Montant les marches lentement, la fatigue se faisant ressentir, les souvenirs de cette longue journée me font sourire, c'était éprouvant mais la préparation d'un vernissage était toujours aussi grisant. Pleine d'excitation, je voulais que tout soit parfait ! Plus encore, si je pouvais avoir mon nom en bas, tout en bas en petit de l'affiche évidemment en bien moins gros que celui de l'artiste mais... Savoir que c'était moi qui avait programme et mis en scène ces tableaux... ok un rêve soyons clair, car jamais Clarisse ne laisserait le nom de l'Atelier associé à une autre personne qu'elle... Mais les rêves ont du bon non?

Un cri.. J'en sursaute et laisse tomber mes clefs, je viens de passer devant la porte d'un de mes voisins... Un car vu le timbre de la voix qui semble paniqué de l'autre côté , ce n'est as une femme. Fronçant les sourcils je tente l'oreille, j'écoute. La panique... Non il semble hurler des ordres, comme si il y avait un problème à l'intérieur, je m'approche et toque doucement.

"Tout va bien?" Idiote, il est tard et j'ai presque demandé ça trop bas, en tout cas si cette personne dort elle ne m'entendra pas... L'agitation à l'intérieur semble encore présente, je tape plus fort à la porte...
Il y a un truc qui me serre le ventre, une urgence, cette personne est vraiment en danger? J'en sais rien, mais il se passe un truc à l'intérieur, je dois être sûre que tout est ok.

"Hey tout va bien?" J'ai parlé plus fort tout en tambourinant et en sonnant , ayant trouvé le bouton rapidement après mes premiers coups. Je tente d'actionne la poignée, rien elle est verrouillée... Merde.
"Oh la dedans ouvrez moi !" Poussant un peu sur la porte imaginant sans doute qu'elle va cèder sous mon petit poids. Mais cette boule dans mon ventre gonfle encore et je dois savoir si cet homme va bien...

@Matt Hammonds

Les cris qui m’avaient alerté cessèrent. Je restais un instant immobile. Écoutant les éventuelles suites de ses gémissements étranges… Rien.. J’approchais mon oreille, pas un bruit… Le cliquetis de la clef dans la serrure me fit reculer rapidement. Être prise sur le fait, l’oreille collée à la porte… On devait éviter, ce n'était pas terrible. On me prendrait pour une folle, une tarée qui espionne ses voisins. Cela ne ferait pas bonne figure.

La porte s’entrouvre sur un homme, mon regard se lève, il est grand. Je fronce légèrement les sourcils. L’air endormi sur son visage ne m’indique pas s’il s’agit d’un tueur en série ou alors je n'en sais rien, il n’a rien d’étrange. Il parle tout bas, ce chuchotement donne une autre dimension à cette rencontre. Discrétion, il valait mieux pour ne réveiller personne, même si je ne doutais pas que les autres avaient pu entendre, ou alors ils étaient sourds. Visiblement mon inquiétude devait se lire sur mon visage. Pourquoi réveiller un voisin à cette heure sauf pour des cris étranges ?

Mais son corps était tendu, tout n’allait pas bien. Sa courte respiration, entrecoupée, ce n'était pas vraiment bon signe. « Vous êtes sûr ? » Demandais-je en penchant légèrement ma tête sur le côté.

Il me proposa de venir voir. Très bien ! Au moins, j'en aurais le cœur net. Je m’avance un peu et entre dans la pièce en passant sous son bras, me courbant afin d'entrer dans son appartement. « Vous êtes seul ici ? » Je me retourne vers lui après avoir posé la question, secouant la tête d'un coup réalisant l'indiscrétion de ma question. « Pas que je veuille savoir si vous êtes en couple,… Ni marié, … Ou si vous avez une conquête mais… »  Je regarde autour de moi, la télé est éteinte, il n’y a personne… Étrange… « Vous avez fait un cauchemar? » Lui demandais-je d'une voix beaucoup plus douce.Maladresse le retour, et surtout en rien cela me regardait. J’étais dans l’appartement d’un voisin inconnu et en prime, les cris pourraient être dus à un crime ou je ne sais quoi, et moi tout ce qui m’intéresse, c'est de savoir ce qui se passe.

Son air fatigué, saut du lit, ses mots qui se voulaient rassurants… Ça ne pouvait être que ça. Je prends une moue de réflexion et enchaîne. « Il vous faut une boisson chaude, si c’est le cas, vous devez avoir un réconfort. » Nymphéa qu’est-ce qui te prend ! Entrer chez les gens, les questionner et là.. Je regarde l’homme en face de moi avec un sourire. « Si vous m’annoncez que ce n'était réellement pas ça et que vous êtes un tueur en série, je préfère une morte rapide et je suis une très mauvaise prisonnière… » Ok la journée a été longue et je délire totalement.. 

L’homme qui venait de passer sa tête par l’entrebâillement de la porte était grand, si bien que je dû remonter mon regard afin de croiser le sien. Froncement de sourcil, il ne me semble pas avoir vu cet homme avant ici. Il faut dire que comparé à la plus part des habitants, je passais à la coloc qu’en coup de vent, bien plus souvent à la galerie qu’ici… Et puis je n’avais pas tendance à m’éterniser dans les couloirs. Il allait donc bien… Selon ses dires, qui eux n’avaient rien de similaires à ses gestes.

Respiration hachée, me semblant difficile, son regard fatigué, et cette tension dans son corps. Réflexe surement de personne aimant peindre, observer les lignes d’un corps était obligatoire quand on voulait le reproduire, alors les étudier une obligation et là… Ce n’était pas désagréable, même si la tension de cet homme pinçait mon coeur d’une étrange sensation. Crime commis, sensation désagréable, ou alors juste piqué par cet ours que je venais de sortir d’une hibernation mouvementé.. Pour en avoir le coeur net, surtout pour le crime, car l’ours,… Il n’en avait pas du tout le caractère de prime abords, je me glissais sous son bras pour entrer dans son logement.

Pas de marre de sang, pas de femme nue, ni de sacrifice au sol… Tout était normale, et moi j’étais totalement indiscrète. Oups... Je secouais la tête mais entrais dans son jeu pour cacher ma curiosité abusive. « Je n’ai pas de menottes rassurez vous. » Blague… Ou encore une fois une phrase qui peut porter à faux, je tentais bien malgré moi de détendre la situation. « Il y a beaucoup de placards ? Je vais vous croire sur paroles... » Mais je devinais bien rapidement que cet homme n’avait pas eu de soucis ou alors n’avait commis aucune faute, si ce n’est d’avoir ses songes qui le troublaient au point d’en crier comme il l’avait fait. Une petite moue sur le visage, à la suite de ses mots je compris qu’en plus c’était souvent qu’il se retrouvait pris au piège de ses terribles rêves…

« Dans ce cas j’accepte, juste si vous avez des marshmallows. » Je retire mon sac et le pose sur le fauteuil près de moi. Je fais de même avec mon manteau, révélant une robe chemise simple bleue que j’avais pu mettre aujourd’hui, pas de vernissage ni de rencontre avec des personnes prestigieuses alors c’était beaucoup plus détente. Elle était d’ailleurs un peu froissée par endroit assise à préparer le vernissage j’avais pas quitter ma chaise de la soirée.

Petit à petit l’homme semblait respirer mieux, se détendre, mais c’était peut-être moi, qui était plus à l’aise de savoir que personne n’avait souffert… Hormis lui… Sans doute d’avoir fait cet horrible cauchemar… La curiosité me pique, j’aimerais être dans ses rêves pour savoir pourquoi il avait hurler comme ça, mais ce n’est pas le moment.

Je préfère la plaisanterie pour que son corps oublie les vestiges de ses songes hantés. « J’ai des tas de propositions à vous faire pour faire ça. Mais je n’en parlerais qu’autour d’un chocolat chaud avec trois marshmallows. » riais-je en venant m’approcher de la cuisine, l’observant dans ses gestes. « D’ailleurs, puis-je connaitre le nom de mon futur faux-meurtrier ? »

Si j’avais dû réellement voir le danger en cet homme, l’aurais-je vu ? Probablement pas, je ne me méfiais pas des gens, leur laissant toujours le bénéfice du doute, préférant, naïvement croire en la bonté humaine… Existe-t-elle encore ? J’en savais rien, mais au vu de tous les inconnus qui étaient venus dans la maison de mon enfance, j’aurais perdu trop de temps à les soupçonner de quoi que ce soit… Alors j’avais pris le parti de faire pareil. Même si les cris de l’homme avaient été plus que perturbants. Inquiétant… Serrant mon cœur… J’étais rassurée maintenant que tout dangers, pour lui ou une tierce personne était écarté.

Questions totalement impromptues, léger embarras, j’avais vite tenté de détendre l’atmosphère, et son sourire bien plus franc, qui lui donnait une lumière et des traits si doux était signe de ma réussite. « Ne me dites pas que vous aviez peur qu'au final, ce soit moi le kidnappeur ? » Je le regarde avec une lueur de malice dans le regard, et un sourire aux lèvres. Les rôles étaient inversés, et une vague taquine semblait s’installer, ce qui effacerait sans doute les cauchemars et les rêves sombres.  

Hochement de tête, je n’irais pas fouiller dans ses vêtements ou autre, pour une personne normale, j’avais déjà franchi les limites en entrant dans son logement alors il valait mieux s’en tenir là. « Entendu, notre temps sera plus utile autrement, c’est sûr. » Nymphéa et sa maladresse… Vainqueur, espérons que cet homme n’ait pas des pensées étranges sinon je serais directement cataloguée. Mais mes mots étaient parfois incontrôlables, surtout après une journée éreintante.

Défaisant mon manteau, je savais que mes colocs ne m’attendaient pas, le sommeil devait les avoirs emportés depuis longtemps et j’avais laissé un mot sur le frigo comme quoi je serais plus à la galerie qu’ailleurs ces prochains jours… Enfin, visiblement, j’étais aussi ailleurs… Dans l’appartement de mon voisin, là où je déposais mes affaires, me mettant à l’aise. Chose pas trop compliquée, car j’étais à l’aise partout. Liberté que nos parents nous avaient transmis sûrement.

« Votre neveu est le meilleur ! Il a très bon goût. » Je ris en sachant que même s’il n’avait pas eu de ses gourmandises, je serais restée... Ok, j’aurais probablement été vite fait à la coloc les chercher. Un chocolat chaud sans marshmallow, c’était du gâchis non ? Les regarder fondre juste assez pour couler sur votre langue… Rien de mieux. Les épaules de mon hôte commençaient à se détendre, sa respiration semblait plus profonde et je commençais à apercevoir ses iris revenir à la réalité, c’était étrange, il semblait... Réveillé... Évidemment, mais plus… Solaire. Ok, je divague là, mais son rire imprima un sourire sur mon visage, comme une évidence… Ok, la nuit était bien entamée, je délirais.
« Nymphéa… Je vous jute que je ne mens pas… Mes parents ont des goûts particuliers. » J’avais sorti mon premier prénom. Alors que souvent, j’usais du second, étant souvent mal à l’aise à l’idée qu’on pense à une blague. Je ne quitte pas son regard et ris à ses mots « Avec plaisir, et apelle moi. Violet, Bee.. Nymphéa… Comme tu veux, personne n’utilise Nymphéa la plupart du temps. »  

Je m’installe sur une chaise haute, et regarde Matt glisser les trois bonbons moelleux blancs dans ma boissons. Je redresse mon regard vers lui et secoue la tête. « Pas pour un chocolat… J’avoue. Mais je rentrais du travail et je me suis dis pourquoi pas vérifier que mon voisin le plus gentil et sexy a encore du stock de friandises pour son neveu en lui volant tout. » Amusée je glisse ma main dans le paquet pour en subtiliser un et le glisser dans ma bouche. « Ça t’arrive souvent? » Sortie de nul part, comme ça, je savais qu’il comprendrait de quoi je pouvais parler.

Si au départ, les cris m’avaient alerté, j’avais pris l’idée du kidnappeur ou tueur en série pour déconner, jamais car je l’aurais soupçonné de quoi que ce soit. Même si au final je ne le connaissais pas, et que je n’avais pas contact avec tout mon voisinage. Et avec les infos on entendait parfois tellement de chose, qu’au final juste à côté de nous tout pouvait se passer.
Sauf que là, j’étais entrée chez lui. Sans crainte, déjà parce qu’à sa tête j’avais pu constater la fatigue… Et imaginer un meurtrier avec cette tête, très belle tête, enfin un bel homme quoi… Et cet homme au ligne douce et au regard endormi ne pouvait pas en être, alors éloignant l’idée du tueur, je continuais tout de même dans la plaisanterie sourire aux lèvres.« J’ai un peu de mal à vous imaginer attaché à une chaise face à moi, c’est vrai,… Je serais incapable de faire ça, même si je maîtrise un peu les sortes de noeuds et j’ai quelques muscles, je vous montrerais. » Je lui annonce comme si nous allions nous revoir.

Une certitude… Surement ! J’étais de ce genre de personne à sentir quand quelqu’un avait de mauvaises ondes, où dans ses cas là j’avais un pressentiment… Que là je n’avais absolument pas. Vu que les sous entendus et les phrases sans même que j’eu le temps de prendre une seconde de réflexion sortaient d’entre mes lèvres. Je pique un léger fard en souriant. « Je n’ai absolument rien que vous n’avez pas…» Je souris. « Et puis on a le temps de voir ce que cette nuit nous réserve.. » Ajoutais-je avec une voix légèrement plus posée, plus douce…

Je dépose mes affaires, me laisse guider vers les tabourets afin de m’y poser et de découvrir petit à petit l’univers de cet inconnu. Un neveu, une cuisine super bien rangée, du chocolat en réserve et surtout des marshmallow ! L’homme parfait… Ou le parfait tueur bien caché.. Plaisanterie évidemment. Et Matt du coup passe du « pseudo tueur » à un homme que je connais. Son prénom simple lui va bien, je sens après ses aveux sur nos patronymes, ses épaules qui tombent encore, ça y est il est détendu.. Presque car dans le fond les rêves qui l’avaient hanté n’étaient surement encore pas bien loin. Haussement d’épaules suivis d’un rire. « J’en sais rien, mais si tu voyais mes parents, tu comprendrais.  Ils ont des tas de choses qu’ils aiment, mais vu nos noms surement pas leur enfant. » Je ris complètement et ajoute. « Je plaisante évidemment, j’adore ma famille et … On a tous des noms étranges… On a vite appris à faire avec. » Même si Matt lui trouve mon nom joli… Je rougis de nouveau et me concentre sur le décors derrière lui, tentant d’ignorer mes joues qui chauffes. Je suis pas comme ça habituellement la nuit doit jouer dans mes réactions… Je suppose. « Merci… J’aime bien aussi Matt… C’est un diminutif ? » Court et efficace.

Son rire enclenche mon sourire et je le regarde en hochant la tête. « Tout juste j’ai tenté, et je tenterais encore. » Mise au défi j’adorais ça, je lève un sourcil, et plus sensuellement je demande. «  Mais te passer sur le corps, je peux aussi tu sais … Tu veux que je te montre. Je suis prête à tout pour des marshmallows.. » Le sous entendu était énorme, mais c’était sur une plaisanterie avant tout.

Je bois une gorgée de chocolat pour tenter de faire descendre cette étrange tension qui monte en moi. « Dans une galerie d’art, l’Atelier.  On organise un vernissage bientôt alors j’ai plein de chose à faire, en plus ma patronne n’est pas là, donc … Je dois être partout. » Parler d’art et de mon travail était une passion assommante pour les autres. J’ajoutais donc. « Je devrais moins en parler, car sache que si tu me lances, je ne m’arrête jamais.. Et la voilà la torture ! » Evidemment, ça dépendait de l’intêret qu’on avait pour l’art, mais mise à par mes illustrations, j’aimais quand j’avais quitter le boulot, penser le moins possible au côté paperasse. Les toiles oui. Les papiers non.

Lorsque je lui demande si c’est souvent, que je parle des cauchemars sans réellement les évoquer, mes mains serrent un peu plus fort le mug… Comme si sa douleur ou ses hantises venaient jusqu’à moi… « Donc il faut croire que si je veux te croiser et venir boire des chocolats… Tu ne me refuseras jamais l’entrée, je ne suis plus une inconnue. » Je change de sujet légèrement pour ne pas appuyer sur la douleur, ne pas la laisser s’infiltrer entre nous. Pas maintenant. « Et si jamais je ne passe pas dans le hall, je suis pas loin. La coloc avec les filles, c’est la notre. »


@Matt Hammonds
(pas corrigé du tout j'ai un soucis de pc qui plante...)