Outfits Dimanche le 11 Février 2024 ->
Je n’aurais expliqué le début de notre histoire ni la relation que nous entretenons aujourd’hui. À vrai dire, nous n’avons jamais rien été, ni même de réellement un ami ni un autre titre quelconque. Pourtant, il y a huit ans de cela, mon cœur avait été tétanisé par sa présence. Son charisme était venu me figer sur place. Son sourire qui étirait ses lèvres que je ne pouvais quitter du regard. Rêvant de les sentir sur les miennes, mais je ne pourrais jamais. Il ne fallait jamais franchir la ligne du raisonnable. Je le savais que les pensées qui me venaient en tête n’avaient rien de bien. Au contraire, elles n’auraient jamais dû me parvenir, car derrière ce qui semblait innocent devenait parfois des fantasmes nocturnes. Des rêves créant un émoi d’émotions qui devait être apaisé en plein milieu de la nuit. C’était mal ! Oh ! Que je savais que ce qui se passait en moi n’avait rien de correct. Pourtant, je restais près d’eux. Je restais près de mon amie et de son conjoint, celui qui ignorait le regard parfois cachotier qui se glissait sur lui. Il était heureux en mariage et la preuve était plus qu’évidente. Cette alliance qui se tenait à son doigt proclamait son amour pour cette femme. Sauf que je n’aurais jamais imaginé qu’elle quitterait ce monde avant que les cheveux blancs ne règnent sur sa tignasse noire. Dans sa perte, il avait plusieurs personnes laissées derrière dont sa famille… Dont son mari qui est la cause de son meurtre.

Un long frisson monte le long de mon dos. Mes paupières se referment, cherchant ainsi à calmer l’état de crainte qui se forme en moi. La dernière fois que j’avais aperçu l’ancien membre du F.B.I, il venait de m’avouer la vérité sur la mort de sa défunte femme. Sauf que ma réaction fut catastrophique. Remplis d’égoïste flagrant. Les paroles furent provocantes. Elles volèrent comme des couteux contre une assistante en prestation dans un cirque. Je n’aurais pas dû réagir aussi facilement. Non seulement je l’avais blessé, mais provoqué. Cette nuit-là, j’avais marché dans la nuit, versant des larmes sous l’anxiété qui me grugeait. Les gens me regardaient, le taxi ne voulait pas me laisser. Cette soirée me rappelait la douleur que j’avais ressentie dans le passé. Edward n’est et sera toujours un connard de première. En ouvrant, le ‘’cold case’’, il venait de provoquer ceux voulant sa mort. Ne comprenait-il pas que la carte qui venait de déposer sur la table est celle de la provocation. Qui est plus égoïste. Lui ou moi ? Ce toquard offrait de nouveau, avec générosité, sa tête à prix. Non ! Pas seulement la sienne, mais celle de toute sa famille ! J’aurais préféré ne pas connaitre ce secret. Il aurait dû rester enterrer comme le corps de la mère de famille. Provoqué pour provoquer ! Les hommes ne sont pas des alphas. Ils se prétendent l’être sauf ceux qui ne font que penser avec leurs couilles.

En ouvrant les yeux, la porte de la maison me fait face. Je devais affronter la réalité et nous devions parler au plus vite. Oublions le baiser stupide ! N’avait-il pas dit que ce contact n’était qu’une bêtise ? Une erreur ? Seigneur dont je m’en foutais ! C’était l’alcool qui avait pris le dessus, car je n’aurais pas trahi ma camarade normalement. Surtout sachant que sa fille n’a que cinq ans de différence avec moi. Ma langue passe sur mes lèvres, j’avale ma salive et mon poing vient frapper trois fois à la porte. Comme à l’habitude, ma main se pose sur la poigner et ouvre. En rentrant, l’odeur me frappe de plein fouet. Rien à changer. Ni même la douceur odeur vanillier de la demeure. « Cooper… » Ma voix semble nerveuse et apeurée. Pourquoi ? Pourquoi ai-je l’impression d’être une chienne apeurer. La tête baissée et la queue entre les deux jambes. Putain que je prendrais un verre ou deux de fort pour me donner un peu de courage. Je dépose mon sac sur le buffet, mon manteau sur la chaise et retire mes bottes. J’avançai vers la cuisine. Personne. Le salon ? Personne ! Je levais la tête vers le plafond. Soupirant de ce silence qui m’écrase. Je n’ai aucunement envie de monter là-haut. Sauf que je ne pourrais faire autrement. En me dirigeant vers les escaliers. J’observais leurs photos de famille. Les cadres viennent nous guider vers l’étage. En haut des marches, tout en haut, dans un magnifique cadre d’argent se trouvait la photo de leur mariage. Qu’elle était magnifique. Cette femme hispanique aux traits de divinité ne pouvait être égalée par nulle autre beauté sur terre. Je comprenais pourquoi il a toujours été fidèle. Sans oublier pourquoi leurs enfants sont magnifiques. Prenons leurs plus vieilles, cette enfant pourra un jour gagner des concours de beauté. « Cooper ! » La voix se brisa au passage. J’ai peur de sa réaction. Son visage de la dernière fois m’a terrifiée. Ses yeux avaient pris une tournure de rage, son front plisser, ses lèvres crisper et cette voix de haine ne m’avait fait fuir. L’abandonnant dans la voiture avec mes souliers. Je passais devant la chambre des maîtres puis j’aperçus la lumière parvenant du bureau. Il était vingt-et-une heures passées et il travaillait encore… ou il était sur son dossier. Je toque discrètement et pousse avec prudence. « Cooper... » Je blanchis. Mon cœur accélère. J’avance vers lui pour déposer ma main dans son dos. Mais, je m’arrête. Il semble pris dans sa lecture. Ses yeux ne quittent pas la table. M’avait-il entendus ou tentait-il de rester calme pour ne pas me renvoyer de la maison. Ma main était à quelques centimètres de lui. Puis-je ? Je la levais et la baissais. L’hésitation me semblait plus longue que prévu, mais elle ne fut que de quelques secondes. « Edward… » Je la déposais dans son dos. Le battement s’arrêta. Je la retirais aussitôt. « Écoute, j’ai cogné en bas et j’ai appelé sauf que tu ne répondais pas… » Je recule d’un pas pour mieux l’observer. « Il faut vraiment parler. Fuir ne servira à rien. » En principe, je devrais lui redonner la clé qu’elle m’avait donné des années à passer. Je le ferais une fois la discussion terminée. Elle n’est plus là et ses enfants sont plus vieux. Plus besoin de gardienne pour les attendre après la rentrée scolaire.

Le temps s’arrêta. Le silence perdure. Nos deux corps ne sont qu’éclairés par cette lampe de table. Les gyrophares des voitures nous éclairèrent. Projetant nos ombres sur les murs autour de nous. Je gardais ma tête haute. Observant et le défiant du regard pour qu’il prenne conscience de ma détermination pour discuter de la connerie qu’il avait entrepris. Quelques mèches se glissent devant mon visage. Venant effleurer mes tempes et mes joues. Il doit réagir ! Qu’il se réveille ! Je ne suis pas ici pour reprendre nos actions de l’année dernière. Au contraire, je suis ici pour lui faire comprendre que sa cupidité pourrait mettre en danger ceux qu’il l’aime. Entre les membres de la mafia et les gangs de motards…Il ne faut pas faire de connerie. Je le sais. Je supprime chaque détails ou informations pouvant être lié à eux pour ne pas nuire à ma vie. Faire tout disparaitre pour mieux vivre, voilà la tragédie à faire. Je ne pourrais jamais comprendre sa tristesse d’avoir appris qu’il est la cause de sa mort. Qu’il aurait dû mourir à sa place. Cette dame avait toujours été là pour ses enfants et lui, son travail passé constamment avant. Dans mes souvenirs du moins. L’envie de le frappe ne me manque pas. Il pourrait peut-être ouvrir ses yeux et apercevoir la réalité. Dans la vie, il y a des choses qui ne doivent pas être découvertes et encore moins de trouver des informations. Tout bon journaliste et même policier le savent. Pourtant, lui n’écoutait rien. Il était pris par ses émotions qui le dominent. Je ne peux le comprendre ! Je peux qu’imaginer la colère, l’injustice, la haine et l’envie de meurtre qui s’empare de son âme en déclin. Il doit faire attention ! Il devrait. Sauf qu’Ed’ n’était plus que l’ombre de lui-même. Edward est submergé par la culpabilité. Son nouveau passe-temps n’a rien de bien. Il tente d’oublier son chagrin au travers des preuves. Si seulement, ça avait été l’alcool et les strip-teaseuses ou encore des prostitués. Je n’aurais rien dit. Il n’est pas un dur à cuir ! Il n’est pas l’homme d’une couverture d’un roman. Ed est moins une impression dans que les personnes de Angel et Jax dans les Mayancs MC et Sons of anarchy.

Cet homme en déclin n’a plus rien de celui que j’ai connu auparavant. Je n’étais pas à ma place. Comme si la terre tournait sous mes pieds, mais que j’étais coincée sur place. Je n’aurais pas dû monter à l’étage. Je sais qu’il est pris par ses propres démons, sa propre culpabilité, mais il mérite rédemption. Je le parcours lentement des yeux, me laissant tenter par quelque chose que je ne pourrai jamais avoir. Pourquoi cette scène me vient en tête. Ce passage qui pourrait être mis dans l’un de mes livres. Il est une connaissance ayant besoin d’être guidée. Pourquoi ne veut-il pas prendre les mains tendues des gens autour de lui ? Je n’arrive pas à me souvenir de la dernière fois que j’ai observée une personne aussi attentivement. Les émotions me narguent. Je suis prise entre la curiosité, le stress, la rage,  le désir et la peur.

Je suis au courant de tout depuis qu’il m’a tout dévoilé sans prendre de gants. Sans réaliser qu’il ne s’agissait pas du bon moment. Nous parlions de notre échange buccal, d’excuse refusée et il choisit ce moment pour me lancer la bombe. Celle qui m’explosa en pleine figure. Je ne suis pas son épouse. Elle était la douceur incarnée avec une détermination exemplaire. Ça n’a pas vraiment joué à sa faveur.  L’ancienne journaliste était réputée pour son talent d’enquêtrice. La génération future, la mienne, voulait devenir comme elle. Nous souhaitons toutes être prises sous ses ailes. J’avais été la chanceuse ! Je pouvais apprendre de la meilleure… Une meilleure qui avait été froidement assassinée à cause de l’homme se tenant devant moi. Je ne serais jamais comme elle. J’ai des tendances rebelles et également un petit, grand, côté fougueux à ce qu’il paraît. Un cocktail intéressant que plusieurs détestent. « Écoute… Cooper, je sais que tu ne veux pas… Je ne retire pas mes paroles ! Tu es un vieux conard d’égoïste pour tes enfants, mais réveille ! » Encore là froideur des mots. « Ce n’est pas de trouver les meurtriers ou ceux ayant organisé la tentative de meurtre que tu dois trouver ! Mais de soutenir et protéger tes enfants… » Les poings serrés. « Laisse donc les documents de merde ! Ce n’est pas de ce dont tu as besoin ! Va donc noyer ton remords dans un verre et une chatte en chaleur qui court dans la ville. Putain ! » Le sexe n’est-il pas le meilleur des remèdes pour combattre la tristesse et la colère ? Je suis conne. Seigneur dont je devrais apprendre à fermer ma bouche. Je pivote un peu sur moi-même. « Si, tu ne veux pas parler, je retourne chez moi. J’étais idiote de croire que tu serais prêt à discuter. » Provocation après provocation. Les gens ne cessent de me dire que je suis une casse-couille. Sans oublier que j’ai un caractère assez bien trempé. Ils n’ont pas tort. Sauf que de lui parler ainsi pour le faire bouger n’allait pas résoudre le problème. Sauf que mon inquiétude est légitime. J’ai côtoyé sa famille pendant huit ans presque neuf ans. Je me lèche la lèvre. Je ne voulais pas faire de la peine à Ed, mais il est préférable que je fiche le camp d’ici immédiatement s’il ne veut pas rentrer dans le vif du sujet.  

 Outfits Mes mots sortent sans retenues. Laissant un discours inapproprié venant le dégrader à la sous-espèce animale. Ce n’était pas le but. Je n’aurais pas voulu que mes paroles deviennent aussi tranchantes, mais la frustration ne me quittait pas depuis quelques jours. Il avait haussé la voix contre moi dans le camion. Mais, je ne peux oublier ce regard. Deux prunelles se déposant sur moi. Il avait tenté de garder en lui la colère, la rage noire qui savait emparée de lui. Je l’avais traité de mauvais père. Je lui avais dit confirmer, sans le vouloir, qu’il était bien le meurtrier de sa femme. Pire ! Qu’il allait devenir celui de ses enfants. N’est-ce pas logique ? Cet idiot ne pouvait-il pas voir le peu de choses qu’il lui restait ? Je venais de perdre ma bonne amie et voir ses enfants se faire sacrifier par un délire de son compagnon m’attriste. Edward avait beau m’écouter en ignorant mes propos, mais je ne pouvais pas rester les bras croisés. Pas pour eux. Je sais. Vous allez me dire que ses enfants sont rendus vieux. Sa plus vieille allait à l’université. Pourquoi devrait-il ouvrir la boite de pandore en scellant ainsi la vie de ceux qu’il devrait aimer.

J’étais prêt à partir en laissant l’épave d’un navire au large. Cependant, mon bon cœur ne pouvait pas. Peut-être est-ce le fait que je me perçois dans lui. Je perçois la petite fille qui parcourt les documents de la mort de ses parents. Celle qui ne quittait ni les articles ni les nouvelles afin de se mémoriser le visage de celui ayant retiré mes parents. Seigneur que j’avais souhaité sa mort. J’aurais voulu qu’on lui tire entre les deux yeux. Sauf que je n’aurais jamais pu revoir ma mère ni mon père. Serrant le poing gauche, je pivotais sur moi-même en marchant vers lui. Posant de nouveau la main sur son épaule. « Cooper ! Debout, espèce de gros gorilles alcoolique ! » Je ne compris pas le déroulement de la situation. Un choc me prend par surprise. Une large main se pose sur mon épaule. Je recule de force sentant ma tête toquer contre le mur, le dos percutant et un bras me pressant contre la paroi murale. Pressant sur mes omoplates. L’autre main disparue. Cette seconde pression me fit gindre de douleur. Mon visage se crispa sous le choc et mes yeux tentent de retrouver la source de cette violence.

Edward se tenait devant moi. Venant créer une barrière entre moi et lui. Son bras qui m’empêcha de bouger et appuyait sans aucune retenue. Que je sois un homme ou une femme lui importait peu. « Tu me fais mal… » Ma main droite monta vers son épaule pour le repousser sans succès. Ses yeux m’observent. Pourquoi ai-je l’impression qu’il ne réalise pas qui je suis. Deux paupières se ferment et s’ouvrent de nouveau. Clignant des yeux, ce crétin comprit enfin qui j’étais. Reculant vers l’arrière. Prise par la surprise, il s’exprima dans un bafouillage complexe. Quelques mots sortis de ses lèvres. Une explication sans être une explication. Je détournais le regard pour me masser. Ma paume qui frotte mon haut. J’ai bien peur que demain matin, ma peau ne soit plus blanche, mais teintée d’une ecchymose. Je n’avais pas réellement envie de l’écouter, mais alors que je croyais qu’il allait s’excuser, Ed’ fit le contraire. Mon sourcil se redresse et un rire jaune sort d’entre mes lèvres. « Seigneur Ed ! Si, tu voulais me baiser violemment, tu aurais dû me le dire. » Je sors de ma poche arrière de ma jupe, un trousseau de clés. Je fais tourner celui-ci autour de mon index tout en m’approcha de l’homme aux aguets. « Ta femme Ed’, tu te rappels que j’ai la clé s’il arrivait quelque chose. » Je m’approche de lui. Ma poitrine à quelques centimètres de son torse, ma tête se lève et mes lèvres son prêt des siennes. Mon souffle chaud à l’odeur de menthe enivre l’air qui sous sépare. Je recule d’un pas et joue avec le trousseau pour glisser de l’anneau la clé qu’elle m’avait donnée. Je redresse la tête et lui montre entre lui et moi. « Tien, je ne vais plus l’avoir besoin… ». À vrai dire, je joue les fortes, mais je ne lui suis pas. Mes jambes tremblent et mon poids ne me soutient plus. Sans le savoir, Ed venait de me faire peur. Le fait qu’il se soit redressé d’un coup pour me plaquer contre le mur m’avait réellement effrayé. J’avalai ma salive. Je lui donne et je pars. « Je voulais te parler…mais je vais revenir… » Ma voix se fait faible et vibrante. Cette tristesse qui se glisse sous la tonalité. La mélodie devenue une ballade. Le cœur ne cesse de battre rapidement. Ma respiration se fait vive. Je déteste réaliser que je ne suis qu’une plume dans les mains d’un homme. Si faible ! Une proie qu’un fauve peut croquer et dévorer en quelques secondes. J’observe la clé, ma main tremble ! Je lève les yeux vers lui et je n’ai pas le moindre doute sur l’expression que j’affiche devant lui : la peur. La peur d’un instant.