Zenia & Wyatt

« Quelle bande d’incapable ! » J’étais en rage, je faisais les cents pas dans la petite ruelle a côté de ma clinique. C’est ici que mon bras droit et moi venions discuter d’affaire lorsque je travaille à la clinique. Oui je n’aime pas faire rentrer mes gars dans mon bureau pour ne pas trop attirer l’attention, en général on se voit dans des lieux bien précis ou au Red Cellar où mon bureau se trouve à l’abri des regards. Bob vient de m’apprendre une mauvaise nouvelle, une partie de mes dealers se sont fait attrapé par la police lors d’un descente. Toutes leur came a été saisi, c’est une double perte pour moi, mes gars et ma drogue. Il va falloir que je protège sérieusement mes gars si je veux m’en sortir indemne. Je n’ai certes que peu de contact avec mes dealeurs c’est Bob qui s’occupe de tout et bien sûr il ne connaisse pas mon nom pour eux je suis la Chimiste et personne d’autre.

« Combien se sont fait attrapé ? Je peux leur faire confiance pour la fermer ? »

L’heure était assez grave, il fallait agir vite et très vite avant que la police ne mette son nez dedans et qu’elle trouve des infos cruciales. J’ai élaboré des plans pour chaque situation afin d’anticiper mes futurs ennuis. Je n’ai pas le droit de me laisser surprendre, il faut que je puisse sauver mes fesses coûte que coûte, j’ai des filles, Priam et Gemma a protéger, je ne peux pas faillir, c’est impossible. Je tournais encore en rond dans la ruelle, frappant dans une poubelle de rage.

« Je te préviens Bob, je ne vais pas laisser ses conards de flics me prendre tous mes gars ! Appelle les avocats, il faut les sortir de là ou alors les convaincre de se taire, tu connais la procédure. »

Pourquoi cette descente a eu lieu, j’étais tranquille depuis des mois, j’avais filé des pots de vin à des inspecteurs. Ce n’est pas possible, j’ai beaucoup trop à gérer en ce moment avec la mort de Berto et la menace qu’Alvaro a mis sur nous, moi et Gemma. Oui l’homme n’a pas trop apprécié que je me tape sa femme depuis des années. Une lumière arriva dans mon cerveau.

« C’est cet enfoiré de Berto bien sûr ! C’est lui qui m’a vendu ! Quel connard ! »

Oui mon mari m’avait trahi sur bien des aspects, j’avais le cœur brisé de toutes ses trahisons, moi qui pensais que notre famille était réelle, non ce n’étais que du vent pour lui, un menteur. J’entendis du bruit dans la rue et je me retournai violent tout en intimant à Bob de partir discrètement.

« Qui est là ? »

Le regard noir j’attendais de découvrir qui pouvait bien se cacher là.

Zenia & Wyatt

“Voilà mon beau, Wyatt. Ils viennent de sortir du four, en plus.”

“ Ahh, Giorgia, tu sais que tu es la meilleure !”

C’était super de la voir sourire. Cette femme est extraordinaire. Changer de pays pour s’établir ici avec sa fille. Arriver avec rien et être devenue une des meilleures pâtissières de mon quartier. Je venais tous les dimanches avec Ruby. Elle était trop petite pour un café ou un chocolat chaud. Alors, la belle Giorgia lui faisait un cappuccino spéciale juste pour elle; simplement du lait en mousse dans un petit gobelet. Voir la petite courir au comptoir pour aller chercher son cappuccino fait partie des précieux moments que je garde dans ma tête. On allait jusqu’au rebord de l’eau pour boire nos cappuccinos et manger les fameux biscuits au chocolat. Pas besoin de plus pour savoir qu’on était si bien ensemble.

Giorgia me connait depuis si longtemps qu’elle fait partie de mes instants précieux. Juste voir ma binette entré dans sa boutique, elle sait quelle biscuit qui me fera du bien. Cette fois-ci, c’était moi qui lui remontait le moral en lui demandant une boite de ces biscuits.

Une bonne nouvelle: J’ai obtenue une augmentation de mes visites au centre. Les résultats de mes dernières évaluations ont été remarquables et ils sont prêt à m’ouvrir une autre porte. Tous ces sacrifices rapportent énormément et cette nouvelle me faisait tellement du bien. Au point que je voulais le partager avec la plus merveilleuses des amies de mon coeur.

“ Et le spéciale Zenia comme elle l’aime. "Sei così carino" de faire cela pour elle. Je vais te mettre tout cela dans un sac transportable.”

S’il y avait quelqu’un qui sait combien cette annonce est importante pour moi, c’est bien ma Zenia d’amour. Elle m’a soutenu depuis ce début de calvaire et a même osé me cacher qu’elle contribuait au paiement de mon avocat dans mon dos. Oui, j’ai de l’orgueil, mais ça m’a fait chaud au coeur de savoir qu’elle voulait que je réussisse. Qu’elle souhaitait mon bonheur.

J’allais donc lui offrir un petit bonheur, à mon tour, avec de la caféine sucré et du chocolat fondant. Elle le mérite amplement, surtout que c’était, sans doute, une journée folle à la clinique. Enfin, ça doit l’être à tous les jours, au fond. À cette heure, elle était dû pour une petite douceur.

Je marchais tranquillement sur le trottoir. Je ne place jamais ma vieille bagnole tout près d’ici. C’est tellement passant qu’on risque de l’achever. Non, je ne suis pas fais en chocolat; je suis capable de marcher un peu. Les cafés et les biscuits seront toujours aussi bons.

J’approchais de la clinique, excité et fier de pouvoir dire à ma belle ami que j’avais réussi tout un exploit et c’était une grand partie, grâce à elle. J’anticipais sa réaction avec son magnifique sourire et ces yeux pétillants de joie pour moi…

Cela dit, mes oreilles me disaient tout autre chose. En effet, je venais de reconnaître la voix de Zenia, mais elle ne provenait pas de ma tête, mais de la ruelle juste avant le début des escaliers du bâtiment. Possible que Zenia prenait une pause cigarette, mais de l’entendre parler sur ce ton à quelqu’un…

Ce n’étais pas dans ces habitudes. Alors, mon petit cadeau ne lui fera que du bien. Je songeais même à aller me cacher derrière le container pour la surprendre, mais alors que je venais à peine de me placer, des mots venaient me surprendre…

Des mots trop vulgaires pour qu’ils sortent de sa bouche. Des mots qui ne pouvaient pas venir d’elle.

Parler de ces gars, de flics, d’avocats…Mais, qu’est-ce que c’était que ça ? De quoi qu’elle parle ?!

Je me suis peut-être trompé. Ce n’était pas Zenia dans cette ruelle. Mais au moment même où je tentais de m’en convaincre, cette voix…sa voix crachait d’autres mots qui venait de me serrer le coeur.

….Berto….vendu…connard….

Elle parlait de quoi, bon sang ?! J’ai, malheureusement, vécu dans une univers où je connaissais bien ces termes et franchement, ce n’était aucunement rassurant.

Au contraire, une boule de stress et d’inquiétudes me montait dans la gorge. J’avais du mal à tenir ce sac que je tenais tant à offrir à ma meilleure amie…J’avais rien entendu de tout ça…Ça pouvait être tout autre chose.

Crétin, tu sais très bien ce que ça voulais dire, mais que ça vienne de Zenia, tu refuses de te le mettre dans le crâne. Elle…elle m’en aurait parlé, non ? Après tout, je suis quand même son meilleur ami…On se dit tout, alors…

Je ne pouvais pas rester ici…Il fallait que je me débarrasse de ce mauvais goût dans la bouche. Ça m’écoeurait…

J’avais oublié cette gouttière qui touchait le sol, tout près. Il fallait être sourd pour ne pas l’entendre. Un bruit profond, métallique dans cette petite ruelle. Je venais de me faire découvrir par celle qui était en train de me fendre le coeur…

Le temps que je sortes de ma cachette, de derrière le container, je remarquais qu’il n’y avait plus qu’une silhouette au fond de la ruelle…Ça pouvait être encore une autre personne…

Mais en m’approchant de la lumière, je découvrais en même temps, le visage de cette voix colérique.

Ma Zenia…

Je gardais la tête haute. Je ne voulais surtout pas paraître gêné de m’être retrouvé là où il faut pas. Au contraire, j’étais à la bonne place pour découvrir un côté de ma belle amie que je ne connaissais pas, mais que j’étais bien déterminé à savoir.

Je pouvais paraître même effronté, laissant planer un silence; un silence qui lui faisait bien comprendre que j’étais là depuis un moment. Assez pour entendre ce qui ne fallait pas.

Je gardais même une distance, soulevant le sac de ma pâtissière préférée:

“…Je voulais...Je voulais juste te faire une surprise…avec ton café et tes biscuits préférés. Giorgia venait tout juste de les sortir du four… Je voulais partager une excellente nouvelle avec toi, ma belle Zeze…mais, je pense que la tienne…est encore plus…incroyable à apprendre….” disais-je, nonchalant. Une voix neutre…basse, terne; imprégné de déception.

Zenia & Wyatt

J’étais en furie que mes hommes se soient fait prendre par la police. En ce moment, tout partait à l’envers que ce soit dans mes affaires ou dans ma vie personnelles. J’étais dans un ko des plus total, peinant à maîtriser ma vie pour être honnête. Je n’étais plus maître de rien ce qui avait le don de me rendre folle. Je ne pouvais pas me permettre d’être faible, il faut que je me reprenne, Gemma est enceinte, elle a besoin de moi, que je la protège de la police, mais aussi d’Alvaro son ex-mari. J’attends pleine de rage de découvrir le visage de celui ou celle qui m’espionne, je compte bien lui réglais son compte. Le visage machiavélique, j’entends les pas de la personne se rapprochais, mon cœur tambourine avec hâte d’assommer la personne avec ma cruauté. C’est alors que je le vis sortir, lui, Wyatt mon meilleur ami et mon visage s’effondra. Wyatt avait tous découvert, je n’avais pas besoin de parole pour le voir, son visage parler de lui-même. Il était fermé, en colère, déçu, il ne me regardait pas avec le regard tendre qu’il m’accorde généralement. Cela devait faire un moment qu’il devait être là, la rancœur me prit instantanément. Je lui avais toujours caché cette partie de moi pour le protéger, j’aurais aimé lui en parler un jour, mais pas de cette façon. J’étais en panique à l’intérieur, mais ne montrais rien à l’extérieur.

Wyatt souleva le paquet qu’il tenait dans ses mains et m’expliqua qu’il s’agissait des pâtisseries de Giorgia, mes préférés. Il me confiait qu’il avait une bonne nouvelle à m’annoncer, mais que ma révélation était plus surprenante. J’avais le cœur brisé de le voir me regarder de la sorte, j’avais perdu tout estime à ses yeux et ça, je ne le supportais pas.

« Non, Wyatt attend, je vais t’expliquer » Fis-je d’une voix douce, celle qu’il avait l’habitude d’entendre de ma part.

Je levais les mains vers lui tout en m’approchant. Je ne savais pas quoi faire, je ne pouvais plus mentir, non, sa colère serait décuplé si je le faisais. Mon ami n’est pas idiot bien au contraire.

« Je sais, je t’ai menti, mais c’était pour te protéger, j’ai voulu maintes fois te dire la vérité, mais ta sécurité m’était plus importante. »

Oui, je voulais le protéger, mais nous savions très bien pourquoi je n’avais rien dit parce que Wyatt avait la drogue et les trafics en horreur. Jamais il ne serait resté ami avec moi si je lui avais dit la vérité et le perdre, je ne pouvais m’y résoudre à l’époque et encore moins aujourd’hui. Si je perdais mon meilleur ami, j’allais littéralement partir en vrille, déjà que je tenais sur un fil, la perte de Wyatt m’achèverais. J’étais à sa hauteur, mais je n’osais rien faire, ni le toucher, ni lui sourire de peur de faire monter sa colère en flèche, il avait les cartes en mains, c’est lui qui menait la danse, je ne pouvais que m’adapter à ce qu’il désirait entendre.

Zenia & Wyatt

Pour une rare fois, je ne savais pas quoi dire. Pas du tout.

Zenia m’a complètement cloué sur place. Jamais au grand jamais j’aurais cru qu’elle serait…qu’elle était dans cette…impliquée dans…Je ne sais pas trop quelle merde de ce genre.

Oui, elle a tout un caractère et il n’y a pas plus fonceuse qu’elle dans les environs, mais pas au point de contrôler ce genre de type !?!? Des gars pas trop clair qui ont le nez en poudre !!!

J’arrivais pas à croire que je peux mettre Zenia et poudre dans la même phrase. Parce que jamais je la voulais mêler à ce genre de cochonnerie. Je la croyais trop pure pour ça…

Parfaite à mes yeux…Oui, je la voyais comme un modèle à suivre de la réussite.

Mais, en voyant ça; on est loin, mais très loin de ce que je veux dans la vie.

“ Toi….non, je ne peux…”

Je secouais la tête refusant de croire ce que j’avais vu, entendu. Mes narines se gonflaient autant par la rage que par la peine. Je grinçais des dents cherchant, au loin, cet homme qui lui parlait, comme s’il était le responsable de mon calvaire.

Je me dandinais sur place en la voyant s’approcher de moi, totalement inconfortable dans cette ambiance qui se tramait autour de nous.

Ça nous ai jamais arrivé une telle tension entre nous. Je détestais tellement ça, mais elle ne m’avait pas laissé le choix. Je ne peux pas contrôler ma déception.

“ Me protéger ?!….Me protéger de quoi, hein ?!? Mais comment vous pouvez penser que…que ça me protège, ça ?!? Qu’est-ce qui vous prend, merde ?!? “ disais-je en balançant les sacs par terre. Les pâtisseries pouvaient, peut-être, être récupéré, mais on devait oublier le café. Une belle flaque brunâtre s’étendait sur le sol.

Je la fixais durement sachant très bien que je n’aurais aucune réponse satisfaisante, mais je m’en foutais. Je voulais qu’elle comprenne la gravité de la situation. Ma voix cassait, mes yeux s’embuaient au moment même que je prononçais ces prochains mots. Savoir, qu’elle aussi, était capable de me mentir…de prendre de tels risques sans que je le sache.

“ Gemma et…et maintenant toi qui me bullshit avec ça !? Toi…tu as été capable de me cacher ça…à moi !!! Toi ! Capable de me cacher que tu trafiques dans cette merde !? Qu’on m’apprenne, un beau matin, que tu es taule….ou pire…dans une putain morgue, toi aussi !!! Tu crois que c’est mieux pour moi !?!?” lui hurlais-je en cognant le métal du conteneur à déchet tout près de moi. Transférrer la douleur ailleurs. Un besoin immédiat d’évacuer la pression que j’avais dans le coeur.

Le pire peut arriver; que ma meilleure amie finisse comme mon meilleur ami...et ça me tueras

Zenia & Wyatt

A cet instant précis, je me sentais comme une grosse idiote, la plus grosse qu’il puisse exister. Je détestais la lueur que je lisais dans les yeux de mon meilleur ami. Non pas lui, j’ai déjà perdu mon mari, je me refuse à le perdre lui aussi. Wyatt est celui qui me permet de garder les pieds sur terre, un semblant de vie à peu près normale. Je ne peux pas le perdre, je, non…

Mon cœur battait à toute vitesse, la panique me gagnait, j’avais tant de fois imaginer le jour où je lui dirais la vérité sur mon compte, mais je n’ai jamais imaginé que cela puisse se passer ainsi, non pas dans une vulgaire rue alors que je suis la plus odieuse avec un de mes gars. Je voyais la déception dans ses yeux, le pire sentiment que je pouvais ressentir alors.

« Wywy s’il te plaît écoute moi. »

Je tentais de l’approcher gentiment, mais sa haine grandissait de seconde en seconde. Je savais que cela se passerait comme ça, je savais qu’il m’en voudrait, qu’il ne supporterait pas d’apprendre la vérité. Je lui ai toujours dit que je n’étais pas un ange contrairement à ses pensées. J’ai tenté mille fois de le prévenir, de lui dire que je ne suis pas celle qu’il croit.

Je le vit s’agissait, tentant de calmer cette colère qui poussait en lui. Je déteste le voir comme ça, mais encore plus de savoir que je suis celle qui ait initier ce sentiment. Tout était lourd autour de nous, je ne savais pas par où commencer parce que je sais pertinemment que je vais ramasser. Oh oui, l’homme que j’aime le plus au monde va me détruire comme personne ne l’a jamais fait auparavant.

Il ouvrit la bouche et j’accueillis ses mots en pleine face, assumant mes actes et sa colère. Je sursautai quand il balança la nourriture et les cafés au sol. Je suis tellement mal à l’intérieur, c’est horrible de le voir énervé de la sorte.

« Mais tu ne sais pas ce que c’est de vivre ainsi Wyatt. Justement, je voulais te protéger de tout ce merdier ! Tu ne mérites pas de souffrir, t’as déjà beaucoup ramassé et en grande partie à cause de Gemma et moi alors ça suffisait. »

Oui, j’étais celle qui lui avait donné les informations sur Alvaro, même lui ne savait pas que j’étais celle qui avait initié l’arrestation de mon patron. J’avais foutu la vie en l’air de tout le monde en voulant tous les sauver. J’étais la pire des amies qu’il puisse exister alors après la tempête, j’ai essayé de réparer les pots cassés.

« Wyatt arrête s’il te plaît ! »

Je m’approchai de luis et lui saisit les mains, je prenais le risque de me faire bousculer, mais je sais qu’il ne me ferait jamais aucun mal. Je ne supportais pas par contre que lui s’en fasse à cause de moi.

« Je t’ai toujours dit que je n’étais pas celle que tu crois ! Tu n’as jamais voulu m’écouter ! Oui, c’était mieux que tu l’apprennes du jour au lendemain plutôt que tu sois impliqué toi aussi ! »

Les larmes me montaient, je ne voulais pas le blesser, c’est pour ça que je n’ai rien, car s’il avait su toute la vérité avant il ne l’aurait jamais supporté.

« C’est exactement pour éviter que tu t’inquiètes encore plus pour moi que je n’ai rien dit. J’ai toujours vécu comme cela, je suis habituée. Depuis enfant, j’ai dû faire des choix pour survivre, je suis programmé de la sorte alors que toi non Wyatt. »

Je baissais les yeux, j’étais au antipode de la femme qu’il croit que je suis. Oui, mon caractère reste le même, mais la bonté incarné, ce n’est pas du tout moi.

« Je viens de perdre Berto, je ne veux pas te perdre toi aussi… »

Je ne m’en remettrais jamais s’il décidait de me fuir, je comprendrais son choix, mais ça serait la goutte de trop dans le merdier qu’est ma vie actuelle.

Zenia & Wyatt

J’exagère aux yeux de plusieurs. Peut-être…et je m’en fou.

C’était une accumulation…
C’était juste trop pour ma petite tête de guimauve.

Je n’arrivais pas à gérer tout cela. Tout cela en même temps. Tout est arrivé dans un espace trop court et je venais de toucher ma limite. J’avais encore de la place dans ma cervelle pour bien enregistrer ces nouvelles infos, mais pas mon petit coeur. Oui, un gaillard comme moi à peut-être des gros muscles, mais je ne suis pas habile avec les sentiments. À les contrôler…

Surtout, quand…quand des personnes importantes à mes yeux sont impliqués et en difficulté.

On parlait quand même de ma Zeze…Ma Zeze. Ma meilleure amie. Celle que je suis connaître mieux que quiconque…

Et bien non. Loin de là, même…Je sais bien que les femmes ont leur jardins secret. Je respecte ça. Ici, on ne parle pas de la même chose. On parle d’une tout autre vie de mon amie. Une vie cachée, mais surtout dangereuse.

Très dangereuse…et dire qu’elle baigne là-dedans depuis des années, sans que le connard, ici présent, ne le sache. Complètement aveugle ou ignorant de la croire capable de régner dans le monde criminelle ?

Les deux…Ça me mettait hors de moi; je ne connais pas réellement ma meilleure amie. Elle avait osé me cacher une telle chose

“ Pardon !?! Tu parles à qui, là, tu crois ? À un gars qui a passé des nuits à saigner, entouré de sales types à cravates ! À un gars qui a fait de la taule. Assez pour en connaître long sur ce monde de dingue et à me battre avec certains pour encore respirer. Alors, ne me prend pas pour un enfant, Zeze !!! Je suis capable d’en prendre ! Je suis ton meilleur ami, putain !!!”

J’aurais pu cogner encore et encore sur ce conteneur pour essayer de me calmer, mais je sentis des mains douces m’arrêter dans mon automutilation.

Parce que c’était à moi que j’en voulais. De ne pas avoir été un bon ami pour m’en rendre compte. Pour le voir…et l’empêcher d’agir.

J’étais absent alors qu’elle avait, sans doute, besoin de moi…et j’ai rien vu de tout cela. C’était insupportable.

Je regardais ces mains fines tenir les miennes avant de constater les larmes de ma belle amie. C’était triste de la voir ainsi, mais j’allais probablement rajouter une couche. Je posais mes lèvres sur une de ces mains pour l’embrasser.

“….Mais, je suis toujours inquiet pour toi, Zenia, peu importe ce qui se passe. Que tu sois le petit chaperon rouge ou la méchante Cruella, j’arrêterais pas d’être inquiet pour toi. C’est mon rôle et ça ne changera pas…Même que je ne le mérite pas ce rôle…parce que j’ai rien vu de tout cela.” disais-je amèrement, mais rapidement pour éviter de rester sur ce détail.

Je gardais mon attention sur elle. Je posais une de mes mains blessés sur sa joue mouillée. Je ne supportais pas de la voir comme cela. Qu’elle croit qu’il n’y a pas d’autres solutions que de rester dans la vase.

“ Tu ne crois pas qu’il serait temps de vivre d’une autre façon ? Tu sais plus que personne que ce genre de vie est de la merde ! Pourquoi rester là dedans et t’enfoncer encore plus avec ces types !? “

Si je pouvais la secouer pour qu’elle se voit autrement. Qu’elle admire la femme qu’elle est devant son miroir. Ça me fâche tellement qu’elle s’abaisse autant à vivre ce genre de vie.

“ Programmé ?! Pourquoi tu penses cela ?! Tu n’es pas une machine, merde ! Tu…tu es une femme extraordinaire et intelligente. Je refuse de croire qu’il n’y a pas d’autres solutions que ça ! Tu vaux mieux que ça ! …Merde que ça me fait mal que tu ne crois pas en toi de la sorte. Que tu prends le même chemin que ton père….Pourquoi tu te fais ça ?”

Alors, ça…On va se calmer !!!

Je relâchais sa main afin de tenir ces deux petites joues rougis. Qu’elle me regarde en face. Faire cesser cette peur, la panique dans ces yeux au plus vite. Je ne voulais en aucun cas qu’elle pense cela de moi. Qu’elle croit que je suis capable de l’abandonner comme une vieille chaussette. Surtout pas maintenant…

“ Ohhhh ! Ohhh ! Ohhh ! Chuuut ! Chhhuuutt ! Un instant ! On va respirer par les deux trous de narines, deux secondes….”

Je laissais un silence afin qu’elle le fasse pour vrai. Je ne rigolais pas...C’est le meilleur moyen pour descendre la pression et ramener le cerveau à la bonne place. J’essayais de sourire, d’apaiser la situation qu’on vivait ensemble.

“ Bien…alors, écoutes-moi bien, petite bad girl de mon coeur; je n’irais nulle pas, tu m’entends ? Tu ne te débarrasseras pas de moi comme ça. Tu pourrais faire la pire connerie du monde, je ne bougerais pas mes belles fesses d’ici…Tu es ma meilleure amie, Zenia et je n’ai pas l’intention de te laisser continuer a massacrer la femme qui compte tellement pour moi. Jamais je vais te lâcher, compris ?“

Sauf qu'il y a un détail important que j'avais retenu avec mes deux grosses oreilles en choux-fleurs...

" ....Maintenant, pourquoi tu dis que tu as perdu Berto...?"

Une autre cachotterie ?

Zenia & Wyatt

I l était vexé, c’était évident, vexé que je le protège comme une mère protège son petit et surtout que je lui dise qu’il ne comprend pas ce que c’est de vivre dans ce monde de criminalité. Je sais que Wyatt a en bavé, qu’il a encaissé les coups, et cela, en grande partie à cause de moi alors je voulais lui éviter plus de peine en sachant que moi aussi, j’étais mêlée à ses trafics. Wyatt a toujours été ma bouffée d’oxygène, quand j’étais avec lui, c’était comme si l’espace de quelques heures, j’avais une vie normale, une vie ou je n’étais pas à la tête d’un trafic, où ma tête pouvait être mise à prix à tout moment. Non, aux côtés de mon meilleur ami, j’étais une personne normale, un médecin à la tête d’un laboratoire et d’une clinique privée, une mère de famille et épouse dévouée, j’avais l’image de la gentille petite femme, essayant d’être parfaite à sa façon malgré un caractère bien trempé, agissant sur tout les front. Maintenant, il voyait la réalité, la face caché de l’iceberg, mon côté le plus sombre, Queen Z, l’Alchimiste comme on a plus m’appeler au fil des années.

La colère fait rage dans ses yeux, criant de plus en plus fort. Il est blessé que je lui ai menti depuis tant d’années, mais ce qu’il ne sait pas, c’est que ce sont de nombreuses années où mes problèmes l’ont épargné. Je suis obligé de hausser le ton pour me faire entendre même si je déteste en venir là avec lui.

« Justement, tu es mon meilleur ami ! L’homme le plus important dans ma vie !« Justement, tu es mon meilleur ami ! Moins tu en sais mieux tu te portes Wyatt, putin tu devrais le savoir mieux que quiconque ! »

Il se sent trahi, je le conçois, mais si j’ai agi de la sorte, c’est uniquement pour lui, pour l’éloigner de cette merde et puis l’éloigner de cette partie de moi, cette partie violente, choquante, noire. Je voulais lui montrer que la lumière, la meilleure partie de ce que je suis.

Je pleurais inquiète de le voir pris d’autant de rage, mais aussi de le perdre, il est celui qui me rend meilleure au fil des jours, mon ancre dans la réalité. Il a toujours pris soin de moi comme j’ai pu veiller sur lui, il est indispensable à ma vie et c’est pour ça aussi que j’ai toujours eu peur de me dévoiler en totalité, de peur de le perdre.

« Tu n’as rien vu parce que je t’ai montré que ce que je voulais. » Je baissais les yeux. « Tu ne t’imagines pas combien ta présence est essentielle à mon équilibre, tu es ma réalité au milieu de ce monde parallèle, c’est grâce à toi que je tiens le cap. »

Je recevais sa main sur ma joue, appréciant ce geste tendre pour consolation et essuyant les larmes qui roulaient sur mes joues. Wyatt pense que je suis prisonnière de ce monde, que je suis obligé de continuer pour m’en sortir, mais la vérité est tout autre, la vérité est que j’aime ça. J’aime me sentir puissante, diriger des gars, vivre dans le danger, ne pas savoir ce que demain va être. Je suis certes égoïste pour mes enfants, mais j’ai grandi comme ça et au fil des années, je me suis habitué à ce mode de vie.

« Je ne peux pas vivre d’une autre façon, c’est ma vie et je l’aime comme ça Wywy. »

Je suis certes égoïste pour mes enfants, mais j’ai grandi comme ça et au fil des années, je me suis habitué à ce mode de vie. Je relevai mon visage vers lui et me lançai, priant qu’il ne soit pas encore plus déçu.

« La vérité, c’est que j’aime cette vie de noirceur, mon père me l’a fait découvrir, mais au fil des années, je suis devenue pire que lui. J’ai évolué dans ce monde, je me suis battue pour devenir de plus en plus puissante, pour être à la tête de mon trafic, pour gagner tout l’argent donc j’avais besoin pour prendre soin de mes proches. »

Je fis une pause, parce que je sentais ce bonheur en moi quand je parlais de mon monde, oui, c’était dangereux et parfois dur à assumer, mais j’aime ce risque quotidien, je me sens vivre plus que quiconque. Oui, c’est aussi dur et douloureux, car je ne suis pas libre, j’ai d’ailleurs perdu mon mari à cause de cela, mais c’est la vie que j’ai décidé de mener.

« Tu a toujours vu la bonne partie de moi, celle qui essaye de toujours faire de son mieux, d’être une bonne personne pour compenser la personne de l’autre côté du miroir. Mais la vérité, c’est que j’aime les deux versions, j’aime faire le bien, mais aussi faire le mal, j’essaye de garder un équilibre entre les deux. Je sais, c’est horrible et tu as le droit de me détester pour ça, mais c’est qui je suis. »

Oui, je suis deux opposées et je le dois à Wyatt sinon j’aurais sombré dans les ténèbres depuis bien longtemps. Je pleurais de nouveau de peur de le perdre, il ne pouvait pas supporter d’être proche de moi, non le connaissant, il ne pourrait pas rester mon ami, je suis tout ce qu’il déteste dans ce monde.

Il tenta de me rassurer, de me dire qu’il restera à mes côtés quoiqu’il arrive mais sera-t-il encore là quand il me verra donner des ordres à mes gars, quand il saura toutes la drogues que je fais circuler quand il saura les horreurs que j’ai commise.

« Je suis un monstre Wyatt, quand tu apprendras tout ce que j’ai fait, tu me fuiras et tu auras bien raison. »

Je veux le protéger, je suis honnête, je ne suis pas l’ange qu’il croit, non, je suis une diablotine qui détruit ce qu’il faut pour survivre. En parlant de survivre, Wyatt me demanda ce que je voulais dire en parlant de Berto.

« Berto est mort… il avait kidnappé Gemma sous les ordres d’Alvaro. Oui, mon mariage était à la fois un mensonge et un conte de fées. » Je ris nerveusement. « Je suis rentrée chez moi et j’ai découvert Gemma en sang et battu par mon mari. J’ai dû agir pour la sauver, nous sauver, alors j’ai abattu l’homme de ma vie. »

Je détournais le regard, essayant de ravaler les larmes qui voulaient couler pour mon mari, je suis encore en colère contre lui, contre moi. Je respire pour chasser ce mauvais souvenir de ma mémoire.

Zenia & Wyatt

Seigneur, c’était trop pour ma petite tête de guignol. Trop d’informations d’un coup, que je n’arrivais pas à tout saisir sur le coup.Il me fallait un peu de temps pour comprendre, mais la panique et l’état de ma belle Zenia ne m’aidait pas à faire la part des choses. Pas du tout.

En quelques secondes, je comprenais que ma meilleure amie tramait dans le crime étant à la tête d’un gang de…de drogue, je crois. C’était ce type qui parlait de dealers emprisonnés qui m’avait amené à cette hypothèse. J’essaie de rassembler les morceaux rapidement pour contre-carré les idées préconçues de ma belle Zenia sur moi.

“Hey! Ho! C’est pas de moi qu’il s’agit…! Me mentir comme ça…C’est…c’est carrément me pousser de ta vie, alors que tu…tu aurais tellement besoin de moi. Je ne supporte pas ça…! ”

Oui, l’aspect criminel est une chose, mais ce qui me chagrine le plus, c’était qu’elle me l’avait caché ce gros morceau. Une partie importante de sa vie voyant bien que cela dure depuis très longtemps.

Tous ces moments difficiles qui m’étaient passés sous le nez comme un vrai idiot. Des moments où j’aurais pu être là pour la consoler, la conseiller, la prévenir ou même la protéger. Le nombre de fois qu’elle a dû être en danger alors que moi, je buvais au bar entendant son coup de téléphone. Ça me donnait des frissons dans le dos.

“ Alors, raison de plus de me mettre au courant de tout ce qui se trame autour de toi ! De ne pas me mettre à l’écart comme un chien attendant que tu retrouves le sourire pour me voir !? Tu es en train de me dire que tu ne me faisais pas confiance ?! Que je ne voyais pas la vrai Zenia depuis belle lurette me racontant n’importe qu’elle connerie pour me rassurer ?! Merde, c’est pas ça l’amitié !!! “

Je parlais trop fort. Je m’emportais. Je fermais les yeux et poussait un soupir…

Je lui caressais, ensuite, les joues ne voulant pas que la colère gagne le dessus sur moi. C’était pas le moment que je lui fasse la morale. Je voulais surtout lui faire comprendre un truc.

“ Je veux tout savoir, tu m’entends ? Plus de cachette avec moi ! Pas question que tu me laisses en plan, alors que je peux être là pour toi et t’aider à te sortir de là.”

Parce que je croyais que c’était ça le soucis; qu’elle était dans la merde avec ce problème d’emprisonnement de dealers. Qu’elle voulait étouffer l’affaire et ne plus jamais avoir affaire avec eux. Dieu sait que Zenia a connu l’horreur avec son père qui s’aventurait trop près de gros gaillards de la mafia ou je ne sais quels autres genres de sales types. J’avais encore des contacts dans ce milieu et ils m’en doivent une. Je pourrais leur demander de l’aide pour ma belle amie.

Mais, je me gourais. J’avais manqué un chapitre en quelque part, parce que je n’arrivais pas à comprendre ce qu’elle disait là.

Qu’elle aimait ça. Que cela l’excitait ce danger, ce risque fou qui peut la jeter dans un gouffre sans fond. Le pouvoir qu’elle possède sur bien des quartiers de la ville…

“ Mais…tu rigoles " disais-je en retirant mes mains sur son visage, surpris.

Cela ne l’a donc jamais quitté. Elle a toujours nagé là-dedans avec son père et ainsi, prendre la relève. Je découvrais ce côté caché de mon amie que je connais, que je ne reconnais plus depuis si longtemps.

Je secouais la tête saisie pas tous ces secrets qui me foudroient le visage et qui pourraient facilement jeter par terre. Ma Zenia: patronne de traffic de drogue ou je ne sais quoi d’autres. Mon ange gardien sème de la poudre blanche dans les rues de mon quartier chéri. Dire que moi, je fais tout pour éviter que les jeunes en consomment…Quelle poisse !

“ Mais pourquoi tu les fais, si tu te vois comme un monstre ?!”

Je deviens immobile, tout d’un coup. Je fermais les yeux et prenait deux bonnes inspirations et expirations essayant d’appliquer les techniques qu’on m’a apprit pour gérer ma colère.

Je ne pouvais pas m’écrouler, parce que je voyais la réaction de mon amie face à mon état et je ne voulais, en aucun cas, qu’elle saute au conclusion à mon sujet.

“ Tu ne peux pas prétendre cela de moi, alors que je ne sais rien encore. Il aurait fallu que tu me laisses entrer dans ton univers pour que j’aille un avis. Mais, jamais je considérais ma meilleure amie comme un monstre, pas après tout ce qu’on a vécu ensemble. Je veux comprendre ce qui te pousses à continuer de faire ça…Dire que tu n’as pas cessé de me supplier pour que j’arrête les combats de rue…”

La première nouvelle que j’apprend sur la vie cachée de ma Zenia est cette altercation qui a entrainé la mort de Berto.

Berto est mort de la main de Zenia…Berto travaillait pour Alvaro et avait kidnappé Gemma. Elle était en sang, battu par Berto…

Un frisson me terrassait tout d’un coup. Je reculais par le choc de la nouvelle. Le visage béa et crispé insouciant de l’endroit où mes pas me guidaient. Mon dos se cognait contre la berne à ordure. Zenia pouvait facilement comprendre que mon état n’avait rien à voir avec la mort de Berto. Je n’avais jamais aimé cet homme. Non, c’était d’apprendre que Gemma, ma Gemma avait été maltraité violemment. Qu’Alvaro était toujours dans les parages…Qu’il n’allait pas la lâcher. Et que je n’ai pas pu la protéger…n’étant au courant de rien. Qu’il a fallu que ma belle Zenia tue son traître de mari pour y mettre un terme.

“…Merde…ma belle Zenia, tu...Gemma…”

Ce n’est que quelques instants après que je remarquais Zenia en pleurs, tout près de moi. Je pouvais deviner la douleur, la peur et le sentiment de trahison qui l’habite….ainsi que le sentiment de solitude face aux conséquences de ces gestes.

C’était plus fort que moi. D’un seul coup, je me redressais pour saisir Zenia dans mes bras. Je tremblais autant qu’elle par ces horreurs qu’elle venait de me dévoiler, mais j’arrivais à la serrer contre moi voulant la soutenir, lui montrer que j’étais là, maintenant. Je n’avais pas besoin de dire quoi que ce soit…sauf, tout bas:

"...j'en ai assez de cet Alvaro de merde..."

Je ne fixais que le vide, ayant une haine infâme contre cet Alvaro qui continuait de foutre la merde à ceux que j'aime. Mon envie de le tuer était très forte...

Zenia & Wyatt

W yatt n’acceptait pas mes raisons qui m’ont poussé à lui mentir, je le savais, je l’avais toujours su que le jour où il apprendrait la vérité, mon meilleur ami m’en voudrait à mort. Mon moustachu a ce besoin constant de protéger les gens qui l’aiment, c’est plus fort que lui, bon déjà qu’il ne pouvait pas sentir Berto avec ses histoires bizarres, savoir que moi aussi, je tramais dans ce genre d’affaire ne dois en rien le ravir. Je déteste le voir en colère et surtout contre moi. Nous ne nous sommes jamais disputées tous les deux, il nous est arrivé de hausser le son, mais rien de bien important, qui se soldait souvent par un câlin et un verre de whisky pour se faire pardonner.

« Oui, je t’ai poussé de cette partie de ma vie, mais tu as toujours été inclus dans le reste, que ce soit avec ma famille, mes filles, tu étais là. J’ai fait ce choix pour te protéger et tu ne m’enlèveras pas de la tête que j’ai fait le bon. »

Il pouvait le prendre comme il voulait, je ne m’excuserais pas de lui avoir menti toutes ces années, c’était pour son bien, sa protection. Je ne voulais pas que mes ennemis en viennent à lui faire du mal. De plus, je sais combien il déteste tout ce milieu alors savoir que j’en faisais partie l’aurait encore plus énervé, vous en avez la preuve aujourd’hui. Il se mettait à hurler dans la rue et je fis de même pour qu’il m’entende à son tour.

« Mais bien sûr que je te fais confiance Wyatt, tu ne comprends pas ! Oui, je t’ai menti, oui, je t’ai caché une partie de ce que je suis, mais tout ce que je vis avec toi, c’est vrai, je suis moi quand je suis avec toi. Je t’ai juste caché la face immergée de l’iceberg, la mauvaise femme que je peux être avec certaines personne. Et ne remets surtout pas en compte notre amitié !! Avec toi, j’ai toujours été Zeze, je n’ai jamais joué un rôle alors je t’interdis de dire que notre amitié n’est pas réelle ! »

J’étais blessé de remettre en cause notre amitié, celle qui m’est si chère. Il n’a pas idée de l’importance qu’il a dans mon équilibre, il ne se rend pas compte de combien il compte à mes yeux, il est comme mon frère, ma famille.

Il s’était rapproché de moi et vint me caresser les joues, geste tendre pour nous apaiser aussi bien lui que moi. Et c’est à ce moment que je lis le plus de déceptions dans ses yeux quand je lui fis comprendre que ce monde de noirceur, je l’aimais, que je n’étais pas une prisonnière, obligée d’agir de telle ou telle façon. Non, c’est moi la reine, c’est moi qui donne les ordres. Je baissai les yeux quand je sentis ses mains se retirer brusquement de mon visage, une partie de mon cœur se brisa face à sa colère, son incompréhension. C’est exactement pour éviter cette situation que je lui cachais la vérité….

« Parce que j’aime être ce monstre, j’aime le pouvoir qu’il me donne, j’aime gérer toute cette merde, me mettre en danger, j’adore ça ! »

La bombe était lâchée, oui, j’aime menacer des gens, utiliser une arme, devoir faire de longues négociations de torture, j’aime avoir ce rôle de reine de la drogue. C’est ce que je suis, j’ai évolué pour en arriver là et je ne ferais jamais machine arrière, non jamais. Je suis une dealeuse, une mac, j’ai un nombre incalculable d’étiquette sur mon dos, mais j’aime ça, être crainte et manipuler les gens. Mais ce que j’aime tant est au antipode de mon meilleur ami et je sais que je peux le perdre à tout moment. Des larmes montaient à mes yeux parce qu’il avait beau tenté de me consoler que ce que je vais lui dire va lui faire beaucoup de mal et changer toute la vision qu’il a de moi.

« Ce n’est pas au même niveau que les combats de rue Wyatt, j’ai tué, j’ai torturé, j’ai volé, j’ai drogué, j’ai manipulé. Je suis une horrible personne quand je suis dans ce milieu, j’ai une équipe de gros bras à mon service, je sème la peur chez mes dealers pour qu’il me soit fidèle, j’ai même une maison close, je suis un mac Wyatt ! »

Le dégoût, lui montrer, ce dont je suis capable pour qu’il comprenne qu’il ne doit pas me portait aussi haut dans son estime. Je suis deux faces d’une même personne et aujourd’hui, il se rend compte de ma face la plus noire. Mon cœur se serre, car je pense qu’à la fin de cette conversation, je vais perdre mon meilleur ami.

Je lui raconte ensuite la mort de Berto, comme cette horrible soirée, c’est déroulé, le choix que j’ai dû faire pour sauver Gemma. Une affreuse étape, que je ne souhaitais jamais revivre. Wyatt semblait effaré par mon récit, reculant de quelques pas pour s’appuyer sur la benne à ordures afin de reprendre ses esprits. Il n'était sonné pas tant que Berto soit mort, il l’a toujours détesté, mais que nous ayons à vivre ça toutes les deux. Les larmes se mirent à couler sur ma joue, me remémorer cette soirée était très douloureuse, j’avais tué l’homme que j’aime et je ne m’en remettrais jamais. Wyatt me saisit et me blottit dans ses bras pour me consoler, je me laissai aller par ce geste de tendresse qui me consolait.

« Moi aussi, mais je compte bien lui régler son compte à cette pourriture. Je l’ai mis en prison par ton intermédiaire, maintenant, je vais le mettre en pièces pour de bons. »

La rage me gagnait en pensant à Alvaro, cet homme nous avait offert le monde de la drogue, mais nous avait aussi bien pourris la vie. Il était temps que cela cesse pour de bons.

Zenia & Wyatt

Je n’aimais pas ce que je devenais devant ma Zeze. C’est elle-même qui m’encourageait de suivre ces séances de gestion de la colère. Si je suis rendu aussi loin dans mon cheminement, c’est grâce à elle. Tout cela tombait en miettes en quelques secondes. C’était trop gros pour prendre le dessus sur ce que je ressentais. C’était de ma Zeze dont il s’agissait.

“ Au contraire, Zeze, c’est JUSTEMENT parce que notre amitié est si réelle, si forte, importante pour moi que je ne supporterais pas de la perdre à cause de cette vie que tu m’as caché ! De ce choix que tu as pris de continuer de vivre dans ce monde de fou qui pourrait te détruire, te tuer sans prévenir ! Je sais pas ce que je deviendrais…te perdant aussi comme ça…Tu le sais ça ?!” disais-je avec le peu d’air qui me restait. Elle savait que je faisais allusion à mon meilleur ami qui est mort dans les griffes du crime.

J’ai dû inspirer avec force car mon corps avait besoin de cet air pour cracher la peine et la peur qui me pressaient le coeur.

J’ai toujours détesté ce côté noir de sa famille. Les risques que son paternel prenaient à tous les jours pour régner sur son territoire. Je me foutais de lui, en vérité. Ce que je supportais pas, c’est qu’il mettait la vie de sa fille en danger ayant garder ce poste dans le monde criminelle. Le cerveau de ces gens devient mou à force d’aspirer de la cochonnerie. Ils pensent plus intelligemment. Leur pouvoir passe en premier. La famille en deuxième…ou même en troisième.

L’appât du gain rend fou. J’ai passé par là et je l’ai regretté. Alors, de savoir que ma Zeze prend son pied en reprenant les affaires de son père; j’en revenais pas. Elle qui se présente devant des gros bonnets qui pourraient la détruire à coups de menaces ou de fusils me rendait malade. Déjà que le monde est dans un tel merdier, on ajoute ça dans la liste des dangers qui peuvent mettre un terme à la vie de ma belle amie. J’avais des frissons qui me parcouraient le corps, juste à y penser.

“ Et mettre en danger la vie de tes filles, ça aussi ça fait partie du trip de jouer les gangsters ?” Lui criais-je en la foudroyant du regard.

Oui, j’osais aller jusque là, parce que c’était la vérité. Ce côté caché pouvait aussi menacer la vie de ces propres enfants. De mes poussins que j’adore. Elle n’avait pas le droit de mettre l’avenir de ces enfants en péril parce qu’elle adore jouer avec le feu. Non, ces filles n’ont pas demandés de vivre avec les conséquences des décisions de maman.

“ Ohhh, ça t’excites tant ton rôle de chef de gang, de diriger des gens qui te craignent, mais penses-tu aussi à ton rôle de mère, merde !?! Tes filles comptent sur toi !!! Elles s’en foutent que tu as gagné plein de fric en vendant de la drogue !!! Tout ce qu’elles veulent, c’est que Maman rentre saine et sauve à la maison !!! Tu devrais aussi penser à la même chose pour tes filles, Zeze ! Je ne penses pas que tu aimeras autant ce rôle de chef de gang quand tu vas devoir enterrer tes deux filles…ou ou... bien ma Ruby ou moi…., hein ?”

C’était dure, très dure ce que je lui disais, mais il fallait qu’elle soit consciente que sa décision mettait tout son entourage en danger. Qu’elle le veuille ou non, même avec toute la protection du monde: des esprits mal tournés pouvaient s’en prendre à ces proches. On s’était tous affiché auprès d’elle en public, inconscient du rôle qu'elle a, la nuit. Qui sait s’il y a pas un détraqué, un de ces ennemis qui a notre photo sur sa liste noire…

Le dire me faisait peur tout d’un coup. Je pensais à ma Ruby. Je ne pouvais pas être près d’elle. Gemma a été capable de lui rendre visite, sans problème en déjouant le processus. Un fou peut en faire autant pour menacer Zenia…

Je n’ai pas pu m’y attarder à cette triste réflexion, car entendre le nom de Gemma m’avait sorti de mes songes. Elle et Zenia ont subi des agressions et ça aussi, ma belle amie me l’avait caché. Deux femmes chères à mon coeur ont traversés une dure épreuve sans que je puisse faire quoi que ce soit. Je m’en voulais, même si j’étais inconscient de la situation.

Pendant un instant, j’arrivais à dégager ce nuage de colère et réaliser que ma Zeze accumule toute cette noirceur seule, sans pouvoir ce confier ouvertement. Et moi, j’étais en train de l’encourager à garder cela secret, de continuer de me mettre dans l’ombre de ces peurs. Chose que je comptais changer à partir de maintenant…

Je la berçais dans mes bras embrassant le dessus de sa tête. Même la pire des nouvelles m'empêchera pas d'aimer cette femme de tout mon coeur. Parce que, c'est à cause de cet amour pour elle qui me rend aussi craintif de tout savoir, maintenant:

“ Et te mettre encore plus dans la merde ? Non, tu ne feras pas cela…Pas seule…S’il y a bien quelqu’un qui a le droit de le détruire, c’est bien moi. Torturer mes deux belles muses sans que je puisse les défendre, nous empêcher d’être heureux Gemma et moi…La manipuler contre moi pour m’anéantir, m’enlever la garde de ma soeur…J’ai toutes les raisons du monde de lui régler son compte…”