Je suis dans mon bureau, je m’occupe d’un dossier assez compliqué à gérer pour la clinique, une affaire de rénovation avec tout l’organisation qui va avec pour ne pas entacher le déroulement des soins durant les travaux, une affaire de titans, sans compter le recrutement de nouvelles filles pour le Red cellar qui m’attend cet après-midi, en compagnie de Gemma et Gordon. Ces deux-là, je ne suis plus très en joie de les croisés ensemble, je suis rancunière et je n’ai pas digéré que ces deux-là, aient eu une aventure. Gordon était à moi, et même cela Gemma n’a pas eu la décence de le respecter. J’avoue que je suis aigri en ce moment à cause de cela et puis mon trafic est sur le quai vive, apparemment les flics fouinent un peu trop sur notre compte en ce moment et nous devons être plus que vigilent afin de ne pas se faire prendre.

Je suis donc concentré sur mon dossier quand ma secrétaire m’appelle, je réponds et elle m’annonce qu’Ezio Astor veut me voir. Je suis très surprise de cette visite, Ezio n’est jamais venue me voir à mon travail et cela fait longtemps que je n’ai pas eu de nouvelle de sa part. Il a ignoré mes appels sans jamais me rappeler. « Fait le monté Rachel. » Je range mes documents afin d’être prête à écouter ce que l’homme a à me dire. J’avoue que j’ai été déçue de son silence, nous avions un plan des plus alléchant de prévu pour le nouvel an, mais nous n’avons jamais mis en place cela. Au contraire, j’ai eu droit à un silence radio de sa part, chose très dommage parce que j’appréciais beaucoup nos parties de jambes en l’air.

Je n’ai que quelques minutes à attendre avant que l’on toque à ma porte. Sans surprise, cela doit être le jeune homme.

« Entrez. »

HJ::

Je n’aime pas du tout la journée qui m’attend. Il y a des jours comme ça où on aimerait rester coucher, et bien pour moi c’est l’une de ses journées-là qui commence. A peine arrivé au bureau j’ai été convoqué par mon bosse, j’étais persuadé que c’était à cause de mon histoire Adaline, mais non cette fois-ci c’était tout autre chose. Zenia Adams … Le seul nom qu’il a prononcé, et j’en ai eu les frissons. Encore une fois je me retrouve dans une situation que je ne veux pas vivre, encore une fois ça concerne une femme et je m’en veux terriblement. J’ai toujours connu les soucis de Zenia, le monde dans lequel elle traîne, j’ai enquêté sur elle, mais j’ai fermé les yeux tout simplement parce que lorsque j’étais avec elle, c’était pour elle, pour la femme qu’elle est et non pour son statut ou son travail. Il est vrai, je dois le reconnaître que j’ai fermé les yeux sur pas mal de choses la concernant, peut-être une manière pour moi de la protéger, à ma manière, je ne sais pas. Aujourd’hui je sais que je ne peux pas faire marche arrière, que c’est très compliqué et j’ai la boule au ventre lorsque mon bosse ne me laisse pas d’autres choix que d’aller l’arrêter. Il veut me donner une équipe entière comme si Zenia était une terroriste et j’exige le faire seul, il accepte, mais met tout de même une condition, celle d’avoir au moins Becca avec moi dans la voiture, je lui dis ok. Sur le trajet je me fais sermonné par Becca qui me passe littéralement un savon comme si elle était ma mère. Je sais qu’elle à raison, mais c’est plus fort que moi, j’essaierais tout de même de tout faire pour protéger une nouvelle fois Zenia, malgré tout. Je ne sais pas comment, mais je trouverais. Nous arrivons sur les lieux, je me présente, j’ai le coeur qui bat, les mains humides, je ne me sens vraiment pas bien. J’arrive dans son bureau. Elle est là, toujours aussi radieuse, derrière son bureau et j’ai littéralement le coeur qui va se briser.

« Bonjour Zenia … »

Je n’eus que quelques secondes à attendre avant qu’Ezio face son entrée dans mon bureau. Je plongeai immédiatement mon regard sur lui et je sentis que quelque chose n’allait pas. Il n’est pas comme d’habitude, il n’arbore pas ce merveilleux sourire qui le caractérise, non au lieu de ça il paraît fermé, anxieux. Je me mets tout de suite en mode auto-défense, réfléchissant au pourquoi de ce comportement. Nous ne nous sommes pas quittés en mauvais termes la dernière fois bien au contraire, j’essaye de réfléchir à toutes les éventualités possibles. N’oublions pas qu’Ezio travaille pour les flics, chose non négligeable. Aurais-je été imprudente ? A-t-il appris quelque chose à mon sujet ? J’ai un mauvais pressentiment, je sens que cette conversation ne va pas du tout me plaire et son comportement ne me rassure en rien. Toutefois, je me ressaisis, jouant la comédie comme je sais si bien le faire, je dois garder la face, tant qu’il ne m’a rien dit, je dois jouer les ignorante, celle qui n’a rien à se reprocher.

« Ezio, qu’elle bonne surprise ! Je t’en prie entre ! »

Je lui lâche le plus merveilleux des sourires, jouant mon rôle à la perfection. Dans le fond, je suis contente de le voir, sa présence m’a manqué ces dernières semaines, j’ose espérer que je me trompe et que cette entrevue aura une meilleure issue que celle que je m’imagine. L’homme avance dans mon bureau sans prendre la peine de refermer la porte derrière lui, c’est louche.

« Alors que me vaut cette petite visite ? Tu aurais pu m’appeler qu’on aille se boire un verre ou autre, si tu désirais me voir. »

Je lui assigne un regard séducteur, lui rappelant les bons moments que nous avions passé lui et moi. Moi lui faire du charme ? Absolument oui ! Je dois sauver ma peau si elle est en danger et puis je ne suis pas du tout contre de remettre le jeune homme dans mon lit, il fait un amant formidable !

Je crois qu’à ce moment précis je ne me sens absolument pas bien, mais je n’ai pas d’autre choix que de rester là et de continuer mon travail. J’ai demandé moi-même à intervenir sans personne d’autres autour et je ne peux pas repartir d’ici sans elle, bien que j’en rêve. Je me surprends même à lever les yeux vers les fenêtres en me demandant si je ne peux pas la faire passer par la cours de derrière histoire de dire qu’elle s’est enfuie. J’ai déjà frôlé l’illégalité avec Adaline, j’ai l’impression que l’histoire se répète. Évidemment, je vais faire mon boulot parce que je n’ai pas le choix, mais je vais tout de même essayer de tout faire pour ne pas qu’elle prenne le maximum. Je sais, où en tout cas j’imagine qu’à partir de ce jour rien ne sera plus pareil avec Zenia et ça me déchire le coeur. J’espère qu’elle me pardonnera … J’entre dans son bureau et en temps normal je devrais être heureux de la revoir. Venir lui faire la bise tout sourire pour l’invité à dîner ou alors pour la prendre par surprise dans son bureau, ça aurait pu être notre truc ça, malheureusement je ne suis pas là pour ça et je le regrette vraiment. J’ai du mal à la regarder, je la trouve tellement jolie, j’ai du mal à résister à son sourire et pourtant je n’ai pas le choix. Je m’approche alors d’elle, histoire de me torturer encore plus. J’aurais tellement aimé avoir un autre discours …

« Zenia je … »

J’ai même du mal à parler, la gorge nouée comme si les mots ne voulaient pas sortir de ma bouche, comme s’ils étaient imprononçables pour moi, c’est le cas en réalité. Je suis seul avec elle dans ce bureau, j’ai demandé un moment pour pouvoir lui parler. Seul à seul.

« Je suis vraiment désolé … »

C’est plus fort que moi je n’arrive pas à sortir la phrase officielle, je n'ai pas envie que ça s’arrête entre elle et moi, pas maintenant, mais surtout pas comme ça.