°° Sexe, mensonge et trahison °°

Confortablement assis dans un fauteuil, Gordon observa Gemma tout au long de son interminable tirade alors qu’elle avait décidé de lui tourner le dos. Il ne pouvait pas lui en vouloir, les propos qu'il avait tenu à son égard était durs et dénués de toute empathie. Néanmoins, il constata que Gemma semblait ignorer les termes de la rupture survenue entre lui et Zenia. Lorsqu'elle lui a révélé qu'elle voulait donner une autre chance à son couple avec Berto et qu'ils devaient mettre un terme à leur histoire, jamais elle n'a mentionné quoique ce soit par rapport à Gemma ou n'importe quelle autre femme. Cela aurait été bien malvenu d'ailleurs. Gordon respecterait sa décision, mais il ne fallait quand même pas exiger de lui qu'il devienne abstinent, au cas où elle changerait encore d'idée. Il était libre comme l'air. Libre de voir qui il voulait. Baiser qui il voulait.

Par contre, ce ne serait pas tout à fait honnête de dire qu'il ne ressentait pas un léger malaise lorsqu'il était en présence des deux femmes. En plus du fait qu’il avait toujours des sentiments pour Zenia, il savait bien que la relation entre les deux femmes dépassait le cadre de l'amitié. Mais en même temps, Gordon n'avait jamais forcé Gemma à quoique ce soit non plus. Et elle savait être particulièrement persuasive quand elle avait quelque chose en tête. Il s'était laissé bêtement envoûté, sans vraiment penser aux conséquences, se disant que si Zenia ne l'apprenait jamais, ça ne pouvait pas lui faire de mal et ça ne nuirait pas à leur business. Bref, ne tournons pas autour du pot : Gordon et Gemma avaient propablement fait une belle bourde. Et Gordon était aussi responsable que Gemma. À cet instant, Gordon avait eu envie de se lever et serrer Gemma dans ses bras pour la rassurer et lui enlever cette idée qu’elle était seule responsable. Mais il n’a pas eu le temps, car elle s’empressa d’ajouter : En vérité, tout ce que j'ai révélé à Berto, c'est que tu baisais sa femme et cela l'a rendu fou furieux.

Quoi! Quelle garce! Qu’est-ce qu’il lui avait pris? Pourquoi avoir fait une chose pareille? Pourquoi les trahir comme ça? Ça ne tenait pas debout. Est-ce que c’est ce qui avait accéléré la séparation de Gordon et Zenia? Bouillonnant de rage, Gordon inspira profondément tout en fermant les yeux. Il fallait mieux prendre son temps avant de formuler une réponse, ses idées se bousculaient dans sa tête, incapable de déterminer si Gemma inventait tout cela par colère ou si c’était la vérité.

Par la suite, Gemma sembla étrangement incommodée par l’odeur des sushis. Quand elle s’empara de la boîte et se dirigea vers la fenêtre, Gordon eut envie de se lever de son siège pour l’empêcher de commettre l’irréparable, mais c’était trop tard. Elle avait été trop rapide. Les pauvres sushis avaient déjà fait un vol plané pour terminer leur course écrasés sur le trottoir, devant le regard horrifié des passants dont il entendait les cris.

Sur un ton sarcastique, Gordon marmonna, presque pour lui-même : Ne te gêne pas surtout. Avoir su que t’étais enceinte, j’aurais apporté autre chose, ça aurait permis d’éviter de traumatiser les pauvres passants. Je me demande bien quelle punition le karma des sushis te réservera à toi…

Il ne savait pas si elle l’avait compris puisque son ton changea soudainement. Elle semblait véritablement désolée, voir aussi paniquée que lui, face au fait qu’Alvaro ne pouvait ignorer que Gordon et elle avait une liaison. Même s’il avait du mal à la suivre en raison de ses sautes d’humeur, Gordon croyait vraiment qu’elle était sincère cette fois.

Sans lui donner la chance de répondre, elle s’approcha de lui et se mis à sa hauteur, une main délicatement posée sur sa cuisse. Malgré l’ambiance pour le moins chaotique, il frémit à ce contact qui l'apaisa quelque peu. Il était tout de même encore bouleversé par tout ce qu’il venait d’apprendre et essayait encore de faire la part des choses.

Regarde-moi, je t'en prie, regarde-moi. Je ne te ferai jamais de mal et je ne laisserai jamais Alvaro prendre le dessus.Elle caressait maintenant sa joue. Il n’avait plus trop le choix de regarder Gemma directement dans les yeux : Je... je vais aller le voir et essayer d'arranger tout ça, d'accord ? Peut-être qu'il m'écoutera.

Gordon prit à nouveau une grande inspiration et, avec sa main, retira celle de Gemma qui était toujours sur sa joue. Il saisit les deux mains de Gemma avec les siennes en les maintenant fermement ensemble, pour qu'elle cesse de le distraire par ses caresses.

Bon, est-ce que je peux parler maintenant? Tu sais que tu es difficile à suivre Gemma? Je ne sais pas ce qui te prends, mais bordel, tu m’étourdis. Donc on va tout reprendre depuis le début.

Premièrement, je ne dis pas que tu es coupable de quoi que ce soit par rapport à Zenia. Ou sinon, on est coupable tous les deux dans ce cas.

Il soupira.

Honnêtement, je ne sais pas très clairement ce qu’il y a entre toi et Zenia ou ce que tu lui as promis. De mon côté, c’était très clair avec Zenia lorsqu’on s’est séparé. J’acceptais qu’elle retourne avec Berto et je ne lui devais rien. Ç'a été difficile, mais j’ai fait mon deuil. Après ça, je comprends pas très bien ce que ça peut lui faire à Zenia qu’on couche ensemble. On ne fait de mal à personne. C’est pas comme si c’était surprenant, on est tous les deux plutôt libertins…

Gordo esquissa un sourire en caressant doucement ses mains. Puis, il redevint sérieux et détourna le regard.

À moins que Zenia n'ait pas été tout à fait honnête avec moi par rapport à ses sentiments à mon égard. Si c’est ça, je ne peux rien y faire si elle ne se confie pas à moi.

Gordon lâcha les mains de Gemma et se recula dans son fauteuil, croisa les jambes en déposant son pied sur son genoux, les bras posés sur les accoudoirs.

Deuxièmement, bravo, je te félicite. En révélant à Berto que Zenia couchait avec moi, tu as sans doute remporté le prix de la meilleure amie qu’on puisse rêver d’avoir… Je peux pas croire que tu lui as fait un coup pareil, que tu NOUS as fait un coup pareil. Va falloir que tu l’expliques celle-là… Je voudrais bien ne pas remettre ta loyauté en question, mais tu ne m'aides vraiment pas.

Puis, il décroisa les jambes et se redressa pour avancer vers Gemma. D’une main, il empoigna son menton pour la forcer à le regarder.

Troisièmement, écoute moi bien. Peu importe dans quel merdier on s’est mis, on va trouver la solution ensemble. Fini les cachotteries entre nous. Alvaro est un homme violent et jaloux, je ne te laisserai pas aller le voir en prison, je te l’interdis. S’il fallait qu’il s’en prenne à toi… encore...

Il lâcha son emprise et baissa la tête, soudain en proie à une profonde tristesse. Il réalisait enfin qu’ils n’étaient pas en sécurité, Gemma, Zenia et lui. Alvaro n’arrêterait pas avant d’avoir leurs têtes plantées sur une pique. Il enfouit son visage entre ses mains.

Au même moment, Gordon reçut un texto sur son téléphone. Il était en mode silencieux donc il n’y prêta pas attention. Pour le moment du moins. Ce texto était bref, provenait d'un numéro masqué et était pour le moins incompréhensible :

Tic… Tac…

°° Sexe, mensonge et trahison °°

trigger et warnings: language cru, allusion club échangiste/sex.

Ne te gêne pas surtout. Avoir su que t’étais enceinte, j’aurais apporté autre chose, ça aurait permis d’éviter de traumatiser les pauvres passants. Je me demande bien quelle punition le karma des sushis te réservera à toi… Ah, les sushis et leur karma ! Hé, qui aurait cru que ces petits rouleaux de poisson cru pouvaient avoir autant d'influence sur notre vie catastrophique ? Peut-être qu'un jour, nous nous transformerons en dragons volants crachant du wasabi au lieu de feu ! Mais bon, je me demandais vraiment quelle leçon le karma des sushis nous réservera pour notre manque de compassion et de respects envers eux. Lui qui crache comme un vulgaire cochon, et moi qui les balance sans retenu à travers une fenêtre!  Parfois, je me demande si Zenia n'avait pas raison quand elle disait que nous étions insupportables. Il est vrai que j'étais capable d'avoir des réactions impulsives, tel un boule de feu prête à exploser et à tout anéantir sur son passage, telle un dragon qui projette ses flammes sur les villageois.

Cependant, mes soucis concernant les sushis et le karma sont vite éclipsés par une nouvelle bien plus importante : ma grossesse ! Et devinez quoi ? La meilleure réponse que j'ai trouvée était tout simplement le silence. Un vent de parole glacial soufflant à travers la pièce pendant que je contemplais les lumières de la rue. La pluie tambourinait contre les fenêtres comme mon cœur battant dans ma poitrine. Je devais annoncer cette nouvelle qui allait très certainement bouleverser notre business.

Mon ventre commençait à s'arrondir,  porteur d’une vie que je n’avais pas prévue. Bien sûr, j'essayais de le dissimuler du mieux possible mais je savais que tôt ou tard, il serait difficile de cacher la vérité. Je ne pouvais plus me permettre de prendre des risques inutiles, au risque de mettre en danger mon bébé. Je l'avais déjà fait une fois, et j'avais retenue la leçon

Mais étonnamment, la conversation dévia une fois de plus vers Zenia et sa relation avec moi, ainsi que le fait que j'avais révélé un secret à Berto. Cette fois-ci, je me tenais debout devant lui, assise sur la table basse. Il tenait mes mains fermement dans les siennes pendant qu'il parlait sans interruption. J'essayais désespérément de trouver les mots justes pour ne pas l'énerver davantage, mais à peine j'ouvrais la bouche qu'il se reculait dans son fauteuil, croisant les jambes. Et il continuait de parler, ses paroles tranchantes comme des lames de rasoir me transperçaient le cœur. Je baissais la tête comme une petite fille grondée par son père. Mes pensées étaient confuses, mon cœur battait la chamade. Je restais silencieuse, incapable de trouver une issue ou de riposter. J'avais perdu toute confiance en moi et en ma capacité à le convaincre ou à le calmer. Je ne voulais pas les trahir!

Je n'osais même plus croiser son regard. Ses yeux sombres semblaient contenir une colère et une frustration infinie. J'étais piégée, telle une proie prise dans une cage à rat. Dans ce silence étouffant, je compris que mes mots ne seraient jamais suffisants pour apaiser la tempête qui grondait en lui.

Ma grossesse avait rendu mes émotions encore plus intenses et sensibles. J'étais comme une éponge émotionnelle, prête à pleurer pour n'importe quoi. D'ailleurs, j'ai été moi-même surprise lorsque j'ai senti une larme couler sur ma joue. J'ai dû mordiller ma lèvre pour empêcher les autres larmes de suivre.

Soudain, je sentis la main de Gordon revenir vers moi, me forçant à le regarder. Fini les secrets ? Nous devions être honnêtes tous les trois pour être plus forts alors, je me lançais à mon tour, voyant que Gordon s'était davantage calmer; Il avait l'air d'être plus serein. Du moins, sa derrière phase apaisait.

"Gordon", dis-je en le fixant alors qu'il baissait la tête. "Ce que je cherchais à faire, ce n'était pas de vous trahir ou d'obtenir le titre de meilleure amie de l'année. J'avais appris que Berto était l'informateur, qu'il bossait pour Alvaro depuis toutes ses années, c'est pour ça qu'il a toujours tout su ! Qu'il savait exactement ce que je faisais, avec qui j'étais et même vous deux ! Alors je n'ai pas réfléchi, j'ai foncé tête baissée chez lui et putain oui, ce que je voulais c'était le briser ! Je voulais qu'il souffre mentalement, le faire souffrir comme un chien. Alors oui, pendant la confrontation, je voulais qu'il ait le cœur brisé en découvrant que la femme qu'il aimait, celle en qui il avait cru fidèlement était une vraie salope ! Toi, moi... peut-être même d'autres personnes dont nous ne sommes pas au courant et ça l'a rendu fou furieux." Je précise un point, le mot salope, entre moi et Zenia était comme un signe d'amour! Je ne l'insultais pas! Bref; j'étais peut-être une femme forte qui ne reculait devant rien, mais je ne savais pas me battre non plus. Mon arme est mon meilleur allié, mais malheureusement ce soir-là, on connaît l'histoire. Je me suis faite défoncer comme un sac de patates. Je me suis levée de la table basse et je me suis mise sur ses genoux et sans attendre, j'ai enfoui ma tête dans le creux de son cou, cherchant refuge et réconfort. Ses bras m'ont entourée doucement et j'avais fermé les yeux, me laissant bercer par cette étreinte. Dans ce moment de tendresse, je senti son souffle contre ma peau, sa chaleur enveloppante. C'était comme si le monde entier s'était apaisé, réduit à ce simple contact entre nos corps.

"Cette nuit-là, tu vois, j'ai cru que je l'avais perdu." Délicatement, je prends sa main pour la poser sur mon ventre. "Là aussi j'ai foutrement merdé, Gordon car le père c'est ..... le gros anaconda de Wyatt. Ces fichus têtards m'ont attaquée de toutes parts, et mes pauvres ovules n'ont pas su se défendre contre la menace. " Le deuxième pire ennemi d'Alvaro, et je gardais ce secret profondément en moi que même les extraterrestres ne sont pas au courant."Je suis désolée, bordel, tellement!" Je me redressais exprès pour plonger mes yeux dans les siens. "Il va sûrement penser que tu es le père et c'est pour ça, qu'il faut absolument que j'aille le voir pour l'amadouer que ce n'est ni toi, ni Wyatt. Il le faut!" Par peur, par panique, je l'embrassais, ce qui nous faisait momentanément oublier l'instant présent, comme cette sonnerie irritante. Oui, Berto m'avait révéler qu'Alvaro savait que je couchais avec son ancien meilleur ami. Un trahison que je sais, qu'il ne pourra jamais me pardonner!

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Ça faisait beaucoup d’informations à encaisser d’un coup pour Gordon qui n’avait pas su garder son calme. Il se rendait bien compte que ses prises de tête avec Gemma l’affectait, elle, plus qu’il ne l’aurait pensé. Il avait été acerbe… et elle ne méritait pas de subir son courroux, elle qui avait déjà suffisamment encaissé tant de violence de la part de son père puis de son mari, Alvaro. Par contre, ils s’étaient cachés tant d’informations importantes et la confiance en avait pris un coup, c'était dur sur l’orgueil. C’était d’ailleurs ce qui troublait le plus Gordon, parce que Zenia et Gemma étaient ses plus fidèles alliées. Même s’ils se sont fait souffrir mutuellement par moment, leur collaboration et, il l’espérait, leur amitié, avaient rendu leur relation plus solide que jamais au fil du temps. Gordon tenait ses deux femmes en grande estime. Et même si lui et Gemma ne se comprenaient pas toujours, leur tempérament étant parfois un peu trop semblable, c’était aussi ce qu’il l’attirait le plus chez elle. Sa fougue, son énergie, son rire et son… cul. Oui, Gemma savait être inoubliable.

Gemma ne tarda pas à reprendre le crachoir alors qu’il baissait la tête. Gordon comprit enfin pourquoi elle avait été aussi cavalière et imprudente avec Berto. Celui-ci n’était au fond qu’une pourriture, une vermine bonne pour l’extermination, tout comme l’est Alvaro d’ailleurs. Cet abruti de Berto méritait tout ce qui lui était arrivé, quoique puisse en penser Zenia. Gordon regrettait seulement d’avoir laissé faire tout cela sous son nez, sans soupçonner qu’il jouait dans le même camp qu’Alvaro durant tout ce temps.

Gordon redressa la tête et regarda dans les yeux cette femme si forte et si belle qu’elle parvenait encore et toujours à le bouleverser. Il voulait tellement qu’elle sente qu’il comprenait, qu’il s’excusait, qu’il la supporterait toujours. Il tendit les bras dans sa direction, grand ouvert.

- Oh Gemma... Vient là, si tu savais comme je suis désolé d’avoir douté de toi.

Gemma vint s’assoir sur ses genoux, le visage dans le creux de son cou. Gordon resserrera alors son étreinte. Il caressait doucement ses cheveux du bout des doigts. Gemma et lui, avaient souvent de cinglantes confrontations, mais ils parvenaient toujours à faire la paix. Et les réconciliations avec Gemma, il n’y avait rien de plus agréable. Tout ce dont il avait envie en cet instant, c’était de humer son parfum et sentir la chaleur de sa peau contre la sienne.

C’est Gemma qui finalement mit fin à ces instants de douceur et de silence, lesquels étaient les bienvenues après tant de cris, autant de coup, et ce, au sens propre comme au figuré. Gemma lui annonça alors sans détours qu’elle était enceinte et heureusement, ce n’était pas de lui! Être père d'un bébé après 50 ans, ce n'était pas tout à fait dans ses plans de vie. Gordon avait bien eu quelques soupçons concernant cette grossesse, ne serait-ce qu’avec cette histoire de sushi, et il avait remarqué que son ventre s’était arrondi même si elle tentait de le camoufler… Mais quel homme pouvait se permettre un commentaire sur le poids ou la corpulence d’une femme? Gordon ne se serait jamais risqué, des plans pour qu’elle lui coupe le sexe dans une folie meurtrière. Gemma en aurait été capable, il en était convaincu.

Gordon sursauta légèrement et haussa les sourcils lorsqu’elle prit sa main pour la poser sur son ventre rebondi. C’était un peu étrange, il n’avait pas souvent eu l’occasion dans sa vie de toucher au ventre d’une femme enceinte. En plus qu’il n’était pas le père... Ça semblait un geste interdit, mais puisque c’est elle qui lui avait mise la main à cet endroit, il caressa délicatement son ventre pour tenter de la rassurer, lui montrer que cela pouvait aussi être une bonne nouvelle. Elle était nerveuse, elle faisait toujours de l’humour lorsqu’elle était nerveuse ou contrariée.

- Et bien, et bien, toute qu’une nouvelle…

Elle paraissait déboussolée et profondément terrifiée… et il était bien placé pour comprendre la source de ses tourments. Alvaro était un traître de la pire espèce, mais ce traitre avait encore beaucoup trop d’amis en liberté. Tant de personnes qui pouvaient leur vouloir du mal, à lui et à Gemma. Elle l’avait trompé un nombre incalculable de fois et s’était jointe à Gordon et Zenia pour lui reprendre son territoire, son marché, ses clients et son business en lui jouant dans le dos. Gordon avait aussi manigancé avec Zenia et fait en sorte que son court règne à la tête du cartel s’achève et se fasse emprisonner. Mais de toutes les trahisons, la pire devait être d’avoir osé baiser sa femme, sa propriété, sa Gemma. Et dire qu’ils étaient des amis d’enfance… Et dire que l’origine de cette guerre entre eux ne reposait que sur un malentendu. Mais Alvaro avait vu rouge, il n’avait même pas vérifié la version de Gordon. Ce dernier avait apparemment couché avec sa femme, il méritait donc une bonne leçon. La vérité, c’est qu’ils s’étaient seulement embrassés, qu’une fois, pendant une soirée. Mais Alvaro était aveuglé par la jalousie. Il s’en était pris à la fiancée de Gordon et l’avait détruite, sali, tué, de la plus ignoble des façons. Et Gordon avait visionné les images de ce crime odieux qu’Alvaro lui avait cruellement fait envoyer. Si Alvaro apprenait que Gemma était enceinte et qu’il soupçonnait Gordon d’être le père, c’est clair, ils étaient condamnés à mort.

Ainsi, Gordon ne voulait pas ajouter au tourment de Gemma en la jugeant ou en la questionnant davantage à l’égard de cette grossesse qu’il comprenait non planifiée. Puis, sans crier gare, Gemma approcha son visage du sien et l’embrassa fougueusement. Gordon, d’abord surpris par cet élan torride et incertain quant aux intentions de la demoiselle, répondit à son baiser en glissant une main sur sa nuque. C’est qu’il n’était pas fait en bois non plus. Depuis qu’il était entré dans son bureau ce soir-là, il n’avait qu’une envie et c’était de goûter à nouveau à ces magnétiques lèvres pulpeuses. Il se recula un instant pour plonger son regard dans le sien

- Compte sur moi, on s’occupera d’Alvaro. Mais pas maintenant. Tu mérites qu’on prenne un peu soin de toi. Laisse-moi m’occuper de toi.

Gordon fonda ses lèvres sur les siennes et y inséra délicatement sa langue tout en faisant glisser une main le long de sa mâchoire, de son cou et du galbe de ses seins. En remontant vers ses épaules, il lui retira son veston et le lança sur la table basse. Ensuite, une main sur sa taille, il s’afféra à descendre la fermeture éclair de la jupe de son tailleur et la lui retira en la faisant glisser le long de ses jambes. Il voulait avant tout qu’elle soit confortable pour apprécier ce qu’il avait prévu de lui faire. Ainsi, Gordon passa ses bras sous ses jambes et la souleva en se redressant debout. Il l’amena jusqu’au canapé de cuir, s’assurant qu’un coussin en velours soit disposé de manière à surélever le haut de son corps et qu’elle soit confortablement étendue. Gordon retira aussi son veston qu’il déposa sur la table également et se mit à genoux sur le canapé, entre les jambes écartées de Gemma.

La suite... 18+

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C'était vrai que mon geste était légèrement déplacé. Il n'était pas le père de cet enfant, Dieu merci, quoique, avec mon physique et le sien, je pense qu'on aurait pu créer le plus beau des enfants. Jules, sa fille, la fille de Zenia, était déjà une belle petite perle, une beauté qui promettait de ravager bien des garçons bien plus tard.

À quatre mois de grossesse, j'étais dans une phase de découverte et d'adaptation à tous les changements que mon corps traversait. Chaque jour était une nouvelle aventure, avec son lot de questionnements et d'émotions.

Mon ventre commençait à se transformer, bien que pour l'instant il restait encore étonnamment discret. Comme disait mon médecin, de nombreux facteurs peuvent influencer la taille du ventre, et visiblement, c'était normal que j'avais pas encore un énorme ventre.

Je le caressais parfois du bout des doigts, m'émerveillant de cette petite bosse qui grandissait doucement, témoignant de la vie qui grandissait en moi.

Les premiers mois étaient ponctués de nausées et de fatigue, mais maintenant je sentais que je retrouvais peu à peu mon énergie mais aussi, étonnamment, une soif sexuelle intense. C'était comme si mon corps entier était en ébullition, brûlant de désir et de passion. J'étais curieuse de voir comment mon corps allait évoluer au fil des semaines, comment mon ventre allait s'arrondir davantage pour accueillir mon bébé.

Chaque rendez-vous médical était une occasion d'entendre le battement de son cœur, de voir son petit corps se dessiner sur l'échographie. Ces moments étaient magiques, me remplissant d'une joie indescriptible et renforçant mon lien avec ce petit être qui grandissait en moi.

Bien sûr, il y avait aussi des moments d'incertitude et d'anxiété. Je me demandais si j'allais être à la hauteur, si j'allais savoir être une bonne mère. Mais je savais que je ferais de mon mieux, que je donnerais tout mon amour et toute mon attention à ce petit miracle qui allait bientôt venir s'emplanter dans notre vie.

°° Sexe, mensonge et trahison °°

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D’ailleurs, leurs rapprochements des dernières années étaient aussi savoureux qu’étonnants. En effet, c’était un euphémisme d’affirmer que la relation entre Gemma et Gordon avait grandement évolué depuis leur première rencontre. Lorsqu’elle lui a été présentée, Gemma n’avait qu’une vingtaine d’années et était la fiancée de son meilleur ami, Alvaro. Personne n’aurait pu prévoir que leurs vies s'entremêleraient comme elles l’ont fait par la suite. Alors que leur premier baiser, à la fin 2007, entraina le meurtre par Alvaro de Camila, la fiancée de Gordon, ce dernier fut ensuite impliqué dans l’arrestation d’Alvaro survenu quelques années après, au grand désarroi de Gemma.

Ainsi, le début de l’association entre Gemma et Gordon ne fut pas des plus naturels, mais Zenia su être convaincante et parla en sa faveur, elle qui collaborait déjà avec lui au laboratoire depuis quelques années. Par ailleurs, lors de l’arrestation d’Alvaro, Gordon avait fait aller ses contacts afin que Gemma soit lavée de tout soupçon et qu’aucune charge ne soit retenue contre elle après l’arrestation de son fiancé. Jamais il ne lui avait voulu du mal, jamais il n’avait voulu se venger d’elle, même après ce qui était arrivé à Camila.

Alors que Gemma changea graduellement son fusil d’épaule concernant son fiancé, la relation entre Gordon et elle n'a pu que s’améliorer au fil du temps. Ensemble, avec Zenia, ils bâtirent un empire dont ils pouvaient tous être fier. Ce n’est que plusieurs années après qu’ils eurent (enfin) quelques rapprochements intimes et qu’ils visitèrent régulièrement les clubs échangistes. La chimie était là, l’attirance était là, la fébrilité, le désir… À vrai dire, Gordon en était devenu fou, car Gemma était définitivement une femme inoubliable. Il se comptait donc chanceux de l’avoir à ses côtés depuis tant d’années, même s’ils n’avaient jamais été officiellement en couple. Il demeurait que tous ces moments intimes qu’ils avaient vécus ensemble, ce n’était pas sans lui faire un petit velours, sachant combien Gemma était précieuse pour Alvaro. Après ce qu’il lui avait fait, Gordon n’allait certainement pas se gêner.

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-" Votre honneur, je plaide coupable. Vous m’avez démasqué." De nouveau, je me retrouvais prise dans les filets de son charme irrésistible. Face à lui, je me sentais incroyablement vulnérable. Gordon était un homme d'une virilité incontestable, son charme ne diminuant en rien malgré ses cinquante ans passés. Il incarnait toujours cet homme séduisant et charismatique, capable de faire chavirer les cœurs des demoiselles. Avec nous, Zenia, et moi, il avait réussi.

Pourtant, une ombre planait sur nos échanges clandestins. non seulement, je savais très bien que cela risquerait de froisser notre chère belle et tendre diablesse, Zenia mais, il y a un autre détail que nous pouvons pas ignorer. Mon ex, Alvaro, ignorait tout de notre liaison, fort heureusement et le simple fait d'imaginer sa réaction me provoquait un double tranchant. Une satisfaction mélangé à une crainte. Connaissant sa nature possessive et jalouse, la simple pensée de notre relation pouvait déclencher en lui une rage incontrôlable.

J'avais vu de mes propres yeux, ce qu'il avait osé faire à la fiancée de Gordon, Camilia ou Camila, je ne sais plus trop, mais peu importe, elle avait été sauvagement tué d'une manière des plus horribles - que parfois, cela me hantait à l'idée qu'il pourrait faire de moi, aussi, une martyr.

Je me trouvais là, à genoux devant lui, à lui procurer un doux souvenir mémorable comme il le disait si bien! Je savais ce qu'il aimait, ce qu'il le rendait fou et j'en profitais de mon savoir pour lui arracher des doux gémissements. Sa main dans ma chevelure, il m'encourageait à poursuivre cette torture que je lui infligeais. Une agréable et magnifique torture.

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Gemma représentait un amour interdit. Elle avait longtemps été la fiancée de son meilleur ami, rien de moins. Donc il était un peu normal qu’il ait pris son temps avant de se rapprocher d'elle. Sauf que durant toutes ces années, ce n’était pas l’envie qui manquait.

- Gemma, tu sais très bien pourquoi je t’ai résisté… Mais le sais-tu combien je me suis fait un sang d’encre pour toi après Camila, le sais-tu? Tu es resté avec lui pendant si longtemps Gemma. Je pouvais pas, je pouvais pas être avec toi. Autant j’avais peur qu’il te soit arrivé quelque chose, autant je savais à quel point il était risqué, pour nous deux, qu’on soit vu ensemble. Alvaro nous aurait fait égorger sur le champ. Même après son arrestation, tu avais l’air si dévasté… Je ne savais pas ce que tu ressentais à mon égard, mais de toute évidence, lui, tu l’aimais encore. C’était trop risqué pour moi! Mais les années ont passées… et j’ai bien vu que ta loyauté n’était plus envers cet enfoiré. Et ça, ça t’a rendu plus sexy que jamais. Suffisait d’être discret et il n’y avait plus rien pour nous retenir…

Gordon glissa une main sur sa nuque puis dans sa magnifique chevelure noisette. Il la regardait droit dans les yeux alors qu’elle caressait sa joue tendrement. C’était étonnant à quel point, lorsqu’ils étaient ensemble, ils pouvaient passer d’un extrême à l’autre tous les deux. Elle pouvait être une véritable garce lorsqu’elle le voulait, mais en cet instant, c’était tout autre chose. Gordon avait droit à la Gemma douce, amoureuse… mais sans jamais rien perdre de son sex-appeal.

Gordon ne s’attendait pas à la déclaration qu’elle lui fit par la suite. Il l’avait rarement vu si émotive, si sentimentale et… si peu sarcastique. Et cette Gemma lui plaisait bien. Il tendit ses mains vers le visage de Gemma, une main sur chaque joue, le regardant toujours intensément.

- Bordel Gemma, comme si je pouvais m’attendre à ce que tu me dises tout ça ce soir... Tu sais à quel point ça fait plaisir à entendre? Et puis voyons, faudrait être complètement stupide pour te traiter comme un simple objet. Gemma, tu es tellement plus que ça. Tu es tellement plus que ça pour moi. Te dire ce que je ressens en ce moment… Tu… tu es tout pour moi.

C’est alors qu’elle se pencha vers lui pour l’embrasser tendrement, sensuellement. Un baiser qui le fit frissonner d’envie alors que sa langue caressait la sienne sans retenue.

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