.

Au fond, il s'y était attendu. Il savait, depuis qu'il avait songé à la retrouver, que ce moment serait particulièrement émouvant et touchant, aussi bien pour lui que pour elle. Après tout, ça n'était pas rien qui les avait séparé. Ce n'était pas une question de trois ou quatre années qui les avaient séparés, même si cela aurait été trois ou quatre années de trop. Là c'était pratiquement un quart de siècle, un quart de vie et autant se le dire, c'était infiniment trop. Pourtant, Elizabeth n'avait jamais quitté son coeur malgré ça. Il avait beau eu une relation là bas, elle n'avait pas duré. Déjà parce que ça ne l'avait pas fait, mais surtout et avant tout parce qu'il s'était toujours estimé marié, bien qu'au fond, il avait été persuadé qu'elle avait tourné la page et était passé à autre chose. Il avait été tel Ulysse dans son Odyssée, à faire tout un périple depuis la guerre de Troie afin de retrouver sa maison, à Ithaque et sa femme Pénélope qui l'attendait en cousant inlassablement jusqu'à son retour pour éviter de se marier avec d'autres prétendant. Il avait le sentiment d'avoir le même parcours, à quelques détails près.

La voir ainsi, à deux doigts de fondre en larmes, l'anéantissait. Elizabeth, sa Lizzie, c'était si dur. Et pourtant, un mauvais passage à passer pour pouvoir naviguer à nouveau sur une mer calme et plate. Elle était si belle, Elizabeth. La couleur de ses cheveux le séduisait toujours autant et son expression si douce et si paisible lui chavirait le cœur. Il la redécouvrait, comme autrefois, lorsqu'ils s'étaient vus pour la première fois de leur vie.
Elizabeth se précipita dès lors pour lui dire à quel point il l'avait manqué et qu'elle ne l'avait jamais cru mort et... il ne le sut pas. Mais il la regarda tout de même tendrement alors qu'il posait délicatement ses mains sur ses joues qu'il caressait de ses pouces pour chasser les quelques larmes qui avaient décidé de couler de ses yeux. Il avait le sentiment d'avoir une poupée en porcelaine dans les mains, même si Elizabeth était plus robuste qu'elle ne semblait le paraitre.

"Tu m'as beaucoup manquée aussi Lizzie." répondit-il a voix basse.
Aussi, elle se mit à l'avertir de l'existence de leur fille, Theodora et il la relâcha alors qu'il s'esclaffait en y songeant. C'était une manière soudaine de lui apprendre sa paternité mais il ne pouvait pas lui en vouloir : il avait soudainement fait part de son vivant aussi. Tous les deux étaient très remués, à juste titre.

"Ouais alors, à ce sujet je... l'ai possiblement déjà croisée" lui annonça t-il un peu embarrassé.

Toute une tornade d'émotion et de chose à rattraper. Elle finit par lui poser la question la plus importante, ou en tout cas, une des plus importante : comment était-il revenu? Il se mordit la lèvres inférieure, puis redressa la regard sur le comptoir au fond de la pièce. Tout le monde était encore en train d'observer le spectacle. Il se mit à faire un geste de la tête vers le coin buvette où une petite poignée de personne rôdait dedans.

"Je vous offre un verre pour vous raconter tout cela Madame Hawkins?" proposa t-il en prenant une voix enjôleuse, comme si c'était la première fois qu'ils se voyaient réellement. "A moins que vous préférez que l'on sorte à l'extérieur? A vrai dire, le verre m'arrangerait beaucoup, il fait froid dehors." Une chose ne l'avait pas quittée : son pitoyable humour.

Passé le cap des premiers instants de retrouvailles, Hazel parvenait tout doucement à se détendre maintenant qu'il était face à sa femme. Oui, sa femme. Parce que même s'il avait été déclaré mort il y a plusieurs années de cela, il était bel et bien en vie. Il avait tout de même cessé d'espérer la retrouver un jour, avant qu'on ne vienne l'obliger à retourner aux Etats Unis, évidemment. Maintenant qu'elle était devant lui, il s'en voulait d'avoir cessé d'espérer. Parce qu'une petite étincelle qu'il pensait éteinte s'était ravivé. Elle n'était pas gigantesque, mais il ne pouvait simplement pas se montrer insensible à Elizabeth. Elle avait été son premier et seul véritable amour. Et quoiqu'on pouvait en dire, il l'avait toujours aimée. Mais que faire et penser en plus de vingt ans passés? Il s'était dit qu'elle avait dû se retrouver quelqu'un depuis le temps. En prime, le mépris qu'il avait pour lui même lui avait fait se persuader que c'était forcément le cas. Il avait beau avoir un certain caractère, sa confiance en lui n'était pas vraiment énorme. En tout cas, pour les relations sociales. Pour être une grande gueule, ça, y'avait aucun soucis bizarrement!

Il avait le sentiment d'être un fantôme que tout le monde pouvait voir. N'était-ce pas ce qu'il était après tout? Un fantôme vivant. Un souvenir qui ressurgissait soudainement sans que personne ne l'ait vu venir, pas même sa propre famille. Et en revenant sur la terre natale, il avait ainsi appris à ses dépends qu'il était père. En tout cas, biologiquement parlant. On ne pouvait pas vraiment lui donner l'étiquette de père étant donné qu'il avait été absent pour son éducation et tous les autres truc qu'un père est censé faire avec son enfant. Aller à Disneyland, manger des glaces, se rendre au cinéma... ce genre de chose là. Il ne pouvait blâmer personne pour cela, c'était ça le pire. Il culpabilisait d'avoir rien pu faire et de ne pas avoir cherché à le faire. Au début de son errance, si, forcément. Ce fut avec le temps qu'il avait fini par se résigner et c'était cela également qui avait fait qu'il avait mis autant de temps à trouver quelqu'un capable de le ramener en Amérique.
Lorsqu'elle s'excusa de ne pas avoir pu lui apprendre, il se pinça les lèvres. Elle lui demanda confirmation que c'était bien elle et il haussa les sourcils, convaincu.

"Je crois qu'il n'y a aucun doute ouais. D'ailleurs elle m'a soupçonné d'être son géniteur mais... je... j'étais pas prêt à... enfin, tu comprends."

Naturellement, ça aurait été plus facile qu'il ait confirmé la chose plutôt que de rester dans le déni. Mais il ne s'était tellement pas préparé psychologiquement à cela, avec la crainte d'avoir soudainement des responsabilités à rattraper qu'il avait préféré assurer qu'il était un ami. Il finira par lui dire la vérité, à Theodora. "... J'ai une fille... Whouah!" avait-il fini par dire, songeur. Même quelques temps après sa rencontre, il avait toujours du mal à y croire. Et voilà qu'à présent, il croisait à nouveau le chemin de la belle Elizabeth!
Il se sentait un peu mieux avec elle. Comme s'il la rencontrait une seconde fois. C'était un peu le cas, quand on y réfléchissait bien. Pourtant, il ne niait pas la connaitre, seulement, c'était appréciable de se dire qu'on flirtait avec son âme soeur une seconde fois dans sa vie comme s'il souhaitait la reconquérir. Ainsi, il l'avait invitée à prendre un verre, lui donnant le choix de faire autre chose, à l'extérieur, malgré le froid. Heureusement, Elizabeth accepta l'offre du verre. C'était ainsi que de nombreuses histoires se créaient après tout, pas vrai? Il ponctua ainsi sa réponse d'un clin d'oeil et l'invita à se diriger vers le comptoir. Les musiciens sur la scène venaient de changer de chanson et elle était très assimilable avec sa situation. C'était doux, mignon, voir même un peu romantique. Il commanda ainsi les deux verres après lui avoir demandé ce qu'elle souhaitait et, le coude contre le comptoir, il la dévisageait longuement, d'abord en silence.

"Tu es toujours aussi ravissante en tout cas."
Fut la première chose qui lui traversa l'esprit. Il fallait qu'il le dise tant il le pensait.