Je sais que je dois profiter de chaque moment avec elle parce que je ne sais pas de quoi notre demain sera fait. S’il y a quelques mois on m’aurais dit que je la retrouverais comme si de rien était, je ne l’aurais pas cru. Honnêtement je pensais ne jamais la revoir, je pensais qu’elle m’en aurais voulu toute sa vie, que finalement, je n’aurais qu’imaginer cette possible histoire d’amour entre nous, que ça n’est été qu’en sens unique et pas réciproque, mais je me rends compte maintenant que j’ai eu tout faux. Qu’elle aussi a eu les mêmes sentiments que moi et que peut-être, dans le plus fou de mes rêves, une histoire entre nous peut être possible. Je ne suis pas interdit de la voir, mais ce n’est pas forcément conseillé non plus par rapport au procès, mais peut ont réellement lutter contre ses sentiments … Je me suis rendu compte que le boulot avait pris une place trop importante dans ma vie avant de la rencontrer, qu’il serait grand temps que je pense un peu à moi et à mon futur, après tout je n’aurais pas la médaille même si je suis un bon élément et ma vie est bien plus importante. Je ne saurais pas comment l’expliquer, mais je ressens pour Adaline quelque chose d’inexplicable, et je me rends compte que c’est peut-être ça l’amour finalement. J’écoute attentivement ce qu’elle a à me dire, je dois reconnaître que je suis intrigué, accroché à ses mots et j’imagine un peu tout et n’importe quoi. Finalement, je suis rassuré par sa demande, qui me fait sourire d’ailleurs. Je me lève alors de ma chaise pour venir à la sienne, je tends mes mains pour prendre les siennes afin qu’elle vienne en face de moi, ne sachant pas ses mains et la regardant dans les yeux.

« Demain 20h tu es libre ? Je suis un piètre cuisinier, mais je peux te faire découvrir mon restaurant préféré. »

Lui demandais-je en souriant de toutes mes dents. J’ai bien la sensation que nous sommes sur la même longueur d’onde tous les deux, nous avons envie des mêmes choses. Je sais déjà qu’après ce rendez-vous, si elle accepte, je meurs d’envie de faire une virée à moto avec elle, pourquoi pas partir pour un pique-nique, ou bien un week-end dans la nature rien que nous deux, j’ai tellement d’idées, d’envies de partager avec elle. Je sais aussi que je ne dois précipiter les choses, après tout notre histoire est un peu … Atypique.

Je souris de plus bel, quand il finit par me proposer une invitation à diner. Après cette journée folle, je ne pouvais pas refuser, un peu de bonheur n'était pas volé ! Je glissais mes bars autour de ses épaules, rapprochant mon corps au sien, pour grimper sur ses genoux, et plonger mon regard dans le sien, avec une petite moue équivoque.

- J'adorerais diner avec toi... mais comme tu l'as si bien dit, le procès va durer une semaine et les médias ne sont pas tendres avec moi... Je ne peux pas être vu avec un autre homme dans les rues de New York... Mais après le procès, oui, je veux diner avec toi. Soufflais-je, tout en ondulant sur son bassin.

Les choses dérapèrent une nouvelle fois, et c'est au coeur de la nuit, que je le chassais de mon lit, pour ne pas arriver demain avec lui au tribunal. Je lui mordis la lèvre comme souvenir, et me recouchais dans mes draps avec son odeur partout.

Regardant le plafond en pierre, un sourire sur les lèvres, toutes mes pensées allant vers lui. Ezio Astor.. Le matin je me préparais pour la suite du procès, et la journée d'avant comme celle ci, fut malheureusement assez identique au nveau des témoignages. Plus que jamais mon témoignage enfermerait mon mari en prison, voulant être seule à la seconde nuit de procès, pour me préparer au témoignage avec l'avocat, j'envoyais quelques textos à Ezio, parce qu'il avait été compliqué de ne pas le regarder de la journée.

Je repartis du bureau de mon avocat, pour me coucher et c'est à ce moment là, que je compris les menaces proférées à mon encontre par Sid. On ne quitte pas le milieu si "facilement". Devant la porte de mon appartement, se trouvait le très silencieux bras droit de mon mari, vêtu de son plus beau costume. J'aurais pu demander au chauffeur de redémarrer, mais non, celui ci prit le parti de juste filer sans demander son reste, me laissant seule face à bien des complications.

Je le fis monter dans l'appartement, lui proposant un café ou une vodka. Herbert Glass n'était pas un homme facilement bernable, et vu la tournure du procès, je savais parfaitement que je le retrouverais devant ma porte à un moment donné.

- La grande reine vit dans un terrier. Dit il en trempant les lèvres dans une vodka.
- Je ne suis plus reine, depuis fort longtemps. Herbert.
- Le goldfinger m'a dit que tu fricotais avec un flic... qui a permis de trainer Sid devant la justice.
- Ma sexuelle t'intéresse, c'est touchant.

Homme grand, longiligne, au visage anguleux, et au regard perçant. Il n'avait rien à voir avec Sid ou avec Ezio, il m'avait toujours fait l'effet d'un serpent dans le corps d'un humain. Et lui, n'avait jamais tenté de poser la main sur moi, probablement le seul. Il sourit mais sans joie pourtant, levant son verre à ma santé.

- A demain alors.
- A demain.

Je bus une gorgée, sans le quitter du regard. Je savais parfaitement qu'il ne me tuerait pas, salir son costume n'était pas une possibilité, et il n'aimait pas la violence. A contrario de Sid, Herbert était un homme pragmatique et pratique aussi, plus le cerveau que les muscles. Dans les films de parrains que dit on... Ah oui, coupez la tête du monstre, il lui en poussera une ou deux de plus. Et Herbert, allait devenir la nouvelle tête du monstre. Sans mon aide ? Et bien, oui et non. Lui laisser la primeur de vue des comptes de Sid, et comprendre avec qui il devra travailler, n'est pas réellement une aide, si ? En tout cas, il m'a offert une liberté que je souhaitais depuis longtemps, et c'est le principal.

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"COUPABLE" Fut la sentence qui tomba sur mon pauvre futur ex mari. "Condamné à 20 ans ferme de réclusion pour crimes en bande organisée"

Sid m'adressa un tout dernier regard, et je sortis du tribunal, le cœur léger et un compte offshore bien garni. Si le divorce n'avait pas été encore prononcé, ni acté, il allait céder et je paierais tous les pourris de sa prison pour lui péter les deux jambes, si je devais en passer par là. Ne jamais sous estimé une femme bafouée, ne dit on pas que quand la femme se concerte pour vengeance, le diable s'assoit et prend des notes ?

Je trouve cette semaine longue et interminable, je dois reconnaître aussi que je suis épuisé. Épuisé moralement et physiquement. Je me rends compte que mon épaule est toujours douloureuse par moment, mais face à mon épuisement moral ce n’est pas grand-chose finalement. Je me pose mille et une question sur mon avenir, j’ai envie de la retrouver tous les soirs mais je ne peux pas, elle a raison nous ne devons pas prendre de risque nous en avons assez pris jusque-là. Un soir dans la semaine, j’ai retrouvé Becca au bar et lui parler m’a fait du bien. J’ai bien compris malgré tout qu’elle n’appréciait peut-être pas Adaline autant que moi, jalousie féminine ou simple peur pour moi de par son passé ? Elle n’a pas voulu m’en dire plus. Je sais que je suis amoureux de cette femme, et je sais aussi que les mots de Becca sont juste lorsqu’elle me dit qu’il y aura toujours un risque. Est-ce que je devrais avoir tout le temps peur pour Adaline, est-ce que nous devons quitter le pays pour qu’elle soit en sécurité, est-ce que je dois buter tous les hommes de main qui ont entouré son mari pour être tranquille ? J’ai eu également ma part de responsabilité dans ce procès, j’ai dû témoigner aussi, peut, mais j’ai pu apporter mes preuves et défendre malgré tout Adaline. Comment pourrais-je la protéger de tous les autres, j’ai déjà glissé quelques mots à mon chef, lui demandant si une protection ne pouvait pas être demandée pour elle, au moins pour quelques mois, histoire de dissuadé d’éventuel partenaire de son mari à se venger.

Le dernier jour du procès sonne un peu comme une délivrance, ou presque. Je vois le regard de Monsieur sur sa femme et je dois dire que ça ne me rassure pas forcément. Il sera peut-être en prison mais dans ces milieux-là, on n’en sort jamais réellement. J’ai clairement peur pour elle, mais je ne dois pas lui montrer, elle qui semble si forte, je ne peux que l’admirer et assuré ses arrières malgré tout. Tout le monde quitte le tribunal, les marches devant le bâtiment se vide petit à petit, mon chef, m’indique que je réintègre l’équipe dès la semaine suivante et mes collègues me félicites les uns après les autres. Je les remercie, et les regarde partir à leur tour, Becca m’indique qu’ils se retrouvent tout ce soir au bar si jamais l’envie était là, mais je lui avoue que je suis fatigué par tout ça et que je passerai probablement le week-end chez moi pour me remettre de tout ça. Souriant, je laisse partir tout le monde. Je l’attends … Elle. Mes deux mains dans les poches de mon jean, je commence à faire les cent pas, je ne peux m’empêcher de regarder tout autour de moi, comme si à tout moment une voiture blindée pouvait s’arrêter devant moi et sortir un flingue pour me descendre. Lorsque je me retourne vers le tribunal, je la vois, enfin elle est là, libre et je ne peux m’empêcher de sourire.