Je n’ai pas de mots sur la nuit que je viens de passer, je crois que même dans mes souvenirs, je n’ai jamais passé aussi merveilleuse. Je crois qu’à présent je peux me rendre à l’évidence et dire que je tombe littéralement amoureux de cette jolie blonde. Je me demande déjà comment je vais me sortir de tout ça, comment je vais faire pour lui dire la vérité, pour lui dire qui je suis réellement. Lorsque j’ouvre les yeux elle n’est plus là, sûrement déjà en train de se préparer. Je profite de ce court instant pour prendre mon téléphone et envoyer un message à Becca.

‘Je crois que je suis en train de tomber amoureux, c’est la merde je pourrais jamais lui dire la vérité !’

Je sais, ou du moins je me doute que Becca ne va pas forcément apprécier ce genre de message, mais à qui d’autre pourrais-je me confier, qui est mieux placé que ma meilleure amie pour ça. Je repose mon téléphone avant de me lever pour enfiler difficilement mon boxer et mon jean, ne trouvant plus mon pull je me rends comme ça dans la cuisine, ou je la retrouve.

« Tu planifies toujours tout comme ça ? Ou c’est juste parce que c’est moi ? »

Lui demandais-je en riant. Les choses se passent, elle prend soin de moi, peut-être qu’elle aussi ressent quelque chose pour moi et en même je la trouve plus distante qu’hier soir, je ne sais pas réellement quoi penser. Pour le moment, je me laisse porter. C’est quelques heures après que je la retrouve.

« Je ne savais pas que tu fumais. »

J’ai l’impression que quelque chose ne va pas, quelque chose à changer depuis hier soir, mais quoi … Je décide de continuer comme si de rien était, et en même temps je réfléchis à comment je pourrais nous sortir de là, tous les deux, avec l’aide de mon équipe, sans qu’il ne lui arrive rien. Je cherche comment la disculper de tout ça.

« Ce n'est pas une partie de plaisir j’avoue, mais bon d’après eux ça semble bien cicatriser c’est déjà une bonne chose. »

Proche d’elle, je tente un baiser.

Je souris, quand il me demande si je suis aussi attentionnée avec tout le monde, si je programme vraiment tout.

- Quelque chose comme ça. Disons que je fais ce qui doit être fait.

Dans la voiture, on avait pas forcément parlé, et puis la bulle de bine être avait éclaté une seconde fois, quand j'avais lu toutes les infos possibles sur son compte instagram. Et je m'étais posée cette question, quel flic sous couverture, garde son compte réseau social visible, marque flic fièrement sous son nom ? Google lens existe pour une bonne raison non ? J'avais pleuré de longues minutes, regardant encore et encore sa photo de twister, et puis j'avais tenté un google lens sur le visage de la nana, mais rien ne fut trouvé. Qu'est ce que ça changerait que je sache qu'il était bien marié ? Assise sur le fauteuil face à la mer, je me blindais un peu, et pendant les courses, j'avais acheté que des produits de haute qualité, cher très cher, et puis je m'étais laissée tenter par une cigarette. Je fume devant lui, et il relève le fait, j'écrase la clope et hausse les épaules pour toutes réponses. Il a l'air sincère dans ses mots, et sincère quand il avance pour m'embrasser, je pose mes mains sur le col de sa chemise, effleurant de mes ongles son cou, mon visage se colle au sien, mon front contre le sien, on s'embrasse un peu, et on revient à la position initiale, front contre front.

- Ezio... Il faut qu'on parle... Murmurais-je à son intention, en utilisant bel et bien son vrai prénom.

Je me redresse, laissant mes mains sur son torse, plongeant mon regard dans le sien.

- C'est plus joli Ezio que Jay... Ezio Astor... Dis-je en souriant sans trop de joie cela dit. Tu te doutes bien qu'une femme comme moi, a des gens qui travaillent aussi pour elle, des sources, des anciens flics... Dexter en fait partie.

Une main glissa vers sa nuque, et mon corps se colla au sien, ma bouche allant chercher la sienne, ma langue caressant ses lèvres, et l'embrassant comme on dit adieu à son amant. Un baiser passionné, sulfureux aussi. Je me séparais de lui, lui adressant un sourire en coin.

- J'ai envoyé à ton adresse email, tous les documents de comptabilité de Sid... après tout j'étais la comptable de son empire, il faut bien que ça ait servi à ça. Mais je refuse de témoigner contre Sid. Je secouais la tête en signe de négation, m'éloignant d'Ezio, reculant vers l'avant de la voiture. Je te laisse appeler un taxi, je vais... m'en aller...

Que dire de plus, mon cœur se brisait clairement, et j'avais envie de crever, je n'avais pas spécialement d'endroit où aller, le bronx certainement chez ma mère, et puis après on verra.

- ça aurait pu être fantastique... nous.

à ce moment là, mon portable sonna, et son portable aussi, je regardais l'écran c'était un message de Dexter.

*Il sait où vous êtes, il arrive*

Je ne réalise pas forcément tout de suite lorsqu’elle m’appelle par mon vrai prénom, je mets quelques minutes à réaliser que non, ce n’est pas normal qu’elle connaisse mon vrai prénom. Je crois même qu’à ce moment précis mon visage doit changer de couleur. Comment est-ce possible, je ne possède aucun papier sur moi avec ma véritable identité. Des centaines de questions me passent par la tête à ce moment-là, je ne comprends pas, et je n’ose même pas réagir. Elle m’avoue rapidement comment elle à su tout ça, le fameux Dexter que je n’est vue que très peut d’ailleurs, mais lui à du bien m’analyser, peut être même qu’il m’a déjà vue au commissariat, peut-être même que je l’ai déjà arrêté ou auditionner je ne sais pas. Je ne sais pas comment il a fait pour obtenir toutes mes informations et en même temps je me dis que c’est probablement un mal pour un bien, après tout il fallait bien que tout ça prenne fin à un moment ou un autre. Je n’aurais sûrement pas eu le courage de lui annoncer moi-même, alors peut-être que ce n’est pas plus mal tout ça. Je baisse la tête, honteux de tout ça. Je sais que je vais devoir fournir des explications, je ne peux pas la laisser comme ça. Son baiser me redonne tout de même un petit espoir, je me dis que peut-être tout n’est pas perdu, du moins c’est ce que j’espère. Je comprends rapidement qu’elle sait tout, réellement tout, j’ai même du mal à réaliser tout ça d’ailleurs. Je reste muet, ne sachant même pas quoi dire, ou même si je dois me justifier.

« Je … Je suis désolé … »

C’est tout ce qu’il sort de ma bouche. J’ai envie de tout lui dire, de tout lui expliquer, mais je n'ai pas envie que tout s’arrête comme ça. Je baisse à nouveau la tête, une nouvelle fois honteux de toute cette histoire, puis souffle un bon coup avant de relever ma tête vers elle, puis de passer ma main valide dans ses cheveux.

« Mes sentiments pour toi sont sincères … Je n'ai pas envie de te laisser. »

Je me perds dans ses yeux, les miens remplis de larmes que je tente tant bien que mal de retenir, jusqu’au moment où nos deux téléphones se mettent à bipé. De mon côté, un message de Becca ; ‘Bougez, ne restez pas là vous êtes en danger.’ Je regarde Adaline, reprenant rapidement l’instinct de flic.

« Jette ton téléphone par la fenêtre et roule à toute vitesse. »

Je donne l’exemple en balançant le mien par la fenêtre également. Je ne sais pas où nous irons, mais visiblement nous devons partir, et vite. Je trouverais une idée en chemin.

« Je vais t’indiquer une route, c’est une planque que nous avons en tant que flic en cas de souci, je pourrais récupérer une arme et des téléphones. »

- Il ne peut pas tracer ce téléphone c'est un jetable. Répondis-je du tac o tac, mais pressée par la situation, je montais à l'avant, et mis le moteur pour sortir du parking. - Il y a assez d'armes dans la maison pour tenir un siège... je... Mais il parle de planque, de rouler vite, alors je m'exécute.

Le pied sur la pédale d'accélérateur, je nous fais filer à vive allure à travers les arbres d'une forêt, et je n'ai de cesse de regarder dans le rétroviseur, pour y voir arriver à vive allure, une voiture noire. Je me penche, tout en conduisant, pour glisser mon bras sous mon siège, allant me contorsionner pour attraper une arme collée là, que je mis dans les bras d'Ezio, pour qu'il fasse son boulot.

Des tirs arrivent, je sursaute quand une balle traverse le parebrise arrière et le parebrise avant.

- QUAND TU VEUX POUR FAIRE QUELQUE CHOSE !! Lui gueulais-je dessus, slalomant pour doubler des voitures trop lentes.

Je pousse un petit cri aigu, quand une balle fuse à mon oreille, et je me contorsionne, pour passer mon bras entre ses jambes, cherchant l'autre arme, sans la trouver.

- Y'EN A UNE EN DESSOUS !! ET DES BALLES DANS LA BOITE A GANTS !! JE TE TROUVE PAS TRES PREVOYANT POUR UN FLIC TIREUR D ELITE !! Lui fis-je remarquer.

Je faillis avoir une attaque en tombant nez à nez avec un camion, et puis je finis par nous sortir de là, et lui fit ce qu'il faisait de mieux visiblement, buter des gens. La voiture s'enfonça dans la végétation dense, à travers la neige et les arbres, pour finir par arriver à une boite en métal avec deux fenêtres. C'est exactement ce que la planque me fit comme effet. Une boite en métal posée là au milieu d'un écrin sombre de végétation dense. Je sortis de la voiture, allant allumer une cigarette, je tremblais légèrement. Ce n'était pas inné pour moi, de faire une course poursuite en voiture, avec des gens qui me tiraient dessus. Quelques secondes plus tard, et cachant la voiture sous des branches et une bâche, je rentrais à la suite d'Ezio dans la boite, qui d'intérieur, ressemblait là encore à une boite.

Je pourrais aisément paniquer, complètement ce serait légitime à plus d'un titre, mais j'avais une folle rage de vivre en cet instant, qui se manifesta par... foncer droit sur Ezio, l'agripper par le col et coller ma bouche contre la sienne.

Je ne réponds pas forcément à sa colère, je sais que c’est le stress qui parle et c’est normal. De mon côté, avec un bras en moins je dois dire que je suis tout de même sacrément handicapé pour reprendre mon boulot. Tant bien que mal j’en oublie ma douleur pour jouer mon rôle et une nouvelle fois nous sauver la vie, ou en tout cas au moins la sienne qui est importante pour moi. Je ne sais pas comment nous allons nous en sortir, mais je garde espoir, après tout c’est tout ce qu’il nous reste non ? Je tire en direction de la voiture qui nous poursuit, ça bouge dans tous les sens, mon bras est faible, ce n’est pas simple mais je tire. Je sais que j’ai tiré dans un pneu à un moment donné et que leur voiture est partie s’encastrer je ne sais où. Avec probablement une bonne étoile au-dessus de notre tête, nous arrivons à la planque, effectivement ce n’est pas un endroit rêver, mais c’est toujours mieux que rien. A l’intérieur s’y trouve du matériel de police, entre autres, c’est sûr que nous sommes bien loin d’un endroit romantique mais il faudra s’en contenter au moins pour quelques jours peut-être. Enfin à l’abri et je l’espère enfin en sécurité, la pression retombe. Mon bras me lance des efforts que je viens de faire, mais ce n’est pas grave, je trouverais bien quelques médicaments pour calmer tout ça. J’ai l’impression qu’Adaline est tout de même envahis par pas mal d’émotions et que la pression doit se relâcher. C’est surpris, qu’elle arrive vers moi pour m’embrasser avec ce qui ressemble, à de la passion. Je dépose mon bras valide sur sa joue, prolongeant son baiser à mon tour. Quelques minutes de bonheur avant que le baiser s’arrête et que je dépose mon front contre le sien.

« Je suis désolé … pour tout ça, pour tout ce que je te fais vivre en ce moment, mais je te promets que je vais te sortir de tout ça. »

Finalement elle ne me connaît pas, mais elle va découvrir que je suis de parole, encore plus quand j’aime et je vais tout faire pour la sortir de là, la mettre en sécurité surtout.

« Cet endroit n’est pas très beau c’est vrai, mais nous sommes en sécurité, et nous sommes ensemble … »

Je baisse la tête, reprenant rapidement mes esprits et soufflant un bon coup.

« Tu penses que ton ami à pu nous balancer ? »

- Ne t'excuse pas, tu fais ton travail, et c'est moi qui ai épousé un malfrat. Lui soufflais-je quand le baiser fut rompu.

Qui étais-je sans Sid ? Qu'allais-je devenir dans l'anonymat total ? Allais-je devoir retourner dans le Bronx ? Vivre avec maman ? Aucune idée, c'était plus facile du coup, de se noyer dans la passion d'adrénaline avec Ezio, de noyer aussi la colère que je pourrais ressentir et le sentiment de trahison.

Je m'assis dans un coin en secouant la tête.

- Non dexter est un ancien flic, il m'est fidèle, il n'aime pas Sid et n'est pas intéressé par l'argent spécialement. Je pense que ça vient d'ailleurs. Sid n'aime pas qu'on le défie, ça le rend fou furieux, et au final, je me suis enfuie avec toi, je l'ai défié. A titre personnel, je n'ai que peu d'achat, cette maison seulement, et un appartement à Brooklyn, après avoir tout cassé là bas, il a du se résigner à venir jusqu'ici je pense.

On échangea quelques mots à la suite de ça, avant que la cavalerie arrive, et nous sauve d'une autre possible attaque. Je fus conduite à l'arrière d'une voiture de police, sans menotte cela dit. Un regard échangé de loin, et tout fut terminé.

Des heures d'écoutes, de témoignages dans les bureaux de la police, je fus reconduite chez nous après l'arrestation de Sid et de ses sbires, le loft avait été retourné pendant la fouille, et je rangeais tout le soir venu. Je récupérais les bijoux de grandes valeurs pour les revendre plus tard, le cash dans les coffres à la dérobée qui étaient encore intact, et doucement mais sûrement je préparais mes valises pour partir du loft et partir m'installer seule, à Brooklyn. Je récupérais mon ordinateur portable au poste de police, sans croiser Ezio, et repris le chemin des études de droit.

Et après ? J'avais finalement accepté de témoigner contre Sid au procès, donc... ça allait être long, laborieux et houleux quelque part.