Allongé sur le lit, tu te perdais dans les textures du plafond tout en frottant la peau de ton ventre. T'étais vraiment parti loin dans tes pensées, un petit voyage dans la lune. C'est sa réponse qui te sortait des étoiles. T'esquissais un sourire, un peu curieux de ce qu'il racontait. Ah ouais t'es capricieux? parce que hein, t'allais pas t'insulter qu'il admettait que tu n'avais pas le profil pour faire le boulot, c'est la vérité tout de même!

Tu ne retirais pas ta main lorsque la sienne venait la rencontrer, tu ne bronchais pas lorsqu'il frôlait ta peau, au contraire ça chatouille un peu même. Tu savais que ces contacts n'étaient pas volontaires et tu ne pouvais pas vraiment lui en vouloir de toute façon, enfin t'espérais que ce ne soit pas volontaire, pas dans son cas. En temps normal, tu te fou bien si ce l'est ou pas, mais c'était toujours avec un soupçon de perversion et d'échange de service, avec lui, tu veux bien te convaincre que tout est innocent. Déjà il ne sait pas qui tu es et d'autre, les contacts sont si brefs qu'on dirait presque tu lui fais peur.

Tu ne disais rien lorsqu'il se levait aussitôt avoir pris contact avec ton corps. Tu ne bougeais pas même, s'il voulait que tu le suives, qu'il te le dit. Tu fermais les yeux, prenais une grande inspiration de confort lorsqu'un vêtement venait te couvrir le visage. Son parfum et la lessive fraiche venait enivrer tes sens. Tu dégageais rapidement le pull tout en fronçant les sourcils. Qu'est-ce qui te dit que je suis quelqu'un de l'extérieur?

Bon ok, il est surement pas con, à force d'effilocher ton ancien pull, il a surement remarqué que tu portais les mêmes vêtements que la veille.

Il parle du pull qu'il vient de te jeter ou du fais que tu lui as vraiment demandé s'il était capricieux? C'est pas parce que tu es aveugle que tu es capricieux non? Oui? Ça vient ensemble? C'est un package deal? Parce que tu en connais des gens capricieux et aux dernières nouvelles, leurs visions sont parfaites? Ok peut-être un besoin de lunettes mais sans plus?

Tu soulevais le pull qu'il t'avait balancé, dans les airs. Tentait d'admirer la couleur. Il semblait neuf, récent, dernière collection même? Pourquoi il te donnait ça? C'était dans son armoire, il savait très bien ou c'était rangé, clairement que c'est un morceaux qu'il n'a pas l'habitude d'égarer... Son commentaire te donnais ce petit boost de possessivité, il te l'avait donné, tu le gardais. D'un coup sec, tu blottissais ta nouvelle possession contre ton torse, tel un enfant qui avait peur de se faire retirer sa poupée préférée.

Tu sentais le lit bouger face à la pensanteur de son corps, il était revenu à tes cotés, mais t'as cette main qui venait vraiment te prendre par surprise là. T'écarquillais les yeux et rapidement tu venais chercher sa main (qui était un peu beaucoup trop bas) pour la remonter, se reposer sur ton sternum. Wow les mains, je vais presque croire que tu fais exprès là bon tu le dis dans un ton moqueur, ça ne te déranges pas, pour être honnête tu as plus que l'habitude, mais tu ne voulais pas non plus qu'il croit que tu te laisserais faire sans dire quoique ce soit.Les clients peuvent toucher, mais tu ne crois pas que ton employeur (probablement non-consentant) le veuille.

T'avais un sourire qui venait presque chatouiller tes oreilles. Une position plutôt particulière que vous aviez tous les deux. Son genou qui venait s'introduire entre tes jambes. Tu avais bougé sa main de sa position initiale, question de pouvoir garder ton intimité privée et probablement, non pas probablement, clairement que ce qu'il faisait n'était pas intentionnel. Malgré qu'il faisait sombre, tu pouvais bien lire le malaise et la rougeur que prenait ses joues. Ça va t'inquiète. que tu répondais face à ses excuses, t'avais connu bien pire que ça.

Tu lâchais sa main et il tombait sur toi sans crier gare. Tu étais surpris qu'il n'avait pas eu le réflexe de simplement se supporter et honnêtement, tu ne pouvais t'empêcher de rire. Tombé sur le dos dans le lit moelleux, tu lâchais un rire franc, la situation était peut-être embarrassante mais tu trouvais ça tellement drôle. Lâchant le pull qu'il t'avait donné, tu entourais ses épaules de tes bras, le blottissant un peu contre toi, tu ne sais pas pourquoi tu fais ça, c'était plus fort que toi, déformation professionnelle peut-être? En tous cas, on va avoir brisé la glace pour de vrai disais-tu entre deux tentative de reprendre ton souffle.

T'en as des crampes à force de rire, la situation était des plus loquasses et tu adorais ça. Le serrant autour de ses épaules tu mentionnait la glace qui venait d'être brisée entre vous deux. Tu sentais son corps se figer sous ton emprise et pourtant tu étais surpris qu'il ne veuille pas s'en défaire, il aime ça? Tu n'aurais pas cru qu'il aurait été "aussi confortable" dans les bras d'un autre garçon... Comme quoi qu'il ne faut pas se fier aux apparences.

Il levait le menton, affichait un sourire discret sur son visage, reprenant ton souffle, calmant tes hoquets d'hystériques, tu glissais un pouce sur son sourire. En vrai, tu n'as pas vraiment fait attention mais il est relativement un beau garçon. Il faisait mention des présentations et tu réalisais que c'est vrai que tu ne t'étais jamais présenté, tu connaissais son prénom, sa maison, sa chambre et tu avais maintenant possession d'un morceau de vêtement alors que lui... Il ne connait absolument rien de toi. John Doe... que tu disais naturellement. Tu étais curieux de voir comment il allait réagir, personne de vivant ne s'appelait John Doe, c'est quand même l'identité que l'on donne par défaut aux défunts anonymes. Mais tu peux m'appeler Johnny

Est-ce que tu es surpris qu'il te mordille le pouce? Certainement! Jamais tu n'aurais cru qu'il aurait réagit de la sorte... Enfin... Tu ne le connais pas, mais tu ne t'y aurais jamais douté. Un peu surpris, tu ne tirais pas trop par peur de te faire mal, s'il est ainsi lorsque vous ne vous connaissez pas, t'es bien curieux de voir lorsque vous serez bien plus à l'aise.

Tu le regardais se redresser alors que tu restais quelques instants de plus allongé sur le dos. Tu te redressais à ton tour lorsqu'il mentionnait la liste de choses à faires. Tu soupirais en te plaignant un peu comme un petit vieux, le temps de bien t'asseoir confortablement. Il faut dire que tu avais un peu oublié la raison que tu étais là... Ah ouais Johnny, tu dois travailler. Quelque chose de manuel, bien différent de ce que tu as l'habitude de faire. Une autre sorte de boulot manuel. Tu regardais les boites qu'il mentionnait puis tu quittais le lit, à reculons, comme un jeune ados qui a le pied trop lourd pour marcher, enfilant finalement le chandail qu'il t'avait donné.

Ça peu pas attendre? que tu demandais en commençant par ranger les vêtements dans l'armoire. Tu t'étais dis que commencer par là serait la tâche la moins chiante et la plus facile de toutes. Tu sortais un maillot de volleyball. Tu l'admirais un peu. T'fais du volley? à le regarder, il avait bien le profil d'un joueur.