TW: : Mention d’un accident, de dépression post-partum, d’enfant non désiré

(un) ·· La naissance du jeune Beckett a été un accident, et pour être totalement honnête, ses parents ne se sont pas privés pour le lui faire ressentir. Il était l'enfant qui gênait, l'imprévu désagréable, contrairement à son frère aîné, aimé, choyé, vénéré. Beck a toujours ressenti une profonde jalousie envers lui. Tous les frères et sœurs ne sont pas faits pour s'entendre, et c'est le cas pour les deux enfants Peterson. Ils se détestent cordialement et n'ont pas échangé un mot depuis des années. Beck a finalement décidé de tirer un trait sur sa famille entière lorsqu'il a compris que ramener des bulletins de notes parfaites, avoir un comportement exemplaire, décrocher une place dans une université prestigieuse, et être l'enfant parfait ne serait jamais suffisant. (deux) ·· Son ultime choix pour se détacher de sa famille a été de demander son émancipation, une décision difficile mais nécessaire pour échapper à un environnement toxique. Malheureusement, cela l'a laissé dans une situation financière précaire, ne pouvant subvenir à ses besoins tout en continuant ses études. C'est à ce moment-là qu'il a croisé le chemin des Parks. Le foyer aimant et accueillant l'a recueilli, lui offrant un nouveau départ et un soutien dont il avait désespérément besoin pour poursuivre son éducation. (trois) ·· À dix-huit ans, Beckett entame son parcours universitaire et découvre l'amour pour la première fois. Il s'éprend de Kate, une femme belle, douce, au sens de l'humour cynique mais efficace. Ayant toujours été concentré sur ses études, Beckett n'a jamais eu de petite amie au lycée. Le coup de foudre avec Kate bouleverse son monde, et il envisage déjà de passer le reste de sa vie avec elle. (quatre) ·· C'est une année plus tard, qu'il rencontre celui destiné à être sa meilleure amie, Rebecka. Le début de leur amitié est un improbable quiproquo, qui si il l'amusera n'en sera pas de même pour Kate. En effet, alors que Becket était en compagnie de cette dernière, dans un café, une jeune femme s'est mis à hurler au beau milieu de la pièce, le regard pointé dans leur direction " Beck, comment tu oses me faire une chose pareille ... Après ... après ... " On peut dire que la tension était palpable, et Kate prête à demander des explications, avant qu'une voix féminine ne  s'élève de la table juste à côté de la leur. Une jeune femme décontractée au possible, avec un sourire en coin. L'archétype de l’esprit libre par excellence. Oui, parce que si leurs surnoms est le même, leurs caractères sont diamétralement opposés. Et c'est peut être pour ça que ce qui aurait pu être juste une anecdote amusante, c'est transformé en amitié du siècle. Parce qu'après avoir calmé la jeune femme, Rebecka est venue à leur table, leur offrant un verre pour s'excuser du dérangement. Elle s'est totalement amusée en apprenant la coïncidence et a décidé immédiatement qu'elle et Beckett étaient des jumeaux cosmiques. Beckett qui n'a jamais eu d'amis vraiment proches, se plonge dans cette amitié avec la même ardeur que dans sa première romance, et cela causa ses premières disputes avec Kate qui n'appréciait pas vraiment Rebecka et ses manières. Mais malgré son amour pour la jeune femme, Beckett n'a jamais coupé les ponts avec Rebecka. (cinq) ·· Et ce n'est pas avec les années qui passent que la relation entre Kate et Rebecka s'arrange, ce qui a pour effet de souvent mettre Beckett au milieu des deux personnes les plus importantes de sa vie. Ce n'est pas simple pour lui, parce qu'il est vraiment accro à Kate, et songe déjà à la demander en mariage à la fin de leurs études, mais en même temps, Rebecka, c'est son pilier, celle qui ne lui fait jamais défaut, et peut-être la seule à qui il est capable de se confier quand les disputes avec Kate deviennent un peu plus régulières que de mesure. Il est amoureux et peut-être un peu naïf, mais Beckett se rend compte que la lune de miel des débuts a fini par s'écailler un peu. Que leurs visions des choses et du futur ne sont pas aussi similaires qu'il pouvait le penser. Kate avait aussi une tendance à être un peu trop élitiste alors que Beckett avait tendance à vouloir donner sa chance à n'importe qui, des petits détails sans importance, des broutilles. Il était décidé à fermer les yeux sur tout cela, mais cela ne voulait pas dire que par moments, les choses n'étaient pas chaotiques. Avoir Rebecka, ça lui permettait de ne pas laisser sombrer sa personnalité pour rentrer dans le moule conforme que Kate attendait de lui. Il fallait avouer en même temps que Rebecka et conformité n'avaient jamais raisonné de manière crédible aux oreilles de quiconque. Rebecka, c'était un électron libre qui ne laisse personne lui dicter sa conduite ou ses choix. (six) ·· Ils ont 25 ans et viennent tout juste de finir leur cursus à Columbia quand l'histoire se répète. Entendez par cela, l'accident qui vous garantit que vous avez une responsabilité pour le restant de votre vie. Oui, Beckett n'a même pas eu le temps de mettre ses projets en route, intégrer un prestigieux journal, faire une demande en mariage à sa dulcinée, acquérir un beau duplex à la mode sur Manhattan que sa vie bascule. Mais contrairement à ses parents, même s' il est un peu déstabilisé par l'idée d'apprendre qu'il va être père, il n'en est pas moins ravi. D'accord les choses ne se sont pas déroulées selon les plans, mais comme dit Rebecka, les plans sont faits pour être détournés. Il va pouvoir avoir la famille parfaite qu'il n'a jamais eu ... Enfin dans son esprit, parce que Kate, voyez vous, elle est moins ravie d'apprendre la nouvelle, et songe sérieusement à avorter. Elle n'a jamais vraiment eu l'intention d'avoir des enfants, elle a une carrière à construire. Beckett est bouleversé, et dans une dernière tentative de conserver l'image idyllique qu'il a en tête, il promet à la jeune femme d'être celui qui restera à s'occuper de l'enfant, de mettre son propre début de carrière entre parenthèse. Elle n'est pas vraiment ravie, elle aimait la perspective d'une vie confortable que pouvait lui offrir Beckett, mais finit par céder sans vraiment donner de raison. Peut être que sa décision était déjà prise, peut être qu'elle a eu vraiment l'espace d'un instant, envie de cette famille. Il n'aura jamais la réponse mais neuf mois plus tard, Nicholas Carter Peterson est venu au monde. ( Le bébé héritant du nom de famille de sa marraine en guise de deuxième prénom, ce qui fut encore sujet à dispute entre Kate et lui mais il obtint gain de cause, parce qu'au final, c'était plus un prétexte qu'un véritable intérêt pour elle de nommer "ça" comme elle faisait référence à son propre enfant ) (sept) ··Trois mois après la naissance de Nicky, les choses virent au cauchemar dans tous les sens du terme. Beckett est bien décidé coûte que coûte à sauver sa vie de famille, son précieux trésor. Après tout, ils ne sont plus étudiants, ils ont un enfant, et Kate finira par surmonter ce qui est probablement une dépression post partum, non ? Grosse erreur, un soir, il rentre à la maison, pour découvrir son fils en train de s’époumoner, le visage presque rougi alors que ses couches sont sales, et qu'il est visiblement affamé. Kate, elle ? Elle est en train de faire ses bagages. Elle a décidé que cette vie ne lui convenait pas, elle a quelqu'un d'autre dans sa vie, et elle lui dit d'un ton venimeux qu'il peut déjà être bien content qu'elle est pas étouffer cette vermine avec ses propres mains. La femme idéale, plus si idéale que ça, non ? Elle les quitte sans un soupçon de regret au fond de la voix. Et son monde s'écroule un peu, mais ce n'est pas le pire, non ... Il aurait pu s'en remettre avec le temps et du soutien. Après tout, elle n'est plus la femme dont il est tombé amoureux. Mais la chose la plus impensable de cette histoire ? Il a été obligé de porter le deuil, plutôt que de haïr ouvertement cette femme. Son secret que personne, même pas Rebecka ne sait ... Parce qu'on ne peut pas salir les morts, n'est ce pas ? Parce que dire ce qu'elle avait fait juste avant d'avoir cet accident de la route fatale, ce serait revenir à admettre qu'une petite part de lui, sombre et qu'il ne préfère pas laisser s'exprimer, pense qu'elle a eu juste ce qu'elle méritait. Alors qu’une autre part de lui se sent coupable, il savait qu’elle n’avait jamais vraiment voulu de cet enfant, et il avait été égoïste dans son désir de corriger son propre passé. (huit) ·· Dire qu'il prend mal la situation est un euphémisme. Il supporte les condoléances de ses proches en serrant les dents, et en retenant le venin acerbe, il se pose la question obligatoire ... Si elle n'était pas morte, aurait-elle fini par revenir vers eux ? Tout se bouscule dans sa tête, et avoir un gamin de trois mois sur ces bras à ce moment là ... Ca fait perdre toutes ses perspectives, au jeune homme d'habitude si composé. Il commence une descente aux enfers, il ne cherche pas de travail, il boit plus que de raison, et il laisse Rebecka qui vient le voir tous les jours prendre soin de son fils. Les gens le traitent comme une chose fragile, pense que c'est juste le temps qu'il se ressaisisse, et il a juste envie de leur hurler la vérité, mais il ne peut pas. Alors il se complaît dans le rôle de la pauvre chose fragile qu'on ne blâme pas, mais qu'on supporte. Sauf que son petit numéro ? Il n'allait pas durer si longtemps avec une meilleure amie comme la sienne. Si au début comme tout le monde, Rebecka a fait de son mieux pour l'épargner et s'occuper de son filleul, elle savait que le seul moyen pour elle que d'aider Beckett a s'en sortir, c'était le secouer avec un violent électrochoc. Alors, un matin, elle débarque, attrape Beckett par le tee shirt, le traîne dans le salon, et lui colle son fils dans les bras. Lui annonce qu'il n’est pas seul, qu'il n’a pas le temps de s'apitoyer sur son sort, que son fils a besoin de lui, et disparaît en lui laissant s'en occuper seul pour la première fois depuis la mort de Kate. Beckett passe une bonne heure à regarder son fils endormi avant de hocher la tête, face au silence. Si Kate l'avait abandonné, il n'allait pas faire autant. Rebecka avait raison. Il ne se ressaisit pas complètement en une journée, non ... mais c'est le début de la guérison même si son secret lui pèse encore par moment. Il réussit à se reconstruire, et à reprendre sa vie de famille en main. Son fils n'a peut être pas de mère, comme il l'avait souhaité, mais il lui reste un père près à tout pour lui.  (neuf) ·· Embrasser la vie de journaliste à New York après avoir accepté un poste dans sa ville natale semblait être la clé d'un nouveau départ pour Beckett. Son désir ardent de laisser derrière lui les ombres du passé le pousse à plonger tête baissée dans cette aventure. Quitter son appartement de Manhanttan pour une maison dans le Queens. Il a besoin de cela pour oublier et mettre derrière lui, tous ses mauvais souvenirs. Évidemment, les choses ne sont pas vraiment simples. Il veut cette nouvelle vie pour lui et son fils. Il veut arrêter de se morfondre sur son sort. Il veut être un bon père avant toute chose. Oui, mais il n'est pas vraiment prêt à laisser la seule personne qui le soutient vraiment, parce que si les choses dérapent de nouveau ? Qui sera là, pour le remettre sur les rails, pour être sûr qu'il est ce qu'il faut pour Nicky ? Mais est-ce qu'il est vraiment capable de demander un tel sacrifice à sa meilleure amie ? La forcer à quitter la folle vie nocturne pour s'installer dans la maison voisine à la sienne, et répondre présente en cas de besoin.  Rebecka a déjà fait beaucoup pour lui, non ? Mais il sait que la seule personne avec qui il peut discuter de tout cela, c'est l'intéressée en personne. Parce qu'il n'a vraiment aucune honte, il doit l'admettre, à avouer qu'il est légèrement co-dépendant de sa meilleure amie. La discussion ne se fait pas à coup de cris, ou de grandes déclarations dramatiques. Parce que ce n'est pas dans leurs caractères. Rebecka accepte, avec un simple mouvement d'épaule comme si c'était la chose la plus naturelle au monde que de voir son meilleur ami lui demander de se changer son style de vie, dans le monde de la nuit pour partager une espèce de co-parentalité. Après tout, vivre prêt de Beckett et son fils, ça ne veut pas dire ne plus partir pour un voyage impromptu si l'envie le démange. Rebecka à tendance à vivre avec le courant, sans se poser de questions. Elle vit au jour le jour, et Beckett sait que c'est ce qu'il admire le plus chez elle. (dix) ·· Cependant, tout n'est pas rose, même entre meilleurs amis ... Ou plutôt les choses deviennent un peu compliquées et hors de contrôle quand Nicky commence à émettre ses premiers mots. Parce que si Beckett accepte Rebecka comme une part de sa vie, il a une sacrée crise d'introspection quand il entend son bambin, appeler sa meilleure amie "mama". Il est partagé entre la colère, l'incompréhension et réalise qu'il a peut-être fait quelques erreurs. Rebecka, ce n'est pas une deuxième mère pour Nicky, ce n'est pas le substitut de Kate dans le tableau bancal de la famille parfaite que Beckett veut. Enfin, elle ne devrait pas l'être ... Il la fuit pendant toute une semaine, ne l'appelle pas et comme si, il savait qu'il reviendrait, Rebecka lui laisse le temps de revenir de lui-même. Et il revient, et s'excuse ... mais c'est le début d'un autre problème dans l'esprit de Beckett, le parfois un peu trop cérébral. Nicky a besoin de Rebecka, Beckett a besoin de Rebecka ... Et il est presque sûr que Rebecka a besoin des deux mais il faut qu'il analyse la place exacte de sa meilleure amie dans la vie de son fils. Doit-il s'imposer des limites ? Doit-il arrêter de se reposer trop sur elle ? Est-ce qu'il est un bon père ? Est-ce qu'il ne fait pas tout cela juste pour oublier le souvenir de la trahison de Kate ? Il fait comme il fait toujours en cas de doute, il en parle à Rebecka. Discussion qui finit par une claque sur l'épaule et un tu te prends trop la tête, laisse-toi vivre. Tout n'a pas besoin d'avoir un label, une place et un rôle. Beckett accepte ces mots pour ce qu'ils sont et arrête de se demander où placer sa meilleure amie dans l'arbre généalogique de la famille. Elle est de la famille. Point final. (onze) ·· Il y a un poème de T.S Elliot qui dit ceci : " This is the Way the World Ends. Not With a Bang But A Whimper " Et avec les années, c'est ainsi que Beckett choisirait de qualifier sa relation et ses sentiments pour sa meilleure amie. Non, il n'y a pas eu de grands moments épiques. Non, ce n'était pas Kate numéro deux, avec le classique coup de foudre, et tous les clichés des films romantiques. Non, silencieusement, sans se faire connaître, les sentiments se sont transformés, se sont modelés. C'était juste rentré du boulot, épuisé après une dure journée, trouver Rebecka et Nicky faisant une sieste improvisée sur le sofa, les restes d'une activité salissante et bruyante autour d'eux et la simple pensée, c'est ma vie, ma famille, les personnes que j'aime le plus au monde. C'est l'image que je veux voir chaque jour de mon existence. Et ça n'a rien changé, parce que non Beckett n'a pas décidé de tenter sa chance auprès de Rebecka, parce que sa vie lui convenait, parce qu'il n'avait pas envie de brider l'esprit libre. Parce qu'il savait que peu importe les conquêtes qui traversaient l'existence de sa meilleure amie, c'était auprès de Nicky et lui qu'elle revenait. Il pouvait prétendre ne pas avoir connaissance de leur existence, il pouvait prétendre comme il le voulait quand il forçait sa place entre les deux amours de sa vie, en regardant un film pour enfants. Il pouvait prétendre quand il savait qu'il n'avait qu'à demander à Rebecka pour savoir que son fils et lui étaient les personnes les plus importantes de sa vie. Parce que Beckett n'a jamais été aveugle, et parce qu'il savait qu'il avait sa place dans la vie de Rebecka. À quoi bon mettre un label ? À quoi bon tomber dans le moule ? À quoi bon tout détruire une fois de plus ? Il n'avait à se limiter dans ses besoins d'affection, ses élans impulsifs de tendresse ... Et il n'avait pas non plus à affronter la réalité de son manque d'expérience, de talents. Non, la vie n'était pas parfaite, mais elle était la perfection dans ses imperfections. (douze) ·· Pour conclure: Il est le père d'un petit garçon de quatre ans et demi,  à qui il vient tout juste d'acheter son premier vélo à roulette, et dès qu'il a le temps, ils vont au parc ensemble profiter du soleil qui pointe son nez. Il n'est peut être pas objectif, mais il pense que son fils est le gamin le plus intelligent du monde. C'est sa plus grande réussite, bien avant son boulot. D’ailleurs, son fils qui est à la maternelle commence à poser des questions auxquelles il ne sait pas toujours répondre. (treize) ·· Il a décidé, il y a peu de temps de commencer à écrire un livre, en parallèle de son travail actuel, ce qui fait qu’il est plutôt occupé mais il fait son possible pour conserver le maximum de temps pour sa petite famille. Cependant, il est tenté de demander à Rebecka de vivre avec eux, mais il est terrorisé par l'idée de le faire, parce que c'est peut être un pas de trop, et faire ce qu'il veut éviter le plus, forcer sa meilleure amie dans la norme. (quatorze) ·· Il préfère les soirées pizzas-télé à la maison, plutôt que les soirées dans les bars. De plus, il est toujours embarrassé quand quelqu'un le drague, il peut  vraiment se montrer très awkward socialement dans ce genre de situation, parce qu'il n'aime pas faire de la peine gratuitement mais il ne recherche pas de relations. (quinze) ·· Il déteste le chocolat et il est allergique au pollen, et souffre de rhumes de foins dès que le printemps pointe le bout de son nez.