Il est tard quand j’ai envoyé le message à mon dealer. Très tard, mais je sais qu’il répond toujours. Il m’a dit de le retrouver dans le coin habituel. J’ai dit que j’arrivais. Ouai, j’ai replongé, au moins ils auront dit la vérité à mon sujet. Je suis drogué, réellement, je n’ai pourtant plus envie de l’être, mais au moins quand je prends de la drogue, je ne me fais pas de mal. Enfin si dans un sens, mais je ne m’en fais pas comme d’habitude disons. Depuis ma déchéance à the voice je suis au fond du trou. J’essaie de ne pas m’en faire, de me dire que ça ira, mais je n’y arrive pas et j’ai beau être très bien entouré grâce à Sadie, Asgard et Clay, mais je ne veux pas les embêter avec mes soucis, ils ont leur propre problème à gérer. Je ne veux pas être un poids pour eux. Je le suis déjà pour moi. J’enfile un jean et une chemise, ma veste en cuire et je sors, il commence à rafraichir alors j’ai ma capuche sur la tête. J’ai mis mes écouteurs à fond pour être dans ma bulle et ne pas croiser trop de monde, oui c’est un peu ma hantise le monde. Heureusement il est tard et je n’ai donc pas trop de foule dans le métro. Je rejoins le point habituel, sous un pont du bronx, loin des regards et j’attends. Je vois un type arriver et je pensais que c’était Silver, mais je vois tout de suite que ce n’est pas lui et je recule un peu, merde, c’est quoi ce plan ? Pourquoi il n’est pas là ? Je fronce les sourcils, ça arrive parfois, mais en général il me prévient quand ce n’est pas lui. Je retire mes écouteurs et je demande au type qui arrive, qui à l’air de savoir pourquoi il est là bien plus que moi.

« Salut … Silver n’est pas disponible c’est ça ? »

Merde, avec lui je peux payer en nature, du moins je peux le faire patienter comme ça, est-ce que ce type qui ressemble un peu à musclor en bien plus beau bien sûr, ça sera pareil ? Je n’en sais rien, mais je me vois mal lui expliquer notre arrangement avec l’autre dealer. Beaucoup n’apprécient pas ce genre de compromis, encore mois que ça viennent d’un type … alors je ne sais pas trop à quoi m’attendre.

Je suis encore au QG alors qu’il est très tard. Mon père aime bien qu’il y ait toujours une personne de confiance au QG à toutes les heures de la journée et de la nuit, donc il a mis en place un système pour que ce ne soit pas toujours la même personne. Il y figure même lui-même. C’est ce qui fait en sorte que mon père est un si grand dirigeant. Il ne se cache pas derrière son titre de chef de la mafia pour éviter des tâches aussi ennuyantes. Oh non ! C’est bien tout le contraire. Mais, cette nuit, ce n’est pas son tour. C’est mon tour d’y rester et m’assurer que tout se passe bien. J’espérais une nuit tranquille, sans drame et urgence à régler, mais faut croire que je n’ai pas espéré assez fort parce que, minuit passé, l’un de nos hommes est venu me voir pour me dire qu’il y avait des jeunes inconnus qui s’amusaient à vendre de la drogue sur notre territoire. Putain que ça me saoule comme situation. On ne veut pas que d’autres drogues que la nôtre circule sur notre territoire puisqu’on ne veut pas que la cochonnerie circule sur notre territoire. Je l’accorde, de la drogue, de base, n’est pas bon pour la santé, mais au moins, la nôtre est de la qualité. On serait stupides de risquer de voir notre clientèle mourir parce qu’on n’assure pas une bonne qualité à notre produit.

N'ayant aucunement envie de dealer avec des jeunes qui se pensent tout permis, j’envoie d’autres membres qui s’occupent de la vente de drogue à ma place. Mais, avant de les laisser partir, je cherche Silver. Je sais que c’est le membre le plus haut placé pour cette branche de la Bratva encore au QG. C’est alors que je le surprend prêt à partir.

- Tu vas où ?

- Un client régulier est revenu pour avoir sa dose, donc j’allais y porter, chef.

Je secoue la tête à son « chef ». Je ne suis pas son chef, c’est mon père qui l’est. Mais, il est bien là le problème puisque plusieurs, comme je suis le fils du chef, je suis automatiquement leur chef aussi. Mais bon, passons.

- Je te veux sur une autre mission. Des jeunes s’amusent à vendre des drogues sur notre territoire. Trois gars t’attendent pour aller leur faire comprendre que ce n’est pas sans conséquence leurs actes. Puis, tu jugeras s’ils pourraient être un atout pour la Bratva. Je vais aller faire cette course à ta place. Sans discussion.

Je rajoute lorsque je vois qu’il allait pour répliquer. Il me donne alors ce que le client voulait, le lieu de rencontre et son nom avant d’exécuter mes ordres. C’est comme ça que je me retrouve, bien plus tard, à marcher jusqu’à sous un pont du Bronx en plein milieu de la nuit pour vendre de la drogue alors que je ne l’avais pas fait depuis tellement d’années. Je m’arrête devant l’homme qui doit être Aiden et croise les bras à sa question.

- Puisque c’est moi qui suis là, non il ne l’était pas. Il devait s’occuper de quelque chose de plus important. T’as l’argent ? J’ai autres choses à faire que de me g’ler le cul dehors, sous un pont crade.

Je suis vraiment pas d’humeur. Pourquoi j’ai dit à Silver que j’allais le faire à sa place ? J’aurais pu refiler la vente à un autre membre. Genre à un des nouveaux là qui attend que ça de faire une vraie mission.

Je ne m’attendais pas à ce que ça ne soit pas Silver, ça a toujours été lui, sans doute parce qu’il doit apprécier notre arrangement, je ne le paie pas et en échange il ne paie pour mes services … c’était ça le deal de départ alors que ça soit un autre, en plus quelqu’un qui n’a pas l’air commode et qui à l’air franchement agacé d’être là … Je doute que je gagne au change et je sens ma gorge se nouer quand il me dit qu’en effet il a été retenu ailleurs et qu’il me demande l’argent. Comment est-ce que je peux lui dire ça ? Sans qu’il ne m’envoie d’où je viens ou qu’il ne me rit au nez voir pire, parce que tout le monde le sait, en général les dealers n’aiment pas trop les gens comme moi. Je le regarde et baisse la tête avant de lui dire :

« Non je ne l’ai pas … Je … »

Mince comment je vais lui dire ça sans qu’il ne s’énerve ? Parce qu’il a l’air bien énervé et je ne sais pas si c’est à cause de moi ou à cause d’autre chose ? Il n’a pas l’air d’aimer beaucoup ce quartier, je comprends, je n’en suis pas fan non plus, si j’avais pu choisir … je ne vivrais pas ici.

« En fait on a un arrangement. Je le paie en nature … »

Est-ce que je dis la suite ? Non il n’a pas besoin de savoir, je crois que c’est assez suffisant pour comprendre ce que je fais, bien que ça ne soit pas tout à fait explicite puisqu’ici il ne se doute pas que Silver me voit régulièrement et qu’il ne me paie pas du coup, je ne voudrais pas qu’il ait des ennuis à cause de moi. Oui, oui je me préoccupe de mon dealer, c’est vraiment le monde à l’envers, mais je préfère autant ne pas avoir d’ennuis encore plus. Je ne voudrais pas qu’il vienne s’en prendre à moi parce que j’ai dis ça. J’ai déjà assez d’ennuis comme ça.

Dire que j’aurais pu être au New-Jersey avec mon fils ce soir. Ou encore avec Lesli a passé des heures à l’entraîner puisque je sais à quel point il veut réussir son prochain combat alors, même s’il est mort de fatigue, il se pousse toujours plus loin. Alors non, je ne serais plus avec lui maintenant puisque je l’aurais obligé à rentrer pour faire une bonne nuit de sommeil. Mais à la place, je suis dans le Bronx, sous un pont crade pour vendre de la drogue à un mec qui n’a même pas l’argent. Sans même le vouloir, un grognement de frustration s’échappe de mes lèvres. Quelle perte de temps ! J’étais sur le point de tourner les talons et le laisser se démerder avec sa merde lorsqu’il rajoute qu’il a un arrangement avec Silver. Il le paie en nature ? À cette information, je laisse mon regard le balayer de haut en bas, puis de bas en haut. Ouais, ça pourrait être agréable. Je pourrais relâcher la pression un peu de cette nuit merdique. Cependant, je note dans ma tête que je devrais en glisser deux mots à Silver. Qu’il fasse ce qu’il veut de son cul ou de sa queue, mais sans l’argent de la drogue, la mafia ne roulerait pas aussi bien.

- En nature, hein. Si tu es partant, je peux bien accepter un paiement en nature pour cette fois.

Je lui lâche avec un sourire en coin carnassier. Je m’approche même de deux pas avant de m’arrêter en ne le quittant pas des yeux alors que mes sourcils se froncent.

- T’es une pute en fait ? C’est pour ça que Silver a cet arrangement avec toi. T’es clean au moins ?

Quoi ? Je n’irais pas prendre des gants blancs pour dire la vérité. Il vend son corps = il est une pute. Point. Je n’ai jamais couché avec une pute. Je me demande si c’est bien différent. Est-ce qu’elles écoutent encore plus facilement les ordres puisqu’elles attendent de l’argent au bout de la ligne ou elles peuvent se rebeller aussi ? Ça pourrait être une bonne expérience à faire ça.

Je le regarde sans savoir quoi penser, parce qu’il m’impressionne assez. Silver n’a pas la même carrure, il est un peu plus petit et un peu moins baraqué. Je m’attends presque à ce qu’il me colle une baffe parce que j’ai dit que son gars me payait parfois en nature, je n’aurais pas pu fermer ma bouche ? Qu’est-ce qu’il va penser de ça ? Et au fond est-ce ce que je m’en fiche ? Je ne sais plus tellement, le seul truc que je sais c’est que j’ai besoin de ce sachet de coke et que je ferais n’importe quoi pour l’avoir, même me résoudre à finalement faire comme avant. Je suis surpris finalement qu’il accepte et qu’il me demande mon avis. Je lève les yeux vers lui et j’acquiesce. Plus il avance vers moi, plus je sens quelque chose de bizarre, il est beaucoup trop sûr de lui. Il me fiche la trouille. Je m’attends presque à ce qu’il me frappe vraiment, mais c’est autrement qu’il le fait. « T’es une pute en fait ? ». Les mots font souvent plus de mal que des gestes, pourtant c’est vrai. Je l’étais, je pensais ne plus l’être mais finalement on ne change pas ce qu’on est alors j’acquiesce une nouvelle fois, pas vraiment fier de ça, pourtant il dit juste la vérité, mais y a que la vérité qui blesse.

« Ouai … Il ne me paie pas quand il vient me voir … »

Donnant, donnant qu’il m’avait dit, ça l’arrangeait de ne pas payer, ça m’arrangeait aussi de ne pas payer, on s’y retrouvait tous les deux. Je ne sais pas tellement ce qu’il va en penser. Si je suis clean ? On ne pose pas tellement la question, enfin ça arrive, mais je comprends ce qu’il veut dire. J’ai en tout cas des capotes.

« Oui, je fais des tests régulièrement et j’ai toujours des préservatifs avec moi … »

Ça m’est déjà arrivé de me choper des maladies alors je ne veux pas que ça recommence. Je ne suis pas totalement inconscient non plus. Je sais ce que je fais, enfin en général. Je suis sur qu’il me parle de ça, parce qu’il se doute bien que si je prends de la drogue, je ne suis pas clean de ce côté-là, mais ça n’a pas tellement d’importance.

Je vois bien que mes mots crus ont un impact négatif sur lui. Je sais que le fait d’être pute est rarement quelque chose dont les filles et les quelques mecs qui trouvent comme seule solution de vendre leur corps pour survive sont fière, mais… pourquoi cette réaction ? J’ai presque l’impression de l’avoir blessé avec la vérité à un point que je ne m’attendais pas. Pourtant, je ne change rien de mon attitude. Je ne le connais pas alors je garde une certaine méfiance. On n’est jamais trop prudent. Puis, au sein de la Bratva, tous nos hommes ont l’obligation de veiller sur nos putes. Ils ne doivent leur arriver rien. Absolument rien. Je pourrais le recruter dans nos rangs. Il n’aurait pu besoin d’être donnant donnant avec Silver puisqu’il aurait sa dose de déduit de l’argent qu’il gagne. Mais, avant de lui proposer, il faut bien tester la marchandise pour être sur qu’elle soit de qualité après tout.

- Je vois. Donnant, donnant donc. Mais pas payant pour la Bratva.

Je hoche la tête pour accompagner mes paroles. Puis, je croise les bras contre mon torse tout en faisant un pas de plus vers lui. Un sourire carnassier se dessine sur mes lèvres en voyant l’effet que je lui fais en me rapprochant et par le fait qu’il soit clean. Je n’ai pas envie de me choper des conneries.

- Prévoyant en plus, j’aime beaucoup.

Et un nouveau pas vers lui me fait me retrouver à peine à quelques centimètres de lui alors que je le surplombe de toute ma grandeur. Je dépose ma main sur sa joue la faisant glisser sur son cou, puis dans ses cheveux qui recouvrent l’arrière de sa tête. Tirant à la fois sèchement et doucement pour lui faire renverser la tête vers l’arrière, un sourire en coin sur les lèvres.

- Dis-moi en plus sur votre accord entre Silver et toi. Vous faisiez ça où ? Ici, sous ce pont crade ? Dans sa voiture ? Dans une chambre d’hôtel ? Chez lui ? Chez toi ? Il pouvait faire tout ce qu’il voulait de toi ou il y avait des limites à ne pas franchir ?

Qu’est-ce que j’aurais envie d’embrasser sauvagement cette bouche juste pour voir la douceur qui pourrait recouvrir mon membre qui commence déjà à durcir. Ouais, finalement, ce n’était pas une si mauvaise chose de venir ici cette nuit.

Il n’a pas l’air tellement convaincu que ça soit une bonne idée qu’on fasse cet échange là et je fronce les sourcils lorsqu’il me parle de Bratva. Jamais entendu parlé. Je ne sais pas trop dans quoi je me suis engagé finalement et au fond est-ce que j’en ai quelque chose à faire ? Pas vraiment tant que j’ai ce que je veux, qu’il ce qu’il veut … Enfin c’était Silver, lui à l’air si … différent, quoi que Silver n’ait jamais fait dans la dentelle. Il croise les bras et me toise de son regard, il est assez impressionnant, je veux dire grand, plus grand que moi et j’admets qu’il me fou les jetons. Je ne sais pas pourquoi instinctivement je recule un peu, instinct de protection sans doute. Je ne connais pas ce type, normal que ça m’inquiète non ? Surtout qu’on parle de drogue et de sexe. Je sais très bien tout ce que je risque. Ça n’empêche pas que parfois j’ai un peu peur et que je ne suis pas toujours très confiant. Il semble apprécié que je sois prévoyant comme il dit et je ne sais toujours pas tellement quoi penser et plus il avance plus ça me fait reculer sauf qu’il y a le mur derrière moi. Je sens sa main sur ma joue, je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit douce, en réalité et ça me surprend, en bien je dois dire. Je le laisse faire sans broncher, ça aussi j’ai l’habitude et quand il me demande ou le fait d’habitude je hausse les épaules alors que quelques frissons me parcourent un peu parce qu’il m’a demandé ça si suavement, ça non plus je ne m’y attendais pas.

« Ou il voulait. Ici, dans sa voiture, dans une chambre, jamais chez lui. De temps en temps chez moi. »

Je fais non de la tête à sa deuxième question. Il a toujours pu faire tout ce qu’il voulait, je n’ai pas tellement à décider, c’est lui qui décidait. Il ne me posait pas de questions. Tant qu’il avait ce qu’il voulait, depuis quand on me demande mon avis ?

« Il a toujours fait comme il voulait, j’ai pas mon mot à dire en général … »

Je suis un pute … j’imagine que je dois faire avec.

TW : mention du mot viol

Les choses se concrétisent. Ma nuit semble prendre un tournant auquel je ne m’attendais aucunement. Elle prend déjà des allures bien plus plaisantes. Et ce, malgré le fait qu’il fait un pas en arrière à chaque fois que j’en fais un vers lui. Ça m’amuse presque à vrai dire. J’ai l’impression de pourchasser une proie. Est-ce parce que mon deux mètres de haut et ma carrure l’impressionnent réellement qu’il recule comme ça ? Ça rajoute juste un peu de piquant dans tout ça. Surtout quand je vois qu’il finit accoler au mur, ce qui m’arrache un sourire en coin. Je pose ma main sur sa joue jusqu’à ses cheveux que je tiens entre mes doigts. Il ne pourra pas s’enfuir facilement.

Je retiens de justement un froncement de sourcils lorsque je vois qu’il ne bronche même pas, qu’il suit simplement le mouvement de ma main lorsque je tire sur ses cheveux. Il est bien plus docile que ce à quoi j’ai l’habitude. Ça pourrait presque m’inquiéter, mais je repousse ça plus loin. Il doit simplement être encore trop impressionné. Je lui demande donc où il avait l’habitude de le faire avec Silver et son attitude me fait juste me questionner encore plus. Est-ce normal pour une pute d’être aussi à la merci de l’autre ? Voir les frissons parcourir son corps alors que je lui pose ma question envoie juste encore un peu plus de sang vers le bas.

Un sourire en coin carnassier se dessine sur mes lèvres à la première partie de sa réponse avant de disparaître aussi vite qu’il est arrivé à la deuxième partie de sa réponse. Là, je ne peux me retenir de froncer les sourcils tout en lâchant ses cheveux. Puis, je me recule légèrement pour moins le surplomber avec mon corps. Je ne sais pas si c’est le mode de vie BDSM ou juste le fait que je respecte toujours ce que ma ou mon partenaire aime et n’aime pas, mais je déteste les paroles qu’il me dit.

- Est-ce que Silver t’a violé ? Et ne penses pas pourquoi me mentir. C’est toujours comme ça ? Tu fais ce que l’autre veut sans jamais dire si ça va trop loin pour toi ?

Je ne peux pas croire que c’est réellement ce qu’il vit. Le respect et le consentement sont deux choses primordiales dans la vie de tous les jours. Je refuse de perpétuer ce processus dégueulasse. Je ne dis pas non à un échange de service, mais je veux savoir ce qu’il aime, mais surtout ce qu’il refuse de faire et ce qu’il n’aime vraiment pas. Pute, pas pute, c’est la même chose.

Je suis soulagé de savoir que Silver n’a pas abusé de lui. J’aurais dû avoir une grosse conversation avec lui et je n’en avais pas le courage. Silver est un membre important alors ça m’aurait fait chier de le perdre. Cependant, un doute persiste en sachant que la Bratva possède des prostitués alors pourquoi aller voir ailleurs si ce n’est pas pour faire ce qui n’est pas interdit avec nos prostitués ? Les paroles du jeune homme me surprennent. Il ne le fait qu’avec des gens qu’il connait ? En effet, c’est très particulier comme façon de faire ! Par contre, je n’accepte aucunement le fait qu’il dise que ça fait partie du métier. Ça ne devrait pas être le cas. Ils méritent le respect ! Je n’ai pas réellement le temps de dire quoique ce soit qu’il répond en haussant les épaules, réponse que je n’aime pas vraiment plus non plus.

- Alors primo, ça ne devrait pas faire partie du métier. La Bratva a un réseau, à des prostitués et elles sont écoutées et respectées. C’est un point que le parrain tient énormément. Une femme – ou un homme – ça se respecte entièrement et peu importe la situation. Secundo, c’est étrange que Silver t’ais choisis alors qu’on en a pleins. C’est étrange puisqu’il fait la même chose qu’avec celles qu’on a. Il respect grosso modo les mêmes règles. Tercio, tu devrais pouvoir poser tes limites. C’est juste logique pour que ce soit sain.

Plus je parle, plus mes sourcils se froncent. Je finis même avec les bras croisés contre mon torse. Une fureur me gagne lorsque l’inconnu me parle de ce connard de juge. Il va falloir que j’en parle à Silver pour en savoir plus et si c’est vrai tout ça, si c’est vrai qu’il pense pouvoir profiter d’un prostituer comme d’une poupée alors je vais me charger moi-même de la mission de lui montrer ce qu’est le respect. Je hoche, cependant, la tête pour lui montrer que j’ai compris ce qu’il me dit.

- Je vais faire mes recherches sur cette histoire. Il ne va plus te menacer bien longtemps, crois-moi.

Oui, mes paroles peuvent sonner comme une menace et… en fait, c’est le cas, mais seulement pour le juge.

- Tu veux qu’on aille dans une chambre de l’hôtel de la Bratva ? Je pourrais te faire oublier toute cette histoire et te montrer que tu vaux bien plus que ce que tu penses.

Et voilà le retour de Zadkiel le prédateur. Pour accompagner mes paroles, un sourire en coin coquin se dessine sur mes lèvres.